— 18 décembre 2020
Selon une étude menée début décembre, 31% des salariés interrogés auraient un risque de dépression réel, soit 11% de plus qu’en octobre. Photo Jean-Philippe Ksiazek. AFP
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
Par Sibylle Vincendon — 18 décembre 2020
Selon une étude menée début décembre, 31% des salariés interrogés auraient un risque de dépression réel, soit 11% de plus qu’en octobre. Photo Jean-Philippe Ksiazek. AFP
«Ils sont arrivés à maman, et elle aussi elle est morte comme du bétail ; ils lui ont coupé la tête. En peu de mots tous les parents avec lesquels nous étions ont subi la même mort. Nous, les enfants, nous étions terrifiés», raconte une jeune femme, qui se remémore les scènes terribles auxquelles elle a assisté, alors âgée de 8 ans. C’était au temps du génocide, celui qui a conduit en 1994 à l’extermination des deux tiers des Tutsis du Rwanda. Cette tragédie est au cœur d’un livre un peu particulier, qui donne la parole à ceux qui l’ont vécue à un âge en principe associé à l’innocence.
Sur un continent, l’Afrique, souvent assimilé au chaos et à la destruction, la littérature a pourtant longtemps sublimé la nostalgie d’une enfance idéalisée. «Je confonds toujours l’enfance et l’Eden»,affirmait ainsi le poète sénégalais, devenu président, Léopold Sédar Senghor. Ce paradis perdu de l’enfance a de la même façon inspiré toutes les grandes figures du premier âge de la littérature africaine contemporaine, de l’Ivoirien Amadou Hampâté Bâ jusqu’au Nigérian Nobel de littérature Wole Soyinka, en passant par l’Enfant noir du Guinéen Camara Laye. Mais cet univers romanesque a désormais disparu.
Par Frédérique Roussel Photo Marie Rouge — 18 décembre 2020
Hélène Cixous chez elle, à Paris, le 14 décembre. Photo Marie Rouge pour Libération
L’avant-veille, Hélène Cixous a tenu son séminaire qui dure depuis près de cinquante ans. A distance, pas à la Maison Heinrich Heine comme d’habitude mais en visio de son appartement du dixième étage du sud parisien. Une partie de ce «Séminaire» - les enregistrements depuis 1999 sont déposés à la Bibliothèque nationale de France - paraît pour la première fois. Cette publication à visée intégrale débute par un volume de trois ans de séminaires, de 2001 à 2004, avec une unité thématique autour de la perte, la mort, la guerre, mais aussi de l’amour, de la beauté, de la vie. Le lecteur, et non plus seulement l’auditeur, ne peut que se sentir happé dans ce cheminement littéraire très personnel, qui mène une réflexion approfondie, savante et jubilatoire sur les textes de Proust, Kafka, Balzac, Stendhal, Dostoïevski, Joyce, Bernhard… tout en ouvrant la porte à l’actualité. Sorti en parallèle et issu du creuset textuel sur lequel œuvre depuis toujours l’écrivaine et dramaturge née en 1937 à Oran, Ruines bien rangées porte sur sa «troisième campagne» à Osnabrück, cette ville de Basse-Saxe où est née sa mère, Eve Klein, disparue en 2013 et qu’elle convoque de nouveau lors d’une promenade dans les rues, dans une histoire de persécutions et dans les fils du rêve. Rencontre.
Une énorme surprise. Je ne l’avais jamais envisagée. Je la dois à la combinaison des efforts de mon éditeur, l’historien de l’art Jean-Loup Champion, et de Marta Segarra, venue au séminaire à la fin des années 90. Je leur disais : on ne peut pas les publier, ils n’existent pas. C’est ma parole, c’est oral. Et vous rendez-vous compte que ce sont des monstres ?
16 décembre 2020
Les 51 articles qui le composent traitent de thèmes abordés par Emmanuel Macron, et en oublient d’autres de façon regrettable, notamment ceux qui concernent le rôle social de la République et la lutte contre les ségrégations persistantes dans de nombreux territoires qui minent le pacte républicain en formant un terreau fertile au repli religieux et aux entrepreneurs identitaires.
De même, la formation des agents publics sera renforcée. Le principe de neutralité sera étendu aux agents de droit privé chargés d’une mission de service public, à l’instar des personnels des CPAM (SNCF, Aéroports de Paris, par exemple).
