blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 8 mars 2021

WOMAN, LE FILM

du 09.02.21 au 14.03.21

Pour BNP Paribas, faire avancer la cause de l’égalité des droits des femmes, c’est aussi soutenir des créations qui renforcent la visibilité de cet enjeu social. La Banque est fière d'accompagner en tant que partenaire principal le film WOMAN, qui fait entendre la voix de 2000 femmes ayant accepté de témoigner dans 50 pays

WOMAN est un projet mondial qui donne la parole à 2.000 femmes à travers 50 pays différents. Cette très large échelle, n'empêche pas le film d'offrir un portrait véritablement intimiste de celles qui représentent la moitié de l'humanité.
Ce documentaire est l’occasion de révéler au grand jour les injustices que subissent les femmes partout dans le monde. Mais avant tout, il souligne la force intérieure des femmes et leur capacité à changer le monde, en dépit des multiples difficultés auxquelles elles sont confrontées. WOMAN, qui repose sur des entretiens à la première personne, aborde des thèmes aussi variés que la maternité, l'éducation, le mariage et l'indépendance financière, mais aussi les règles et la sexualité.
À travers ce film, vous découvrirez la parole des femmes comme vous ne l’aviez jamais entendue auparavant.

 

woman

Lire la suite et voir le documentaire ...


Enquête Fin de vie : «Dans ce pays, on croit encore que c’est Dieu qui dispose de la mort des hommes»

par Willy Le Devin et Julie Brafman  publié le 7 mars 2021

Dix militants de l’association Ultime Liberté ont été mis en examen. Ils assument avoir accompagné des personnes âgées ou souffrantes dans l’achat de Nembutal, un puissant barbiturique qui provoque le décès, et demandent un changement de législation.

Dix silhouettes aux cheveux blancs, et autant de suspects au corps parfois un peu voûté, se sont succédé, entre mercredi et vendredi, dans les couloirs du tribunal judiciaire de Paris. Ils sont repartis avec des mises en examen aux allures d’inventaire : «Acquisition, détention, importation de plantes classées comme psychotropes, importation en contrebande de marchandise dangereuse pour la santé publique, propagande en faveur de produits permettant de donner la mort.» Ces adhérents ou dirigeants de l’association Ultime Liberté – qui milite en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté – clament le droit d’en finir comme ils l’entendent. Ce n’est peut-être pas «la légalité» mais c’est «la légitimité», s’insurgent-ils. «La justice sort le marteau-pilon pour écraser de la mousse ! poursuit l’un d’entre eux, François Galichet, 78 ans, ancien professeur de philosophie. Mais peut-être qu’un procès fera avancer le combat pour une loi digne sur la fin de vie.»

Covid-19 : l’enjeu crucial des données publiques

Par   Publié le 06 mars 2021 

Afin de gérer l’épidémie, le gouvernement a décidé de miser sur l’open data. Des outils qui doivent aussi permettre d’amoindrir la défiance des Français.

Affichage des données sur la circulation du virus lors d’une conférence de presse d’Olivier Véran et Bruno Le Maire à Paris, le 8 octobre 2020.

C’est attendu depuis des semaines par les scientifiques et les observateurs avisés de l’évolution du Covid-19. Le 8 mars, « a priori », le ministère de la santé devrait publier l’ensemble des statistiques sur les variants. Lorsque le gouvernement annoncera que tel variant représente telle part dans les cas détectés de Covid-19, il sera donc désormais possible de le vérifier et d’en connaître les détails. Une évolution capitale.

Face à des crises soudaines et globales telles qu’une pandémie, la donnée publique est au cœur d’enjeux cruciaux. D’abord parce qu’elle permet à l’exécutif de disposer d’outils efficaces et fiables pour diriger le pays au plus près des évolutions. Mais aussi parce que sa diffusion, parfois sensible, peut contribuer à amoindrir la défiance des citoyens tout en s’appuyant sur l’expertise de tous. Cette masse inouïe d’informations qui, chaque jour, chaque minute, remonte de toutes les administrations et de nombreux autres acteurs, s’avère une denrée précieuse. Et stratégique, car les hackeurs ne sont jamais loin.

dimanche 7 mars 2021

Ils ont choisi d’avoir un enfant malgré la pandémie : les doutes et les angoisses des nouveaux parents



Avec ses grands yeux gris, son air endormi et son petit pantalon à pois blancs, Siggy semble totalement inconscient d’être venu au monde en pleine tempête. En presque quatre mois sur Terre, le garçon a entendu des dizaines et des dizaines de fois le mot « Covid » sans le comprendre. Et sans, bien sûr, se douter des conséquences que ce virus aurait sur ses premières années de vie. Comme Siggy, environ 740 000 bébés sont nés en France en 2020. Un chiffre en légère baisse par rapport à l’année précédente, comme c’est le cas depuis maintenant dix ans.

