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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 1 mai 2018

Chaire de philosophie à l’hôpital

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Depuis janvier 2016, la chaire de Philosophie à l’hôpital se déploie, dans différents lieux hospitaliers et de soin, et aujourd’hui au sein du GHT-Paris, Psychiatrie et Neurosciences (Sainte-Anne, Maison Blanche, Perray-Vaucluse). Elle s’inscrit dans un programme de recherche, d’enseignement et d’expérimentation plus vaste encore, puisqu’il regroupe l’Université des patients (fondée et dirigée par le Pr. Catherine Tourette-Turgis, Sorbonne université, hôpital La Pitié-Salpêtrière), différents modules et terrains, comme l’ambitieux chantier du premier hôpital géré par les patients. Les POC (proofs of concepts/expérimentations, cf. « Vers l’hôpital des patients ») et les enquêtes que nous menons auprès des différents acteurs du monde de la santé constitueront quelques premières anticipations…

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Suicide accompagné : le deuil des proches

Coline de Senarclens    1 mai 2018




Toujours plus de suicides assistés ont lieu en Suisse. Le sujet reste cependant tabou. Il sera abordé lors du colloque «Le suicide, osons en parler!» les 2 et 3 mai dans le cadre du 29e congrès du Graap-Fondation à Lausanne.

La colère, contre la maladie, contre le destin, contre l’absurdité, fait partie des émotions qui submergent un individu au moment de la perte d’un proche. En Suisse, les suicides accompagnés sont de plus en plus pratiqués (965 décès en 2015 d’après l’Office fédéral de la statistique, et le chiffre est en régulière augmentation). Or, quand une personne met elle-même fin à ses jours, cette colère peut être dirigée contre elle, ce qui rend les deuils encore plus difficiles. «On va beaucoup guider la famille vers l’externalisation de la colère. La décision de mourir n’aurait pas été prise en dehors d’un certain contexte et nous aidons la famille à diriger sa révolte contre ce contexte, pour l’aider à distinguer la personne de son acte», explique Alexandra Spiess, de l’association As’trame, qui soutient les familles en deuil.
Toujours plus de familles doivent faire face à l’annonce d’un proche qui n’entrevoit pas d’autre solution que de faire appel à une association d’aide au suicide, comme Exit A.D.M.D. ou Dignitas - Vivre dignement - Mourir dignement. Une possibilité de se préparer au départ de la personne mais qui ne permet pas pour autant d’éviter le deuil, selon Alexandra Spiess. «C’est une chose d’accepter la mort prochaine d’un être cher, et c’en est une autre d’éprouver concrètement la perte et le manque.» Pour Murielle Pott, professeure ordinaire à la Haute Ecole de santé (VD), «les sentiments négatifs des proches n’ont que peu le droit de cité durant le processus du suicide accompagné. D’une part parce qu’il y a beaucoup de choses à faire pour obtenir l’aval de l’association et pour garder le patient suffisamment en forme, et d’autre part parce qu’il y a un souhait de pacifier la situation. Ce n’est qu’après le décès que les proches peuvent penser à eux et à leur deuil.»

lundi 30 avril 2018

Autisme : le délégué interministériel à la stratégie nationale institué par décret au « J.O.»

| 26.04.2018


Le décret instituant un délégué interministériel à la stratégie nationale pour l'autisme au sein des troubles neurodéveloppementaux (TND) est publié ce 26 avril au « Journal officiel », pour entrer en vigueur ce 27 avril. C'est la concrétisation d'une des mesures du 4e plan présenté par le Premier ministre le 6 avril dernier, qui se veut le gage de l'interministérialité de cette politique.

Agnès Buzyn veut former les médecins à l'écoute et à l'empathie

| 30.04.2018


La semaine dernière, Agnès Buzyn donnait une interview au mensuel Marie-Claire. Contraception, IVG, endométriose... la ministre y était interrogée notamment sur la santé des femmes. « Comment expliquez-vous que la parole des femmes sur la douleur ne soit pas toujours écoutée par le monde médical » ? Sur la douleur des femmes, notamment en gynécologie, la ministre de la santé a répondu que les médecins devaient être formés « à l’écoute et à l’empathie »« Nous avons pris une série de mesures pour mieux former les professionnels. La réforme du 1er et 2e cycles d’études de médecine va permettre aux jeunes médecins de se confronter beaucoup plus tôt à l’expérience des patients(e)s ».
Cette sortie n’a pas manqué de faire réagir les médecins et notamment le Dr Dominique Thiers-Bautrant, gynécologue, dans un billet publié sur le site des syndicats FMF et UFML-S. Elle y souligne l’ironie de vouloir apprendre l’empathie au sein d’une formation qui en manque cruellement.

