« L’argent ne fait pas le bonheur, mais permet de choisir le genre de malheur que l’on préfère » dit-on. En santé mentale aussi, un contexte socioéconomique précaire représente un facteur de risque avéré dès l’enfance. Mais qu’en est-il de l’impact à long terme (20 ans après) des conditions à la naissance ? Une hypothèse envisage deux sous-types de dépression, caractérisés par l’âge d’apparition des premiers symptômes : avant ou après 17 ans. Cette conception distingue une dépression de type jeune, versus une dépression de type adulte. Ainsi, un faible statut socioéconomique parental n’aurait qu’une influence limitée dans le temps, correspondant à la dépression de type jeune, mais ne concernerait pas les dépressions d’apparition tardive (à l’adolescence), justiciables du type adulte. Mais cette hypothèse d’une « date de péremption » dans la sensibilité aux risques psychosociaux précoces est-elle valable ?
D’études scientifiques en rapports internationaux, il n’y a plus guère de doute : les enfants sont les principales victimes de la pauvreté et leur cerveau est en péril. Dans les pays en voie de développement, ils sont 385 millions à grandir dans une « extrême pauvreté » (définie par un revenu inférieur à 1,90 dollar (1,80 euro) par personne et par jour dans un foyer familial), selon une récente analyse de l’Unicef et de la Banque mondiale.
Les pays dits riches sont loin d’être épargnés. Aux Etats-Unis comme en France, environ 1 enfant sur 5 vit sous le seuil de pauvreté. Soit 15 millions de petits Américains ; et 2 à 3 millions de mineurs en France. Ce dernier chiffre varie selon les sources et la définition du seuil de pauvreté. L’Insee privilégie de le fixer à 60 % du revenu médian, soit 1 700 à 2 100 euros mensuels pour une famille avec deux enfants de moins de 14 ans. Cet indicateur, qui recouvre des réalités très diverses, fait cependant débat dans la société.
- Vous êtes un(e) infirmier(e) ou une équipe soignante d'un centre hospitalier public ou privé en psychiatrie ou vous exercez en milieu libéral, associatif ou médico-social.
- Vous avez mis en place un projet de soins innovants dans la prise en charge des personnes souffrant de psychose
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Indolente IdolâtrieMariette et Charly’s blood
«L’acte de création nous engage dans notre plus profonde intimité.
La robe d’Aimée, robe d’un jour, souvenir du temps qui s’efface, qui passe. Un soir de 2008, ma mère m’a demandé de toucher cette petite boule qu’elle avait sentie là au sein. Je l’ai touchée et j’ai su… La nuit qui suivit, j’ai rêvé de sa robe de mariée. Elle me l’a offerte, je l’ai brodée, enrichie de perles, de petits bébés, de petites saintes en céramique, de fils d’or et argent, de médailles pieuses. Cette année-là, ma fille Charlotte (Charly’s blood) donnait naissance à Eva notre première perle de lune…
Depuis lundi dernier, les habitants de Genève, en Suisse romande, peuvent désormais aller se faire soigner avant de prendre leur train. Un centre médical vient d'ouvrir dans la gare de Genève-Cornavin, en plein centre-ville. Particularité de ce centre de santé : il a été fondé par le groupe Migros, leader national dans la grande distribution.
Selon le quotidien la Tribune de Genève, qui a publié l'information, le supermarché de la gare est désormais doté d'une structure de 760 m2, géré par Medbase, un groupe de centres médicaux devenu une filiale de Migros en 2015. Y sont regroupés « des cabinets médicaux et un centre d'urgences », « avec pour l'instant six généralistes et un chirurgien orthopédique, à terme ils seront une dizaine », précise le journal genevois. À terme, Medbase et Migros espèrent faire baisser les coûts des soins.
Cleopatra est la plus jeune des élèves. Elle aime dessiner et s’émerveille devant l’histoire de « La Souris verte ». Solène Cordier / Le Monde.fr
Les trois camions colorés, estampillés « Antenne scolaire mobile », se garent sur le bord de la départementale. Avant de sortir, Clélia Chopinaud jette un dernier coup d’œil à sa petite salle de classe aménagée à l’arrière. Tout est en ordre, les crayons sont bien rangés, les pupitres et les chaises attendent leurs écoliers. En cette matinée pluvieuse de février, l’institutrice a branché le chauffage. Il fait bon. Ici au moins, les enfants n’auront pas froid.
Aude et Emmanuelle sortent elles aussi de leurs camions respectifs. Les trois trentenaires forment l’équipe des antennes scolaires mobiles (ASM) de Seine-Saint-Denis. Des professeurs un peu particuliers au sein de l’éducation nationale, itinérants, qui partent à la rencontre des enfants éloignés du système scolaire. Ils sont une trentaine en France, selon l’association ASET 93, qui a créé la première antenne en 1982.
