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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 15 septembre 2017

Pairs aidants : Le programme « un chez soi d’abord »

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13 septembre 2017

Pairs aidants dans le chez soi d'abord Christian Laval

Des pairs aidants dans le « chez soi d’abord ». Par Christian Laval, sociologue, chercheur associé au laboratoire ESO (UMR 6590).

Depuis une dizaine d’années, de nouvelles figures émergent dans du médico-social et du sanitaire d’individus reconnus et qualifiés de « pairs » : pairs aidants, pairémulateurs, pairs-accompagnants, médiateurs santé pairs. Ces intitulés mettent tout particulièrement en avant les expériences traversées par ces individus en tant qu’usagers, patients, personnes handicapées, malades, etc., expériences à partir desquelles ils se reconnaissent et sont reconnus comme pairs des publics ciblés par les politiques publiques. S’il ne s’agit pas d’un phénomène massif numériquement en France, il convient de souligner l’institutionnalisation1 progressive de ces pratiques. Ce court article a pour ambition de comparer ces développements dans le champ de la santé mentale et plus particulièrement dans le cadre du programme expérimental « un chez soi d’abord » mis en place de 2011 à 2015.

Des spectacles d’artistes en situation de handicap avec Nantes < > Japon

13/09/2017



La compagnie de théâtre de Tottori sera à Nantes<>Japon le lundi 23 octobre au Lieu unique.

Du jeudi 19 au mercredi 25 octobre, l’événement Nantes < > Japon illustre l’inclusion sociale des personnes en situation de handicap à travers à l’art. Ce rendez-vous sera composé d’une exposition dédiée à l’art brut japonais, de performances d’arts de la scène, d’un colloque scientifique intitulé « Art, soin et Citoyenneté » ou encore de projections de cinéma.
« 500 Japonais seront à Nantes, fin octobre pour l’événement Nantes < > Japon », indique Patrick Gyger, directeur de la scène, Le lieu unique.

jeudi 14 septembre 2017

Maroussia Wilquin, la psychiatre dans la tête des criminels

ELLE, le magazine de toute l'actualité des femmes

13 septembre 2017

Maroussia Wilquin, la psychiatre dans la tête des criminels
Maroussia Wilquin, experte psychiatre auprès des tribunaux 
© Frédéric Stucin

Maroussia Wilquin est experte psychiatre auprès des tribunaux. Alors que s'ouvre le procès en appel de la mère infanticide de Berck, elle raconte son métier, indispensable et pourtant décrié.

Une façade en briques rouges, des murs blancs fatigués aux affiches jaunies, des couloirs qui sentent l'odeur tiède et âcre des plateaux-repas... C'est dans un service de psychiatrie en tout point semblable aux autres que Maroussia Wilquin reçoit ses patients à Abbeville, dans la Somme. Spécialisée en addictologie, cette psychiatre, experte auprès du tribunal d'Amiens interviendra cette semaine dans le cadre du procès en appel de Fabienne Kabou à Douai (Nord). Elle avait déjà livré son expertise lors du premier procès de cette mère infanticide, condamnée à vingt ans de réclusion criminelle en juin 2016 (lire encadré ci-dessous). Souvent décriés par une opinion publique qui les désigne, un peu vite, comme responsables des récidives, instrumentalisés par des politiques ravis de trouver des boucs émissaires quand un fait divers bouleverse le pays et maltraités par la justice qui les paie au lance-pierre, les experts psychiatres sont les mal-aimés du système judiciaire. Maroussia Wilquin nous éclaire sur leur rôle pourtant indispensable et détaille leurs principales missions.

Assister à des funérailles sans quitter sa voiture

13.09.2017



JaponConfronté à une population vieillissante, l'archipel innove dans le secteur funéraire.


Les Japonais peuvent honorer leurs morts sans quitter le volant.
Les Japonais peuvent honorer leurs morts sans quitter le volant.Image: AFP
Rendre hommage à des proches disparus sans trop d'efforts quand on est vieux ou invalide, c'est possible: un prestataire japonais de services funéraires propose de prier pour les défunts sans quitter le confort de sa voiture.
Grâce à une boîte à encens que vient lui présenter un préposé, la personne reste à bord de son véhicule et peut effectuer les gestes habituels (prendre de l'encens dans la boîte, élever brièvement la main à hauteur du front puis la rabaisser pour laisser tomber l'encens dans un encensoir en frottant ses doigts), et ce sans se rendre jusqu'à l'autel, filmé par une caméra dont les images sont retransmises pour l'assistance.

