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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 2 novembre 2011


Hospitalisation des détenus : les UHSI doivent gagner en attractivité



Un rapport des inspections générales des affaires sociales (IGAS) et des services judiciaires (IGSJ) émet plusieurs recommandations pour améliorer l’efficience des nouvelles unités hospitalières sécurisées interrégionales (UHSI) qui prennent en charge les soins aigus dispensés aux personnes détenues.
Si l’activité des UHSI est en progression constante depuis leur ouverture (+141 % entre 2007 et 2010), « ces unités restent un dispositif dans lequel les détenus ont des réticences à être hospitalisés », constate la mission IGAS-IGSJ qui pointe dans un rapport des conditions de détention « jugées par les personnes incarcérées plus mauvaises qu’en établissement pour peine d’où viennent majoritairement les détenus hospitalisés ». Transferts annoncés au dernier moment, absence de contact avec les autres détenus, d’activité, de cour de promenade, impossibilité de fumer, diminution des parloirs liée à l’éloignement géographique de la structure sont autant de freins à l’attractivité de ces unités, indique le rapport. Ainsi, malgré l’augmentation du nombre de séjours, le taux d’occupation global en UHSI ne dépasse pas les 56 %. À ce jour, la majorité des hospitalisations de personnes détenues (55 %) est réalisée au sein des chambres sécurisées des établissements de rattachement aux centres de détention, devant les UHSI (32 %). Afin d’améliorer l’attractivité des UHSI, la mission préconise d’en assouplir l’organisation interne tout en renforçant les liens avec les Unités de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) installées au sein des établissements pénitentiaires.

Soins de suite à développer.

La mission recommande également de « diversifier les activités des UHSI en développant une activité reconnue de soins de suite et de réadaptation essentiellement polyvalente ». À ce jour, le schéma national d’hospitalisation des personnes détenues organise la prise en charge des soins de suite et de réadaptation (SSR) uniquement sur deux pôles, en Île-de-France et à Marseille. De fait, « l’attractivité de ces deux pôles en dehors de leur inter région est inexistante en SSR et très faible en rééducation fonctionnelle », note le rapport.
D’ici à la fin de l’année 2012 les 8 UHSI fixées par l’arrêté ministériel du 24 août 2000 (Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Rennes, Toulouse et Fresnes) doivent être toutes opérationnelles. L’ensemble de ces unités permettra de disposer de 170 lits de soins aigus et de 52 lits de soins de suite et de réadaptation. D’après le rapport IGAS-IGSJ, le taux de réalisation des hospitalisations sollicitées s’élevait en 2009 à 95,4 %, soit 8 727 hospitalisations réalisées pour 9 149 demandées.« Cette situation que l’on peut qualifier de correcte est toutefois fragile car elle dépend de l’organisation des escortes qui incombe depuis 2006 à l’administration pénitentiaire pour les transferts et extractions médicales et aux forces de l’ordre pour les gardes statiques dans les chambres sécurisées et les plateaux techniques relevant des UHSI », souligne la mission.
› DAVID BILHAUT





