Le titre choisi pour ce numéro hors-série de Books n’est pas destiné à minimiser les extraordinaires progrès faits par les biologistes depuis l’époque de Darwin. Celui-ci n’était pas un spécialiste du cerveau, mais, dans son étude…
Publié en anglais en 2001, ce livre est le premier à proposer une analogie entre le spectacle populaire et l’hystérie à l’hôpital dans le dernier tiers du XIXe siècle. Il met en lumière un rapport direct entre la gestuelle des hystériques et celle des artistes du café-concert et du cinéma burlesque. De nouveaux genres sont créés : le Chanteur Agité, le Comique Idiot ou encore la Chanteuse Épileptique (dont Mistinguett). Ce livre s’attache aussi à repérer et à analyser les réactions physiologiques des spectateurs, proposant ainsi une nouvelle théorie de la réception du spectacle par le public.
Depuis 2004, à Évreux (Eure), une équipe mobile, composée d'un psychiatre, de plusieurs infirmières et psychologues, vont à la rencontre des patients les plus démunis.
Quand les patients psychiatriques ne peuvent pas se déplacer, une équipe mobile ébroïcienne vient à leur chevet. Objectif ? Mettre en place un suivi et démarrer, si c’est nécessaire, des soins à court ou long terme.
C’est parce que les détails de nos souvenirs s’effacent que nous pouvons agir, nous adapter au quotidien, acquérir de nouvelles connaissances.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Florence Rosier
« Dans sa chute, il avait perdu connaissance ; quand il était revenu à lui, le présent ainsi que les souvenirs les plus anciens et les plus banaux étaient devenus intolérables à force de richesse et de netteté. Il s’aperçut peu après qu’il était infirme. (…) Sa perception et sa mémoire étaient maintenant infaillibles. »
Cette fiction de Jorge Luis Borges (1899-1986), Funes ou la mémoire (1942), est inspirée d’une histoire vraie : celle d’un patient, « S. », suivi par le psychologue russe Alexandre Luria (1902-1977). Funes ou l’impossible oubli. Peut-être enviez-vous ce jeune homme pour sa capacité quasi illimitée de stockage et de rappel de ses souvenirs ? Eh bien, vous avez tort. Le cadeau était empoisonné.
Nous devrions bénir nos facultés d’oubli. Car une « bonne mémoire » doit certes nous permettre de retenir durablement l’essentiel de nos savoirs et de nos expériences. Mais elle doit aussi, et c’est primordial, parvenir à effacer l’accessoire, le superflu. Les Grecs anciens, déjà, l’avaient pressenti. Mnémosyne, déesse de la mémoire, n’a-t-elle pas enfanté les Muses, « qui procurent l’oubli des maux et la fin des douleurs », selon Hésiode dans La Théogonie ?
«En dehors du contexte très particulier des maladies de la mémoire, les deux termes “mémoire”et “oubli” sont loin de représenter deux fonctions antagonistes. Ils répondent aux mêmes objectifs, car l’oubli est indispensable au bon fonctionnement de la mémoire », résume Francis Eustache, neuropsychologue, directeur d’une unité Inserm (université de Caen-Normandie) et directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE), dans Mémoire et oubli (Le Pommier, 2014).
Omniprésent, le numérique amplifie nos mémoires externes, au risque d’amenuiser nos mémoires biologiques.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Florence Rosier
Comment pallier les carences de notre mémoire biologique limitée, oublieuse, aussi labile et périssable que le tissu cérébral qui l’héberge ?
La question taraudait déjà nos ancêtres. En réponse, ils inventèrent des systèmes d’externalisation de leurs savoirs. D’abord sous la forme d’une mémoire collective, orale, transmise entre générations. Puis « il y eut les grandes ruptures comme l’écriture, l’imprimerie, la radio ou la télévision », résume Francis Eustache, neuropsychologue (Inserm-EPHE-université de Caen). Soit autant de relais externes pour préserver et amplifier nos mémoires.
Face à la matière molle du cerveau, les disques durs des ordinateurs et le cloud offrent désormais une capacité de stockage quasi illimitée. Nous assistons à « une explosion de l’externalisation de notre mémoire sans aucun équivalent dans toute l’histoire de l’humanité », relève Francis Eustache dans Ma mémoire et les autres (Le Pommier, à paraître le 11 septembre, 176 p.).
Extrait d’une discussion avec Jean Oury à la clinique de La Borde en 2001, où nous tentions une fois de plus de fonder l’intimité «épistémologique» de la pédagogie institutionnelle et de la psychothérapie institutionnelle.
On souffre avec Pierre Souchon au cours de ces 250 pages. Mais on a envie d’aller jusqu’au bout. Pour comprendre.
« C’est l’histoire d’un mec … » aurait dit Coluche , s’il avait eu a raconter celle de Pierre Souchon. Mais le petit Souchon n’avait que six ans et vivait quelque part en Ardèche quand Coluche s’est tué en moto en 1986. Pierre, on le voyait parfois dans les locaux de l’Huma-Dimanche, journal pour lequel il pigeait depuis sa région. On le lisait aussi dans le Monde Diplomatique et surtout dans Fakir, journal dans lequel ses histoires improbables tirées de rencontres entre des personnages déjantés nous offraient des dialogues à déclencher des successions de fous rires.
