Légal et facile d’accès, l’usage festif du « proto » se banalise chez les lycéens. Des professionnels de la santé mettent en garde contre les effets secondaires, à court et long terme.
Il est désormais fréquent de voir de nombreuses cartouches métalliques joncher la voie publique, notamment devant des lieux où se tiennent des soirées étudiantes… Le protoxyde d’azote, plus communément appelé « gaz hilarant » ou « proto », est devenu un produit à la mode. Utilisé dans le champ médical pour ses propriétés anesthésiques et analgésiques, il est aussi employé comme gaz de pressurisation d’aérosol, en particulier alimentaire. Mais aujourd’hui, l’utilisation détournée de ces cartouches par les jeunes ne cesse d’augmenter. Le gaz est versé dans un ballon puis inhalé, pour un effet euphorisant.
Depuis le début de l’année, vingt-cinq signalements d’effets sanitaires ont été notifiés, dont dix cas d’atteintes neurologiques graves, huit dans la seule région des Hauts-de-France, indique la Direction générale de la santé (DGS), qui lance une alerte sur la consommation de ce produit. « Les éléments suffisent pour considérer qu’il s’agit d’un problème sanitaire », nous indique le professeur Jérôme Salomon, directeur général de la santé. Il s’agit par exemple de scléroses combinées de la moelle, dont certaines sont irréversibles. Un phénomène préoccupant pour les autorités sanitaires, car ces atteintes surviennent en cas de consommation massive, et/ou prolongée, voire quotidienne, de ce produit.