"Titicut Follies" de Frederick Wiseman



 Crédits :
Synopsis :
Bridgewater (Massachusetts), 1967. Frederick Wiseman tourne Titicut Follies, son premier film, dans une prison d’État psychiatrique et atteste de la façon dont les détenus sont traités par les gardiens, les assistants sociaux et les médecins à l’époque. Ce qu’il révèle a valu au film d’être interdit de projections publiques aux États-Unis pendant plus de 20 ans. Témoin discret et vigilant des institutions, Frederick Wiseman pose, avec Titicut Follies, les bases de ce qui fait son cinéma depuis 50 ans.

Mourir sans souffrir, le droit de choisir

Par Eric Favereau, Photo Théophile Trossat pour Libération — 


Anne Bert, le 4 avril, chez elle, en Charente-Maritime.
Anne Bert, le 4 avril, chez elle, en Charente-Maritime. Photo Théophile Trossat pour Libération

Atteinte de la maladie de Charcot, qui la condamne à finir «emmurée» dans son propre corps, cette écrivaine a décidé de se faire euthanasier en Belgique.


Quand le médecin est une femme

Par Dominique Stoppa-Lyonnet, cheffe du service génétique oncologique de l'Institut Curie et professeur de génétique a l'université Paris Descartes — 
Quand le médecin est une femme
Quand le médecin est une femmeIllustration réalisée par Jules Julien pour le cahier AVC



La relation au patient diffère-t-elle ?

Dominique Stoppa-Lyonnet participera à la soirée de débats "Quoi de neuf docteure?" organisée au siège de la rédaction de Libération, inscrivez-vous.
La parité sera atteinte chez les médecins en 2021, le ratio femme-homme sera de 60% en 2034 selon les projections de la DREES. 

mercredi 13 septembre 2017

Parents, attention en cette rentrée !

Le 12 Septembre 2017

Votre enfant retourne à l’école. S’il est indiscipliné ou rêveur, un psychologue scolaire - ou même un enseignant – peut vous dire que votre enfant souffre de « T.D.A.H. » : « Trouble déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité ».

Sachez-le : ce diagnostic n'est reconnu par aucune des classifications françaises des problèmes de l’enfance : ni la CIM10, ni la C.F.T.M.E.A. Quant à la Haute autorité de la santé (HAS) elle a recommandé ce diagnostic en passant par-dessus la tête des experts français, et elle s’appuie sur une classification américaine : le « DSM 5 ». Ce "diagnostic" a été inventé sur mesure après la découverte de la Ritaline : il permet d’ouvrir un marché lucratif à l'industrie pharmaceutique. Aux USA, une multitude d'enfants prennent cette amphétamine, et cela bien plus qu'en France, où la plupart des pédopsychiatres ont une formation psychanalytique. Selon les Centers for Dicease Control and Prevention (CDC) aux USA : … « environ 11% des enfants 4-17 ans (6,4 millions) ont été diagnostiqués TDAH à partir de 2011. »

Nous représentons 5000 professionnels de la santé mentale avec le soutien de quatorze associations de professionnels, et nous nous élevons contre ce diagnostic TDAH, non fondé scientifiquement, dangereux et récusé par nombre d’experts internationaux.


Des consultations à 46 et 60 euros vont faire leur apparition chez les médecins généralistes

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Par Géraldine Houdayer,   13 septembre 2017 

Dès le premier novembre, de nouveaux tarifs, plus élevés, feront leur apparition lors de certaines consultations chez les médecins généralistes. Ils seront appliqués à des consultations "complexes", et concerneront par exemple les enfants obèses ou les jeunes filles qui souhaitent une contraception.
Le premier novembre prochain, les consultations complexes ou très complexes, facturées 46 et 60 euros, feront leur apparition chez les médecins généralistes. Ces nouveaux tarifs, dont les décrets ont été publiés au Journal officielce mardi 12 septembre, sont le résultat de négociations entre les syndicats de médecins et l’assurance maladie, dans le cadre d'une nouvelle convention tarifaire. C'est cette convention qui a également entraîné le passage de la consultation chez un généraliste de 23 à 25 euros en mai dernier. L'avis ponctuel d'un spécialiste, sollicité par un généraliste, passera, lui, de 46 à 48 euros, avant d'être facturé 50 euros en juin 2018.