SDF : La situation est alarmante

Une enquête révèle qu’un tiers des sans-domicile présente des troubles psychiatriques sévères. Un constat préoccupant qui va à l’encontre des idées reçues.
Les troubles psychotiques, de type schizophrénie, concernent 13 % des SDF
Les troubles psychotiques, de type schizophrénie, concernent 13 % des SDF SIPA
On les croise sans les voir. Pire, on détourne les yeux. Ivres, puants, laids, en un mot, dérangeants. Les sans-abri nous renvoient à nos pires angoisses d’isolement, d’abandon, de précarité. Et surtout de perte de la raison. En effet, dans le métro ou le long d’un trottoir, nous butons contre ce type qui invective un interlocuteur invisible, ou cet autre déclamant de grandes tirades sur la société, le complot des puissants ou toute autre obsession connue de lui seul, sans susciter le moindre écho des passants. Ils nous font rire… jaune. Ils nous effraient un peu, aussi.
Est-ce la rue qui conduit à la folie, ou la folie qui conduit à la rue ? La question se trouve au cœur de l’étude Samenta (santé mentale et addictions chez les personnes sans logement d’Ile-de-France), menée par l’Observatoire du Samu social et l’Inserm. Une première parmi les recherches effectuées régulièrement auprès des sans-abri.
Les épidémiologistes ont travaillé en remettant volontairement en cause l’assimilation habituelle entre folie et exclusion. Or, malgré cette démarche, ils ont observé une surreprésentation des troubles psychiatriques sévères par rapport à la population générale. « Un tiers environ des SDF présentent des pathologies mentales. Mais le plus impressionnant, ce sont les troubles psychotiques, de type schizophrénie, qui concernent 13 % d’entre eux, c’est-à-dire dix fois plus que dans la population générale ! », constate Anne Laporte, épidémiologiste au pôle prévention et promotion de la santé de l’ARS (agence régionale de santé) d’Ile-de-France. Les psychiatres de l’enquête ont également diagnostiqué 21 % de troubles de la personnalité, contre 4,4 % de moyenne nationale.

Les troubles graves entraînent l’exclusion

« La plupart des sans-abris qui ont des problèmes psychiatriques présentaient déjà ces symptômes avant de se retrouver à la rue, affirme Anne Laporte. On peut même considérer que c’est ce qui les a mis en situation d’exclusion sociale. » De fait, les personnes présentant des pathologies mentales graves, s’ils ne sont pas soutenus par leur famille, ont des difficultés à conserver un emploi, un logement, une vie sociale. Or, si on constate généralement dans la population SDF un grand nombre d’enfances difficiles, constellées de ruptures, de maltraitance ou de placements en foyer, ce que l’enquête Samenta révèle, c’est que ces caractéristiques s’appliquent essentiellement à ceux en souffrance psychiatrique, « ce qui confirme un risque important de désocialisation chez les personnes atteintes de troubles psychiatriques actuellement insérées », s’inquiète l’épidémiologiste. Lors du colloque international « Santé mentale des sans-domicile : un état des lieux préoccupant », qui s’est déroulé mardi et mercredi à Paris, des solutions ont été envisagées. « Les deux tiers des malades ont eu recours aux soins à une période de leur vie, mais 18 % seulement sont encore suivis, note Anne Laporte. Il est urgent de repérer la souffrance psychiatrique. L’ARS donne la priorité à la prévention de l’exclusion sociale en aidant ceux qui ont encore un travail et un logement à le conserver. » L’ARS projette également de financer la formation des travailleurs sociaux des associations qui prennent en charge les SDF afin de repérer les personnes atteintes et de les confier aux équipes mobiles de Psychiatrie et précarité.

Sans parler du risque suicidaire trois plus élevé

Par ailleurs, les sans-abri qui ne sont pas concernés par ces pathologies, montrent des profils qui se rapprochent beaucoup plus des populations résidant dans les quartiers ouvriers ou dans les zones urbaines sensibles. « Si l’on compare les caractéristiques des SDF et des précaires, on retrouve la même proportion d’événements de vie difficiles, explique Anne Laporte, ce qui confirme qu’il existe une continuité entre du logement à la rue chez les plus fragiles. »
Hélas, une bonne santé mentale ne signifie pas « zéro trouble ». Dépression (12 pour cent), alcoolisme (21 pour cent), drogue (16 pour cent) sont tous observés dans des proportions plus importantes que dans la population générale. Sans parler du risque suicidaire trois plus élevé.
Des chiffres rébarbatifs, impersonnels, qui masquent la détresse majeure de dizaines de milliers d’êtres humains réduits à un acronyme : SDF. « Ceux-là, déplore Anne Laporte, ont développé leur pathologie dans la rue, à force de solitude. »

Un homme se suicide devant sa webcam

Il était alors en consultation avec un psychologue, sur un site internet spécialisé.

