C’est la « preuve » de « l’invasion » des immigrés, brandie par l’extrême droite dans un nombre croissant de discours. On la retrouve citée sur des sites, des blogs, d’innombrables commentaires ou messages sur les réseaux sociaux : le dépistage de la drépanocytose, une maladie génétique qui touche particulièrement certaines populations issues de l’Outre-Mer, d’Afrique ou du Maghreb, est instrumentalisé par certains militants extrémistes.
Cette maladie génétique, l’une des plus fréquentes en France et dans le monde, consiste en une anomalie de la structure de l’hémoglobine. Elle a des conséquences graves : anémies, infections bactériennes, accidents vasculaires occlusifs. On compte 12 000 malades en France, et on recense environ 400 cas parmi les nourrissons chaque année.
Depuis plus d’une décennie, elle fait l’objet d’un dépistage chez les nouveaux-nés français. Mais la maladie se rencontrant plus fréquemment chez les populations originaires d’Afrique subsaharienne, du Maghreb, des Antilles, d’Inde ou du sud de l’Europe (Grèce et Italie), ce sont les nourrissons issus de familles originaires de ces zones qui sont testés.
Comme pour nombre d’autres maladies, il existe toute une série de statistiques détaillées, notamment sur le nombre de nouveaux-nés testés par département français. Et, en l’absence de statistiques ethniques, les militants d’extrême droite se sont donc emparés de ces chiffres pour alimenter leur thèse centrale : le « grand remplacement » des populations « allogènes » par celles issues de l’immigration.
Les psys et nos deux témoins sont formels: la crise d'adolescence, dans sa forme la plus tapageuse, n'est pas une étape obligée.
« Dans notre société, on s'attend forcément à ce qu'un adolescent fasse une crise. C'est presque devenu la norme », déplore Daniel Marcelli (1), pédopsychiatre et professeur de psychiatrie à l'université de Poitiers. Et il existe une croyance insidieuse, mais tenace, selon laquelle on ne saurait être un adulte tout à fait épanoui, achevé, accompli sans être passé par une période de remise en question radicale à la puberté.
Une crise des parents?
« Nous vivons dans une époque qui idéalise la transgression, de façon très romantique », commente Marie-Rose Moro (2), psychiatre et chef de service de la Maison de Solenn, à Paris, qui accueille les adolescents en souffrance.« Il arrive même qu'on lui prédise une crise plus tard, en milieu de vie, quand toute cette violence refoulée resurgira de son inconscient, c'est un peu exagéré! », souffle Daniel Marcelli.
La crise d'adolescence, dans sa forme tapageuse, n'est pas une étape obligée dans la vie. « L'adolescence est d'abord un phénomène physiologique: elle correspond à la puberté, un moment où le corps se transforme, où l'enfant devient un adulte, rappelle Philippe Jeammet (3), professeur de psychiatrie.
Sciences et psychanalyse. Troisième volet d'une série de quatre proposé par Christine GOEMÉ.
Quels rapports la psychanalyse entretient-elle avec les sciences ? La méfiance vis-à-vis du "biologique" et le mépris que les trois quarts des scientifiques "durs" éprouvent vis-à-vis de la psychanalyse, nourrissent un malentendu préjudiciable à la recherche mais aussi à ceux qui vont consulter les psychanalystes. Or, les premiers fondateurs de la psychanalyse étaient eux, des scientifiques.
Freud était spécialiste du système nerveux des poissons et a écrit sur les testicules des anguilles. JUNG connaissait parfaitement la physique quantique et LACAN était un psychiatre très compétent, et travaillait sur les mathématiques. Alors aujourd'hui, sur quelles bases renouer le dialogue ?
L'invité du jour est Daniel SIBONY, psychanalyste, aujourd'hui " LACAN et les mathématiques".
Depuis que se sont développées les théories de la psychanalyse, fondées sur les théories de Sigmund FREUD, les psychologues sont mieux disposés à découvrir, au détour d'un dessin, le contenu complexe d'une âme enfantine.
