« La
psychiatrie est
utilisée comme instrument de dissuasion »
Si la psychiatrie a toujours été en partie
instrumentalisée pour contrôler les comportements, la loi du 5 juillet 2011 sur les soins sans consentement a aggravé cette
tendance. Telle est la thèse défendue par le psychiatre
Olivier Labouret, qui publie «Le nouvel ordre psychiatrique». Un ouvrage passionné dans lequel il prône une alter psychiatrie
fondée sur une éthique de la subjectivité.
«Pour mettre
en œuvre
une psychiatrie
authentique
visant à rendre
aux gens une
réelle capacité à
l...] recouvrer
une part
de liberté,
il faut défendre
les droits des patients
et les libertés fondamentales»
En quoi le discours de Nicolas Sarkozy
du 2 décembre 2008 constitue-t-il un tournant
pour la psychiatrie?
Il avait été prononcé à la suite du meurtre commis par un jeune schizophrène échappé d’un
hôpital à Grenoble, mais il
s’ inscrivait aussi dans un contexte d'éclatement de la crise économique. Il y apparaissait clairement que la psychiatrie, pour le pouvoir
néolibéral, devait être un
instrument permettant de normaliser les comportements. Pas seulement parce que les malades seraient tous potentiellement
dangereux et quÎil faudrait les empêcher de nuire. Mais, en arrière plan, se trouve l’idée qu’il faut
surveiller et
contrôler tout le monde pour aller vers le risque zéro. C’est ce discours qui a débouché sur la
loi du 5 juillet 2011 sur
les soins sans consentement. Le but étant de mieux adapter les individus à une guerre
économique reposant sur la compétition.
C’est aussi pour cette raison
que la psychiatrie tend à être instrumentalisée et transformée en une activité de prévention et de protection de la santé
mentale des populations,
d’inspiration comportementale et masquée par un discours scientiste.
De quelle manière la psychiatrie permet-elle de mieux contrôler les populations ?
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