Un jeune homme de 22 ans s’est suicidé alors qu’il était en consultation, via internet, avec un psychologue sur un site médical spécialisé.
Le corps du jeune homme, qui était en vacances à Marseille, a été retrouvé samedi dans un appartement du XIIe arrondissement par des policiers de la direction départementale de la Sécurité publique (DDSP), rapporte le quotidien régional La Provence.
Les résultats de l’autopsie, pratiquée lundi, ont confirmé la mort par suicide, d’un tir de carabine de chasse, de la victime, originaire de Castres.
Les faits se sont déroulés dans la nuit, à 2 heures du matin. Le jeune homme, qui avait déjà fait quatre tentatives de suicide et était militaire de carrière, s’est tiré une balle dans la bouche face à sa webcam alors qu’il se trouvait en pleine conversation avec un psychologue sur internet, selon cette source.
L’enquête doit à présent déterminer si le jeune homme, au cours de sa consultation, a seulement manifesté son intention de se suicider ou s’il a vraiment effectué son geste en direct, le psychologue concerné n’ayant pas encore pu être auditionné.
C’est grâce à l’alerte donnée par le psychologue que l’hébergeur du site médical, basé au Canada, a réussi à localiser le jeune homme grâce à son adresse IP.
C’est ensuite, via Interpol, puis la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), que les policiers ont été avisés à Castres – où les parents du jeune homme ont précisé que leur fils se trouvait en vacances – puis à Marseille, le tout «en très peu de temps», soit quelques heures, selon la source proche de l’enquête.
Mais, une fois parvenus au domicile marseillais du jeune homme, samedi aux alentours de midi, les fonctionnaires n’ont pu que constater son décès.
(Source AFP)

Le meurtrier présumé de la joggeuse de Milly-la-Forêt devant les assises
Le meurtrier présumé de Marie-Christine Hodeau comparaît mercredi 2 novembre devant la cour d’assises d’Évry (Essonne) pour viol et assassinat.
Ce drame a débouché, en 2010, sur l’adoption d’une loi contestée sur le suivi des criminels sexuels dont l’application se heurte à l’hostilité d’une partie du corps médical
Au départ, il s’agit d’une sordide affaire. Marie-Christine Hodeau, une assistante maternelle de 42 ans, est kidnappée le 28 septembre 2009 durant son jogging. Jetée dans un coffre de voiture, emmenée au milieu des bois, elle est violée, ligotée à un arbre, puis étranglée. Son meurtrier présumé, Manuel Ribeiro Alves Da Cruz (49 ans), a avoué les faits après avoir été confondu par son ADN.
Son profil n’a pas manqué d’interpeller. Et pour cause : violeur récidiviste, il avait déjà été condamné en 2002 à 11 ans de prison pour viol et séquestration d’une adolescente. Il était sorti de prison en 2007, après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle. Il n’en fallait pas plus pour relancer le débat sur la récidive des délinquants sexuels.
Sommée par l’Élysée de renforcer le suivi de ces criminels, la Chancellerie a présenté quelques semaines après le drame une loi encadrant plus strictement les injonctions de soins prononcées à leur encontre. Adopté le 11 mars 2010, ce texte prévoit que les condamnés refusant ou interrompant le traitement prescrit par leur médecin dans le cadre d’une injonction de soins (notamment la castration chimique) puissent être sanctionnés par un retour en prison.