Aux Etats-Unis, lorsqu'un homme devient père, il
bénéficierait quasiment instantanément d'une hausse de salaire de plus de 6 %.
A l'inverse, lorsqu'une femme devient mère, ses revenus accuseraient une perte
de 4 % en moyenne. La faute aux clichés, raconte Michelle Budig, professeure de
sociologie à l'université du Massachusetts Amherst et auteure de cette étude
sur le fossé salarial entre hommes et femmes : "Les employeurs
estiment que paternité est synonyme de stabilité et de responsabilité, tandis
que la maternité est perçue comme un facteur de déconcentration et de
désengagement dans son travail."
La jeune femme sourit, mais ne parle pas. Elle est gracieuse, et intrigante. D'un signe, elle invite à descendre un petit escalier et à entrer dans le sous-sol de La Maison rouge, où vingt personnes, pas plus, se retrouvent toutes les heures, pour vivre un moment avec Pippo Delbono. Un moment où il parle de lui, comme souvent dans ses spectacles et ses films. Mais, cette fois, l'acteur et metteur en scène italien le fait d'une manière inédite : à travers une exposition, « Ma mère et les autres ». Il ne les aime pourtant pas beaucoup, les expositions, comme il le dit en voix off, parce qu'il trouve que les gens y sont trop seuls.
LIEU DE MÉMOIRE FRAGILE
C'est pour cela que la sienne se visite en groupe, et qu'une jeune femme, la comédienne Muranyi Kovacs, joue l'accompagnatrice en ce lieu de mémoire fragile, touchant et archaïque, qui est organisé comme l'imaginaient les Anciens : pour eux, la mémoire était une maison, où chaque pièce renfermait les souvenirs, selon leur teneur et leur ancienneté. Pour y accéder, il fallait pousser des portes, et l'on allait ainsi dans son passé, de seuil en seuil.
A La Maison rouge, ce sont des rideaux de plastique qui délimitent des espaces. Le premier est une petite pièce, avec une table à laquelle chacun est invité à s'asseoir. Au bout, il y a un vieux poste de télévision, avec une antenne, et rien : pas d'images, si ce n'est une sorte de neige chahutée qui brouille l'écran. Pippo raconte que, quand il est arrivé à l'hôpital psychiatrique d'Aversa, près de Naples, il a vu des gens qui regardaient, seuls, une petite télévision comme celle-ci. C'était dans les années 1990, il allait très mal, et son psychiatre lui avait conseillé de faire un stage avec des internés. Parmi eux, il y avait Bobo, qui vivait depuis plus de quarante-cinq ans dans cet endroit terrible. Bobo, microcéphale, sourd et muet. Bobo, qui était comme un enfant, et dont Pippo dit qu'il l'a sauvé.
LA DOUCEUR D'UNE CONSOLATION
Cette histoire est bien connue de tous ceux qui ont vu les films et les spectacles de Pippo Delbono, où souvent Bobo joue. Sa présence extraordinaire et son art de toujours faire un geste comme si c'était la première fois en ont fait une star. Mais Bobo, c'est aussi celui qui, une nuit où Pippo restait prostré dans un fauteuil, après la mort de sa mère, est venu près de lui, poussant de petits cris pour lui redonner le désir de vivre. Cela, que Pippo raconte de sa voix qui est avant tout un souffle, et sait être aussi belle que celle de Carmelo Bene, nous mène dans la deuxième pièce de la maison de la mémoire.
Là, nous regardons un extrait de Sangue, le dernier long-métrage de Pippo Delbono, consacré précisément à la mort de Margherita Delbono, en 2012. Elle est à l'hôpital, on voit son visage dans l'oreiller. Seuls une mère et son fils, dont l'histoire fut aussi terrible qu'aimante, peuvent se parler comme ils le font alors. Seuls Pippo Delbono et son amie Sophie Calle – qui l'a fait avec sa mère – montrent de cette manière la mort à l'œuvre. Pour certains, ce passage où Pippo Delbono caresse les doigts gris de sa « mamma » relève d'une impudeur détestable. Pour d'autres, il a la douceur d'une consolation. « Ne pleure pas, je ne t'ai pas abandonné, je t'ai seulement précédé », fait dire Pippo Delbono à sa mère, en citant saint Augustin. Comment ne pas l'entendre ?
