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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 31 octobre 2012


Blog de l'Uncpsy - Cliniques Psychiatriques de France

La tarification à l'activité en psychiatrie, un perpétuel renoncement ! On se demande bien pourquoi, en effet, il est si difficile en psychiatrie de différencier un coût par pathologie, de facturer des frais de séjour, d'opérer un séquençage du parcours de soins, de différencier une consultation par un psychiatre ou par un psychologue ou par une infirmière, d'un acte de kinésithérapie, de la consultation d'un neurologue, du coût d'une séance de psychothérapie collective ou non, de la prise en charge d'un adolescent, d'une personne âgée, d'un malade atteint d'un cancer, d'une jeune fille anorexique, d'un cadre alcoolique en dépression majeure, d'un patient schizophrène en crise, d'une mère de famille dépressive sans-domicile, d'un quinquagénaire au RSA, etc. etc.
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Ce blog aborde l'aspect médical des peintres et l'impact sur leur peinture, notamment celle des peintres impressionnistes.

L’absinthe vue par les peintres (1ère partie)

                             ~ Absinthe et absinthisme ~
A propos de l’absinthe
          Depuis le 18 Mai 2011, le citoyen français peut consommer  en toute légalité, un verre d’absinthe, une boisson fortement alcoolisée, qui était interdite en France depuis le 16 mars 1915 ce qui avait valu au pastis de naître. L’absinthe était définie comme une liqueur aromatisée caractérisée par une proportion d’alcool élevée, à la faveur duquel elle tient en dissolution une quantité d’essences : absinthe, anis, fenouil, hysope ou autres essences analogues, telle que l’addition de quelques gouttes d’eaules sépare en un trouble persistant.
          De la plante (la grande absinthe = Artemisia absinthium) utilisée pour ses vertus médicinales (fébrifuge, vermifuge, emménagogue etc.) on était passé à une boisson, un apéritif aux vapeurs envoûtantes et magiques (la Fée Verte). Cette boisson était devenue par l’importance de sa consommation un véritable phénomène de société. Toutes les couches sociales étaient concernées, du petit peuple à la grande bourgeoisie, les hommes comme les femmes, les militaires comme les civils et malheureusement aussi les enfants comme les adultes.
         Dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, celle des changements : politiques, urbains, industriels et artistiques, l’absinthe  s’était vue liée à la vieartistique et littéraire. Elle était omniprésente dans la littérature, la peinture et lapresse de tous les jours avec des dessins humoristiques ou acerbes des grands illustrateurs Forain, Poulbot..., C’est d’ailleurs l’art graphique et pictural qui devait attirer l’attention des responsables sanitaires, sur la dangerosité de la boisson, en stigmatisant les graves conséquences sur la santé de son excès de consommation.
          La production artistique graphique et picturale témoin de cette période existe toujours, sous la forme d’une vaste collection de documents. Ces documents, non seulement mettaient en avant le phénomène de société en cause mais surtout, puisque cela allait être la raison de la prohibition de la boisson, montraient les effets délétères de l’absinthisme chez l’individu et sur son comportement.
L’absinthisme c’est quoi ?




Lannemezan. «Le Nouvel Ordre psychiatrique»

SOIRÉE-DÉBAT

PUBLIÉ LE 30/10/2012
Le Collectif pour la défense des Hôpitaux de Lannemezan avait invité, jeudi 25 octobre, à la mairie de Lannemezan, Olivier Labouret, médecin psychiatre, pour parler de son dernier ouvrage. L'angle d'attaque est des plus judicieux pour aborder le problème récurrent de santé publique dans la zone rurale du Plateau tout en enrichissant le débat. Le sujet a suscité de l'intérêt parmi le public. La salle des mariages était comble. Pour le Dr Labouret, le malaise est d'abord sociétal. L'homme est devenu simple élément comptable d'ajustement pour un pouvoir assis sur ses privilèges et qui exclut tout ce qui ne s'y conforme pas. Les outils, aux excommunions de jadis… l'exclusion. Aujourd'hui, à travers la psychiatrie déviée de son vrai sens : le soin au malade. Pour le nouvel ordre néolibéral, il n'existe qu'un objectif : argent, pouvoir, mégalomanie… La masse doit suivre ce fatras, en tout cas, tout est bon pour la convaincre. Mais il y a les déclassés : ceux qui ne peuvent suivre et ceux qui refusent. Un remède pour pallier l'inconvénient de la contestation, reverser toute la faute sur eux ? De préférence par auto-persuasion de son inaptitude ou sous l'ombre du sécuritaire tous azimuts. Sinon, l'appui de la psychiatrie ! Invitée à définir la bonne norme du système contre la phobie du désordre annoncé et pire encore par anticipation, telle la tentative de fichage des primo-enfants supposés à problèmes, par exemple. Un essai salutaire à lire pour comprendre.
«Le Nouvel Ordre psychiatrique». Éditions Eres (25,50 €).
Bayonne