LE 17/12/2020
À retrouver dans l'émission
LE COURS DE L'HISTOIRE
par Xavier Mauduit
Noël a-t-il perdu une partie de sa magie ? Du recentrage sur l’enfant à l’émergence de la figure du donateur surnaturel, les traditions et les significations de l’échange de cadeaux ont considérablement évolué. Quelle place conserve le jeu dans l’histoire de Noël ?
« Ah, de mon temps, à Noël, comme cadeau je n’avais qu’une orange… et j’étais bien content ! » La belle orange, dévorée en un instant par les uns, conservée plus longtemps par les autres, fut une tentation sucrée et légèrement acidulée de Noël. C’est ainsi qu’elle est présentée quand les anciens parlent de leur jeunesse. Pourtant, l’orange de fin d’année a une histoire. Le 31 décembre 1866, le Petit Journal fait sa une sur les oranges et le jour de l’an : « À l’approche du jour de l’an, il est un objet d’étrennes, à la portée de tout le monde, et qui constitue le modeste cadeau du pauvre. Bien qu’il ne coûte que quelques centimes, il est joli de forme, attrayant de couleur, succulant (sic) de goût, suave de parfum… La belle dame y applique ses lèvres dans le fond de sa loge à l’Opéra, cachée sous l’éventail. Le gamin de Paris en absorbe le contenu et fait ensuite, avec la pelure, des feux d’artifice à la chandelle ». Cette friandise aimée de tous est l’orange ! Ce « fruit plébéien », commet dit le journal, s’inscrit dans la longue histoire de Noël et de celle des cadeaux. Pour l’écouter, installons-nous au pied du sapin. (Xavier Mauduit)
" De mon temps, on ne recevait qu’une orange pour Noël " : que de fois avons-nous attendu cette Vieille lune dans la nuit de Noël.
LE 17/12/2020
À retrouver dans l'émission
LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE
par Nicolas Martin
Que sait-on de notre petite voix intérieure ? Comment ce langage privé se manifeste-t-il ? Quelles en sont ses caractéristiques au niveau comportemental, physiologique et cérébral ? Quel est le rôle de cette parole intérieure chez l’humain ?
Bon allez c’est parti, dernière émission avant la fin de la semaine c’est parti on se motive… oh… pardon… j’ai dit ça à voix haute ? Ah… c’est le problème parfois avec la voix intérieure. On se parle sans verbaliser et puis d’un coup, paf ! ça sort. Vous avez toutes et tous fait cette expérience, ce dialogue avec vous-même, souvent inconscient, parfois volontairement, il peut même devenir envahissant à l’heure du coucher, lorsque ces voix virent obsessionnelles et tournent en boucle, vous empêchant de trouver le sommeil. Mais qu’est donc cette voix intérieure ? Une discipline l’explore, et cherche à comprendre quand elle apparaît, et ce qui se passe lorsqu’elle dysfonctionne.
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LE 18/12/2020
À retrouver dans l'émission
GRAND REPORTAGE
par Aurélie Kieffer
Covid-19, terrorisme, réchauffement climatique… L’année 2020 a été marquée par des événements particulièrement anxiogènes. Comment aborder ces sujets d’actualité avec les enfants ? Comment les accompagner dans leur découverte du monde sans les traumatiser ?
L'année qui s'achève a été source d’angoisse pour les adultes mais également pour les enfants. Eux aussi ont été confrontés aux restrictions sanitaires, privés de fêtes d’anniversaire et d’activités collectives, appelés à respecter les gestes barrière et à porter un masque dès six ans. La vie familiale a été chamboulée, les grands-parents souvent éloignés…
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Par Bernadette Ramel Publié le
Un service psychiatrique de l'hôpital de Saint-Malo, qui a compté récemment jusqu'à 13 arrêts de travail simultanés, va fermer provisoirement. Une grève est annoncée ce vendredi.
SLATE
Publié le
«Avoir une mère bipolaire, c'est devoir faire une croix sur la présence maternelle.» Yohann, 22 ans, a grandi dans un foyer brisé, seul avec sa mère bipolaire qui refuse les soins et est dépendante affectivement d'hommes qui la maltraitent. «J'ai dû grandir vite, trop vite...» Comment se reconstruit-on après avoir vécu dans une famille dysfonctionnelle ?
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Publié
"Depuis plusieurs mois, dans un contexte de crise sanitaire, Christian Perronne a tenu des propos considérés comme indignes de la fonction qu'il exerce", a indiqué jeudi l'AP-HP dans un communiqué.
