«Augustine», psy causes
Hosto . Alice Winocour retrace les relations troubles entre le professeur Charcot et son cobaye.
«Les femmes qui entraient à la Salpêtrière […] appartenaient à la catégorie des servantes nerveuses ou surmenées ; ou des concierges, lectrices de faits divers ; ou des filles ; ou de petites "Bovary" bourgeoises, désireuses de se rendre intéressantes, et qui avaient entendu parler du mal à la mode…» Le ton méprisant de l’article de Léon Daudet, qui avait assisté avec son père, Alphonse, aux fameuses présentations de malades hystériques organisées tous les mardis par le professeur Charcot dans son service, en dit long sur l’état d’esprit de nombreux observateurs de l’époque.
Alice Winocour, 36 ans, signe avec Augustine un premier film qui revient sur ce moment fascinant de la psychiatrie au seuil de la psychanalyse (Freud sera brièvement l’élève de Charcot et son traducteur en allemand) qui se noue dans la relation entre le grand praticien, mondialement célèbre, détenteur de la première chaire de «maladie du système nerveux» (créée en 1882 à Paris), et ses patientes convulsives, toujours plus nombreuses et pâmées, atteintes de diverses paralysies, insensibles à la douleur en certaines parties de leur corps mais sans lésion ou pathologie organique.