UNE PARTIE DES MÉDECINS SE REFUSE À RECOURIR À LA CASTRATION CHIMIQUE

Lors des débats parlementaires, cette disposition du texte avait fait l’objet d’une vive controverse. Certains députés y voyaient la fin du secret médical. Finalement, le texte prévoit qu’il revient aux médecins traitants, et à eux seuls, de décider du soin. Par ailleurs, des « médecins coordonnateurs » sont appelés à faire le lien entre les praticiens, d’un côté, et le juge d’application des peines, de l’autre. Et ce afin de préserver au maximum le secret médical.
La communauté médicale semble toutefois rétive à appliquer la nouvelle loi. Toute une partie se refuse à recourir à la castration chimique. « Surtout, les praticiens éprouvent un vrai malaise à dénoncer leur patient, et ce même via un médecin coordonnateur, explique Gérard Rossinelli, vice-président du syndicat des Psychiatres des Hôpitaux chargé de la psychiatrie légale. Comment voulez-vous créer un minimum de confiance avec les patients quand ils vous soupçonnent de rendre des comptes sur leur évolution ? »
Difficile, pour l’heure, de dire si les réincarcérations pour « interruption de soins » ont été nombreuses depuis la loi de 2010. Et pour cause, elles ne figurent pas au casier judiciaire. « Jusqu’à présent en tout cas, je n’ai jamais entendu parler de réincarcération pour ce motif-là », note Ludovic Fossey, le secrétaire général de l’Association nationale des juges d’application des peines (ANJAP).
MARIE BOËTON

Schizophrénie : l’approche de la biologie moléculaire
Publié le 28/10/2011

Selon l’éditorialiste de The American Journal of Psychiatry, les recherches actuelles sur l’origine de la schizophrénie confirment « la convergence au niveau neuronal des approches en génétique et en biologie moléculaire » et soulignent « la grande complexité de cette maladie et l’échec d’une vision étiologique, calquée simplement sur son expression clinique. » Des travaux récents mettent ainsi en évidence un dysfonctionnement de la balance physiologique entre deux neuromédiateurs (l’acide γ-aminobutyrique –ou GABA [1]– et le glutamate[2]) qui présente à son tour « des effets variés sur l’activité du cortex préfrontal dorsolatéral et sur la modulation de neurocircuits impliqués dans la schizophrénie. » Même si maints phénomènes complexes concernant les fonctions corticales demeurent encore inconnus, et même si nous devons considérer cette région cérébrale comme une « boîte noire »[3], rappelle l’auteur, il est de toute façon établi que « les neurones glutaminergiques pyramidaux y détiennent un rôle-clef. » Et dans le cadre d’un programme d’investigations sur la schizophrénie (Consortium on the Genetics of Schizophrenia)[4], les chercheurs ont remarqué des « associations entre 96 gènes et 12 traits neurocognitifs » observés dans cette psychose, traits dont plusieurs sont « fortement influencés par les fonctions frontales. »

En tenant compte de « 16 620 essais liés à l’analyse de 1 385 polymorphismes nucléotidiques simples [5] (single-nucleotide polymorphisms, SNP) parmi ces 12 endophénotypes, une trentaine de SNP sont considérés comme significatifs (p < 0,001). » Et parmi la centaine de gènes « candidats » à un substratum génétique de la schizophrénie, 23 semblent effectivement impliqués, « beaucoup plus que sous le seul effet du hasard. » La plupart de ces gènes seraient engagés dans le fonctionnement des neurotransmetteurs GABA et glutamate. Cette approche des processus neurocognitifs par la biologie moléculaire est probablement « critique pour des maladies comme la schizophrénie », marquées par une « importante hétérogénéité génétique » et où « les allèles à risque peuvent résider sur différents gènes. » En attirant l’attention sur la neuromédiation glutaminergique, ce type de recherches lève le voile sur une part du « mystère de la schizophrénie » et suggère l’éventualité de nouvelles pistes thérapeutiques (qui cibleraient ces « voies frontales GABA/glutaminergiques »). En outre, ce changement de paradigme (où les données de la biologie moléculaire concurrencent l’approche clinique de la psychose) offre peut-être « une meilleure description de la schizophrénie » et semble représenter certains aspects de cette maladie « demeurant les plus réfractaires aux traitements » actuels.

jeudi 27 octobre 2011

De l’engagement dans une époque obscure
le vendredi 4 novembre 2011 de 21:00 à 22:30
Vendredi 4 novembre à 21 h, Miguel Benasayag et Angélique Del Rey présenteront l’excellent ouvrage De l’engagement dans une époque obscureà la Maison de l’Amérique latine.


Une soirée présentée par David Eloy, rédacteur en chef d’Altermondes, en présence de Nicolas Bayart des éditions le passager clandestin.