Le directeur général de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) Martin Hirsch a mis fin, jeudi 17 décembre, aux fonctions de Christian Perronne, annonce l'établissement dans un communiqué. Le chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches est accusé d'avoir "tenu des propos considérés comme indignes de la fonction qu'il exerce", "depuis plusieurs mois, dans un contexte de crise sanitaire", faisant référence à l'épidémie de Covid-19.
Publié le 17/12/2020
Il y a Vincent l'entendeur de voix, qui milite pour une autre psychiatrie, Pauline, la jeune précaire libre, Jean-Pierre l'ethnobotaniste... Au tota,l ce sont plus de 400 portraits d'anonymes mis en lumière par le webzine breton "Histoires ordinaires", qui revendique un "journalisme de solutions".
Créé à Rennes il y a dix ans par des passionnés de journalisme, le magazine en ligne associatif est né d'un constat: la nécessité "de diffuser les idées qui foisonnent dans la société, face au désenchantement de la politique qui amène à se démobiliser", raconte Michel Rouger, son cofondateur et rédacteur en chef.
"On donne la parole à des citoyens ordinaires auxquels les grands médias ne s'intéressent pas ou peu, en général des gens des classes moyennes populaires qui résistent, qui ont des idées à revendre pour trouver des solutions aux problèmes de la société", poursuit cet ancien journaliste.
Pas question pour autant de "s'embarquer dans des articles sympathiques sur des gens qui ont des passions individuelles, des collectionneurs". "On veut des gens qui ont un projet collectif, des gens qui ont un impact sur le vivre ensemble", précise-t-il en rappelant que les rubriques du site s'intitulent: "Rebelles, solidaires, engagés, passionnés".
Par Benjamin Barthe(Beyrouth, correspondant) Publié le 17 décembre 2020
D’ici à un mois et demi, en raison de la crise économique, les patients internés à l’hôpital de la Croix n’auront plus rien à manger.
A Jal el-Dib, une banlieue de Beyrouth, la folie du monde s’est engouffrée dans le monde des fous. L’hôpital de la Croix, le principal asile psychiatrique du Liban, est percuté par le cataclysme économique qui ravage le pays du Cèdre. La chute libre de la monnaie nationale, la livre libanaise, qui a perdu 80 % de sa valeur, couplée à l’envol des prix des denrées de base, de l’ordre de 120 % sur un an, a vidé les caisses de cette institution.
Logé dans un vaste parc, havre de calme sur les hauteurs de la capitale libanaise, l’hôpital vacille sous les coups de la crise. « Il nous reste de quoi nourrir les malades pour encore un mois et demi,soupire la directrice, sœur Jeannette Abou Abdallah. Après cela, on comptera sur la providence. » L’établissement a été ouvert en 1951 par le moine capucin Jacques Haddad (1875-1954), dit Abouna Yaacoub, célèbre défenseur des déshérités. Il est installé sur le site d’un ancien couvent des franciscaines de la Croix du Liban, une congrégation fondée par le frère Jacques.
A l’époque, le principal lieu d’accueil des malades mentaux était l’hôpital Asfourié de Beyrouth, crée en 1900 par un missionnaire quaker suisse. Mais l’endroit, bombardé à de multiples reprises durant la guerre civile et assailli par les difficultés financières, a dû fermer ses portes en 1982. Dans les années qui ont suivi, plusieurs autres hôpitaux se sont dotés d’un service de médecine psychiatrique. Mais aucun n’a acquis l’importance de l’établissement géré par les franciscaines, le seul à être entièrement consacré au traitement de ces pathologies. Avec 1 000 lits et 376 employés, c’est une très grosse structure qui se trouve aujourd’hui sur le fil du rasoir.
Par Cassandre Leray — 17 décembre 2020
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Dans une résidence universitaire à Saint-Denis, le 4 novembre. Photo Cyril Zannettacci. VU
Jessica a tout lâché il y a trois semaines. La ville bretonne dans laquelle elle étudiait, sa licence d’arts plastiques, sa chambre universitaire… Deux mois après le début des cours, cette néobachelière de 18 ans est même allée jusqu’à se désinscrire, le moral en miettes : «Je pleurais tout le temps, je ne me faisais même plus à manger, je passais mes journées allongée dans mon lit sans aucune énergie. J’ai craqué.» De retour chez ses parents près d’Orléans, elle a décidé de ne plus s’obstiner à suivre des heures d’enseignement à distance alors qu’elle avait perdu le fil. Certes, la fac, c’était son dernier choix sur Parcoursup. Mais Jessica comptait bien «se donner à fond» pour réussir son entrée dans le monde des études supérieures : «Dans ce contexte, c’est impossible. Si on avait eu cours en présentiel, j’aurais sans doute tenu.» Quelques semaines à peine après la rentrée universitaire, l’annonce du reconfinement, le 28 octobre, fait mal. Certaines formations ont pu rester ouvertes, mais pour une grande partie des étudiants, être confiné signifie depuis deux mois avoir cours face à un écran.