Santé : un important retard à combler en Pays basque en psychiatrie hospitalière

Publié le 26/10/2012
Par véronique fourcade

D'importants moyens ont été octroyés à l'hôpital de Bayonne pour restructurer les bâtiments et renforcer les équipes du centre Bellevue

Pierre Girardet, chef de pôle et Fabienne Lechien, cadre de pôle dans la salle d'ergothérapie.

Pierre Girardet, chef de pôle et Fabienne Lechien, cadre de pôle dans la salle d'ergothérapie. (Photo Jean-Daniel Chopin)











«Un changement profond de nos pratiques et de notre conception du soin en psychiatrie » tel est l'axe de travail défendu par le docteur Pierre Girardet, chef de pôle en psychiatrie adulte au centre hospitalier de la Côte basque. Lorsqu'il fut question de réformer « Bellevue » (1), ce praticien a soulevé la question suivante : est-ce que je souhaiterai que mon fils ou ma fille soit hospitalisé dans ce service ?
La réponse, contenue dans la question, implique que le CHCB rattrape le retard historique de l'établissement (voir par ailleurs).
Des nouveaux moyens permettent de nouvelles orientations. On n'hospitalisera plus seulement en fonction de secteurs géographiques mais en fonction des pathologies. Ainsi au premier semestre 2013 verront le jour une « unité contenante intersectorielle » de 11 lits, une unité de transition de 24 lits et une unité d'addictologie et de sevrages complexes de 16 lits.

Midi-Pyrénées

Centre psychiatrique de Lavaur : "Non à la logique comptable"

Les salariés du centre hospitalier Pinel à Lavaur dans le Tarn sont en grève ce mardi. Ils dénoncent la baisse des effectifs et ses conséquences désastreuses sur les soins aux malades.
  • Par Véronique Haudebourg
  • Publié le 30/10/2012 
Slogan affiché devant le centre psychiatrique à Lavaur © France 3 Midi-Pyrénées
© France 3 Midi-Pyrénées Slogan affiché devant le centre psychiatrique à Lavaur
Les personnels du centre psychiatrique en ont assez. Malgré leurs efforts, ils dénoncent une situation devenue intenable. Selon la CGT, 4 équivalents temps plein ont disparus en 10 ans. A cela, une logique comptable difficilement compatible avec les soins et l'attention que réclament les patients de l'établissement psychiatrique. Certains ateliers comme l'art-thérapie seraient même devenus difficiles à organiser.

D'après la direction, tout devrait pourtant aller bien. Le niveau des effectifs est constant depuis plusieurs années et des échanges réguliers ont lieu avec les partenaires sociaux.