« Après tout, les gens avaient aussi des enfants pendant l’Inquisition ou pendant les grandes guerres », souffle Lola, réalisatrice de 29 ans, en calant son bébé contre son sein pour l’allaiter. Elle et son copain Till, directeur de photographie de 27 ans, projetaient depuis quelques mois de fonder une famille quand l’épidémie due au SARS-CoV-2 a démarré en France. Alors que les vagues de contaminations se succèdent et que les perspectives de retrouver la vie d’avant s’éloignent, ils peinent à se projeter dans un avenir radieux pour leur premier enfant.

Malo et ses parents, Megane et Antoine, habitent à Bray-sur-Seine, en Seine-et-Marne.

8 mars : des rassemblements dès ce week-end pour promouvoir les femmes, "premières de corvées" de la crise

Par  , France Bleu

Trente-sept organisations appellent à une "grève féministe" lundi 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. Des rassemblements ont lieu dès ce week-end. L'objectif est de mobiliser pour mettre fin aux inégalités, discriminations et violences, accentuées pendant la crise du coronavirus.

Manifestation lors de la Journée internationale des droits des femmes de 2019 [photo d'illustration].

Manifestation lors de la Journée internationale des droits des femmes de 2019 [photo d'illustration]. © AFP - Laure Boyer / Hans Lucas

A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, lundi 8 mars - date symbolique officialisée en 1977 par l'ONU - 37 organisations syndicales, féministes et politiques appellent à une "grève féministe" et à des manifestations dans toute la France. Elles ont lancé un mouvement unitaire pour "mettre fin aux discriminations et aux violences sexistes et sexuelles" subies par celles qu'elles ont rebaptisées les "premières de corvées". Car ce qu'elles pointent du doigt, ce sont les injustices subies par les femmes : des discriminations, inégalités et violences qui ont été accentuées par la crise sanitaire. "Le 8 mars, nous serons en grève avec les femmes du monde entier pour refuser toutes et tous ensemble de payer le prix de la crise avec notre travail, notre salaire, notre corps", ont expliqué à l'Agence France presse (AFP) ces organisations dont la FSU, la CGT, Solidaires, Osez le féminisme, Les Effronté-e-s, le Planning familial, l'Unef ou le Collectif national pour les droits des femmes. 


Madeleine Pelletier, la première femme psychiatre en France, en 1906

Rejetant les théories sexistes et racistes de l'anthropologie de l'époque, la militante féministe consacrera sa vie à soigner les pauvres et défendre l'IVG.


Madeleine Pelletier dans Elles ont été les Premières! | Gomargu
Madeleine Pelletier dans Elles ont été les Premières! | Gomargu

À l'occasion du centenaire de la Journée internationale des droits des femmes, les journalistes Mélina Gazsi et Suzanne Kestenberg, l'illustratrice Gomargu et l'actrice Julie Gayet rendent hommage à cent femmes, connues du grand public ou beaucoup moins, qui ont marqué l'histoire en étant les premières: à faire le tour du monde, à devenir milliardiaire, à exercer le métier de psychiatre, à obtenir le permis de conduire ou encore à devenir cheffe d'État.

Elles ont été les Premières! 100 femmes exceptionnelles paraît le 4 mars 2021 aux Éditions de La Martinière. Nous en publions ci-dessous un chapitre.

Dans la maison familiale, on ne roule pas sur l'or. Le père est cocher de fiacre, la mère marchande de légumes. La fillette doit donc arrêter l'école à l'âge de 12 ans. Mais, très vite, elle s'intéresse à la politique, fréquentant dès ses 15 ans les milieux anarchistes. Déçue par ces idées, Madeleine Pelletier comprend toutefois l'intérêt d'avoir une bonne éducation. Elle décide de reprendre ses études afin de passer le bac, en solitaire. Dur, dur !