Ce jour-là, pour retrouver leurs élèves, elles doivent escalader un talus boueux flanqué de quelques mauvaises marches, et mieux vaut s’accrocher aux arbres pour ne pas tomber. La veille, le petit Antonio s’est étalé de tout son long en descendant « à l’école ».
La pente gravie, une quinzaine d’habitations faites de tôle et de bois se dressent les unes à côté des autres, sur un terrain glissant. Bienvenue dans un des bidonvilles de Saint-Denis, face au fort de la Briche, qui abrite une caserne de pompiers. Environ cinquante personnes, des familles roms de Roumanie, vivent là, à l’abri des regards. Le plus jeune est un nourrisson d’à peine deux mois.
Impossible de « faire fi du contexte »
Ce matin, plusieurs femmes s’activent avec des balais, rassemblant en plusieurs tas des ordures et des bouts de ferraille. « On a appelé la mairie pour que des poubelles soient installées, et elles sont arrivées hier, donc les familles peuvent enfin se débarrasser de leurs déchets », explique Aude.
« On ne peut pas faire cours comme si de rien n’était, en faisant fi du contexte, et rentrer chez nous. Notre rôle va au-delà d’être juste enseignantes », estime la jeune femme. C’est sa première année à ce poste, mais elle a derrière elle une longue activité de bénévole auprès des enfants des rues. Dans son camion bleu foncé, elle fait classe aux élèves en âge d’être collégiens, tandis que ses deux collègues sont, elles, institutrices dans le premier degré.
Cinq neuroscientifiques ont récemment publié dans le journal Neuron un article provocateur destiné à remettre sur les rails une recherche qui selon eux s’égare sur une mauvaise voie, nous raconte The Atlantic. Pour ces chercheurs, en effet, leurs collègues ont tendance à oublier que le cerveau est avant tout une machine à fabriquer du comportement. Et c’est cela qu’il faut chercher à comprendre et à expliquer. Or, disent-ils, les travaux en neurosciences se concentrent essentiellement sur le fonctionnement des neurones ou des circuits de neurones.
Au contraire, ces cinq chercheurs tendent plutôt à considérer le comportement comme le produit d’une émergence, autrement dit, dans la lignée des sciences de la complexité et de la vie artificielle, comme le résultat d’une interaction entre ces milliards de neurones : la compréhension de l’ensemble ne saurait être déduite de la connaissance du fonctionnement de chacune des parties.
En pleine campagne électorale, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) se mobilise partout en France du 12 au 26 mars 2017, à l’occasion de sa 10e Semaine de mobilisation. Les militants de l’ADMD ont prévu de faire les marchés à la rencontre des Français pour tenter de les convaincre. Pour ces activistes, l'objectif est non seulement de faire avancer l'idée de légaliser l'euthanasie, mais aussi de populariser certains points de la dernière loi sur la fin de vie qui leur tiennent à cœur : "les militants de l’ADMD leur rediront l’importance de désigner des personnes de confiance et de confier une copie de leurs directives anticipées au Fichier national des directives anticipées que gère l’ADMD (da@admd.net ou 01 48 00 09 89)."
LE MONDE DES LIVRES| |Par Elisabeth Roudinesco (Historienne et collaboratrice du "Monde des livres")
Passionnée par la vie des dieux, des déesses et de leurs serviteurs – gourous, chamans, ascètes, messies, etc. –, Catherine Clément analyse dans cet ouvrage les pratiques érotiques de quelques grands mystiques, avec pour fil conducteur cette sentence du rabbi Israël Baal Shem Tov (1698-1760), fondateur du judaïsme hassidique : « La prière est un coït avec la présence divine. » Du judaïsme à l’islam, en passant par le christianisme et l’hindouisme, elle relate des récits d’extases qui montrent que faire l’amour avec Dieu, c’est s’anéantir en lui afin de réussir à jouir de l’horreur de soi-même. Autant dire qu’il s’agit, pour ces fous de dieu, d’une pulsion destructrice à l’état pur.
LE MONDE| • Mis à jour le |Par Gérard Miller (psychanalyste, professeur des universités et réalisateur)
[Co-réalisateur, avec Anaïs Feuillette, du documentaireJean-Luc Mélenchon, l’homme qui avance à contre-courant, diffusé en janvier sur France 3, Gérard Miller regrette les ralliements de plusieurs figures de la gauche à la candidature d’Emmanuel Macron. Il appelle à ne pas laisser les stratagèmes et la tactique remplacer les convictions et la politique.]