Un tiers des établissements sans médecin coordonnateur : la grande misère des Ehpad

13.09.2017

"Les Ehpad souffrent de sous-effectifs patents". C'est la députée REM Monique Iborra qui a lancé mercredi ce signal d'alarme devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée. "Malgré l'engagement des personnels, la situation est parfois indigne", confirme Brigitte Bourguignon, la présidente de la Commission des Affaires sociales qui a diligenté une "mission flash", nouveau type de commission d'enquête express d'une quinzaine de jours. Alors que plusieurs conflits sociaux ont éclaté récemment dans certains établissements et qu'une récente étude de la DREES révélait, il y a quelques jours, que 50 % des Ehpad connaissent des difficultés de recrutement, cette structure a auditionné depuis le 4 septembre les acteurs du secteur et confirme ses difficultés.

Les médecins veulent pouvoir attester librement des conséquences du travail sur la santé

Le Conseil d’Etat doit se prononcer sur la légitimité des plaintes d’employeurs auprès du conseil de l’Ordre.
LE MONDE ECONOMIE  | Par 
Un médecin examine une patiente à Godewaersvelde (Nord), en septembre 2012.
Un médecin examine une patiente à Godewaersvelde (Nord), en septembre 2012. PHILIPPE HUGUEN / AFP
Un employeur mécontent qu’un certificat médical établisse un lien entre la santé dégradée d’un de ses salariés et ses conditions de travail a-t-il le droit de demander au Conseil de l’Ordre des médecins de sanctionner l’auteur de cet écrit ? Cette question se trouvait, mercredi 13 septembre, au cœur d’une audience au Conseil d’Etat, saisi par l’association Santé et médecine du travail (SMT), ainsi que par des organisations de médecins et de victimes au travail et deux confédérations : l’UGICT-CGT (cadres) et Sud-Solidaires.

A l’origine de cette requête déposée en septembre 2016, l’affaire de Dominique Huez, médecin du travail à la centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire). Pour avoir rédigé un tel certificat en 2011 concernant un salarié d’un sous-traitant d’EDF, la société Orys, qui a porté plainte, la Chambre disciplinaire nationale du Conseil de l’Ordre des médecins a infligé à M. Huez un avertissement et l’a condamné au paiement de 1 000 euros à Orys. Estimant que la plainte de l’employeur n’était pas recevable par l’Ordre, et dans l’attente de la décision du Conseil d’Etat, M. Huez, qui est aussi président de SMT, a refusé de payer. Il a alors reçu la visite d’un huissier en mars 2017, qui a bloqué ses comptes en banque et a voulu saisir ses véhicules.


« Avoir eu un cancer m’empêche de faire un emprunt étudiant »

Thomas, 19 ans, a vaincu le cancer qui l’avait empêché de débuter ses études l’an dernier. Mais il lui faut renoncer à ses projets d’intégrer une école de commerce et d’achat immobilier, faute d’obtenir un prêt pour les financer.

LE MONDE  | Par 

« Comment financer ses études supérieures ou sa vie d’étudiant après avoir eu un cancer ou d’autres affections de longue durée ? » La question nous a été posée sur la page Facebook du Monde Campus, par un jeune homme de 19 ans, Thomas (le prénom a été modifié), qui se disait sobrement « concerné par le sujet ». Après quelques échanges, nous lui avons proposé de témoigner de sa situation, partagée par d’autres anciens malades. Voici son texte.

« C’était il y a un an : quelques jours avant d’entrer en IUT, j’ai appris que j’étais atteint d’un cancer (le lymphome de Hodgkin, Stade III-A pour les plus curieux). C’est un cancer qui se soigne relativement bien, et l’affronter physiquement n’a pas été l’étape la plus compliquée pour moi. Sur le plan médical, j’ai bénéficié d’un excellent suivi. Malgré des moments de grande fatigue, une semaine après la chimiothérapie, puis même au cours de la radiothérapie, j’étais de retour sur les terrains de basket. Mais une question s’est rapidement posée : qu’est-ce qu’un étudiant de 18 ans (enfin, je n’ai même pas eu le temps de faire ma première journée que j’étais déjà à l’hôpital…) peut devenir après cela ? Selon mon expérience, dans une telle situation, l’aide se fait peu présente.


