blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 9 avril 2012


Santé et conflits d’intérêts : lettre au futur Président


Monsieur le Président, la venue du chef de l’Etat à l’île de la Réunion représente toujours un événement majeur pour notre île, une île chargée d’histoire et imprégnée de révoltes, qui par son métissage aussi bien au niveau de sa population que de ses savoirs ou ses idées, a fait avancer la France notamment en matière de santé via ses nombreux réseaux de soins, ses innovations et ses propositions.

Votre venue constitue pour vous (et pour nous) un engagement majeur sur ce que vous nous proposez pour les cinq prochaines années. Votre mandature a été concomitante d’un certain nombre de scandales sanitaires : grippe H1N1, Médiator, et maintenant médicaments anti-Alzheimer et vaccin Gardasil (pour lequel la plus grande prudence vient d’être affirmée par la commission d’experts de l’Assemblée Nationale avec une balance bénéfice/risque défavorable). Tout cela n’aurait pas été possible sans l’acharnement d’un certain nombre de lanceurs ou relayeurs d’alertes qui ont pu s’exprimer aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée Nationale. (www.medocean.re/ )

Le point commun de toutes ces « affaires » est l’intrusion de « conflits d’intérêts majeurs » dans les décisions publiques, monnayées et relayées par certains leaders d’opinion bien peu scrupuleux du bien commun. Ainsi, Il y a 3 ans environ, votre Ministre de la Santé d’alors, était venue chez nous en pleine épidémie de grippe H1N1 et en était repartie, alors que la Métropole n’était pas encore atteinte, sans aucunement tenir compte de nos préconisations : absence de gravité, nul besoin de vaccinations de masse, inutilité de fermeture des écoles etc. Cette absence de prise en compte des acteurs de terrain, a entraîné une gabegie financière, et une crise de confiance sans précédent envers nos autorités de tutelles et nos décideurs politiques, parfois bien proches de l’industrie pharmaceutique…

Notre ministre de la santé actuel a pris depuis, un certain nombre de décisions pour une plus grande transparence et indépendance de nos institutions sanitaires en veillant (et limitant ?) les conflits d’intérêts des experts consultés afin que de tels scandales sanitaires ne se renouvellent plus. Malheureusement, la majorité parlementaire actuelle, au travers de sa « non reforme » du médicament, a montré que les actes étaient loin de suivre les promesses ministérielles… À quand une « prime à la performance » pour nos ministres et parlementaires ? Ou plutôt l’inverse !

La pression de l’industrie pharmaceutique au plus au niveau de l’Etat aboutit un peu plus tous les jours à la chute d’un système de santé solidaire et à la portée de tous et risque de rendre caduque toutes les bonnes intentions ministérielles. Limiter les conflits d’intérêts des décideurs et de certains leaders d’opinion, c’est assainir les finances de la sécurité sociale.

En tant que candidat, pourriez-vous répondre, sans langue de bois SVP , à cette question : Êtes-vous prêt à favoriser la mise en place selon un cahier des charges précis, un groupe « d’experts » de professionnels de terrain (ville et hôpital), indépendants aussi bien de l’Etat que de l’industrie pharmaceutique, et dont le rôle serait de juger in fine du bien fondé de certaines préconisations ou recommandations de nos organismes de tutelle en matière de Santé ?

Et vous, Messieurs Hollande et autres candidats, quelle serait votre réponse à cette question ?
Dr Philippe de Chazournes, Saint-Denis-de-la-Réunion

Europe : les nouveaux suicidés de la société

 Ainsi notre Europe dite démocratique, celle que l’on croyait animée par les idéaux de progrès et d’humanisme, de liberté et de solidarité, est-elle en train de fabriquer, par les flagrantes injustices sociales que sa désastreuse et contreproductive politique économique engendre, un nouveau type de citoyens : les suicidés, plus encore que les pauvres !
Lire la suite ici
Processus schizophrénique et schizo-analyse
Mickaël Jansen

Résumé

Dans L’Anti-Œdipe, Deleuze s’oppose violemment à la psychanalyse freudienne. Il l’accuse de n’être au fond qu’un processus participant à la répression du désir. En lieu et place de la psychanalyse, Deleuze veut fonder la schizo-analyse. Celle-ci aurait la spécificité d’éviter la répression des machines désirantes par le signifiant. Elle se focaliserait plus sur la manière dont marchent les machines désirantes de chacun que sur une analyse schématique. Mais la nature exacte de cette schizo-analyse deleuzienne demeure difficile à déterminer.