LE VENT DE LA VIE, PLUS FORT QUE TOUT
Car ainsi va la vie, comme toujours, chez Pippo Delbono. Elle touche chacun en son intimité, révolte ou apaise. Elle peut aussi faire verser des larmes, comme dans la suite de l'exposition. Ne racontons pas tout, il suffit de savoir que l'on revient à Bobo, et qu'on le voit filmé, à un moment, à l'arrière d'une Vespa conduite par son Pippo. Ils viennent de quitter l'asile où ils sont retournés. Il y a des cailloux sur le chemin et des arbres autour.
Mais ce n'est pas le plus important : le plus important, c'est la Vespa, qui rappelle celle de Journal intime, le film de Nanni Moretti, avec cette séquence inoubliable où le cinéaste roule vers la plage d'Ostie où Pasolini a été assassiné. Il n'y a pas de mots, on entend le Köln Concert de Keith Jarrett. Dans « Ma mère et les autres », c'est pareil : la Vespa, c'est le vent de la vie, plus fort que tout.
Ma mère et les autres. Une exposition conçue par Pippo Delbono et Richard Laillier. La Maison rouge, 10, boulevard de la Bastille, Paris 12e. Tél. : 01-40-01-08-81. 6 € et 9 €. Du mercredi au dimanche, de 11 h 30 à 19 heures ; nocturne le jeudi jusqu'à 21 heures. Jusqu'au 21 septembre, et samedi 4 octobre, de 19 heures à 3 heures, dans le cadre de la Nuit blanche. www.lamaisonrouge.org
Une nouvelle version de l’article 48 du projet de loi de santé, relatif à la gouvernance hospitalière, indique toujours que « le directeur[d’établissement] nomme les chefs de pôle » mais renvoie les conditions de leur désignation et la durée de leur mandat à la parution d’un décret ultérieur. Le rôle du président de la commission médicale d’établissement (CME), habilité à émettre un avis préalable sur les candidats – sans que le directeur ne soit « tenu » à respecter ses propositions – a été rayé dans cette nouvelle mouture.
Les syndicats de PH n’ont pas la même lecture de cette évolution. Verre à moitié plein : le Dr Norbert Skurnik (CMH) y voit un « progrès », dans la mesure où « l’arbitrage final par le directeur n’apparaît plus ». La vigilance devra être de mise au moment de la rédaction du décret.
Verre à moitié vide : la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) s’agace d’un « compromis » qui permet au ministère de la Santé d’acheter la paix sociale et lui donne le temps de préparer la prochaine salve. Fidèle à sa position, le Dr Jean-Claude Pénochet, président de cette centrale, « maintien[t] l’appel à un mouvement social des praticiens pour la mi-octobre ».
Alors que les infirmiers réclament l'instauration de ratios nombre de soignants/nombre de lits (ou de patients) dans les secteurs où ceux-ci n'ont pas été fixés, pour éviter les sous-effectifs, les verrous existants pourraient bientôt sauter.
Ce texte est issu des travaux du groupe de travail mis en place au ministère des Affaires sociales, de la Santé et du Droit des femmes dans le cadre de la simplification des normes, que ce soit en MCO et en psychiatrie.
Dans une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ), des chercheurs français de l’Unité Inserm 657 « Pharmaco épidémiologie et évaluation de l’impact des produits de sante sur les populations », confirment que l’utilisation de benzodiazépines pendant trois mois ou plus était associée à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer après 65 ans.
