La docteure Anne Champenois (à gauche) et l’infirmier Franck Serre pratiquent tous les deux l’hypnose, à Marseille. Photo Patrick Gherdoussi pour Libération
Alors qu’un congrès international se tient actuellement à Saint-Malo sur cette pratique, «Libération» a suivi une équipe du Samu de Marseille qui s’en sert pour calmer les patients.
Joséphine, 83 ans, s’est fracturé la jambe en tombant. Quand l’équipe du Samu 13 débarque dans son appartement du 11e arrondissement marseillais, en pleine nuit, la vieille dame est allongée sur son lit, les yeux affolés. Les pompiers s’affairent, sortent l’attelle qui va bientôt enserrer sa jambe et attendent. Anne Champenois, médecin urgentiste, jette un œil au dossier de la patiente. Elle lui caresse le bras, lui explique doucement qu’on va s’occuper d’elle, puis donne le feu vert à Franck Serre, l’infirmier qui l’accompagne. Il s’approche du visage de Joséphine et pose un masque relié à un gaz décontractant. «Vous allez écouter ma voix et prendre une grande inspiration… Vous allez sentir une détente qui va s’installer en vous… C’est bien…» murmure-t-il à son oreille. Joséphine garde les yeux ouverts. Son visage, jusqu’alors blême, se colore à nouveau, sa respiration se calme. Franck Serre lui sourit. La transe hypnotique a commencé, les pompiers vont pouvoir poser l’attelle.