Texte intégral ici
Hume et Deleuze, ébauche d’une rencontre

Valery Denis

Résumé

Le but de cet article n'est pas de fournir une quelconque interprétation de la pensée de Deleuze ou de fournir des clés de lectures pour comprendre l'anti Oedipe. Plus modestement je tente de fournir un angle d'approche de cet ouvrage. Mon point de départ est le suivant : bien que Deleuze ait rédigé un ouvrage désormais classique sur Hume, ce dernier n'est que rarement cité parmi les sources de l'anti Oedipe. De là, j'ai esquissé quelques rapprochements afin de permettre d'éclairer l'approche deleuzienne de la maladie mentale.

Texte intégral ici

L’impossible évaluation de la psychanalyse.

SCHIZOPHRÉNIE: Un simple test sanguin pour la diagnostiquer ?
Lire la suite ici

Délinquants dangereux

Des évaluations faites à Québec

Agence QMI  
Dominique Hardy

08/04/2012

QUÉBEC – L'Institut universitaire en santé mentale de Québec (IUSMQ) peut procéder, depuis le 1er mars, à l'évaluation des délinquants à contrôler ou dangereux, ce qui allège la tâche de l'Institut Philippe-Pinel de Montréal.
«Nous sommes prêts, a dit le Dr Sébastien Proulx, chef médical du service de psychiatrie légale à l'IUSMQ. Évidemment, c'est un type d'évaluation particulier pour des délinquants qui ont une dangerosité plus élevée, mais ça correspond au profil de gens que l'on peut voir lors d'évaluation médicolégale.»
Ainsi, en plus de l'Institut Philippe-Pinel, l'IUSMQ et le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) procéderont à ces évaluations. Cela fait partie d'une réorganisation provinciale afin de donner un répit aux psychiatres de l'Institut Philippe-Pinel, qui peinent à répondre aux demandes des tribunaux.

Lire la suite ici

dimanche 8 avril 2012


Il était une fois... Zelig, de Woody Allen

Par  (Studio Ciné Live), publié le 30/03/2012
Il était une fois... Zelig, de Woody Allen
Woody Allen aux côtés de Calvin Cooldige et Herbert Hoover pour Zelig
Prod DB © Orion - Warner Bros / DR

Avec ce faux documentaire sur un homme caméléon capable de toutes les transformations, Woody Allen signe l'un de ses films les plus personnels. Où il sera question de Moby Dick, de Mia Farrow, de jazz, d'Hitler et de... psychanalyse. 
Lire la suite ici



La parentalité, nouvel horizon de la parité

Dossier | LE MONDE ECONOMIE | 05.03.12

Régulièrement mis en avant comme un atout du modèle économique français, le taux de fécondité de l'Hexagone - 2,01 enfants par femme - est le plus élevé de l'Union européenne après l'Irlande.