Ses parents étant morts, elle trouve un appui intellectuel et financier auprès de l'anthropologue Charles Letourneau, issu lui aussi d'un milieu défavorisé. À l'université, en 1898, elle fait partie des 129 femmes présentes sur 4.500 étudiants!

Elle se tourne ensuite vers l'anthropologie, en acceptant, un peu interloquée quand même, les théories qui font alors autorité. Par exemple, celle de l'anthropologue Paul Broca selon laquelle l'intelligence se mesure à la taille du cerveau. Il affirme: le cerveau est plus gros chez les hommes éminents que chez les médiocres, chez les races «supérieures» que chez les races «inférieures» et, bien sûr, chez les hommes que chez les femmes.

Puis, la nature rebelle de l'apprentie étudiante reprenant ses droits, Madeleine Pelletier finit par s'opposer à ces idées et abandonne l'anthropologie. Elle veut s'inscrire au concours des internats des asiles, mais c'est impossible! Il faut pour cela jouir de ses droits politiques, autrement dit, pouvoir voter. Ce qui est encore interdit aux femmes. Elle se battra donc pour abolir cette règle, soutenue par le quotidien féministe La Fronde de Marguerite Durand.

Lire la suite ...



samedi 6 mars 2021

Le Cannabis au Service de la Psychiatrie

LaTeleLibre.fr

Publié le  | par 

[CANNABIS CONNECTION /S1-E7] Depuis 40 ans de carrière, le pédopsychiatre Christian Sueur poursuit son combat : faire savoir que le cannabis est une drogue qui peut être l’amie de l’homme. Pour ses vertus thérapeutiques, mais aussi festives et sacrées. Avec lui, nous découvrons aussi que la prohibition du cannabis est née aux USA, sur des préjugés racistes.


Celui que nous allons rencontrer aujourd’hui, dans les premières collines, au sud du Massif Central, est un des psychiatres français les plus connus et les plus engagés dans la recherche sur l’usage médical des drogues et sur la prévention des risques, depuis le début des années 80. Après avoir travaillé dans les hôpitaux de Guadeloupe, Tahiti et Lyon, il est aujourd’hui pédopsychiatre à Carcassonne.

Bizarrement, notre médecin chercheur et baroudeur n’aime pas trop montrer sa tête. Sur son compte Linkedin, pas de photo, et quand on fouille Google à la recherche d’une image de Christian Sueur, on tombe sur seulement… trois images. Et il n’est pas forcément à son avantage…

Pourtant le personnage a mené de nombreux combats dans sa vie. Dans les années 90, il a été l’initiateur de l’usage de la Métadone pour les toxicomanes dans les prisons françaises. Lors de ces années dans le Pacifique à la tête du service de pédopsychiatrie de Polynésie Française, il est à l’initiative d’un rapport retentissant sur les effets des essais nucléaires de Mururoa sur la santé des jeunes Tahitiens. Avec Médecins du monde, il a fondé les missions dans les Rave Party, afin que les jeunes ne consomment pas n’importe quoi.  Et même dans ces nombreuses images et vidéos de MDM, pas de trace du docteur Sueur…

Vous le trouverez facilement dans les émissions de France Culture, mais ce rebelle se méfie de l’image et particulièrement de la télévision et du montage qui trop souvent coupe la parole. Cette interview est la première qu’il accorde en 40 ans de carrière ! Merci docteur pour votre confiance donnée à LaTéléLibre !

Je pourrais prendre ma retraite quand cette idée sera admise par la médecine moderne

C’est le combat de sa vie : rappeler que depuis l’antiquité, les drogues, ont été utilisées par l’homme pour se soigner, pour faire la fête, mais aussi pour exprimer des formes de spiritualités. « Je pourrais prendre ma retraite quand cette idée sera admise par la médecine moderne », nous a-t-il déclaré en préalable à cette interview.

Comme l’opium, le cannabis est à la base de la pharmacopée antique. Comment ce fait-il que le cannabis ai été ainsi rayé des armoires à pharmacies depuis 80 ans ?

