Les éditorialistes de JAMA Psychiatry commentent une publication [1] consacrée à l’évaluation de 61 méta-analyses (portant sur 852 essais cliniques et plus de 137 000 participants) afin de comparer l’efficacité des interventions psychothérapeutiques ou pharmacologiques (avec groupes de sujets-contrôles) et l’impact des monothérapies à celui des traitements combinés. Une « lacune importante » de ces méta-analyses concerne le « manque d’informations sur des patients individuels. » Les données présentées restent en effet des moyennes incluant à la fois des patients qui répondent aux traitements et d’autres améliorés seulement à la marge, ou même dont l’état s’aggrave.
Les auteurs estiment qu’il faudrait des méta-analyses « de nouvelle génération », susceptibles d’intégrer cette hétérogénéité et d’assurer entre les divers essais thérapeutiques une meilleure compatibilité facilitant des comparaisons mieux justifiées. La psychiatrie souffre, rappellent-ils, de « l’absence d’étiologies connues » comme de la faible disponibilité ou de la médiocre fiabilité de « critères prédictifs. » Néanmoins, ce type d’études renforce l’idée que les traitements proposés en psychiatrie (médicaments et psychothérapies) « ne sont pas pires que dans d’autres spécialités médicales. » Toutefois, les recherches futures devraient combler certaines insuffisances persistantes. Par exemple, on manque de méta-analyses destinées aux « troubles de la personnalité autres que les personnalités borderline », comme de travaux sur les « troubles du contrôle de l’impulsivité autres que la trichotillomanie » ou les « addictions autres que l’alcoolisme ou la dépendance aux opiacés. »