La peur de la folie est, comme la peur de la mort, ce qu'il y a de mieux partagé
Si je me suis engagé dans le collectif des 39 au lendemain du discours d’Antony de Nicolas Sarkozy, c’est parce que j’étais engagé dans une expérience de thérapie institutionnelle depuis 1980.
Des gens comme Oury, Toskaïev, Bonaffé m’ont appris ce qu’était la psychothérapie institutionnelle, une manière d’accueillir la folie qui n’était pas enseignée. Dans ce mouvement, les psychiatres essayaient de penser la psychiatrie comme quelque chose de politique et étaient extrêmement créatifs dans leur approche.
A Reims, 90% des patients sont soignés en ville, en appartements thérapeutiques, en centres associatifs, au centre de jour Anthonin Arthaud dont je m’occupe. Nous misons sur la créativité des patients et des soignants. On constate que c’est non seulement possible mais que cela a des effets très forts sur les psychoses. Car contrairement à l’idée établie, on peut guérir de la psychose. Certains patients trouvent un équilibre avec leur folie, certains deviennent des co-thérapeutes et soignent les autres patients. Un petit groupe de patients s’est même constitué en association, le collectif Humapsy.
La peur de la folie est ce qu’il y a de mieux partagé, comme la peur de la mort. Tous les fous ont également peur de devenir fous ou de redevenir fous. Chacun d’entre nous ne cesse de se défendre de sa propre folie en la projetant sur les autres et les asiles ont contribué à enfermer la folie pour mieux la localiser.
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