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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 22 novembre 2020

Karine Lacombe, infectiologue : « Mon métier me porte, me nourrit, m’enthousiasme, m’envahit »


La crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 a bouleversé le quotidien de Karine Lacombe, infectiologue et chef de service à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. Elle le raconte dans une BD autobiographique, La Médecin (dont on trouvera la critique ici), qui nous entraîne dans les coulisses d’un hôpital pris dans une incroyable tempête.

Je ne serais pas arrivée là si…

… si je n’étais pas issue d’une famille très modeste marquée par la migration : le voyage, le mouvement, la volonté d’aller de l’avant, de ne pas s’arrêter, d’avancer coûte que coûte. Côté maternel, c’est la figure de mon grand-père qui a été prégnante : républicain espagnol, il s’est battu pendant la guerre civile, puis a traversé à pied toute l’Espagne pour fuir le franquisme et gagner la France, a été interné de longs mois dans le camp d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) avant de remonter, toujours à pied, vers la Normandie et d’y trouver du travail, en 1940, comme commis agricole puisque les hommes français étaient partis à la guerre. Il n’a jamais revu ses parents vivants et n’était que douleur.

Je le revois au bout de la table, baragouinant le français et s’emportant parce que personne ne le comprenait. Ni ma grand-mère, ancienne bonne à tout faire, placée à 14 ans ; ni ses six enfants à qui il avait interdit d’apprendre l’espagnol. En aucune façon ils ne devaient avoir des réflexes d’immigrés dans leur pays de naissance, même si on les qualifiait d’« espingouins » à l’école.

samedi 21 novembre 2020

Assassinat de Samuel Paty : pour Edgar Morin, « le plus dangereux est que deux France se dissocient et s’opposent »


Par Nicolas Truong  Publié le 20 novembre 2020 

ENTRETIEN« Cette affaire amplifie le développement de la pensée manichéenne, unilatérale, réductrice », déplore le sociologue et philosophe, dans un entretien au « Monde ». Analysant le raidissement des antagonismes entre deux France – l’une humaniste, l’autre identitaire –, il explique comment y résister.

Le sociologue Edgar Morin, à Montpellier, le 13 mars 2019.

Directeur de recherche émérite au CNRS, récompensé par trente-huit doctorats honoris causa dans le monde entier, le sociologue et philosophe Edgar Morin, né en 1921, a notamment écrit La Méthode (Seuil, 1977-2004) et Mes souvenirs viennent à ma rencontre (Fayard, 2019). Son dernier ouvrage, Changeons de voie. Les leçons du coronavirus (avec la collaboration de Sabah Abouessalam, Denoël, 160 p., 14,90 euros), donne des clés pour le « monde d’après ». Dans l’entretien qu’il accorde au Monde, il analyse les nouvelles fractures idéologiques qui traversent notre pays.

Dans la France de 2020, cinq ans après « Charlie Hebdo » et le Bataclan, on tue encore au nom d’un dieu. L’assassinat de Samuel Paty et la tuerie de Nice sont-ils le signe que l’histoire est en train de se répéter ?

Tout d’abord, il me semble important de me situer avant de considérer ces tragiques événements et de dire, comme il fut autrefois exigé, « d’où parle » l’auteur de cet entretien. En ce qui concerne les religions, je pense que les esprits humains créent les dieux qu’ils adorent et auxquels ils obéissent. Je suis, comme on dit, agnostique. Ou, plutôt, je crois que l’univers comporte un mystère qui échappe aux capacités de nos esprits. Je considère la Bible, fondement des trois religions juive, chrétienne et musulmane, comme un tissu de légendes et de mythes ; mi-légendaires mi-historiques sont également les Evangiles et le Coran. J’admire Jésus sans croire en sa résurrection.

Quand les religions sont toutes-puissantes, comme aujourd’hui en Iran ou en Arabie saoudite, j’exècre leur haine des impies, des croyants autres, des non-croyants. J’exècre les interdits qu’elles imposent, notamment aux femmes. Ce fut le cas du judaïsme dans le passé et ça l’est encore pour ses orthodoxes. Ce fut le cas du christianisme pendant des siècles. C’est encore le cas en de nombreux pays de l’islam.

