Que les auteurs trouvent dans leur entourage une source d’inspiration, quoi de plus naturel ? Parfois, ces connaissances s’en agacent ou en souffrent, jusqu’à aller en justice. Plongée au cœur d’un malaise d’époque.
LE MONDE DES LIVRES | | Par Virginia Bart (Collaboratrice du « Monde des livres »)
Le fait est exceptionnel : deux rentrées littéraires, celles de septembre 2017 et de janvier 2018, se sont achevées sans aucune action judiciaire menée à l’encontre d’un écrivain par un proche. Pas la moindre accusation d’atteinte à la vie privée, comme ont pu en connaître Simon Liberati avec sa belle-mère pour Eva (Stock, 2015), Christine Angot avec l’ex-femme de son ami pour Les Petits (Flammarion, 2011), Lionel Duroy avec son fils pour Colères (Julliard, 2011), et tant d’autres avant et après eux.
Pas de mise en cause non plus dans les médias d’un auteur par un entourage s’estimant insulté, comme la famille d’Edouard Louis lors de la parution d’En finir avec Eddy Bellegueule (Seuil, 2014) ; ni, à notre connaissance, de réaction violente comme celle des habitants du village d’origine de Pierre Jourde, qui avaient accueilli celui-ci et sa famille à coups de pierres après Pays perdu (L’Esprit des péninsules, 2003).