Maison de l’Amérique latine : au 217, bd Saint-Germain, 75007 Paris. Métro Solférino ou Rue du Bac.
Entrée libre dans la limite des places disponibles 
Réservation possible par e-mail auprès de : contact@lepassagerclandestin.fr


Les auteurs
  • Ancien combattant de la guérilla guévariste en Argentine, « militant chercheur », Miguel Benasayag est psychanalyste, philosophe et essayiste. Il a publié récemment Organismes et artefacts (La Découverte, 2010).
    Résister c’est créer, co-signé avec Florence Aubenas et paru en juillet 2008 aux éditions La Découverte, a été traduit en 10 langues et s’est vendu à 50 000 exemplaires. 
  • Angélique Del Rey enseigne la philosophie et est l’auteur de A l’école des compétencesDe l’éducation à la fabrique de l’élève performant (La Découverte, 2010).

    Miguel Benasayag et Angélique Del Rey développent depuis plusieurs années une réflexion novatrice sur la question de l’engagement. Ensemble, ils ont notamment publié Connaître est agir (La Découverte, 2006) et Éloge du conflit (La Découverte, 2007). Ils co-animent les travaux du collectif Malgré tout.




Les atteintes répétées du gouvernement aux droits des malades

Baisses des indemnités en cas d'arrêt maladie, déremboursement de médicaments en pagaille... Depuis le début de l'année, les pouvoirs publics s'en donnent à cœur joie.

