La mort est souvent perçue comme une injustice, un échec, une souffrance continue. L’allongement de l’espérance de vie dans nos sociétés occidentales, qui nous a éloignés des réalités de notre condition de mortels, y est assurément pour quelque chose. La pratique médicale aussi, qui a tendance à multiplier les soins et les traitements coûte que coûte, même quand l’espoir n’est plus permis.
Les scènes de violences sexuelles perpétrées le soir du réveillon en Allemagne, en Autriche, en Suisse, en Finlande relèvent à la fois du déjà-vu et du jamais vu. L’effrayante blessure des femmes ciblées par ces groupes d’hommes est assurément de la même nature que celle des femmes agressées collectivement place Tahrir en 2011.
Dans ces événements tout comme dans le vécu quotidien des femmes de l’Asie jusqu’en Amérique, en passant par la France, on perçoit comment le sexisme engendre des violences. Si la vaste réalité multiforme des violences sexuelles n’est pas l’apanage des pays dits islamiques, les faits du 31 décembre invitent à dépasser ce constat pour saisir ce qu’ils comportent de « jamais vu ».