PMA : le long chemin vers un droit pour toutes

Par Catherine Mallaval — 


Dans les faits, de nombreuses femmes lesbiennes ou célibataires ont déjà recours à la PMA, à l’étranger.
Dans les faits, de nombreuses femmes lesbiennes ou célibataires ont déjà recours à la PMA, à l’étranger. Photo Liz Hingley. Agence VU


La laborieuse bataille des femmes célibataires ou en couple homosexuel qui souhaitent devenir mères pourrait prendre fin l’année prochaine. L’exécutif compte en effet soumettre la PMA pour toutes au Parlement.


Manifeste des 180 pour l’égalité hommes-femmes dans le monde arabo-musulman

12 septembre 2017

La Tunisie a toujours été en avance pour donner autant à ses citoyens quel que soit leur sexe. De nouvelles lois doivent être mises en place rapidement pour un nouveau pas décisif. Le manifeste a été signé par 188 femmes Tunisiennes, mais aussi Algériennes, Turques, Syrienne, Marocaine, Iraniennes, Libanaises, ou Palestienne.



Fethi Benslama et Farhad Khosrokhavar : «La violence exercée par les jeunes femmes jihadistes est d’abord tournée contre elles-mêmes»

Par Catherine Calvet Anastasia Vécrin et Amel Boulakchour — 

Une jeune fille partie en Syrie en 2014.
Une jeune fille partie en Syrie en 2014.Photo Christian Hartmann. Reuters



Le psychanalyste Fethi Benslama et le sociologue Farhad Khosrokhavar ont questionné des jeunes filles engagées au côté de l’Etat islamique pour comprendre leur démarche. La conversion ou l’acception de l’hyper-moralité, prônée par l’islamisme radical, cache souvent un sentiment de culpabilité concernant leur corps, leur sexualité, leur vie. Elles réaffirment aussi le choix du mariage et de la maternité, en réaction aux idéaux féministes.


Hausse de l’emprisonnement des mineurs en France malgré une délinquance stable

En un an, le nombre de mineurs incarcérés a progressé de 16,6 %. Un record depuis quinze ans. Le phénomène étonne jusqu’au ministère de la justice.

LE MONDE  | Par 

Dans un centre éducatif fermé (CEF) à Saint-Brice-sous-Forêt (Val-d’Oise), en juin 2015.
Dans un centre éducatif fermé (CEF) à Saint-Brice-sous-Forêt (Val-d’Oise), en juin 2015. LOIC VENANCE / AFP

La justice emprisonne de plus en plus de mineurs. Au 1er août, 885 mineurs étaient écroués, dont les deux tiers en détention provisoire, selon la direction de l’administration pénitentiaire. Jamais depuis quinze ans de tels chiffres n’avaient été atteints. Ce mouvement de hausse a été particulièrement rapide ces derniers mois puisque en un an le nombre de mineurs détenus a progressé de 16,6 %, tandis que la population carcérale augmentait de 0,4 %.

Le phénomène étonne jusqu’au ministère de la justice où ni la direction des affaires criminelles et des grâces ni celle de la protection judiciaire de la jeunesse, pas plus que la direction de l’administration pénitentiaire, ne sont en mesure de donner une explication. « Est-ce que cela vient d’une aspiration plus sécuritaire de la société ? Ce n’est pas à moi de l’interpréter », commente Madeleine Mathieu, la directrice de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Aucune directive de politique pénale ni réforme n’est venue durcir le sort des adolescents ces dernières années.

mardi 12 septembre 2017

Gugging

Comité professionel des galeries d'art

the crazed in the hot zone // 2 septembre -> 14 octobre 2017


Oswald Tschirtner et David Bowie lors d'une des visites de ce dernier à Gugging en 1994.
Lieu emblématique de l'art brut, la maison des artistes de l'hôpital psychiatrique de Gugging, près de Vienne, en Autriche, a révélé depuis sa création en 1981 par le docteur Navratil quelques-uns des plus grands artistes bruts, dont August Walla que nous avons exposé en 2015. En 1990, les artistes de Gugging reçoivent collectivement le Oskar Kokoschka Preis, plus haute distinction artistique en Autriche. On sait moins que David Bowie – qui les collectionnait - y trouva l'inspiration de son album Outside. La galerie est aujourd'hui très fière de réunir les oeuvres - des plus historiques, voire muséales, aux plus contemporaines - de 9 de ces créateurs : Laila Bachtiar, Johann Fischer, Helmut Hladisch, Johann Korec, Heinrich Reisenbauer, Günther Schützenhofer, Leopold Strobl, Oswald Tschirtner et August Walla à qui nous avons déjà consacré une exposition et un catalogue en 2015.