Néandertal : le mystère de la grotte de Bruniquel

 Arte déprogramme un documentaire sur l'antisémitisme et se défend de toute  censure

 Néandertal : le mystère de la grotte de Bruniquel - ARTE BoutiqueGrotte de Bruniquel — Wikipédia

54 min

Disponible du 14/11/2020 au 19/01/2021

Prochaine diffusion le dimanche 29 novembre

Sur le sol de la grotte découverte en 1990 près du village de Bruniquel, des centaines de stalagmites brisées, comportant, pour certaines, des traces de feu, ont été agencées en cercles par l’homme de Néandertal. Quel en est le sens ? De quand datent-ils précisément ? Enquête sur une découverte archéologique majeure en cours de recherche qui bouleverse notre vision de l’homme de Néandertal.

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L'odyssée de l'écriture (1/3)

 Arte déprogramme un documentaire sur l'antisémitisme et se défend de toute  censure

https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/RC-020387/3188499/1400x350

  • Réalisation :
    • David Sington
  • Pays :
    • France
  • Année :
    • 2020




52 min

Disponible du 14/11/2020 au 19/01/2021


Des hiéroglyphes égyptiens aux signes sumériens, des glyphes mayas aux idéogrammes chinois, l’écriture commence par des images. Des origines à la révolution numérique, une passionnante plongée dans l’histoire de la plus grande des inventions humaines.

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L’écriture commence par des images : les hiéroglyphes égyptiens, dont les premières traces datent de 3700 avant notre ère, les marques creusées sur des tablettes d’argile par les Sumériens pour tenir les comptes, les glyphes mayas ou encore les idéogrammes chinois. Tout groupe humain qui invente l’écriture utilise donc des images, ainsi que le principe du rébus, c’est-à-dire une méthode par laquelle une image représente un son. Mais comment sommes-nous passés de ce système à celui de l’alphabet ? Le secret se trouve dans le Sinaï, où l'égyptologue français Pierre Tallet nous guide à la découverte du premier alphabet au monde. Une révolution !

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Un faux documentaire sur les chats qui décrypte les ficelles du complotisme refait surface sur internet

par Xavier Demagny   publié le 20 novembre 2020 

En quelques minutes, ce court film, réalisé en 2016, veut nous prouver que les chats sont des extra-terrestres. Un documentaire qui reprend (puis décrypte) tous les codes du complotisme. Une démonstration plus que jamais d'actualité, après le succès de "Hold-up" sur les réseaux sociaux.

Révélation : la véritable identité des chats, meilleure réponse au "gloubiboulga complotiste".
Révélation : la véritable identité des chats, meilleure réponse au "gloubiboulga complotiste". © Capture d'écran Vimeo

"La réponse est sous nos yeux, tellement évidente que personne ne l'a vue", prévient la vidéo. Sur les réseaux sociaux, une semaine et demie après la sortie du documentaire "Hold-up" (qui vise à démontrer la mauvaise gestion de la crise sanitaire mais s'égare dans les théories les plus folles), un faux documentaire sur les chats refait surface. Révélation : la véritable identité des chats, meilleure réponse au "gloubiboulga complotiste"juge le journaliste spécialiste de la télé Samuel Gontier, qui fait partie de ceux qui l'ont récemment repartagé ces dernières heures. Ce documentaire, réalisé en 2016 par une classe de seconde d'un lycée de Bondy, décrypte en effet parfaitement la mécanique des démonstrations conspirationnistes.

Argent, mystère, surnaturel et inexplicable

Dans une première partie, le documentaire, qui dure à peine quelques minutes, évoque l'histoire des chats, "qui sont partout""considérés comme des dieux""animaux de compagnie les plus populaires au monde" et "que l'on pense connaître". Très vite, le film laisse entendre que l'on ne sait pas tout sur le félin. Et promet des révélations pour mettre fin à "4000 ans d'histoire officielle". Argent, mystère, secrets, maladie, surnaturel, inexplicable : tout y est sur le fond. Mais aussi sur la forme... Voix grave, commentaire angoissant, musique inquiétante, morphing, montages, et extraits d'interviews bien choisis. 