Un seul Infirmier Chef de Poste pour Quinze mille habitants : Diawara réclame un centre de santé



   30 avril 2018

Killé Sakho, Maire de la Commune de Diawara
En marge de la journée de réflexion organisée par l’Amicale des Élèves et Etudiants de Diawara, le maire de la localité, Killé Sakho a déclaré que sa commune est dépourvue d’infrastructures et d’équipements. Pour quinze mille âmes, le maire a révélé qu’un seul infirmier tente d’assurer la santé des populations. Incroyable ! Diawara réclame alors un centre de santé pour retrouver l’espoir perdu. 

Killé Sakho, Maire élu de la commune, parrain de la journée de réflexion sur le développement local, a saisi l’occasion pour lister les doléances de sa commune. “Aujourd’hui, Diawara compte plus de 15.000 habitants sans compter les villages environnants et hameaux satellites, mais, il est triste de constater l’existence d’un seul infirmier chef de poste pour assurer la santé des populations”, a-t-il souligné.

On a rencontré les médecins qui développent des thérapies en réalité virtuelle



Garance Renac   23 2018

Se lancer dans le game design quand on est psychiatre ou kinésithérapeute, c'est possible.

La réalité virtuelle n'est pas qu'une affaire de gamers. Dans le domaine médical, les expériences VR servent à soulager les peurs irrationnelles, les douleurs chroniques, les personnes en rééducation... Pour concevoir les simulations qui permettront d'aider leurs patients, les médecins n'ont d'autre choix que mettre la main à la pâte virtuelle : aux côtés de professionnels du développement en VR, les psychiatres se mettent à l'écriture de scénario, les kinésithérapeutes goûtent à la gamification et les dentistes découvrent le level design. Un mélange des disciplines qui emprunte tant à l'expérience qu'à l'imagination.

Arachnophobia, une simulation amateur « pas trop sérieuse » pour soigner sa peur des araignées à la maison. Image : capture d'écran

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Deux verres, bonjour les débats !

19/04/2018



  



La consommation d’alcool est encadrée dans tous les pays du monde, mais les recommandations officielles visant à protéger la santé des citoyens varient de manière substantielle d’un continent à l’autre, voire d’un pays à l’autre. Le consensus est qualitatif : consommer avec modération. Mais, d’un point de vue quantitatif, il y a quelques divergences géographiques.

Mon ado est en psychothérapie

Par Marie-Pier Verner     26 avril 2018 



Dans cette étape de transition qui peut se pointer le bout du nez déjà vers l’âge de 10 ans, presque tous les adolescents feront face à des périodes de questionnements, de doutes et d’essais-erreurs nécessaires. - Marie-Pier Verner
L'adolescence est, comme plusieurs d'entre nous avons pu l'expérimenter de près ou de loin, une période pouvant s'avérer ébranlante pour de nombreux ados et leur famille. En effet, le passage de l'enfance à l'âge adulte apporte avec lui un grand nombre de changements notamment sur le plan physique, mais également de nature psychologique.

Dans cette étape de transition qui peut se pointer le bout du nez déjà vers l'âge de 10 ans, presque tous les adolescents feront face à des périodes de questionnements, de doutes et d'essais-erreurs nécessaires, mais qui peuvent en contrepartie mener à la perte des repères de l'enfance et au développement d'un état de malaise ou de détresse psychologique. Dans ce passage où l'individu se construit, apprend à faire des choix cohérents avec sa personnalité et à mettre en place les bases de ce que constituera son futur, il n'est pas toujours facile en tant que parent d'accompagner celui ou celle qui était encore il y a si peu de temps « sous nos jupes ».

Les liens du sang

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund
13/04/2018
28 MIN


Mère et fille fusionnelles, Sophie, trente-huit ans et Manon, dix-neuf ans, découvrent contre toute attente, il y a dix ans, qu'elles n'ont aucun lien biologique. A l'origine de cette méprise, un échange de nourrissons à la maternité.

