Interview de Nathalie Dépoire, présidente de la Coordination Nationale Infirmière
Depuis 2016 les établissements hospitaliers sont endeuillés par une vague de suicides chez les infirmiers. Certaines de ces autolyses ont parfois été perpétrées sur le lieu de travail ou se sont accompagnées de messages mettant en cause la dégradation des conditions d’exercice.
Tokyo (AFP) – Les assistantes sociales et psychologues sont sur le qui-vive ce vendredi au Japon, jour de rentrée scolaire où le nombre de suicides chez les enfants atteint un pic.
Quelque 500 mineurs (moins de 20 ans) se donnent la mort chaque année dans l’archipel, surtout autour du 1er septembre, lorsque reprend l’année d’école débutée en avril mais interrompue par une pause estivale.
« Si l’on rapporte ce nombre aux 22.000 cas de suicide toutes générations comprises, la proportion n’est pas élevée, mais le suicide des adolescents ne doit pas être regardé d’un point de vue statistique, il doit être traité comme un drame social », insiste Yutaka Motohashi, directeur du Centre japonais des mesures de prévention contre le suicide.
Rafael Alcaraz-Mor est un interne heureux. Le jeune homme, actuellement en dernier semestre de stage en médecine du travail, dit s’épanouir dans la spécialité qu’il a choisie, non pas par défaut, mais par vocation. Initiative originale, il s’en est expliqué dans un texte publié récemment dans la revue « La presse Médicale ».
« J’ai souhaité présenter ce qu’est vraiment la médecine du travail aux étudiants qui font actuellement le choix de leur spécialité d’internat », explique Rafael Alcaraz-Mor. Objectif : effacer quelques préjugés et redorer le blason de la médecine du travail, une filière peu valorisée auprès des carabins. « Comment pourrait-il en être autrement ? écrit le futur médecin. Nous avons très peu d’informations sur cette spécialité durant les premières années de formation, difficile alors de s’y identifier. »
Par Cécile Daumas, Anastasia Vécrinet Dounia Hadni—
Dessin Simon Bailly
L’écrivain dénonce dans son dernier ouvrage la schizophrénie d’un Maroc corseté par le conformisme social et l’inaction des politiques envers la sexualité et les femmes.
Elle veut libérer la parole. Briser le tabou autour de la sexualité au Maroc, telle est la tâche épineuse à laquelle s’attelle la lauréate du Goncourt 2016, Leïla Slimani. Son dernier ouvrage, Sexe et mensonges, la vie sexuelle au Maroc, qui fait aussi l’objet d’une adaptation en BD, Paroles d’honneur (1), livre une parole brute : des témoignages intimes de femmes écartelées entre transgression et soumission.
Syndicats d’enseignants, association de parents d’élèves et Ligue des droits de l’homme entendent attaquer la responsabilité de l’Etat devant le tribunal administratif de Montreuil.
Dans ce département, l’un des plus pauvres de France, « seuls 10 % des enfants passent la visite médicale de l’année des 6 ans », pourtant obligatoire, déplorent les organisations à l’origine du rassemblement — syndicats d’enseignants SUD et FSU, association de parents d’élèves FCPE, Ligue des droits de l’homme.
Rendez-vous était donné devant le tribunal administratif de Montreuil, où ces organisations entendent prochainement attaquer la responsabilité de l’Etat dans le « scandale que constitue la disparition de la médecine scolaire en Seine-Saint-Denis ».
Une femme sur 13 ayant consommé de l’alcool au cours de la grossesse donnera naissance à un enfant atteint d’un trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF), selon les données publiées dans la revue JAMA Pediatrics cette semaine. La méta-analyse a découvert que huit nourrissons sur 1 000 naissent avec un TSAF, ce qui équivaut à plus de 1 700 enfants atteints de la maladie qui naissent chaque jour dans le monde.
Glottophobie, un mot nouveau pour désigner les discriminations linguistiques, autrement dit le processus qui exclut ou stigmatise quelqu’un pour des raisons linguistiques. Les usages de la langue et la façon dont elle renforce une domination, d'autant plus implacable qu'elle est invisible.
S’il existe aujourd’hui en prison des personnes souffrant de troubles psychiatriques et que, dans le même temps, la prison produit des malades mentaux : devons-nous choisir entre soigner et punir ou avons-nous les moyens de faire les deux ?