Pour parvenir à cette démonstration, les chercheurs bordelais de cette unité dirigée par le Pr Bernard Bégaud s’est appuyée sur les données de la Régie d’Assurance Maladie du Québec, qui oblige les médecins des personnes âgées à transmettre des informations sur l’anxiété et les troubles du sommeil. Ils ont surveillé l’apparition d’une maladie d’Alzheimer auprès d’un échantillon de patients âgés de plus de 66 ans, ayant été traités par benzodiazépines et résidant au Québec. Au terme de 6 années d’observation, 1796 cas de maladie d’Alzheimer ont été identifiés. Et ces patients ont été comparé à un groupe contrôle de 7184 sujets sains dont l’âge, le sexe et la durée du suivi correspondaient.
« Mon fils est inscrit dans cet établissement, c’est un droit fondamental d’être scolarisé, vous n’avez pas le droit de le refuser ! », tempête une mère devant les grilles du collège de la Tourette de Lyon (1er arrondissement), tandis que le proviseur, devant elle, affirme qu’il ne peut pas faire entrer l'adolescent. La scène, filmée par Maryna Zholud, la mère de Timothée, 15 ans, se déroule mercredi 3 septembre, jour de la rentrée en 4e de son fils autiste. Postée le lendemain sur Youtube, la vidéo comptabilisait plus de 175 000 vues jeudi 11 septembre. Et suscitait de vives réactions sur les réseaux sociaux. « C’est indigne », « scandaleux », « une honte », « ras le bol de ces injustices », peut-on ainsi lire sur la page Facebook créée par une amie de la mère de Timothée, qui avait récolté près de 3 000 soutiens le 11 septembre.
Derrière le buzz et l’émotion, l’histoire complexe. Depuis 2011, Timothée est scolarisé au collège public de la Tourette, en milieu ordinaire, alors que la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) chargée d’émettre des recommandations sur son orientation préconise pour lui un établissement spécialisé. « La mère de Timothée veut que son fils vive en société, qu’il ne soit pas marginalisé ou parqué dans une garderie », justifie l’avocate de Mme Zholud, Sophie Janois. D’ailleurs, il n’y a aucune classe réellement adaptée aux besoins spécifiques des autistes dans l’académie [de Lyon] », assure-t-elle.
Selon cette avocate spécialiste de l’autisme, la loi de 2005 impose à l’établissement de la Tourette d'ouvrir ses portes au plus vite à Timothée. Mais son cas est complexe : le jeune garçon a besoin de l’accompagnement d’un assistant de vie scolaire (AVS), que le collège ne peut pas obtenir car la MDPH n’en a pas fait la demande, puisqu’elle préconise une scolarisation en milieu spécialisé.
Vous trouverez ci-joint la programmation de la manifestation Toiles sous Toile. Celle-ci a été confectionnée avec les ateliers de programmation menés cette année au Centre Social de l'Orange Bleue et au Centre Social de la Dhuys de Clichy-sous-bois.
J'attire particulièrement l'attention des professionnels de la santé mentale sur les films LAME DE FOND, LETTRE A LOU et également le portrait de FRANCIS JEANSON (Vous pouvez voir les trois films à la suite dans la même journée en prévoyant votre pique-nique - Le bar sera ouvert pour les boissons).
Toutes les séances sont gratuites. Il est impératif de réserver si vous venez en groupe.
L’intrusion d’interventions technologiques s’avère « de plus en plus fréquente en psychiatrie », mais peut soulever « des préoccupations éthiques et des controverses. » C’est notamment le cas de la surveillance électronique, présentée par ses promoteurs comme une « aide à la sécurité publique dans un cadre médico-légal », mais dénoncée au contraire par ses détracteurs comme susceptible de « provoquer un malaise important, voire des troubles psychologiques. » On se souvient ainsi du débat, voilà quelques années, sur le port éventuel du bracelet électronique par des malades mentaux[1]. Cette proposition d’élargir son usage (hors du contexte judiciaire vers des indications psychiatriques) a été rejetée en France où les psychiatres pensent généralement que sa présence pourrait susciter « des angoisses massives, une dépersonnalisation, une transformation de l’image corporelle, voire un risque d’automutilation pour se débarrasser du bracelet. »
Chez les moins de 24 ans, 500 jeunes se donnent la mort chaque année. L’association Phare Enfant-Parent et la CPAM profitent de cette journée mondiale de prévention du suicide pour lancer un dispositif à Paris permettant aux moins de 18 ans d’avoir accès à des rendez-vous gratuits chez le psychologue. Trois questions à Sylvie Juishomme, psychologue depuis 20 ans à Paris, participant au dispositif.