Le reportage de France 3 Tarn : 


Lavaur. La direction de l'hôpital s'exprime

PUBLIÉ LE 30/10/2012
La direction du centre hospitalier de Lavaur a pris acte du dépôt d'un préavis de grève par le syndicat CGT concernant le pôle de psychiatrie adultes.
Elle «s'étonne de ce préavis après des échanges réguliers et nombreux avec les partenaires sociaux et les équipes soignantes concernant les problématiques ponctuelles qui peuvent se poser, comme dans tout centre hospitalier, et alors que de nombreuses réponses et assurances ont été apportées».
La direction a reçu le 26 octobre le syndicat CGT pour évoquer ce préavis et ses motifs. «Il est à noter que le niveau des effectifs sur ces secteurs est constant depuis plusieurs années et qu'aucune mesure de réorganisation n'est en cours.»
Le centre hospitalier de Lavaur tient également à souligner «que la continuité des prises en charge psychiatriques est assurée, qu'aucune activité thérapeutique programmée n'a et ne sera interrompue et que les absences éventuelles au sein des effectifs sont remplacées selon les conditions habituelles. La qualité des soins est une préoccupation constante de l'établissement et la direction souhaite que le dialogue interne se poursuive dans un esprit de service public et de responsabilité.»

Il faut repenser les funérailles

LE MONDE | 


Le médicament, champ de bataille des spécialistes

LE MONDE | 
D'un côté, un vrai succès public dont témoignent les 200 000 exemplaires écoulés en un mois du Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles et dangereux (éd. Cherche Midi, 23,80 euros) des professeurs Bernard Debré et Philippe Even ; de l'autre, une violente polémique née dans le milieu médical sur les "énormités" dudit ouvrage : il n'en fallait pas plus pour rallumer les passions françaises autour du médicament. Deux ans après le scandale du Mediator, le livre des deux professeurs a révélé la soif de connaissances fiables et indépendantes des Français dans un pays où la consommation moyenne de médicaments était encore de 48 boîtes en 2011. Depuis sa sortie, le milieu médical s'organise pour présenter au public des alternatives en matière d'information sur les médicaments.
Le Guide des professeurs Debré et Even procède à une "évaluation d'ensemble des médicaments" et propose "40 notes de synthèse et anecdotes sur le traitement des grandes pathologies". L'ouvrage pose une foule de questions pertinentes mais n'est pas exempt de reproches. Peut-on suivre les auteurs quand ils affirment que "l'effet principal de tous les médicaments, même ceux dont l'activité est scientifiquement démontrée, est un effet subjectif, dit "placebo"" ? Des diabétologues ont contesté des affirmations comme : "L'insuline augmente le LDL cholestérol" ("mauvais cholestérol") ou souligné des erreurs - "Les statines [traitement anticholestérol] ne sont pas remboursées en Angleterre".

Le directeur de la revue "Prescrire" souligne l'influence des laboratoires dans l'information sur les médicaments

LE MONDE | 


Bruno Toussaint, le 17 janvier à Paris.
Bruno Toussaint, le 17 janvier à Paris. | AFP/MIGUEL MEDINA

Le docteur Bruno Toussaint est directeur de la rédaction du mensuel indépendant Prescrire, destiné aux professionnels de santé. Considérée par certains comme Le Canard enchaîné de la médecine et des médicaments, cette publication à but non lucratif est financée uniquement par les abonnements et fonctionne sans subventions, sans publicité, sans actionnaires et sans sponsors.
Le "Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux" des professeurs Even et Debré, paru en septembre, est un succès de librairie mais fait l'objet de vives critiques dans le monde médical. En tant que spécialiste des médicaments, qu'en pensez-vous ?
Ce livre est un pavé dans la mare, et c'est salutaire pour ouvrir le débat. Avec l'affaire du Mediator, le public a pris conscience de l'emprise des firmes pharmaceutiques sur l'information à propos des médicaments, les effets thérapeutiques étant davantage mis en valeur que les effets indésirables. Il est ainsi apparu qu'un produit pouvait rester longtemps sur le marché alors même qu'il était dangereux...
Depuis ce désastre, qui a bien entamé la confiance dans les médicaments, beaucoup de personnes ressentent un besoin d'information critique dans ce domaine. Le succès de l'ouvrage des professeurs Even et Debré s'inscrit dans cette demande d'information critique, et c'est très sain. En revanche, je ne me prononce pas sur la qualité de son contenu, car il est trop tôt. A Prescrire, nous étudions sérieusement son contenu, mais à notre façon, c'est-à-dire collectivement et en prenant notre temps.