Non seulement les Françaises font beaucoup d'enfants, mais la plupart continuent de travailler. Près de 80 % des femmes en couple avec un ou deux enfants sont en activité.
La grossesse, événement incontournable de la vie d'une femme en entreprise, devrait donc être un processus entièrement banalisé. Et pourtant, d'une société à l'autre, les facilités accordées aux mères sont loin d'être les mêmes.
Sylvie (les prénoms ont été modifiés), 27 ans, travaille chez BNP Paribas et s'est arrêtée six mois à la naissance de son premier enfant. Sa convention collective lui permet d'allonger le congé maternité de quarante-cinq jours à plein salaire, ou quatre-vingt-dix jours à demi-salaire. "C'est un des critères qui m'a décidée àrester dans ce secteur", reconnaît la jeune femme, actuellement enceinte du deuxième et qui compte bien renouveler l'expérience.
"LA LOI EST RESPECTÉE, NI PLUS NI MOINS"
Un monde la sépare de Sabine, trois enfants, cadre marketing du laboratoire pharmaceutique GSK. "Chez nous, la loi est respectée, ni plus ni moins. Et pour ce qui est des informations légales, il faut aller les chercher", explique-t-elle. Encore n'a-t-elle pas à se plaindre comparée à Maud, salariée d'une petite entreprise de quatre personnes et enceinte d'un premier enfant, actuellement en procès aux prud'hommes pour se faire verser les primes qu'elle a arrêté detoucher "à cause" de sa grossesse.
Le contraste de ces situations, alors que le socle de prestations prévues par le code du travail est partout le même - seize semaines de congé de maternité, trois jours de congé en cas d'enfant malade, possibilité de congé parental à temps plein ou partiel jusqu'aux 3 ans de l'enfant... -, montre bien l'inégalité de fait entre les femmes à ce sujet.
Ces disparités débouchent-elles sur des taux de fécondité différents suivant les entreprises ? Les plus généreuses seraient-elles des "boîtes à bébés" ?
Difficile de le savoir, car si les employeurs communiquent volontiers sur la proportion de femmes dans l'entreprise ou dans les instances de direction, elles deviennent soudain muettes quand il s'agit du nombre de grossesses ou d'enfants par femme dans l'entreprise.
"Même si les mentalités évoluent, il ne faut pas rêver", s'amuse Pascale Coton, secrétaire générale adjointe de la centrale syndicale chrétienne, la CFTC. Les entreprises sont prêtes à agir pour faciliter la grossesse en entreprise. De là àcrier sur tous les toits "Venez chez nous c'est "open bébé"", il y a visiblement un pas.
Sans aller jusqu'à inviter les salariées à avoir des enfants, les entreprises sont néanmoins de plus en plus conscientes de la nécessité d'aider leur personnel àpasser le cap de l'arrivée de bébé avec sérénité.
FACILITER LA RÉINTÉGRATION
Au sein du cabinet d'audit Ernst & Young, c'est le turnover féminin important au moment de la maternité qui a poussé à réagir. Comme chez Areva, on y organise désormais des entretiens avant et après le congé maternité en présence d'un membre de la direction des ressources humaines et d'un manager opérationnel."C'est une très bonne initiative. L'entretien au retour de congé maternité ou de congé parental peut être l'occasion de faire le point sur les envies du salarié, mais aussi sur d'éventuels besoins de formation spécifiques après une période d'absence", estime Mme Coton.
D'autres entreprises proposent un parrainage en leur au sein pour garder le contact et faciliter la réintégration des salariées. Chez le cabinet de conseil Accenture, la future maman peut, si elle le souhaite, être tenue au courant de l'actualité de l'entreprise, voire rester en lien avec son équipe. Au risque de sesentir forcée à ne pas décrocher ? "Tant que ce n'est pas une obligation, ce peutêtre un signe positif indiquant qu'elle reste une salariée à part entière", estime Mme Coton.
De retour de congé, les aides peuvent prendre la forme d'avantages financiers comme une prime de naissance, d'avantages en nature comme une crèche d'entreprise ou des aménagements du temps de travail. L'Oréal propose ainsi aux parents de s'absenter un à quatre mercredis par mois jusqu'aux 12 ans de l'enfant.
Ces arrangements ne se font-ils pas aux dépens de l'évolution professionnelle ? Catherine, une cadre des ressources humaines de la SNCF, ravie d'avoir"déroulé (sa carrière) comme un homme" malgré ses quatre enfants raconteavoir eu du mal, à son grand étonnement, à faire promouvoir une femme de son équipe soupçonnée de tirer au flanc pour avoir bénéficié... d'un congé parental.
Briser le "plafond de mère" - une jolie expression pour désigner l'inflexion négative que prend la carrière d'une femme après l'arrivée d'un enfant - est un défi qui nécessite bien plus que des aides ponctuelles aux futures mamans, aussi généreuses soient-elles.
Il faut que le sacrifice à la famille devienne autant le fait du père que de la mère. Et, plus largement, que les parents cessent d'être montrés du doigt en raison des avantages qui leur sont accordés. Pour Catherine, ça ne fait pas un pli : "A la SNCF, même certains cadres travaillent de 8 h 30 à 17 heures. Le fait que ce ne soit pas le monopole des mamans facilite beaucoup les choses."
Sébastien Dumoulin

Etre salarié et parent reste un défi


A l'approche de chaque échéance politique majeure, il est devenu banal de s'interroger sur "le modèle social français", pour en vanter les mérites ou pour endénoncer les impasses.

