par Elisabeth Franck-Dumas publié le 20 avril 2021
Le fascinant documentaire de Garrett Bradley, en lice pour les oscars samedi, retrace le combat d’une femme dont le mari purge une peine de soixante ans de prison.
![](https://www.liberation.fr/resizer/V7Abi6yZpGTkPRQ2xna3MaUE21E=/800x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(2215x1045:2225x1055)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/DC7M3URBSRE5PKTGXOHW6MZPDY.jpg)
Bill Gates s’est fendu de deux tweets pour saluer Time, espérant que le film sera, dimanche, «le premier documentaire tourné par une femme noire» à gagner un oscar. Claire Denis a déclaré sa flamme à son autrice, Garrett Bradley, dans une conversation avec la cinéaste diffusée sur le site de Variety. Et l’influent critique du New YorkerRichard Brody a décrété que le doc aurait dû être nommé aux oscars dans la catégorie meilleur film. Bref, ce beau film d’une heure et vingt minutes sur la vie d’une famille noire dont le père est incarcéré jouit d’un buzz conséquent, dont une large part revient en droit à son personnage principal, l’extraordinaire Sibil Fox Richardson, dite «Fox Rich». Magnétique présence à l’écran, impériale de ténacité, d’intelligence et d’amour, elle se bat depuis vingt ans pour que son mari, condamné à soixante ans de prison sans possibilité de conditionnelle pour un vol à main armé où personne ne fut blessé (elle-même, qui y participa, fut libérée au bout de trois ans et demi), jouisse d’une exceptionnelle révision et sorte du pénitencier où il croupit en Louisiane.