Lire la suite et voir lé vidéo ...


« Nous sommes tous dans le flou » : en première année de médecine, une mise en place complexe de la réforme

 





Par  et   Publié le 04 mars 2021

La réforme des études de santé, entrée en vigueur à la rentrée 2020, peine à atteindre ses objectifs, les étudiants de première année et les redoublants de l’ex-Paces se partageant un quota de places en deçà des attentes.

Des étudiants en médecine et leurs parents manifestent le 5 décembre 2020, à Nice.

« Nous sommes la génération sacrifiée »« On n’en peut plus »« Je continue de travailler, mais il m’arrive de craquer ». La plupart ont la voix qui tremble, et lisent des textes pour éviter de fondre en larmes. Les témoignages anonymes d’étudiants épuisés affluent auprès du collectif national PASS/L.AS composé d’étudiants et de parents d’étudiants, créé en janvier, afin de défendre les intérêts de la première génération postréforme. Une pétition en ligne « Réforme des études de santé : nous voulons les moyens promis ! Pas de génération sacrifiée ! » a recueilli près de 42 000 signatures.

Tarascon-sur-Ariège. La périnatalité au cœur du pôle santé

Publié le 

Le pôle santé du pays De Tarascon/Mercus/Arignac a décidé de faire des problématiques liées à la périnatalité une priorité sur le territoire. En effet, l’équipe pluriprofessionnelle du pays de Tarascon a répondu à l’appel à projet en lien avec la psychiatrie périnatale lancé par l’ANAP (voir par ailleurs). Une thématique qui mobilise depuis plusieurs mois différentes spécialités et acteurs du milieu médico-psycho-social. Médecins généralistes, infirmières, sages-femmes, psychologues, psychomotriciennes, orthophonistes et kinésithérapeutes-stéopathes se sont rassemblés jeudi dernier pour présenter leurs travaux à l’équipe de l’ANAP.

"Le constat sanitaire"

"Il faut recontextualiser et préciser que nous sommes sur un territoire rural de montagne, avec une faible densité de population", précise Catherine Llinares-trapé, sage-femme, accompagnée par Françoise Chague, infirmière et coordinatrice, avant de poursuivre sur la présentation des travaux réalisés par les différents groupes. De nombreux volets ont ainsi été présentés comme "le lien d’attachement et son importance dans un contexte pédiatrique", soutenu par Sandrine Viana psychologue à Tarascon, ou "comprendre et détecter les troubles de l’oralité chez l’enfant" détaillé par Laura Sauvage orthophoniste. "L’accompagnement à l’allaitement maternel", "la diversification alimentaire", "la plagiocéphalie (une déformation dès la naissance" ou encore "la stratégie du cocooning vaccinal", qui consiste à vacciner l’entourage d’un nourrisson pour le protéger, ont été longuement approfondis par le Dr Santiago Garcia, médecin généraliste à Mercus, Nathalie Cadet, psychométricienne, et Frédéric Pincemin, ostéopathe à Tarascon.

Lire la suite ...


Covid. "Je suis pour laisser vivre les gens qui ne sont pas à risques", le coup de sang d'un médecin près de Toulouse

Publié le 03/03/2021

Patrick Lafforgue est chef de service en réanimation de la clinique d'Occitanie à Muret. A contre-courant de certains confrères qui demandent un durcissement du confinement, pour lui les conséquences économiques, physiologiques, psychologiques, éducatives appellent une autre politique. Entretien. 


La Commune de Paris, révolution féministe ? Idée reçue n° 4

Par Chloé Leprince  03/03/2021

Dans une série d'éclairages à l'occasion des 150 ans de la Commune de Paris, France Culture vous propose de passer en revue cinq idées reçues sur l'événement - et cinq livres pour y voir clair. Quatrième volet : l'égalité de salaire et la place des femmes sous la Commune de Paris.