Le grand désarroi de la recherche pharmaceutique française

LE MONDE ECONOMIE | 

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A l'usine de Boston (Massachusetts) de la « biotech » américaine Genzyme, fleuron de Sanofi. | BRIAN SNYDER/REUTERS

Ce lundi 8 octobre, la nouvelle tourne en boucle sur les radios et les chaînes d'information économique : Sanofi pèse, désormais, presque aussi lourd que Total en Bourse et pourrait lui ravir sa première place à la tête du CAC 40. Une excellente nouvelle pour le groupe pharmaceutique valorisé, depuis quelques semaines, à près de 90 milliards d'euros, grâce à un bond de 20 % depuis le début de l'année.
Une bombe aussi, alors que le laboratoire vient d'annoncer une réorganisation de ses activités de recherche en France avec plusieurs centaines de suppressions de postes à la clé. Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, en a fait un point d'honneur : pas question de laisser Christopher Viehbacher, le PDG de la très rentable Sanofi, ajouter une ligne à la longue liste des plans sociaux de cette rentrée.
Outré, le patron dégaine alors ses chiffres. Certes son groupe gagne beaucoup d'argent, mais les chercheurs français y contribuent de moins en moins : depuis 2009, une seule molécule issue des laboratoires français a atteint le stade des essais cliniques et en décembre 2011, parmi les 48 produits en phase de développement clinique ou d'enregistrement, près des trois-quarts étaient issus de partenariats avec des laboratoires extérieurs, essentiellement des sociétés de biotechnologie.
Une productivité d'autant plus problématique selon lui, que le chiffre d'affaires en France ne cesse de dégringoler : un peu moins de 3 milliards d'euros en 2011, contre 4 milliards cinq ans plus tôt, sur un total supérieur à 33 milliards. Le constat est sévère, mais alors qu'à Lyon, Toulouse et Paris ses chercheurs sont dans la rue, Christopher Viehbacher se veut rassurant. Non, Sanofi ne quitte pas la France, a-t-il assuré en substance lors de la présentation de ses résultats trimestriels le 25 octobre.

Les internes entrent en grève illimitée à partir du 12 novembre

À l’issue d’une assemblée générale extraordinaire del’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH), les internes ont voté à l’unanimité, samedi, leur entrée en grève illimitée et totale à partir du 12 novembre prochain. L’ISNIHavait déjà déposé un préavis de grève national pour l’ensemble de leurs activités de service ou ambulatoires de jour et/ou de permanence des soins à compter du 25 octobre. « Il y a eu un consensus pour un mouvement plus dur, ça se radicalise », explique Étienne Pot, vice-président del’ISNIH.

Le cri du coeur d’un interne lessivé qui ne manifestera pas

Les futurs médecins de l’ISNIH entreront en grève illimité le 12 novembre prochain. La décision a été votée à l’unanimité samedi 27 octobre lors d’une assemblée générale. Sur lexpress.fr et sous couvert d’anonymat, un interne se désolidarise de ce projet.
Le jeune homme s’en prend violemment aux syndicats : ils défendent, dit-il, un « système pervers et parfaitement ficelé », aux côtés des chirurgiens du BLOC [eux aussi en grève le 12 novembre pour dénoncer le récent accord sur les encadrements d’honoraires].
De quel système parle cet interne en colère ? Celui, « sadique », des cadences infernales, et « qui veut qu’un médecin doit souffrir à l’extrême pour avoir le droit d’exercer un jour ». Un « goulag des temps modernes ».
Certes, reconnaît l’internaute, les syndicats de jeunes ont dénoncé la situation actuelle à travers « une enquête remarquable ». Mais ils s’allient aujourd’hui avec les syndicats de médecins, « nos bourreaux d’aujourd’hui », accuse-t-il, qui ont verrouillé et entretiennent ce système.
Rappelons que l’une des revendications de l’ISNIH pour la grève du 12 novembre concerne précisément les conditions de travail des internes. Pour éviter tout amalgame, le syndicat de jeunes a également tenu à préciser que ce mouvement était distinct de celui lancé par Le BLOC.
lequotidiendumedecin.fr 29/10/2012