Mais s'il est une "exception française" vis-à-vis des principaux concurrents économiques du pays, c'est bien l'existence d'un taux de natalité plus élevé que ces derniers - 12,8 pour mille en 2010, contre 8,3 pour mille en Allemagne, 12,5 pour mille au Royaume-Uni, 9,3 pour mille en Italie - et d'un taux d'activité des femmes de 25 à 64 ans aussi important - 73%, contre 75% en Allemagne, 72% au Royaume-Uni, 56% en Italie -, y compris pour les femmes ayant des enfants - 67%, comme en Allemagne, 69% au Royaume-Uni, 49% en Italie.
RETARD PRIS PAR LES ENTREPRISES
La Journée des femmes, le 8 mars, va attirer à nouveau l'attention sur le retard pris par les entreprises en matière de parité dans les rémunérations et la gestion des carrières.
Le responsable du fameux "plafond de verre" et de bien des discriminations est toujours l'enfant, né ou à naître, encore jugé incompatible avec l'engagement supposé indispensable à l'efficacité professionnelle. La loi et les politiques mises en place par les entreprises à coups de quotas ou de discrimination positive, souvent sur des modèles anglo-saxons, tentent d'y remédier, et c'est tant mieux.
Mais la spécificité démographique française pourrait inciter à changer un peu d'angle d'attaque. Pour briser le "plafond de verre", ne serait-il pas temps dereconnaître, dans l'organisation du travail, les effets d'une "parentalité" qui inclurait, pour une fois à égalité, les salariés des deux sexes, et ferait droit au fameux équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, tant revendiqué par des salariés stressés ?
Les initiatives dans ce sens se multiplient, notre dossier en témoigne. Il s'agit d'une lente évolution culturelle, dont les entreprises ne sauraient s'exempter.
Antoine Reverchon

"Un enfant ? Cela va poser un problème..."


"L'entretien s'est conclu sur cette phrase : vous avez les compétences et un bon profil pour le poste, mais à 32 ans vous risquez de bientôt faire un enfant, cela vaposer un problème", raconte Juliette (tous les prénoms ont été changés), encore un peu incrédule.

Lors de ce processus de recrutement, l'employeur n'a même pas fait de détour. Claire, quant à elle, n'imaginait pas passer tout un entretien à répondre à des questions autour de ses deux enfants : "Impossible bien sûr de dire que c'est pour cette raison que je n'ai pas été choisie, admet-elle. Mais une chose est sûre, le recruteur revenait tout le temps à des questions sur ma logistique familiale au lieu d'évoquer mon expérience professionnelle."
En dépit d'un taux d'activité des femmes qui, en France, dépasse désormais les 66%, la maternité reste au coeur des inégalités entre hommes et femmes au travail.
LES ENTRAVES DE CE TYPE
Questionnements poussés lors des entretiens d'embauche, pression durant la grossesse, difficultés au retour du congé maternité, évolutions de carrière ralenties voire arrêtées : bien qu'interdites, les entraves de ce type sont légion.
Le sexe, la grossesse et la maternité sont même devenus, avec l'âge, les premiers critères de discrimination cités par les victimes. Ils devancent désormais l'origine ethnique.
C'est ce qui ressort du cinquième "Baromètre sur la perception des discriminations au travail", publié par le défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail (OIT) pour la France le 25 janvier.
"Les femmes nous sollicitent fréquemment pour ce type de situation, détaille Anne de Metz, avocate au barreau de Paris. Leurs difficultés commencent souvent par une succession de petites choses qui changent avec la grossesse : des avantages qui disparaissent peu à peu, des primes qui ne sont pas versées, puis la définition d'objectifs annuels que l'on sait incompatibles avec un congé maternité, etc."
Ce changement d'attitude de la part de l'employeur, Luna, cadre dans les ressources humaines, ne l'avait pas anticipé. "Au moment de mon embauche, on m'avait certes découragée d'avoir un enfant dans les deux ans. Sur le moment cela ne m'avait pas choquée outre mesure : ils investissaient sur moi, raconte-t-elle. Trois ans et demi plus tard, je suis tombée enceinte. Quand je l'ai annoncé à mes supérieurs, je n'imaginais pas que les rapports professionnels changeraient du tout au tout... Rapidement, ils se sont mis à me faire des reproches, àdénigrer mon travail sans justification..."
Des tensions qui finissent par avoir des répercussions sur sa grossesse. "Au début j'ai eu du mal à savoir si ce n'était pas une vue de l'esprit. C'est finalement un avocat qui m'a permis de voir que le comportement de mes supérieurs était anormal, et nous leur avons adressé un courrier."
Parfois, cela va plus loin : la grossesse peut entraîner rupture de période d'essai, non-renouvellement de CDD ou licenciement abusif. Difficile d'estimer l'ampleur du phénomène. D'autant que de nombreuses femmes manquent encore d'informations sur leurs droits pendant et après la grossesse.
DEMANDER RÉPARATION
Après une campagne sur le sujet en 2009, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde, aujourd'hui le Défenseur des droits) avait vu les réclamations liées à la grossesse passer de 126 en 2008 à 615 en 2010. En 2011, 18 % des saisines dans l'emploi privé sont liées à la grossesse, 14 % dans l'emploi public. Sur l'ensemble, 30 % des dossiers sont menés à terme.
Vous êtes enceinte ? Prévenez votre patron, avant vos copines. C'est en substance le message du Défenseur des droits. "Il faut rapidement informer son employeur de façon officielle, avec un courrier. Seul cela protège la femme enceinte. Beaucoup attendent trois mois pour le faire, alors qu'elles parlent officieusement de leur grossesse au travail. Un tiers des dossiers que nous suivons concernent des problèmes survenus dans ce laps de temps", souligne Sophie Latraverse, directrice des affaires judiciaires et de l'expertise auprès du Défenseur des droits. En effet, certains employeurs n'hésitent pas à se séparerde collaboratrices avant que la loi ne les protège.
"Nous voyons aussi de nombreux cas de femmes qui, sans être évincées, subissent des discriminations fondées sur leur situation de famille. En particulier les femmes cadres à haut potentiel qui, une fois qu'elles ont des enfants, ne progressent plus", poursuit Mme Latraverse.
Une femme qui s'estime lésée peut demander à comparer son évolution de carrière à celle de ses collègues. A partir du moment où la discrimination est connue, le salarié a cinq ans pour demander réparation du préjudice: à charge de l'employeur de prouver que les différences de parcours ne sont pas liées à la maternité.
Catherine Petillon