Le vernissage aura lieu le 8 septembre, à 18 heures. Les artistes, soignants et patients, présenteront leur travail. Des œuvres troublantes quelquefois mais toujours très belles.
Les patients de l’hôpital de jour et du service de psychiatrie générale présentent les œuvres qu’ils ont réalisées lors d’ateliers au musée.
Des empreintes de mains redessinent des statues, des mots hurlés ou chuchotés donnent un autre sens à des tableaux, des cercles de couleurs vives chantent la naissance. Cette année encore, l'exposition Premiers pas, réalisés par les patients de l'hôpital de jour et du service psychiatrie général du centre hospitalier de Dreux, est forte, troublante et surtout très belle.
L'aventure Premiers Pas est née, il y sept ans, au cours d'un goûter d'enfants. « C'est comme cela que j'ai rencontré Axelle Marin, alors conservatrice du musée de Dreux », rapporte Messaoud, infirmier à l'hôpital. « On a eu très vite l'idée de travailler ensemble. »
C’est le nouveau mal du siècle. Une course à la réussite pour avoir des enfants brillants, épanouis, gentils, bilingues et nourris au bio… Nombre de parents épuisés et culpabilisés implosent sous le poids de ces injonctions. Et si on lâchait prise ?
Près d’un quart des délinquants sexuels récidivent. Pour mieux évaluer leur personnalité et les risques de réitération, des tests dits « actuariels » ont été développés. Mais la France tarde à les adopter.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Raphaëlle Maruchitch
Ce sont, systématiquement, des histoires qui défraient la chronique. Chacune des affaires touchant à la violence sexuelle émeut profondément le grand public. Ce qui en fait un sujet hautement sensible n’est pas seulement leur caractère sordide, mais aussi l’association à un tabou tenace : la sexualité. En France, sur une année, 62 000 femmes déclarent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol et 553 000 d’au moins une agression sexuelle autre, selon l’Institut national d’études démographiques (INED, 2016). Parmi les condamnations prononcées en France, les viols représentent 44 % des crimes ; les délits sexuels 1,4 % des délits – 99 % des condamnations étant prononcées contre des hommes. Cela correspond à 1 048 viols et 4 668 autres agressions sexuelles (chiffres du ministère de la justice, 2014 et 2015).
En elle-même, l’évaluation, lors du parcours judiciaire, des auteurs de violences sexuelles (AVS) est un enjeu de taille pour les experts psychiatres, les psychologues ou les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP). Car évaluer au plus juste et poser un « diagnostic » permet une prise en charge adéquate et minimise le risque de récidive. La durée moyenne des réclusions est d’un peu plus de treize années pour les viols et la peine d’emprisonnement (au moins en partie ferme) est prononcée pour 32 % des atteintes sexuelles. La part des condamnés pour crimes sexuels en état de récidive est quant à elle de près de 5 %, le taux de récidive pour les délits sexuels tournant autour de 23 %, selon le ministère de la justice.
Cette manière de confondre les grossièretés, le comportement inusité et les envolées populistes de Donald Trump comme étant un trouble de santé mentale pourrait générer un effet pervers complètement inverse.
La présidence controversée de Donald Trump soulève plusieurs débats, mais le plus récent a de quoi surprendre. En effet, certains commentateurs et journalistes s'interrogent sur la santé mentale du président des États-Unis.
Or, ce questionnement est-il légitime ou est-ce une nouvelle forme de renforcement des préjugés reliés aux troubles de la santé mentale ?
Dimanche dernier, la quotidienne Reliable Sources diffusée sur CNN orchestrait un segment consacré à la stabilité du président des États-Unis, incluant la question-choc: Donald Trump souffre-t-il d'une maladie mentale ?
Interview du Pr Bernard Granger, professeur de psychiatrie (hôpital Cochin), association Jean-Louis Mégnien. Mai 2017
Le suicide du Pr Jean-Louis Mégnien sur son lieu de travail, à l’hôpital Georges Pompidou, en décembre 2015 a fait l’effet d’un coup de tonnerre.
Ce drame, ressenti bien au-delà de son lieu d’exercice a provoqué le début d’une prise de conscience sur le harcèlement moral à l’hôpital. Celui-ci pourrait être favorisé par les réformes tendant à rationnaliser la gestion des établissements de santé.
Professeur de psychiatrie au pavillon Tarnier de l’hôpital Cochin, le Pr Bernard Granger était un ami de Jean-Louis Mégnien.