TRIBUNE. Ainsi donc, parmi d’autres hommes de gauche insoupçonnables, Patrick Braouezec, ancien député-maire communiste, « mesurant les conséquences dramatiques d’un second tour droite-extrême droite », vient d’annoncer dans Le Monde, daté du 8 mars, qu’il votera pour Emmanuel Macron dès le premier tour. Et ceci après avoir commencé par ces mots : « Chacun connaît mes convictions et mes engagements ». Je l’avoue : les bras m’en tombent !
TRIBUNE. Jean-Luc Mélenchon, opium des orphelins de la Révolution ? Il se rêve en Hugo Chavez : la conquête du pouvoir par les urnes, suivie de la formation d’un gouvernement acquis aux classes populaires. Mais ça ne marche qu’en Amérique latine.
Sans doute est-il réjouissant d’écouter le candidat de La France insoumise quand il dézingue les possédants et les puissants, leurs valets, les belles personnes. Guignol rossant le gendarme, impertinence, satire, dérision, je ne boude pas ces plaisirs si français. Mais des monologues drolatiques ne font pas une politique.
Le propre de la folie, dans ce qu’elle a de plus humain, est peut-être de ne jamais se laisser saisir. Elle échappe, met en tension toute tentative de théorisation à son égard. Et le sujet, par-delà son trouble, résiste à l’objectivation d’un discours univoque. Ainsi en témoigne l’histoire de la psychiatrie qui semble vouée à l’éclatement, aux querelles intestines, aux revirements idéologiques les plus brutaux : de l’apogée du mouvement asilaire à la sectorisation, du « traitement moral » de Pinel à la découverte des neuroleptiques, de la psychanalyse aux thérapies cognitivo-comportementales.
Les infirmiers anesthésistes hospitaliers sont mobilisés depuis jeudi, comme ici à l’hôpital de La Conception (5e).PHOTO DR La récupération d’un corps unique des infirmiers hospitaliers (IADE), une revalorisation salariale à hauteur des autres masters de la fonction publique hospitalière et la pénibilité du travail reconnue pour tout le monde. C’est ce que revendiquent les infirmiers hospitaliers, qui ont lancé mardi un mouvement de grève avec l’ensemble des acteurs de la santé publique, et qui ont relancé jeudi un mouvement spécifique aux IADE.Lire la suite ...
Le chercheur Antonio Casilli explique comment, derrière des services en apparence gratuits, Facebook, Amazon, Google… ont créé une « économie du clic ».
LE MONDE| |Par Grégoire Orain (propos recueillis par)
Quel est le point commun entre le moment ou vous remontez votre fil Facebook, celui où vous regardez des vidéos sur YouTube et lorsque vous cherchez des photos de chatons sur Google ? Dans les trois cas, vous l’ignorez sans doute, vous êtes en train de travailler. Sur Internet, les grandes plates-formes numériques américaines font tout pour capter notre attention et notre temps, nous offrant des services toujours plus sophistiqués pour communiquer, voyager, nous informer, ou tout simplement consommer.
Des outils gratuits, du moins en apparence. Car derrière nos loisirs numériques se cache un bouleversement majeur, mondial, de la façon dont nous produisons de la valeur. De manière plus ou moins invisible, plus ou moins insidieuse, la Silicon Valley nous a tous mis au travail.
Antonio Casilli est enseignant-chercheur à Télécom ParisTech et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), auteur, avec le sociologue Dominique Cardon, de Qu’est-ce que le Digital Labor ? (INA éditions, 2015).
Dans votre ouvrage, vous expliquez que dès l’instant où quelqu’un se connecte à Facebook, voire à Internet en général, il est mis au travail. De quelle manière ?
Antonio Casilli : C’est un concept que la communauté scientifique appelle le digital labor, c’est-à-dire un travail du clic, composé de plusieurs petites tâches, réalisé sur des plates-formes, qui ne demande pas de qualification et dont le principal intérêt est de produire des données. C’est un travail éminemment social. Sur les réseaux sociaux, par exemple, vous êtes toujours en train de coopérer avec quelqu’un – vous partagez son contenu, likez sa photo, et ainsi de suite –, mais également de travailler pour quelqu’un – le réseau social, qui exploite vos données. C’est ainsi que les grandes plates-formes numériques auxquelles nous avons accès produisent de la valeur.
Lettres d’amour ou de rage, prières, inventions poétiques, journaux intimes, plaidoyers: les écrits d’Art Brut choisis pour cette lecture ont été créés dans l’enfermement et l’exclusion de l’univers asilaire, à huis clos: ils ont été tenus dans le secret et le silence. Jamais envoyées, les lettres n’ont jamais été reçues, parce que tout courrier jugé délirant était intercepté, séquestré par les services médicaux. D’autres textes sont privés d’adresse ou sont réservés à quelque
destinataire onirique ou spirituel. Grâce à leur écriture qui relève d’une haute nécessité, ces auteurs ont dépassé – sublimé – la tragédie qui leur était imposée.