Manifestation du personnel des Lilas, en janvier 2014, pour la reconstruction de la Maternité des Lilas aux Lilas...
Photo : Pierre Pytkowicz
La lutte pour le maintien et la modernisation de la maternité des Lilas en Seine-Saint-Denis a payé. Le projet de transfert au centre hospitalier de Montreuil, qui suscitait une forte opposition des personnels et de personnalités politiques, a été abandonné.
"L'abandon du projet de délocalisation de la maternité à Montreuil nous a été annoncé par Claude Evin", directeur général de l'Agence Régionale de Santé (ARS) d'Ile-de-France, a indiqué Madeline da Silva, présidente de l'association Naissance et membre du collectif de soutien au maintien de la maternité aux Lilas.
Télépathie : « transmission de pensée d’une personne à une autre en dehors de toute communication par les voies sensorielles », selon le dictionnaire Larousse. L’expérience menée au printemps dernier par des chercheurs américains (HarvardMedicalSchool), espagnols (université deBarcelone) et français (société AxilumRobotics) s’en rapproche plus que jamais.
Pour la première fois, ils sont parvenus à communiquer de cerveau à cerveau, sans utiliser les cinq sens, un message codé en binaire entre deux individus séparés par des centaines de kilomètres (l’un en Inde, l’autre à Strasbourg). Leurs travaux, menés sur deux ans, ont été publiés le 14 août dans la revue PLOSONE.
Les chercheurs ont eu recours à une interface cerveau-machine classique pour « lire » la pensée de l’émetteur. Un casque d’électrodes mesure l'activité électrique de ses neurones lorsqu'il se concentre sur des actions à réaliser (bouger les mains, les pieds). Ces ordres cérébraux sont associés à un code binaire (0 ou 1) par un ordinateur. Lors de l'expérience, le sujet devait penser « bouger la main » pour émettre un 1, bouger le pied pour un 0. En répétant ce processus, il pouvait produire une séquence binaire (140 bits au total) correspondant au message à transmettre (les mots « ciao » et « hola »). Il était ensuite expédié par courrier électronique à Strasbourg.
Paris, le samedi 13 septembre 2014 – « Est-ce que vous mangez entre les repas ? ». « Il faudrait vous arrêter de fumer ». « Pensez à marcher un peu plus ». Face aux patients présentant manifestement des comportements évitables grevant leur espérance de vie, les recommandations des praticiens se limitent le plus souvent à ces petites phrases lénifiantes, à l’exception de cas marqués (obésité morbide, dépendance à l’alcool) face auxquels une véritable « prescription » est mise en œuvre. Manque de temps, désillusion quant à l’efficacité d’une telle démarche, réserve face à des méthodes qui n’auraient pas été validées scientifiquement, primauté accordée à la prise en charge médicamenteuse et thérapeutique, absence de reconnaissance financière et méconnaissance des techniques « relationnelles » qui permettraient aux mots d’avoir une réelle influence sur les « mauvaises habitudes » sont autant de raisons qui dissuadent les praticiens de se lancer dans ce que le professeur Patrice Couzigou, hépatogastroentérologue nomme la « médecine des comportements ». Pourtant, les promesses de cette dernière sont bien réelles tant pour les patients que pour la relation médecin malade ou encore l’aura de la médecine générale, victime d’une importante crise de vocation. Telle est tout au moins l’opinion enthousiaste de ce praticien qui évoque pour nous les freins à la médecine des comportements et ses enjeux et qui nous propose un mode d’emploi de la « Prescription verte ». Une vision peut-être un peu utopique mais qui se propose de « réenchanter » les soins. Une perspective pas si négligeable par les temps qui courent.