[VIDEO] Marisol Touraine présente ses «chantiers» aux infirmiers


Aux sources de la biologie moderne

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 

L'adage de Theodosius Dobzhansky selon lequel "rien n'a de sens en biologie si ce n'est à la lumière de l'évolution" pourrait laisser croire que tout s'est éclairci subitement à la publication de L'Origine des espèces, de Charles Darwin, en 1859. C'est loin d'être le cas, comme le démontre l'ambitieux historique des difficultés à Penser l'évolutionretracé par Hervé Le Guyader, professeur de biologie évolutive à l'université Pierre-et-Marie-Curie.
Le cadre théorique de l'évolution a eu autant de difficultés à se constituer (des concepts initiaux de descendance avec modification et de sélection naturelle jusqu'à la génétique moderne) qu'il en a encore à s'imposer pleinement, étant conjointement attaqué de l'extérieur par le fondamentalisme religieux, et fragilisé de l'intérieur par l'infinie complexité des interactions qui caractérisent son objet, le vivant.
Parce que l'évolution a d'emblée été contestée par la religiosité exclusive, l'ouvrage propose d'abord une plongée captivante aux sources mêmes du conflit. D'un côté la science, "non naturelle", en tant que phénomène social et culturel contingent (né de la désacralisation de la nature qui a accompagné le monothéisme). De l'autre la religion, "naturelle", puisque procédant du fonctionnement même de l'esprit humain (ce qui autorise l'étude scientifique de son apparition, via la psychologie évolutionniste et la paléontologie).
Passionnant décryptage
A cette dualité de fond s'ajoute celle, spécifique à la biologie, des deux corps du vivant, l'un transmis de génération en génération (le génotype), l'autre particulier à une génération (le phénotype), dont Hervé Le Guyader va traquer la naissance jusque dans la théologie politique médiévale (le concept des "deux corps du roi"). C'est cette dualité qui scande ensuite l'histoire des débats et controverses de la biologie évolutive, que le livre retrace dans une enquête chronologique détaillée.
L'accent mis sur les contextes (humain, institutionnel, philosophique) et le souci de révéler les controverses permettent de rectifier des vues simplificatrices et de faire ressortir les difficultés de compréhension de l'évolution à l'intérieur même de la science. On saisit ainsi pourquoi Darwin, s'il avait lu Mendel, n'aurait pu en faire grand-chose, comment les néolamarckiens français firent de la bonne science tout en étant dans un "ailleurs" non darwinien, ou encore en quoi le poids du compromis entre auteurs empêcha la théorie synthétique de l'évolution de se débarrasser de scories conceptuelles telles que l'idée de progrès.
La lecture de cette somme érudite réclamera patience et investissement de la part du lecteur, tenu à une gymnastique rigoureuse entre récit et citations et, par moments, embarqué dans de longues digressions.
L'auteur propose des éclaircissements, mais les choses se compliquent lorsque la biologie elle-même se complexifie, se métissant de physique quantique et de mathématiques, entrant toujours plus avant dans la compréhension technique du génome et découvrant qu'aux deux corps du vivant, le phénotype et le génotype, s'en ajoute un troisième, l'environnement, en constante interaction dans des boucles autoréférentes qui rythment la structure et l'évolution du vivant. Emporté par son élan, Hervé Le Guyader semble alors trop souvent perdre de vue qu'il ne s'adresse pas qu'à des biologistes.
Pas de quoi, heureusement, gâcher ce passionnant décryptage, conclu par un avertissement aux biologistes, désormais confrontés au travail"extraordinairement difficile" de déchiffrer l'infinie complexité du vivant. Un ultime défi lancé à une discipline qui a su en relever d'autres au cours de son histoire mouvementée.
Penser l'évolution, d'Hervé Le Guyader (Imprimerie nationale-Actes Sud, 544 p., 30 €).