Hortense David, née à Reims vers 1835 d'après les sources rares qui nous mènent jusqu'à elle, avait deux enfants, et vivait en concubinage, nous apprend son jugement devant le conseil de guerre. Brossière, elle fut cantinière sous la Commune.
Hortense David, née à Reims vers 1835 d'après les sources rares qui nous mènent jusqu'à elle, avait deux enfants, et vivait en concubinage, nous apprend son jugement devant le conseil de guerre. Brossière, elle fut cantinière sous la Commune. Crédits :  Hulton Archives - Getty

Parmi quelques lieux communs et fictions historiques qui voyagent au sujet de la Commune de Paris, croise souvent dans des eaux floues cette idée que 1871 aurait été en quelque sorte l’année de la femme. La preuve, lit-on même parfois : Louise Michel et sa stature statufiée ; le mot “pétroleuses” qui voit le jour dans la langue française au cœur de l’événement insurrectionnel et dit quelque chose de l’implication féminine (ou de la façon dont on le regarde) ; et puis, les institutions communalistes n’ont-elles pas imposé l’égalité de salaire entre les hommes et les femmes ? Justement pas. C’est une erreur historique qui a la dent dure : si les femmes contribuent bien à l’épisode communaliste en y négociant une place, les enjeux de genre n’y ont pas du tout cette centralité qu’on croit parfois distinguer.

Lire la suite et écouter le podcast ...


Faut-il parler de la dysphorie de genre aux médecins ?

Paris, le samedi 6 mars 2021 - En décembre 2020, Fouad, lycéenne de 17 ans à Lille, mettait fin à ses jours. Fouad était transgenre et rapidement plusieurs de ses proches ont signalé les brimades subies au sein de son établissement, qui pourraient avoir contribué à son passage à l’acte. Si les causes des suicides sont toujours très complexes, cette tragique histoire rappelle en tout cas que le parcours des enfants et des adolescents transgenres reste toujours très difficile, tant en ce qui concerne leur propre cheminement psychologique que l’acceptation par la société. Sans même évoquer ce type de drame, on sait que la vie scolaire de ces enfants est profondément bouleversée. « Quand ils arrivent à la consultation, 30 % à 40 % des enfants sont déscolarisés, 60 % font état de difficultés comme le harcèlement scolaire », signalait récemment dans les colonnes du Monde, Agnès Condat, pédopsychiatre à la Pitié-Salpêtrière. La gravité de ce contexte rend difficilement crédible l’hypothèse selon laquelle la transidentité serait un phénomène de mode, encouragé par les réseaux sociaux, ce qui parfois transperce en filigrane dans certains discours.

Une médiatisation positive

Il est cependant indubitable que ce phénomène quasiment invisible il y a encore vingt ans prend une place de plus en plus importante. « En moins de 10 ans, en Grande Bretagne, le nombre de petites filles ou jeunes filles adressées au corps médical pour un changement de sexe est passé d’une quarantaine par an à près de 2000. Le nombre de jeunes garçons est lui passé d’une cinquantaine à plus de 700 » rappelait dans le Figaro début décembre la juriste, Olivia Sarton (du collectif Juristes pour l’enfance). Bien sûr, on ne peut pas nier dans cette forte augmentation une influence de la médiatisation de la transidentité ; mais l’influence n’est pas nécessairement superficielle. Il est probable que la multiplication des discours (et des discours déculpabilisants et déstigmatisants) sur la transidentité pousse aujourd’hui un nombre plus important de jeunes gens et de jeunes filles à manifester soit leurs doutes soit leurs convictions sur ce sujet, en dépit des obstacles nombreux qui continuent à exister.

Lire la suite ...


Le coût de la virilité

 Anne Carriere Editions Paris

Lucile PEYTAVIN

Le coût de la virilité

En France, les hommes sont responsables de l’écrasante majorité des comportements asociaux :
ils représentent 84 % des auteurs d’accidents de la route mortels, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes au collège, 90% des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles, etc.
La liste semble inépuisable. Elle a surtout un coût.


Lire la suite ...


Les indispensables de la bibliothèque du féminisme : Clara Zetkin (Je veux me battre partout où il y a de la vie)

 DIACRITIK

— LE MAGAZINE QUI MET L'ACCENT SUR LA CULTURE —


Sous une couverture particulièrement attirante, les éditions Hors d’atteinte offrent, une nouvelle fois, un ouvrage indispensable autour de la grande féministe allemande Clara Zetkin (1857-1933) dans sa collection « Faits et idées ». Disons-le d’emblée : à une époque où un livre se périme en 3 semaines, revenir à des écrits de plus d’un siècle peut apparaître comme ringard, inutile et démodé. Et pourtant… Celles et ceux qui plongeront dans ce livre découvriront, au-delà d’une phraséologie parfois dépassée, plus d’une analyse et plus d’une proposition d’une actualité malheureusement non périmée.