Par MARIE PIQUEMA
Heureusement que le ministre de la Santé Xavier Bertrand avait promis que 2011 serait «l'année des patients et de leurs droits». Depuis le début de l'année, le gouvernement multiplie les atteintes à la prise en charge des malades. Tout un tas de mesures ont été adoptées ces derniers mois, grignotant les remboursements des soins par la Sécurité sociale. Certaines sont passées complètement inaperçues, d'autres comme la hausse de la taxation des mutuelles ont fait un peu plus de bruit. Le résultat reste le même. «A chaque fois, il s'agit de faire supporter à l'usager quelques euros supplémentaires. Mises bout à bout, toutes ces mesures pèsent lourd pour les malades», dénonce Nathalie Tellier de l'Union nationale des associations familiales. Retour sur les six dernières atteintes aux droits des malades.
1. Tout en haut de la pile, la dernière attaque en date: la baisse des indemnités journalières en cas d'arrêt maladie. A partir du 1er janvier prochain, le mode de calcul sera basé sur le salaire net et non brut comme c'est le cas aujourd'hui. Sans rentrer dans le détail, cela va se traduire par une baisse des indemnités versées par la Sécu de l'ordre de 40 euros par mois pour un smicard, et de 85 euros pour un cadre. Entre les arrêts maladie de quelques jours et les absences prolongées, sept millions de salariés sont potentiellement concernés chaque année. Le gouvernement a annoncé cette mesure il y a une quinzaine de jours lors de la présentation du projet de loi de finances sur la sécurité sociale... Sauf qu'il s'agit d'un projet de décret, la mesure ne sera donc pas débattue dans l'hémicycle.
2. Le mois dernier, dans le cadre du plan de rigueur, le Premier ministre François Fillon a annoncé une hausse de la taxation des complémentaires santé. Depuis, organismes de mutuelles et associations tempêtent. Les conséquences sont importantes, à plusieurs niveaux. D'abord, de façon quasi mécanique, les prix des complémentaires vont augmenter pour les assurés. «En moyenne, une bonne mutuelle coûte 80 euros par mois. Et dans les 110 euros pour un couple avec enfants. Si les prix augmentent encore, beaucoup de ménages ne pourront plus se payer une couverture maladie ou choisiront une protection plus faible», avertissait le mois dernier Christian Saout, le président du collectif interassociatif sur la santé (Ciss), qui regroupe une trentaine d'associations intervenant dans le champ de la santé. A défaut de pouvoir se payer une bonne complémentaire, des malades auront tendance à retarder, ou même renoncer, à l'accès aux soins.
3. Des déremboursements de médicaments à la pelle. Les baisses de prises en charge semblent homéopathiques: les médicaments à vignette bleue sont remboursés à hauteur de 30% contre 35 auparavant. Les pansements, compresses et autre petit matériel médical sont également moins bien pris en charge (60 contre 65%). Pourtant, les conséquences peuvent être graves pour les patients. Les médicaments à vignette orange, remboursés à 15% au regard du faible service médical rendu, pourraient ne plus être remboursés du tout. «Sur le principe, pourquoi pas. Sauf que parmi les patients qui prennent ces traitements, certains n'ont pas le choix. Parce qu'ils sont allergiques à d'autres molécules ou parce qu'ils soulagent les effets secondaires d'un traitement principal. En déremboursant ces médicaments, on place certains malades en grandes difficultés. D'autant que systématiquement, les médicaments qui ne sont plus remboursés voient leur prix flamber», regrette Magali Léo, chargé de mission pour le collectif interassociatif sur la santé.
4. Autre mesure, passée quasiment inaperçue car un peu technique:l'augmentation du reste à charge pour les soins de santé dits coûteux. Rappelons que pour tous les actes médicaux, les assurés paient une partie des dépenses de santé, après remboursement par la Sécu. C'est ce qu'on appelle le «ticket modérateur», mis en place en 2006 et qui correspond à 30% des frais. Mais pour les actes les plus coûteux, supérieurs à 91 euros, le reste à charge est forfaitisé: vous payez 18 euros de votre poche quelque soit le prix de l'acte. Désormais, le forfait se déclenche seulement pour les actes supérieurs à 120 euros et non plus à partir de 91 euros. Pour les malades, forcés de multiplier les examens, la facture peut vite grimper.
5. L'hypertension artérielle sévère, retirée de la liste des affections longue durée (ALD). L'atteinte est surtout symbolique mais inquiète énormément les associations. «C'est la première fois depuis 1945 que l'on retire une pathologie de la liste, rappelle Magali Léo. Surtout le raisonnement est très dangereux. Les autorités ont décrété que l'hypertension n'était plus une maladie mais un facteur de risque d'autres pathologies. Avec ce raisonnement, demain, on pourrait très bien sortir de la liste des ALD le diabète de type 2 qui touche trois millions de personnes en France. Là ce serait vraiment dramatique.» Les affections de longue durée sont prises en charge à 100% par l'Assurance maladie. Ce qui garantit l'accès aux soins pour tous et évite les complications.
6. Les frais de transport. Un décret a redéfini les conditions pour la prise en charge des frais de transport pour les patients. Jusqu'ici, les frais étaient totalement remboursés pour les malades en ALD. Désormais, ils doivent apporter la preuve médicale de leur incapacité à se rendre seul à l'hôpital. L'enjeu est d'autant plus crucial que depuis la loi Bachelot (dite HPST pour Hôpital patients santé territoire), les patients sont amenés à faire de plus en plus de kilomètres pour se faire soigner.






MARDI 27 SEPTEMBRE 2011


Les contrebandiers de la mémoire

Jacques Hassoun
9782749214498FS
Septembre 2011 – Erès – 10 €

Dans ce livre, d'une brûlante actualité, Jacques Hassoun montre que la mémoire est la condition d'une vie vraiment humaine mais en même temps qu'il faut toujours quitter son passé pour mieux le retrouver, détourner son histoire familiale pour recomposer un espace de liberté entre ce que nous avons reçu, ce que nous construisons, ici et maintenant, avec nos descendants et ce que nous leur transmettons.
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Alice Cherki. Psychiatre, spécialiste de Frantz Fanon

«La décolonisation de l’être»


le 17.10.11


Native d’Alger, grande spécialiste de Fanon, Alice Cherki est une psychiatre et psychanalyste de renom. Interne en psychiatrie dans les années 1950 à l’hôpital Joinville de Blida, c’est là qu’elle rencontre Frantz Fanon et milite, depuis, à ses côtés, tant en Algérie qu’en Tunisie, pour la cause indépendantiste. Alice Cherki est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Frantz Fanon, Portrait (Seuil, 2000), un livre de référence pour la compréhension de la pensée fanonienne.