Publié le 02 avril 2012
CANADA

Le suicide est en hausse chez les jeunes femmes


Si le taux de suicide des filles âgées de 10 à 19 ans a légèrement augmenté au Canada au cours des dernières décennies, il a chuté chez les garçons du même âge, selon une nouvelle étude.

Lire la suite ici

Limoux Combats d'ordonnances autour d'un enfant autiste

A la suite des deux articles dans lesquels j'annonçais (14 et 15 mars) une grève de la faim pour qu'enfin le cas dramatique du jeune autiste trouve une réponse adaptée avec l'Ussap (Union sanitaire et sociale Aude Pyrénées), la préfecture me téléphonait le 15 pour m'assurer que tout allait s'arranger et que l'on me demandait de sursoir à mon projet de grève de la faim", écrit Pierre Sans, psychiatre à l'Afdaim (Association familiale départementale d'aide aux personnes infirmes mentales). Rappelons qu'il souhaite faire hospitaliser temporairement (à l'Ussap) un enfant autiste âgé de 12 ans. Celui-ci est en phase de décompensation violente, un état qui nécessite un changement de traitement, d'où la demande d'hospitalisation.
Selon Pierre Sans, "deux semaines ont passé et nous en sommes au même point. Mes consœurs de l'Ussap refusent l'hospitalisation de courte durée nécessaire à la mise au point du traitement et refusent de me rencontrer".
Le lundi 19 mars, les parents de l'enfant ont été reçus comme prévu à l'Udaspa (NDLR : l'unité d'hospitalisation de l'intersecteur de psychiatrie infanto juvénile accueille des adolescents en crise afin de leur trouver un traitement) et "là, un des deux médecins leur a dit que l'hospitalisation n'était pas justifiée", confie Pierre Sans, "et que si elle devait avoir lieu en passant par exemple par les urgences, leur enfant irait en chambre d'isolement. Je ne peux pas laisser passer ça. C'est choquant. Si je fais une grève de la faim, il ira donc en isolement ?".
A l'Udaspa, la responsable a refusé de nous répondre, et nous a renvoyés vers la direction de l'Ussap, à Limoux.
Jean-Marc Bissérié confirme que les parents ont été reçus à l'Udaspa : "Le médecin leur a présenté l'établissement, comme il doit le faire, et donc montré les chambres : la normale et celle d'isolement. Mais la chambre d'isolement, il faut quand même le préciser, n'est pas une cellule de prison comme autrefois, mais un lieu sécurisé situé juste à côté du bureau infirmier depuis lequel la personne enfermée est surveillée 24 h sur 24".
Le président de l'Ussap veut également rassurer en rappelant que "l'enfant autiste est déjà suivi par des pédo-psychiatres et qu'il bénéficie déjà d'un traitement".
C'est pourquoi, selon lui, le dossier relève des seuls médecins : "Le Dr Sans désire qu'on change de traitement, ce qui impliquerait en effet une hospitalisation temporaire. Mais les pédo-psychiatres estiment que le traitement actuel convient et qu'il n'a pas à être changé".
Pour J.-M.B issérié, la seule issue passe par l'agence régionale de santé "à laquelle Patrick Rodriguez, le directeur de l'Ussap, a envoyé une demande d'arbitrage".
Ce que regrette Pierre Sans : "Si, à chaque fois qu'on a un problème d'hospitalisation d'autiste en décompensation grave, il faut en appeler à l'ARS, où va-t-on ?".

