Au Brésil, 7 % de la population est convaincue que la Terre est plate. Les réseaux sociaux, les Eglises évangéliques et le complotisme de certains membres du gouvernement n’arrangent rien.
LETTRE DE SAO PAULO
Pour des « raisons de sécurité », le lieu du rassemblement a été tenu secret jusqu’à la dernière minute. C’est finalement dans un théâtre du quartier de Liberdade, dans le centre de Sao Paulo, qu’a eu lieu dimanche 10 novembre la première « Flat Con » du Brésil. A savoir, un congrès réunissant les adeptes de la théorie pour le moins farfelue selon laquelle la terre serait plate. Oui, plate.
Quelque 500 « terraplanistas » (« terreplatistes » en français) étaient venus écouter une dizaine de conférenciers décidés à faire un sort à la « théorie héliocentrique de la boule mouillée pivotante » et aux affreux « globoloïdes », qui osent croire que la planète est bel et bien ronde. Dans leur ligne de mire, la NASA, qualifiée d’« agence d’Hollywood » par les intervenants et accusée d’être à la tête d’une vaste conspiration internationale, visant à maintenir les humains « éloignés de la vérité » pour les rendre « plus faciles à manipuler ». Rien que ça.
Arguments ubuesques
Car oui, la Terre serait plate. Les organisateurs de la « Flat Con », avec leur tête Jean Ricardo Martins, « journaliste » autoproclamé, « terraplanista » de profession, en sont convaincus. Tous offrent au public des arguments plus ubuesques les uns que les autres : l’horizon et les eaux marines seraient plats, les photos prises de l’espace truquées, les avions en vol ne piquent pas du nez pour éviter de se retrouver dans l’espace… « La Terre plate est simple. La Terre ronde, non », a soutenu Prisca Côco, youtubeuse de mode reconvertie en géophysicienne pour l’occasion.