- Vous êtes spécialiste de Frantz Fanon ; vous avez exercé à ses côtés alors que vous étiez jeune interne en psychiatrie à l’hôpital de Joinville, à Blida. Loin du mythe qu’il est devenu, nous aimerions avoir quelques détails sur l’homme qu’il était et aussi, bien sûr, le «psychiatre engagé» qu’il incarnait. Bref, comment était Frantz Fanon ?

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La Réole

Une ville, un hôpital

 Les Passerelles préparent une journée militante.  Photo P. c.

Les Passerelles préparent une journée militante. PHOTO P. C.

L'association Les Passerelles organise sa première manifestation de l'année 2011 autour du thème « Cadillac, une ville, un hôpital, si on en parlait ».
Jean-Louis Clément explique que l'association souhaite susciter un débat citoyen autour du « devenir de la psychiatrie qui perd de plus en plus de son humanité ».
Une politique sécuritaire dans une société marginalisante pour les patients et l'abstraction faite de leur histoire personnelle fragilisent les possibilités de soins. Les Passerelles, association qui vit dans la cité, veut témoigner de cette réalité au quotidien par rapport au soin revendiqué.
Dialogue avec la population
En partenariat avec Christophe, de la librairie Jeux de mots, l'association propose une journée de dialogue avec la population, dans le but avoué d'ouvrir les cœurs et les consciences aux réalités des contraintes actuelles de la psychiatrie. Ouverture probablement nécessaire à la compréhension de ce monde considéré comme beaucoup comme « parallèle » mais pourtant implanté au centre de la vie quotidienne dans la ville.
Pendant cette journée, l'émission diffusée en juin dernier sur France Culture « Hôpital de Cadillac, la thérapie de la liberté », passera en boucle dans la librairie.
L'après-midi sera consacré à une rencontre avec Blandine Ponet, auteur du livre « Folie, leçon de choses », une occasion d'échanger avec elle sur son approche du soin et sur la maladie mentale.
Patricia Callen

Samedi 29 octobre, de 15 h 30 à 17 heures, librairie Jeux de mots


LE SUICIDE (REVUE INTERROGATIONS)

APPEL À CONTRIBUTION

Information publiée le mercredi 5 octobre 2011 par Bérenger Boulay (source :Brice Monier)

Date limite : 15 janvier 2012

Le quatorzième numéro de la Revue ¿ Interrogations ? se propose d’aborder le phénomène suicidaire en convoquant les multiples savoirs des sciences humaines et sociales : de la sociologie à la psychologie, de la littérature à la psychanalyse, de la philosophie à l’anthropologie, de l’histoire, enfin, aux sciences politiques voire à la théologie.
LE SUICIDE
Depuis les travaux précurseurs d’Émile Durkheim[1], la réflexion sur le suicide n’a cessé d’alimenter les champs de recherche les plus divers. Il suffit ainsi d’observer la bibliographie sur le sujet pour prendre la mesure de l’étrange fascination qu’exerce le phénomène suicidaire sur l’ensemble des sciences humaines. « C’est qu’il y a, explique Maurice Halbwachs, dans cette façon de prendre congé de ses semblables, un mélange apparent de libre choix et de fatalité, de résolution et de passivité, de lucidité et d’égarement, qui nous déconcerte. »[2] En faisant une large place aux textes inter-, pluri- et transdisciplinaires, cet appel à contribution propose un nouveau questionnement sur le phénomène du suicide. Si l’orientation disciplinaire de notre revue implique que le sujet soit abordé à la lumière des sciences humaines et sociales, la réflexion gagnerait aussi à se nourrir des connaissances apportées par les sciences médicales et naturelles. Un exemple parmi d’autres : les questions de l’accompagnement en fin de vie et du suicide assisté, n’exigent-elles pas que soient mobilisés à la fois le point de vue du praticien et celui du philosophe ? De nombreuses pistes de travail sont alors envisageables. En voici une liste, non-exhaustive :

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