Manon bébé
Manon bébé Crédits : Jérôme Sandlarz

C'est l'histoire d'une jeune fille un peu plus mate de peau que ses parents, qui entend d'abord le bruit de la rumeur, jusqu'à la calomnie. C'est aussi l'histoire de ce qui se transmet à la naissance, par les liens du sang, et de ce qui passe par les liens du cœur. Sophie et Manon, telle mère, telle fille, comme ces couples qui finissent par se ressembler, ont les mêmes expressions, les mêmes intonations.
On nous a annoncé que le père de Manon n’était pas son père, mais parce que je n’étais pas la mère non plus. Après, je n'ai jamais cherché à me faire une place dans la vie de ma fille biologique. C’est douloureux mais elle a une maman, qui l’a élevée et qu’elle considère comme maman. Sophie

Sophie et Manon

La mélancolie est une maladie qui permet de voir les choses comme elles sont

UNIVERSITÉ DE NANTES


04.07.2017

Le deuil, la révolte, la quête de sens, l'oeuvre poétique de Gérard de Nerval a été fortement marquée par tous ces thèmes qui ont façonné son itinéraire littéraire. Ses poèmes exercent une fascination qui tient de la magie, avec leurs parfums secrets.
Gérard de Nerval et la mélancolie
Gérard de Nerval et la mélancolie Crédits : Jaroslav Kocian - Getty
Nerval et la quête de l'étoile : des Chimères à Aurélia.

Faut-il instaurer un droit au sommeil ?

DU GRAIN À MOUDRE par Emilie Chaudet
25/04/2018
38 MIN


Obésité, stress, hypertension, diabète… Le manque de sommeil a des conséquences nocives pour notre corps et notre cerveau et pourtant, les français dorment entre 1h et 1h30 de moins qu’il y a 40 ans. Le sommeil est-il en voie de disparition ? Comment restaurer un sommeil de qualité ?

Faut-il généraliser la sieste au travail ?
Faut-il généraliser la sieste au travail ? Crédits : NICOLAS ASFOURI - AFP

Le monde moderne a enfermé les hommes dans les bureaux des usines. Entre l’asphalte des routes et le ronronnement désordonné des machines, comme dans une prison hostile et assourdissante de laquelle il faudrait tôt ou tard s’évader.
Il y a tout dans ces lignes du petit livre d’Adriano Olivetti intitulé « On rêve du silence » L’entrepreneur italien qui dans les années 60 essaie de penser l’usine comme un espace de travail autant que de détente. C’est un bon point de départ pour penser notre relation au travail, et au sommeil, plus de 50 ans après la parution de ce texte.  
Car c’est bien cela que pointe différents chercheurs et médecins dans quelques récentes tribunes parues dans la presse. Nous ne dormons pas assez.  Le travail, l’école, le bruit, l’omniprésence des écrans, et les injonctions incessantes à l’activité permanente nous en empêchent. Résultat, il y a un mois, l’institut national du sommeil et de la vigilance a publié une enquête selon laquelle nous dormons entre une heure et une heure et demie de moins qu’il y a quarante ans. 
Un sujet trop peu abordé dans l’espace de l’entreprise, et dont la politique ne s’empare pas assez selon les spécialistes du sujet. Et pourtant il y a dans la question du manque de sommeil, le germe à toute sorte d’inégalité, lieu de vie, travail, santé. 
"Faut il instaurer un droit au sommeil ?"
En France, on ne met pas du tout d’argent sur la prévention. On préfère guérir les malades plutôt que d’empêcher les gens de tomber malades. Aujourd’hui c’est en train de changer, on va davantage prendre en compte la prévention sur l’alimentation, le sommeil et l’activité physique. Pascale Hebel

Dans la peau d’un patient atteint de la maladie de Crohn

Avec l’appli mobile du projet « In Their Shoes », les soignants s’immergent dans le quotidien des personnes souffrant de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. « Le Monde » a tenté l’expérience.

LE MONDE  | Par 

Olivier Bonhomme

« Vous avez dix minutes pour aller aux toilettes », ce message est envoyé à de nombreuses reprises. C’est l’une des 70 notifications que va m’envoyer l’application du projet « In Their Shoes », qui consiste à se mettre durant trente-six heures dans la peau d’un patient souffrant de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Pour percevoir ce que ressentent ces patients, j’ai fait cette expérience. Tout comme 23 personnes de l’équipe de gastro-entérologie de l’hôpital Saint-Antoine à Paris (AP-HP), infirmiers, médecins, internes, aides-soignants, soit environ la moitié du service.