NATIONAL
GEOGRAPHIC
Peinture à l’huile représentant le biologiste hongrois Tibor Gánti.
Lorsque Tibor Gánti est mort à l’âge de 75 ans le 15 avril 2009, son nom était loin d’être connu. Ce biologiste a passé une grande partie de sa carrière derrière le rideau de fer qui a scindé l’Europe pendant des décennies, entravant tous types d'échanges.
Si ses théories de Tibor Gánti l'ont fait connaître à l’époque communiste, c’est aujourd’hui qu’il est acclamé comme l’un des biologistes les plus novateurs du 20e siècle. Pourquoi ? Car il est à l’origine du modèle de l’organisme vivant le plus simple possible, qu’il a baptisé « chimioton », qui met en lumière une explication passionnante sur les origines de la vie sur Terre.
Celles-ci constituent l’un des mystères les plus déroutants de la science, en partie parce qu’il est composé de plusieurs mystères. À quoi ressemblait la Terre lorsqu’elle s’est formée ? Quels gaz entraient dans la composition de l’air ? Des milliers de substances chimiques désormais utilisées par les cellules vivantes, quelles sont celles qui s’avèrent essentielles ? Et quand ces substances sont-elles apparues ?
Mais la question la plus simple est peut-être la plus complexe. Quel était le premier organisme ?
Publié le
Depuis le début de la crise du Covid-19, infirmiers, médecins, aides-soignants ont au total cumulé près de 1,5 million d’heures supplémentaires. Une situation expliquée par le manque de personnel dans ces corps de métiers.
La radio publique suédoise Sveriges Radio (SR) a récolté des données qui dressent un constat alarmant de la tension à laquelle est soumis le personnel soignant du royaume nordique face au Covid-19.
© Crawford Jolly/Unsplash
C’est un fait reconnu, l’immense majorité des sociétés humaines sont patriarcales, et ce depuis des millénaires. Mais comment expliquer ce phénomène ? Quand les hommes ont-ils pris le pouvoir, et pour quelles raisons ? Depuis des décennies, les sciences humaines tentent de comprendre les mécanismes de “l’oppression masculine” et des violences qui l’accompagnent. Une discipline, notamment, a vu ses travaux sur le sujet se développer en profondeur : la paléoanthropologie, soit l’évolution de la lignée humaine depuis des millions d’années. L’une des questions qui anime les chercheurs est la suivante : la préhistoire détiendrait-elle le secret de la naissance du patriarcat ?
LE 17/12/2020
À retrouver dans l'émission
LE COURS DE L'HISTOIRE
par Xavier Mauduit
Noël a-t-il perdu une partie de sa magie ? Du recentrage sur l’enfant à l’émergence de la figure du donateur surnaturel, les traditions et les significations de l’échange de cadeaux ont considérablement évolué. Quelle place conserve le jeu dans l’histoire de Noël ?
« Ah, de mon temps, à Noël, comme cadeau je n’avais qu’une orange… et j’étais bien content ! » La belle orange, dévorée en un instant par les uns, conservée plus longtemps par les autres, fut une tentation sucrée et légèrement acidulée de Noël. C’est ainsi qu’elle est présentée quand les anciens parlent de leur jeunesse. Pourtant, l’orange de fin d’année a une histoire. Le 31 décembre 1866, le Petit Journal fait sa une sur les oranges et le jour de l’an : « À l’approche du jour de l’an, il est un objet d’étrennes, à la portée de tout le monde, et qui constitue le modeste cadeau du pauvre. Bien qu’il ne coûte que quelques centimes, il est joli de forme, attrayant de couleur, succulant (sic) de goût, suave de parfum… La belle dame y applique ses lèvres dans le fond de sa loge à l’Opéra, cachée sous l’éventail. Le gamin de Paris en absorbe le contenu et fait ensuite, avec la pelure, des feux d’artifice à la chandelle ». Cette friandise aimée de tous est l’orange ! Ce « fruit plébéien », commet dit le journal, s’inscrit dans la longue histoire de Noël et de celle des cadeaux. Pour l’écouter, installons-nous au pied du sapin. (Xavier Mauduit)
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