Clara Zetkin, c’est d’abord une vie ! Car que valent des écrits s’ils ne sont pas en phase avec une existence. Sur une cinquantaine de pages qui introduisent l’ensemble, Florence Hervé retrace les grandes lignes de soixante années d’engagement, de militantisme, d’oubli de soi pour des causes collectives et, tout particulièrement pour la cause des femmes. Inlassablement, Clara Zetkin a défendu leur place dans la société, leurs droits et pas seulement leurs devoirs comme aimaient à le leur rappeler les tenants du patriarcat : « Elle était aux yeux de l’empereur Guillaume II la « sorcière la plus dangereuse du Reich allemand » ; le poète français Louis Aragon voyait en elle « la femme de demain… la femme d’aujourd’hui. L’égale ». Pour Alice Schwarzer, icône du mouvement féministe ouest-allemand des années 1970, c’était une « antiféministe notoire », subordonnant la lutte des sexes à la lutte des classes, initiatrice d’une Journée internationale des femmes qu’il faudrait cesser de célébrer. La philosophe et militante américaine Angela Davis voit au contraire en elle l’une des principales théoriciennes et stratèges du féminisme socialiste, qui nous permet de « mieux comprendre la relation entre la lutte pour le socialisme et les combats contre le racisme, l’égalité des femmes et la paix ». Aujourd’hui encore, la vie et l’œuvre de Clara Zetkin, considérée à la fin du XIXe et au début du XXe siècles comme une des grandes figures du mouvement de libération des femmes et du début du socialisme en Europe, divisent ou sont passées sous silence ». Une figure des appréciations extrêmes : le timbre ci-contre, imprimé en 1987, peut en être le témoin, deux ans avant la chute du mur de Berlin.

Florence Hervé poursuit dans le bouquet d’appréciations laudatives ou négatives au sujet de Clara Zetkin : une personne aussi controversée mérite le détour pour la lire et la découvrir et se faire sa propre opinion. L’Allemagne de l’est et l’Allemagne de l’ouest l’ont reçue de façon différente ; le titre de l’un de ses articles peut donner une idée de ce tiraillement entre des pôles contraires : « Vilipendée à l’Ouest, encensée à l’Est ? Autour de la réception de Clara Zetkin ». On sait néanmoins qu’une grande figure est ignorée ou portée aux nues au risque de la manipulation de sa vie et de son œuvre.

Lire la suite ...


Interview Rose-Marie Lagrave : «Il n’y a pas d’ascenseur social. Les transfuges de classe prennent l’escalier de service  !»

par Sonya Faure et Anastasia Vécrin  publié le 5 mars 2021 

La sociologue raconte dans une enquête autobiographique sa traversée des frontières sociales, de son village du Calvados à l’élite de l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Une invitation à refuser les «je ne m’en sortirai jamais» mais aussi à déconstruire le mythe de la méritocratie. On ne réussit jamais seul.

Rose-Marie Lagrave «Il n’y a pas d’ascenseur social. Les transfuges de classe prennent l’escalier de service !»

Comment une fille d’un village du Calvados, issue d’une famille nombreuse, démunie, catholique, en vient-elle à s’asseoir sur les bancs de la Sorbonne, à croiser Pierre Bourdieu, militer au Mouvement de libération des femmes et devenir directrice d’études à l’EHESS (les Hautes Etudes pour les intimes) ? C’est l’histoire de la sociologue Marie-Rose Lagrave qu’elle documente et analyse, dans Se ressaisir, enquête autobiographique d’une transfuge de classe féministe (La Découverte). Pas de miracle dans cette histoire.

vendredi 5 mars 2021

Japon : tsunami, le téléphone du vent


C’est une cabine téléphonique étrange, baptisée « le téléphone du vent ». Elle n’est connectée à aucun réseau.

Située dans la préfecture d’Iwate, dévastée par le tsunami de 2011, le téléphone du vent - kaze no denwa - est devenu un phénomène de société. C’est un vieil homme qui a eu l’idée de l’installer dans son jardin, à Otsuchi. 