Par le Professeur Patrice Couzigou (Hépatogastroentérologue )*
Plus de la moitié des causes de mortalité dites évitables (avant 65 ans) sont d’origine comportementale : tabagisme y compris passif, consommation excessive d’alcool, surpoids et obésité, inactivité physique et sédentarité. La maitrise de ces quatre facteurs de risque accroit l’espérance de vie, souvent de plus de 10 ans (1,2) ! Et pourtant, les médecins ne se sentent pas vraiment impliqués : en consultation le seul repérage de ces quatre facteurs de risque est loin d’être pratiqué de manière systématique, sans parler de leur prise en charge. Les personnes malades (ainsi que la population générale et souvent les soignants) considèrent qu’il s’agit de simple prévention… sans réaliser vraiment que la maitrise dite préventive de ces facteurs augmente souvent davantage l’espérance de vie que des traitements médicamenteux. Et, en France, la dépendance médicamenteuse reste très forte, l’obésité technologique s’accroit. L’écologie interne devrait pourtant se développer, au même titre que l’écologie externe !
Depuis plusieurs années, l’usage des antidépresseurs (et en particulier celui des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, ISRS) a augmenté, au point qu’ils représentent désormais « l’un des types de médicaments les plus prescrits » rappellent les auteurs d’une étude réalisée à l’Université de Pise (Italie) sur l’impact possible des antidépresseurs en matière de relations amoureuses.
Portant sur 192 patients ambulatoires déprimés (123 femmes et 69 hommes) âgés en moyenne de 41,2 ans (± 10,2 ans) et souffrant d’une dépression « légère ou modérée » selon les critères du DSM-IV révisé, cette étude explore les « changements éventuels de certaines caractéristiques des relations amoureuses » chez des sujets traités sur une longue durée (six mois ou plus) par un médicament antidépresseur (soit un ISRS, soit un tricyclique). Cette évaluation est réalisée au moyen d’un test conçu précisément à cet effet (le questionnaire « Sexe, Attachement et Amour »).
Les auteurs observent que les ISRS ont un « impact négatif significatif sur les sentiments d’amour et d’attachement au partenaire. » Ce constat concerne surtout les hommes qui disent ressentir moins de crainte qu’auparavant à l’idée de perdre leur partenaire et moins disposés à rechercher son soutien, à lui faire confiance, à échanger des idées et des sentiments…alors que les femmes sous antidépresseur tricyclique « se plaignent davantage d’effets latéraux sur leur sexualité » (dans le sens d’une « baisse d’intérêt » à ce propos). Ces effets indésirables du traitement antidépresseur sur l’amour semblent dépendre de la durée de la relation amoureuse ou sexuelle : ils sont plus marqués en cas de relation récente (<12 alors="" an="" ancienne="" moins="" mois="" p="" para="" plus="" qu="" relation="" sensible.="" t="" un="" une="">12>
Ces données suggèrent une « interaction significative » entre le traitement contre la dépression et la vie amoureuse et sexuelle. Mais, précisent les auteurs, si ces résultats confirment « l’effet des antidépresseurs sur certaines composantes des relations amoureuses », l’étude de cette incidence doit être approfondie dans des recherches complémentaires. On peut aussi s’interroger sur la part du phénomène réellement imputable à un effet indésirable du traitement antidépresseur, et celle liée aux conséquences propres de la dépression sur la libido et la vie psychique, lesquelles motivent précisément la prescription de ce traitement antidépresseur.
« Les applications de la réalité virtuelle en psychiatrie légale »
C’est avec grand plaisir que nous vous invitons à assister, dans le cadre des Relais scientifiques de l’Hôpital Rivière-des-Prairies, à la conférence intitulée :
« Les applications de la réalité virtuelle en psychiatrie légale»
Conférenciers :
Patrice Renaud, PhD, Psychologue et Tarik Boukhalfi, Ing.
Cette présentation portera sur les applications de la réalité virtuelle en psychiatrie légale. Les conférenciers présenteront les activités de recherche du laboratoire Applications de la réalité virtuelle en psychiatrie légale (ARViPL), de même que les différentes méthodologies et technologies y étant utilisées.