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« Demain, qui répondra aux appels des femmes victimes de violences ? »


Le gouvernement veut mettre en concurrence la gestion de la ligne d’écoute du 3919, ce qui représente un risque majeur de voir la qualité du service réduite, estime, dans une tribune au « Monde », un collectif de personnalités parmi lesquelles Najat Vallaud-Belkacem, Alice Zeniter, Sylvie Le Bon de Beauvoir ou Laurence Rossignol.

Publié le 16 novembre 2020


Tribune. Strasbourg, 1973. Une jeune femme se défenestre pour échapper aux coups de son conjoint et meurt des suites de ses blessures. Une poignée de proches de la Ligue du droit des femmes se regroupent alors. Armées de colle et de rouleaux, à la nuit tombée, elles inondent la ville de posters affichant « SOS Femmes battues » ainsi qu’un numéro de téléphone. Ainsi naît l’une des premières lignes d’écoute destinées aux femmes victimes de violences domestiques.

En France, «l'avis des jeunes n'est pas entendu»

Par Cécile Bourgneuf — 

Visite de l'Atelier des lumières, le 28 juillet à Paris, organisée par le Secours populaire pour les enfants qui ne partent pas en vacances.

Visite de l'Atelier des lumières, le 28 juillet à Paris, organisée par le Secours populaire pour les enfants qui ne partent pas en vacances. Photo Camille McOuat pour Libération

Dans son rapport annuel sur les droits de l'enfant, la Défenseuse des droits, Claire Hédon, plaide pour une meilleure prise en compte de la parole des mineurs.

Ne pas prendre en compte la parole de l’enfant est considéré comme une première forme de violence. Or sa parole «est étrangement absente», constate la Défenseuse des droits, Claire Hédon, dans un rapport rendu public ce vendredi à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant. Pourtant, l’article 12 de la Convention internationale des droits de l’enfant garantit à chacun le droit d’exprimer librement son opinion le concernant. Qu’est-ce qui bloque alors ? Le rapport pointe d’abord le problème de formation et de sensibilisation des adultes sur cette question. Conséquence, ces derniers «manquent de considération à l’égard de l’enfant et de ses opinions».

Les enfants restent en effet trop souvent considérés comme des petits êtres fragiles, manquant de connaissances et de maturité pour se forger leur propre opinion et oser l’exprimer. Sans compter que les adultes estiment manquer de temps pour «mettre en place des dispositifs de participation efficaces». Les jeunes sont aussi mal informés. Le rapport s’appuie sur une consultation nationale lancée l’an dernier auprès de 2 200 enfants âgés de 4 à 17 ans. Les trois quarts d’entre eux ne connaissaient au départ pas leurs droits. Et tous partagent le même constat : «L’avis des jeunes n’est pas entendu.» La Défenseuse des droits leur donne raison, «la France est en retard.» Pour y remédier, elle propose une série de 17 recommandations. Libération se penche sur trois domaines dans lesquels il y a encore du boulot.

Consentement : le Haut Conseil à l'égalité exhorte à la fixation d'un seuil d'âge dans la loi

Par Virginie Ballet — 

Manifestation féministe devant la salle Pleyel, à Paris, pour protester contre la récompense de Roman Polanski aux césars, le 28 février.

Manifestation féministe devant la salle Pleyel, à Paris, pour protester contre la récompense de Roman Polanski aux césars, le 28 février. Photo Lucas Barioulet. AFP

Dans un appel publié ce vendredi, le HCE plaide une nouvelle fois pour que la loi soit modifiée, afin que tout acte sexuel entre un adulte et un enfant de moins de 13 ans soit considéré comme contraint.

En matière de violences sexuelles, il faut «aller plus loin» et «renforcer la protection des mineurs de 13 ans». C’est le sens de l’appel lancé ce vendredi par le Haut Conseil à l’égalité (HCE), à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant. Une nouvelle fois, l’instance nationale consultative indépendante exhorte à ce que soit fixé dans la loi française un seuil d’âge (13 ans), en dessous duquel tout acte sexuel entre un adulte et un mineur serait forcément considéré comme contraint, sans qu’il soit possible d’apporter de preuve contraire.