Lorsque ce message est arrivé, j’étais dans le métro, une autre fois, dans la rue. Pas simple de trouver des toilettes dans le métro, et je n’ai pas trouvé de café… bref, je n’ai pas eu le temps. Je reçois une notification : « Raté ! » en rouge. Et des messages qui sont de vrais témoignages de patients : « J’étais chez des amis, j’ai eu une crampe, je n’ai pas eu le temps d’arriver aux toilettes, mon pantalon était taché. Je suis rentré, très contrarié », ou « J’étais coincée dans les embouteillages, j’étais en pleurs »… C’est l’un des enjeux principaux : « Où pensez-vous aller en cas de poussée de la maladie ? Connaissez-vous l’emplacement des toilettes ? » Lorsque le défi est lancé, il faut envoyer une photo de la porte des toilettes pour être sûr qu’on ne triche pas.

Comment maintenir dans l’emploi les personnes malades ou handicapées ?

Lors des Assises du maintien dans l’emploi, le 24 avril, des pistes ont été évoquées pour éviter la désinsertion professionnelle des salariés porteurs d’une affection ou d’un handicap.

LE MONDE  | Par 


« Selon la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés, 40 % des salariés en arrêt de travail depuis plus de trois mois en raison de troubles musculo-squelettiques ne reprendront pas leur travail. »
« Selon la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés, 40 % des salariés en arrêt de travail depuis plus de trois mois en raison de troubles musculo-squelettiques ne reprendront pas leur travail. » Alain Le Bot / Photononstop


En France, 5 à 10 millions de salariés sont menacés de désinsertion professionnelle du fait de leur maladie ou de leur handicap. Un sujet au cœur des Assises du maintien dans l’emploi, qui se sont tenues le 24 avril à l’initiative de la Fédération régionale des services de santé au travail d’Ile-de-France.

S’étant vu confier une mission par le gouvernement pour sécuriser l’emploi des personnes handicapées et de leurs aidants, la présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), Dominique Gillot, a présenté ses axes de travail lors de la conférence d’ouverture de cet événement. « Il faut identifier les points de rupture dans le parcours professionnel », a martelé l’ex-secrétaire d’Etat aux personnes âgées, rappelant que « dans 90 % des cas », un salarié déclaré inapte à reprendre son poste par le médecin du travail se verra licencié.

Un viticulteur se suicide devant les huissiers venus saisir ses eaux-de-vie

21/04/2018

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En Charente, un viticulteur de 71 ans s'est suicidé devant les huissiers, venus saisir pour la seconde fois sa production estimée à quelque 3 millions d'euros.

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L’hécatombe des fous

 

L’hécatombe des fous

Camille Claudel compte parmi les quelques 45 000 malades mentaux morts de faim dans l’anonymat des hôpitaux psychiatriques français sous l'Occupation. Une histoire exhumée par Élise Rouard dans un film aussi troublant qu’utile au devoir de mémoire.
Face à une actualité toujours changeante qui oblige à surfer sur l’écume d’une information en perpétuel état d’urgence, il est plutôt rare qu’une journaliste prenne à rebours cet appétit vorace de l’Open 24/7 en revenant sur un passé oublié de l’histoire de France.
C’est ce que fait Élise Rouard en allant exhumer l’une des pages les plus sombres de notre Histoire avec son film L’hécatombe des fous. Celle de la famine dans les hôpitaux psychiatriques français sous l’Occupation qui emporta près de 45 000 malades mentaux derrière les murs de nos HP. Morts de faim et de froid. Ont-ils été exterminés par le régime de Vichy qui aurait fait siens les préceptes eugénistes d’un Alexis Carrel ? Les psychiatres ont-ils été complices de ce « génocide des fous » ?
Pavillon des femmes de l’hôpital psychiatrique de Maison Blanche
Autant de questions que la journaliste n’élude pas, dans un documentaire exceptionnel, tant par la pugnacité méthodique de l’enquête, que par la dimension humaine des témoignages rapportés. Élise Rouard est parvenue, en effet, à retrouver des personnes encore vivantes, témoins de cette histoire dont on a trop souvent détourné le regard, comme un passé honteux qu’on pensait pouvoir mettre au seul passif des régimes totalitaires. Certes, « l’extermination douce » dont fut victime les malades mentaux sous le régime de Vichy, n’est pas comparable, en termes de chiffres, aux 200 000 malades mentaux exterminés par le régime nazi durant la guerre, mais elle participe d’une même logique aussi impitoyable que symptomatique de l’esprit d’eugénisme qui anima l’entre-deux guerre.