Et puis Pierre vient décrire un livre avec pour titre « Encore vivant ». En le lisant, une fois la surprise, voire un peu de malaise, surmontés, on se dit qu’il aurait pu mourir, non pas plusieurs fois, mais à de multiples occasions. C’est donc l’histoire d’un mec d’origine campagnarde qui vient d’épouser une jeune femme de la grande bourgeoisie. Son beau-père sympathise avec lui, tant il le voit comme un brillant sujet en dépit des différences de classe. Mais le brillant sujet est bipolaire et bientôt rattrapé par des crises maniaco-dépressives.
Le 25 juillet dernier, la revue "Human Reproduction Update" publiait un article démontrant que le nombre moyen de spermatozoïdes des hommes occidentaux avait diminué de moitié en 40 ans. L’occasion de s’interroger sur l’infertilité masculine et de ses potentielles causes.
L’article publié dans la revue Human Reproduction Update recense les résultats de 185 études réalisées entre 1973 et 2011 à partir d’un échantillon d’environ 43 000 hommes issus d’une cinquantaine de pays. Il ressort un constat inquiétant aux yeux des scientifiques : le nombre moyen de spermatozoïdes des hommes dans les pays occidentaux a décliné de moitié en près de quarante ans. Ainsi, la concentration de spermatozoïdes par millilitre est passée de 99 millions en 1973 à 47 millions en 2011. Parallèlement au déclin quantitatif, les scientifiques observent une dégradation dans la qualité du sperme seulement dans les pays les plus industrialisés.
Intervenants
René Frydman
Professeur spécialiste de la reproduction et du développement de l’assistance médicale à la procréation en France
Serge Hefez
Responsable de l'unité de thérapie familiale dans le service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris
La famille d'un jeune détenu handicapé, qui s'est suicidé le 10 août à la prison des Baumettes, à Marseille, souhaite porter plainte pour «homicide involontaire».
Le jeune homme était âgé de 20 ans. Reconnu comme adulte handicapé, à un taux supérieur à 50%, Bilel Elabdani s'est suicidé le 10 août à la maison d'arrêt des Baumettes, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Ce dernier souffrait de troubles psychologiques sérieux. Cité par La Provence, son avocat, Me Jérôme Pouillaude, s'interroge : «Comment l'état de santé de leur fils a-t-il pu être déclaré compatible avec une garde à vue, puis une incarcération ?»
Comment Emile Durkheim, cet homme qui se pensait comme Français, juif, socialiste et sociologue, a donné corps à notre modernité républicaine depuis les convulsions du monde du travail jusqu'au problème de la laïcité ?
Emile Durkheim • Crédits : LEEMAGE - AFP
Toute personne initiée aux sciences sociales a déjà croisé le nom de Durkheim. Tout le monde le présente comme fondateur de la sociologie universitaire. Et cependant Durkheim reste largement méconnu. Parce que son œuvre la plus célèbre - le Suicide - est beaucoup plus souvent citée que lue. Parce que le projet qui était le sien – fonder une science du social – reste finalement peu clair.
numéro 33| août 2017 | Philippe Cohen & Juan Sebastián Suárez Valencia
Qui a dit que la psychiatrie était une spé’ réfractaire aux outils « e-santé » ? Au contraire ! La preuve avec un patient souffrant de dépression.
[...] La télépsychiatrie
Pour le Dr Fanny Jacq, médecin psychiatre et créatrice de DoctoConsult4 : « Bien qu’une rencontre en face-à-face soit irremplaçable, une visioconsultation avec un médecin permet de répondre à de nombreuses attentes ».
Si la télémédecine se développe dans de multiples domaines, nous sommes encore en phase d’expérimentation par les ARS. Le financement-remboursement des actes de télémedecine est à l’étude5… Enfin, plus tout à fait puisqu’un premier site de télémédecine, DoctoConsult, vient d’obtenir son agrément ARS et son conventionnement Sécu. Et il s’agit bien de psychiatrie !
Adeline Hazan est l'invitée de Pierre Weill pour parler des lieux de privation de liberté et de la détention des malades mentaux, faute de place en hôpitaux psychiatriques.
Près de 17 000 détenus relevant de l'hospitalisation plutôt que de la détention, une surpopulation carcérale, aucune étude sur les conditions de détention pour les détenus victimes d'affections psychiatriques... La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan a réagi ce jeudi au rapport publié par l'Observatoire international des prisons sur les conditions de détention des personnes atteintes de maladies mentales.
Le drame de la pizzeria de Sept-Sorts questionne une nouvelle fois la société sur la réponse qu’elle doit apporter quand une personne atteinte d’une maladie psychiatrique commet un acte grave. Le 14 août, en Seine-et-Marne, un jeune homme a foncé volontairement au volant de sa BMW sur la terrasse d’un restaurant, tuant une fillette et blessant 12 personnes. Très vite, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a affirmé que cet « inconnu des services de police et de renseignement » ne semblait pas avoir de motif terroriste.
Deux anciens cadres de l’hôpital psychiatrique d’Evreux ont créé un musée consacré au lieu où ils ont exercé l’ensemble de leur carrière. Un hôpital vieux de 150 ans qui a accueilli dans les années 1920 jusqu'à plus de 1 000 patients.