Son nouveau livre, « Comment lire avec les oreilles », souligne les talents de vulgarisateur de ce chercheur, à l’origine de découvertes fondamentales dans le langage et le calcul.
« Voyez, ça c’est de la bonne médecine, où on ne parle pas d’examens complémentaires avant d’avoir examiné le patient. » Sourire aux lèvres, le professeur Laurent Cohen s’adresse à la dizaine de personnes présentes dans la salle de réunion, au sixième étage du bâtiment Paul Castaigne, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris, AP-HP). Comme tous les jeudis, le neurologue et ses collègues – spécialistes en neurologie, psychiatrie, neuropsychologie –, chevronnés ou étudiants, ont passé leur matinée à plancher sur le cas de deux malades hospitalisés dans l’unité de neuropsychiatrie comportementale. Dans beaucoup de services, cette réunion hebdomadaire d’équipe, le fameux « staff », se résume à une discussion entre professionnels des dossiers médicaux. Ici, celle-ci n’est qu’une première étape, avant de faire entrer le principal intéressé, le patient.