Ouverte à tous, cette cabine téléphonique attire aujourd’hui des visiteurs de tout l’archipel. Depuis dix ans, des Japonais s’adressent à leurs morts. Certains pleurent, d’autres restent silencieux, submergés par la douleur. Beaucoup de familles n’ont pas retrouvé les corps de leurs proches, emportés par le tsunami.

Lire la suite et voir la vidéo ...


Vincent Barras : nous avons vécu la pandémie des "souffles assistés"

Par Emmanuel Laurentin et Rémi Baille  05/03/2021

Coronavirus : une conversation mondiale | Le virus s'attaque en premier aux poumons. Il altère le souffle, le rend saccadé, périlleux. Il le sature parfois. Métaphore de la vie, la respiration est soumise à rude épreuve par la maladie, maladie même qui nous met à bout de souffle.

Poumons
Poumons Crédits :  Jose A. Bernat Bacete - Getty

Dès le début du confinement l’équipe du Temps du débat a commandé pour le site de France Culture des textes inédits sur la  crise  du coronavirus. Intellectuels, écrivains, artistes du monde  entier ont  ainsi contribué à nous faire mieux comprendre les effets   d’une crise   mondiale. La liste de ces contributions à cette Conversation mondiale entamée le 30 mars, continue de s'étoffer. En outre, chaque semaine, le vendredi, Le Temps du débat  proposera une rencontre inédite entre deux  intellectuels sur les  bouleversements actuels.

Vincent Barras dirige l'Institut des humanités en médecine de l'Université de Lausanne. Il est aussi poète, et pratique la poésie sonore, pour qui le souffle est la première des matières. Il réfléchit pour la Conversation Mondiale à l'épreuve du poumon dans cette maladie, où respirateurs, souffles et expirations battent en rythme avec la vie.

"poum"

Il y a plus de deux mille ans, parmi les premières tentatives de description du poumon animal, organe qui a connu longtemps une existence au singulier (« le poumon est simple », raconte par exemple Aristote) avant de se décliner au pluriel, on retrouve celle-ci, d’un auteur inconnu : « La trachée, qui prend son origine des deux côtés du pharynx, se termine au sommet du poumon ; elle est composée d’anneaux semblables à ceux des autres animaux, les parties circulaires se touchant l’une l’autre sur la surface. Le poumon lui-même, incliné vers la gauche, remplit la cavité thoracique ; il possède cinq parties saillantes, qu’on appelle en effet lobes. Il est de couleur cendre, ponctué de taches sombres, et naturellement alvéolé. » (De l’anatomie, Corpus hippocratique, IVe siècle avant J.-Chr.). 

Lire la suite et écouter le podcast ...


Joy Sorman, un monde de fous

LE 04/03/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE CULTURE

par Olivia Gesbert

Immersion dans le monde de l'hôpital psychiatrique et ses personnages, soignants et patients, grâce au regard de l'écrivaine Joy Sorman dans son livre "A la folie" (Flammarion). Elle nous raconte ces vies enfermées. 

Joy Sorman
Joy Sorman Crédits :  Joël SAGET - Getty

Après d'autres livres en immersion dans des milieux marginaux, à mi-chemin entre le reportage et le récit, comme Paris Gare du Nord (2011) ou L'inhabitable (2016) sur les immeubles insalubres à Paris, l'écrivaine Joy Sorman explore cette fois-ci le terrain de la folie. A la folie est le fruit d'une enquête d'un an dans deux unités psychiatriques tous les mercredis auprès des patients et soignants. Déjà en octobre dernier nous recevions le rappeur Gringe ainsi que l'écrivain en herbe Marius Jauffret pour évoquer ce thème de la psychiatrie, interroger la norme et le hors-norme dans notre société.

J'y suis entrée avec des images de films, de documentaires... L'idée était d'y aller en ignorante, en naïve, en candide, en étrangère. Je voulais être une présence, presque dérangeante, avec l'idée d'être un témoin de la vie de ce service. J'en suis ressortie avec beaucoup d'incertitudes, beaucoup de doutes : aucune vérité ne tient très longtemps quand on s'intéresse à la psychiatrie. (Joy Sorman)

Lire la suite et écouter le podcast ...