Cameroun: Ces fous qui agressent dans les rues de Douala
SOURCE: LE MESSAGER   
MERCREDI, 31 OCTOBRE 2012

De plus en plus des personnes qui n’ont pas conscience de leur trouble écument les rues et ruelles de la cité économique. Certains d’entre eux s’en prennent parfois aux passants lorsqu’ils ne s’approprient pas tout simplement de force le bien d’autrui.
1 - Dangereuse cohabitation
Nous sommes au début du mois d’octobre 2012. La scène se passe au carrefour Idéal à Akwa. Une
jeune étudiante vient de se voir assèner une gifle par un malade mental qui était à sa poursuite. La vingtaine à peine sonnée, elle s’écroule et telle un fauve, le fou se jette sur sa victime qu’il piétine avant que les cris des passants le dissuadent d’aller plus loin dans sa sale besogne. Une semaine plus tard, une dame qui marchait à proximité du Collège Nkuimi dans le troisième arrondissement de Douala est prise pour cible par un malade mental. Prise de panique, elle essaie de s’enfuir, est malheureusement rattrapée par l’importun qui la projette brutalement dans un caniveau. La victime s’en sortira avec une ouverture de la boîte crânienne. Des exemples de ce genre, on peut en citer à profusion, tellement il ne se passe plus de jours sans qu’un fou ne fasse l’actualité.
A Douala, on les rencontre un peu partout : au niveau du tunnel de Ndokotti, à l’échangeur de Youpwè, sur les devantures des magasins à Akwa… et dans les espaces mal entretenus. La cour de la cathédrale Saints Pierre et Paul à Bonadibong, le jardin de l'hôtel de ville à Bonanjo, le carrefour Terminus se sont érigés en repaires pour fous. « Nous nous sommes habitués à eux », affirme la tenancière d’une vente à emporter non loin de la prison de New-Bell. Ces personnes déséquilibrées ou qui présentent une psychose chronique se nourrissent des restes d’aliments tirés des poubelles. Certains, à pieds, parcourent de longues distances et se retrouvent à Buea, Limbé, Edéa ou Nkongsamba.
D'après une étude réalisée en 2001 à l'hôpital Laquintinie de Douala, 325 patients ont été hospitalisés suite à des troubles mentaux. « Une quinzaine de pathologies ont été décelées parmi lesquelles on retrouve l'hystérie, la démence sénile, la dépression, dont la plus récurrente est l'épilepsie », déclare un psychiatre. Les petites statistiques au département de psychiatrie de l’hôpital Laquintinie de Douala parlent d’une moyenne de cinq cas critiques enregistrés chaque semaine et plus de 20 cas de malades mentaux n’ayant pas les moyens de se prendre en charge. D'après le manuel « Diagnostique et statistiques des troubles mentaux » de l'Association américaine de psychiatrie , on dénombre 200 types de troubles que l'on peut classer en quatre groupes: les troubles psychotiques qui est une perte du sens de la réalité associée à des idées délirantes et des hallucinations (la schizophrénie); les troubles névrotiques basés sur des conflits intra psychiques ou des évènements de vie qui provoquent une angoisse; les troubles fonctionnels et les troubles organiques dus à un agent spécifique provoquant une modification structurelle dans le cerveau.

La tablette, ce nouveau doudou

M le magazine du Monde | 
Les anecdotes fourmillent. Un enseignant d'école maternelle s'étonne de voir ses petits tenter d'animer une page de papier en faisant glisser leur doigt de droite à gauche. Un père est surpris quand son enfant préfère colorier son iPad plutôt qu'un cahier. Mutation culturelle inquiétante ou essor d'une nouvelle forme d'intelligence ? Le débat sur l'usage des tablettes numériques tactiles ne fait que s'ouvrir alors que ces instruments entrent chaque jour plus nombreux dans les foyers.
"Les parents et les enseignants s'inquiètent", constate Olivier Gérard, spécialiste des nouvelles technologies au sein de l'Union nationale des associations familiales (UNAF). Le 23 octobre, Apple a lancé en grande pompe son nouvel iPad Mini. Trois jours plus tard, Microsoft a dévoilé sa tablette Surface. On attend aussi une prochaine évolution de la Nexus de Google. Selon l'institut GfK, 3,4 millions de tablettes seront vendues cette année en France (2,4 fois plus qu'en 2011) et plus de 10 % des familles en seront équipées fin 2012.