La fondatrice de l’antenne en Seine-Saint-Denis de France Alzheimer explique les avantages et les dérives à éviter dans l’usage des «poupées d’empathie».
Miraculeux pour ses partisans, mais déontologiquement incorrect voire irrévérencieux pour ses détracteurs : la «poupée d’empathie», nouvel outil utilisé pour apaiser les malades atteint d’Alzheimer, fait l’objet de débats au sein de la sphère médicale. Catherine Ollivet, fondatrice de l’antenne en Seine-Saint-Denis de l’association France Alzheimer en Seine-Saint-Denis et présidente de l’Espace de réflexion éthique de la région Ile-de-France, fait le point.
Dans quelle démarche médicale s’inscrit l’usage des «poupées d’empathie» ?
Il s’agit avant tout de mettre en application la notion de «prendre soin». La réponse médicale ne peut se réduire à garantir les besoins primaires (manger, se laver, s’habiller) et accomplir des soins techniques (donner les médicaments, traiter des escarres ou installer une perfusion d’hydratation). Les personnes malades d’Alzheimer ont eux aussi des besoins relationnels, affectifs, et ce besoin d’exister dans le regard de l’autre, des proches aidants et des professionnels du soin. Des «objets» peuvent ainsi être des médiateurs de l’expression des sentiments. C’est le cas de ces baigneurs, c’est le cas aussi du phoque Paro, un robot mis au point au Japon qui est déjà utilisé dans de nombreux établissements d’accueil en France. Bourré de capteurs, il réagit aux gestes et à la voix des personnes malades et leur permet d’exprimer des sentiments de tendresse, de bavarder ensemble, même si la maladie ne leur permet plus d’avoir un langage compréhensible.