13 organisations du monde judiciaire présentent 90 propositions

Créé le 06-04-2012
PARIS (Reuters) - Treize organisations de magistrats, de policiers, de personnels judiciaires, de psychiatres et de victimes ont publié vendredi 90 propositions pour améliorer le fonctionnement de la sécurité en France, dans l'optique de l'élection présidentielle.
Un nouveau statut pour rendre les procureurs indépendants de l'exécutif, une réforme du Conseil supérieur de la magistrature, des réorganisations territoriales, le rétablissement de la gratuité de l'accès à la justice et l'amélioration de l'accueil figurent parmi les idées des signataires.
"Les fonctions de police et de justice doivent demeurer des missions régaliennes de l'Etat, qu'il ne peut déléguer à des partenaires privés sans un contrôle essentiel et réel, et qu'il doit absolument permettre de manière égalitaire à l'ensemble des citoyens", lit-on dans le texte commun.
Les 13 organisations, dont l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), l'Association française des magistrats instructeurs (AFMI), le Syndicat national des officiers de police (SNOP), les syndicats des greffiers, de traducteurs, de psychiatres, de directeurs de prison, d'agents de probation se prononcent contre la multiplication des lois et demandent "la suppression de lois obsolètes ou redondantes".
Ils se prononcent pour une meilleure rémunération des expertises et contrôle de leurs auteurs, une limitation de la psychiatrie et l'abandon des objectifs de performance chiffrés.
Ils demandent à l'Etat de conserver la mission régalienne de la justice et de ne pas se dessaisir en partie sur les polices municipales ou le secteur privé comme les prisons.
Ces propositions ont été approuvées par l'équipe du candidat socialiste, François Hollande, dans un communiqué d'André Vallini, chargé de ces dossiers.
"Les organisations professionnelles et syndicales du monde judiciaire ont exprimé aujourd'hui leur souci de voir la justice inscrite au cour de la campagne présidentielle. Elles ont raison. François Hollande est le seul candidat à ce jour qui ait présenté un programme complet et cohérent en matière de justice", écrit-il dans un communiqué.
Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser


Hérault : un militant non violent placé en psychiatrie

Par ERIC FAVEREAU
Nous sommes dans l’Hérault, et ce monsieur est un militant, vieil opposant du maire de son village. Il a plus de 50 ans. Le mois dernier, il a manifesté «par une action non violente son opposition à un projet de déclassement d’une zone Natura 2000 dans sa commune», selon la Ligue des droits de l’homme. Il s’est ainsi enchaîné à un puits. Depuis ? Il a été hospitalisé d’office en psychiatrie. Au motif qu’il présentait des troubles mentaux «qui compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public, troubles qui se manifestaient par des propos désobligeants et insultants». Ce sont les pompiers, avec le médecin, qui ont proposé au maire cette solution. Et comme ensuite cela se passait mal, le militant étant agité et ne voulant pas de médicaments, il a été mis en chambre d’isolement. Ainsi va la garde à vue psychiatrique. «C’est cela qui s’est passé : l’utilisation de la psychiatrie à des fins politiques», a dénoncé le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire.