DOSES LÉTALES - Déjà condamné à la perpétuité pour avoir tué deux personnes, Niels Högel est finalement soupçonné d'avoir commis au moins 84 autres meurtres. Lors de son procès en 2015, l'infirmier allemand confiait avoir empoisonné ces deux patients pour pouvoir les ranimer et se hisser au rang de héros. Tentative désespérée de justification ou véritable "syndrome du sauveteur" ? Eléments de réponse.
Aux Pays-Bas, une association relance le débat sur la fin de vie. Chez nos voisins du nord, on ne parle pas des conditions d'euthanasie, mais plutôt de suicide assisté. L'association " De Laatste Wil " (la dernière volonté) affirme avoir trouvé un moyen de provoquer la mort en une heure, sans nécessiter l’encadrement d’un médecin. Mais aux Pays-Bas, comme chez nous, cet acte est illégal.
Chris Blache, socio-ethnographe, explore les pistes qui favoriseraient une réelle mixité dans l’espace public.
LE MONDE IDEES| |Propos recueillis par Feriel Alouti
Cofondatrice de l’association Genre et Ville, Chris Blache, consultante en socio-ethnographie, est spécialiste des questions de genre et de territoires. Elle a contribué, en 2014, à l’ouvrage Des femmes réinventent la ville. Dix ans de parcours filles-femmes (Les Petits Matins) et participé au collectif Les MonumentalEs, chargé du réaménagement des places du Panthéon et de la Madeleine, à Paris.
Comment les femmes occupent-elles l’espace public ?
Les femmes ne sont pas absentes de l’espace public, elles en développent une occupation particulière. Les hommes l’occupent, les femmes s’y occupent… Elles gèrent les fonctions d’accompagnement, les courses, les enfants. Elles sont rarement dans une situation de flânerie ou de détente sur un banc. Cela est lié aux injonctions que les femmes reçoivent depuis toujours. Enfants, dès la cour d’école, elles apprennent les frontières à ne pas dépasser, comme l’explique la géographe Edith Maruéjouls dans son étude sur l’accès aux loisirs des jeunes, alors que les garçons sont encouragés à oser, à se dépasser, à prendre le territoire.
Paris, le samedi 2 septembre 2017 - Les lecteurs assidus du JIM seront peu surpris par cette affirmation : le Levothyrox (ou plutôt le changement de sa boite et de sa composition) inquiète de nombreux patients en France. Peu de temps après la mise sur le marché du produit sous sa nouvelle formule des collectifs se sont formés pour dénoncer les effets secondaires qui seraient liés à la prise de leur traitement. Bien entendu, il n’y a pas lieu ici de contester la réalité des symptômes avancés par les patients sous Levothyrox (pour la simple et bonne raison que cette question dépasse la compétence de l’avocat !). En revanche, il est possible d’affirmer que la large médiatisation du phénomène a pu entrainer chez certains patients (dans une proportion qui reste à définir) un effet nocébo.
Paris, le samedi 2 septembre 2017 – Avant le début de l’été, le professeur André Grimaldi revenait pour nous sur la notion de "patient expert" (http://www.jim.fr/medecin/jimplus/tribune/e-docs/le_patient_expert_en_question_166030/document_edito.phtml). Il évoquait tout à la fois les bénéfices de l’implication des patients dans la prise en charge de leur maladie, mais pointait également les limites d’une revendication d’expertise.
Pour Alice Vignaud, qui se définit non pas comme une "patiente experte" mais comme un "pair aidant", il faut savoir s’émanciper du caractère revendicateur et militant de la notion de "patient expert" pour en mesurer l’ensemble des avantages. Surtout, elle invite à reconsidérer que l’objectif du "pair aidant" n’est pas, à la différence de celui qui soigne, la guérison ou la rémission, mais le "rétablissement" qui renvoie à une dimension différente et qui efface les éventuelles frictions entre patient "expert" et professionnels de santé. Son analyse, éclairante, en réponse à celle d’André Grimaldi, enrichit le débat et la réflexion sur ces sujets essentiels pour la pratique de la médecine aujourd’hui, loin des invectives stériles auxquelles nous pouvons être confrontés sur d’autres thèmes.
Interview du Dr Pia de Reilhac, présidente de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM)
Synonyme de progrès et de libération , la contraception, sous toutes ses formes, est cependant de plus en plus l’objet de défiance de la part des patientes et même, dans une certaine mesure, des professionnels de santé.
Pour mieux comprendre ce phénomène, qui trouve notamment sa source dans des "scandales sanitaires" anciens ou plus récents et approfondir la perception d’un médecin de terrain qui dirige également une société savante, le JIM s’est entretenu avec le Dr Pia de Reilhac, gynécologue-obstétricien à Nantes et présidente de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM).
Interview de Nathalie Dépoire, présidente de la Coordination Nationale Infirmière
Depuis 2016 les établissements hospitaliers sont endeuillés par une vague de suicides chez les infirmiers. Certaines de ces autolyses ont parfois été perpétrées sur le lieu de travail ou se sont accompagnées de messages mettant en cause la dégradation des conditions d’exercice.
Tokyo (AFP) – Les assistantes sociales et psychologues sont sur le qui-vive ce vendredi au Japon, jour de rentrée scolaire où le nombre de suicides chez les enfants atteint un pic.
Quelque 500 mineurs (moins de 20 ans) se donnent la mort chaque année dans l’archipel, surtout autour du 1er septembre, lorsque reprend l’année d’école débutée en avril mais interrompue par une pause estivale.
« Si l’on rapporte ce nombre aux 22.000 cas de suicide toutes générations comprises, la proportion n’est pas élevée, mais le suicide des adolescents ne doit pas être regardé d’un point de vue statistique, il doit être traité comme un drame social », insiste Yutaka Motohashi, directeur du Centre japonais des mesures de prévention contre le suicide.
Rafael Alcaraz-Mor est un interne heureux. Le jeune homme, actuellement en dernier semestre de stage en médecine du travail, dit s’épanouir dans la spécialité qu’il a choisie, non pas par défaut, mais par vocation. Initiative originale, il s’en est expliqué dans un texte publié récemment dans la revue « La presse Médicale ».
« J’ai souhaité présenter ce qu’est vraiment la médecine du travail aux étudiants qui font actuellement le choix de leur spécialité d’internat », explique Rafael Alcaraz-Mor. Objectif : effacer quelques préjugés et redorer le blason de la médecine du travail, une filière peu valorisée auprès des carabins. « Comment pourrait-il en être autrement ? écrit le futur médecin. Nous avons très peu d’informations sur cette spécialité durant les premières années de formation, difficile alors de s’y identifier. »
Par Cécile Daumas, Anastasia Vécrinet Dounia Hadni—
Dessin Simon Bailly
L’écrivain dénonce dans son dernier ouvrage la schizophrénie d’un Maroc corseté par le conformisme social et l’inaction des politiques envers la sexualité et les femmes.
Elle veut libérer la parole. Briser le tabou autour de la sexualité au Maroc, telle est la tâche épineuse à laquelle s’attelle la lauréate du Goncourt 2016, Leïla Slimani. Son dernier ouvrage, Sexe et mensonges, la vie sexuelle au Maroc, qui fait aussi l’objet d’une adaptation en BD, Paroles d’honneur (1), livre une parole brute : des témoignages intimes de femmes écartelées entre transgression et soumission.
Syndicats d’enseignants, association de parents d’élèves et Ligue des droits de l’homme entendent attaquer la responsabilité de l’Etat devant le tribunal administratif de Montreuil.
Dans ce département, l’un des plus pauvres de France, « seuls 10 % des enfants passent la visite médicale de l’année des 6 ans », pourtant obligatoire, déplorent les organisations à l’origine du rassemblement — syndicats d’enseignants SUD et FSU, association de parents d’élèves FCPE, Ligue des droits de l’homme.
Rendez-vous était donné devant le tribunal administratif de Montreuil, où ces organisations entendent prochainement attaquer la responsabilité de l’Etat dans le « scandale que constitue la disparition de la médecine scolaire en Seine-Saint-Denis ».
Une femme sur 13 ayant consommé de l’alcool au cours de la grossesse donnera naissance à un enfant atteint d’un trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF), selon les données publiées dans la revue JAMA Pediatrics cette semaine. La méta-analyse a découvert que huit nourrissons sur 1 000 naissent avec un TSAF, ce qui équivaut à plus de 1 700 enfants atteints de la maladie qui naissent chaque jour dans le monde.
Glottophobie, un mot nouveau pour désigner les discriminations linguistiques, autrement dit le processus qui exclut ou stigmatise quelqu’un pour des raisons linguistiques. Les usages de la langue et la façon dont elle renforce une domination, d'autant plus implacable qu'elle est invisible.
S’il existe aujourd’hui en prison des personnes souffrant de troubles psychiatriques et que, dans le même temps, la prison produit des malades mentaux : devons-nous choisir entre soigner et punir ou avons-nous les moyens de faire les deux ?
Le vernissage aura lieu le 8 septembre, à 18 heures. Les artistes, soignants et patients, présenteront leur travail. Des œuvres troublantes quelquefois mais toujours très belles.
Les patients de l’hôpital de jour et du service de psychiatrie générale présentent les œuvres qu’ils ont réalisées lors d’ateliers au musée.
Des empreintes de mains redessinent des statues, des mots hurlés ou chuchotés donnent un autre sens à des tableaux, des cercles de couleurs vives chantent la naissance. Cette année encore, l'exposition Premiers pas, réalisés par les patients de l'hôpital de jour et du service psychiatrie général du centre hospitalier de Dreux, est forte, troublante et surtout très belle.
L'aventure Premiers Pas est née, il y sept ans, au cours d'un goûter d'enfants. « C'est comme cela que j'ai rencontré Axelle Marin, alors conservatrice du musée de Dreux », rapporte Messaoud, infirmier à l'hôpital. « On a eu très vite l'idée de travailler ensemble. »