Photo Stéphane Remael pour Libération
L’enthousiaste psychiatre franco-algérien demande à Emmanuel Macron de faire des addictions une «grande cause nationale».
Si c’était un enfant, on diagnostiquerait une pathologie d’hyperactivité, tant Amine Benyamina parle, s’agite, s’impose pour occuper tout le terrain. Il a toujours mille anecdotes à raconter, une foule de souvenirs à partager, une énergie folle à dépenser.
Mais voilà, ce n’est plus un ado, il est psychiatre, même professeur de psychiatrie, et il dirige aujourd’hui un des pôles les plus importants de prise en charge des conduites addictives, situé à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif près de Paris. Fin décembre, il a écrit une lettre au président de la République pour qu’il décrète les addictions «grande cause nationale». «Il faut que cela bouge, et à présent, on se heurte à une impossibilité car on mélange tout. Il faut distinguer, par exemple, le "cannabis thérapeutique" et le "cannabis festif". Et dans le "festif", distinguer les consommateurs problématiques, qui sont peut-être de l’ordre de 10 %. A tout mettre dans le même panier, on stagne dans l’impasse. Comme depuis vingt ans.»