4 (bonnes) raisons philosophiques d’être fainéant

12/09/2017

Paria, marginal ou cynique, le fainéant a toujours suscité autant louanges que dédain ou critiques, jusqu'à Emmanuel Macron. Depuis l'Antiquité, les philosophes font l'éloge de l'oisiveté contre le dogme du travail. Mais pourquoi Sénèque, Rousseau, Lafargue ou Russell défendent-ils la paresse ?

Peinture de Vincent Van Gogh, "La meridienne" ou "La sieste". Deux paysans au repos sur des bottes de foin.
Peinture de Vincent Van Gogh, "La meridienne" ou "La sieste". Deux paysans au repos sur des bottes de foin.  Crédits : LEEMAGE - AFP
"Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes",déclarait le chef de l'État, Emmanuel Macron, vendredi 8 septembre depuis Athènes. Mais pourquoi s'insurger contre ces "fainéants", la paresse ne pourrait-elle pas être ce terreau de la réflexion et de la liberté ? Les philosophes interrogent cet art de ne rien faire : Sénèque, Rousseau, Lafargue et Russell font ainsi l'apologie de l'oisiveté et des loisirs.

Parce que l’oisiveté est une activité de l'esprit chez Sénèque

Préférer l’oisiveté ("otium", en grec) n’est pas un vilain défaut. C’est, à l’inverse, une nécessité pour ceux qui souhaitent se détacher d’une activité physique incessante et chronophage.

Allumez le feu !



L’art brut reste en cette rentrée, la création qui questionne étrangement le mieux notre rapport au travail et à l’art, par-delà nos cultures, nos classes ou nos identités.


Dans l’ombre de Frantz Fanon, penseur majeur du postcolonialisme

A la fin des années 1950, Marie-Jeanne Manuellan fut l’assistante du psychiatre et essayiste antillais. Un homme déroutant qu’elle évoque dans un livre.


LE MONDE | Par 
Marie-Jeanne Manuellan, ancienne secrétaire de Frantz Fanon, à Viam (Corrèze), le 14 août.
Marie-Jeanne Manuellan, ancienne secrétaire de Frantz Fanon, à Viam (Corrèze), le 14 août. CLAUDE PAUQUET/AGENCE VU POUR « LE MONDE »

Son bureau n’a pas de porte et, à vrai dire, ce n’est pas un bureau : un genre de cagibi, ouvert sur le couloir. Chaque matin, en cette année 1958, la jeune femme traverse Tunis pour s’asseoir là. Elle attend. Quoi ? Elle l’ignore. Le médecin-chef, son supérieur, ne lui adresse pas la parole. Son regard la traverse comme si elle n’existait pas. Parfois, elle attrape au vol une de ses phrases et la remâche des journées entières. Un exemple ? « Dans la culture arabe, le sein n’est pas un objet érotique. »

A l’hôpital psychiatrique de Tunis, elle est la seule Française du service, elle, Marie-Jeanne Manuellan, 31 ans, née Vacher à Meymac (Corrèze). Jupe à carreaux, trois enfants, assistante sociale appliquée, mariée à un coopérant. Dans l’équipe, les autres sont tous tunisiens ou algériens. Manuellan ne connaît rien à la psychiatrie. Tant pis. La Tunisie, qui vient de gagner son indépendance, l’a nommée là pour montrer que le nouveau gouvernement fait mieux qu’au temps du protectorat.

Dans le service, le médecin-chef ne « fréquente pas les Français ». Il l’a avertie d’un ton glacial en précisant : « J’ai des responsabilités au FLN », le Front de libération nationale, en pleine lutte pour l’indépendance de l’Algérie. La jeune femme prévient son mari : « Je suis tombée sur un sadique. » Le « Sadique », c’est lui, Frantz Fanon, 33 ans et déjà tout à la fois : psychiatre fervent de l’anti-psychiatrie, essayiste en vue, Nègre tonnant contre la négritude, révolutionnaire et fils de famille en Martinique.