Sommaire de l'étude
Portrait de folle.
Hugh Welch DIAMON
La Folie.
Odilon REDON
© Photo RMN - G. Blot
Titre : La Folie.
Auteur : Odilon REDON (1840-1916)
Date de création : 1833
Date représentée : 1883
Dimensions : Hauteur 36 cm - Largeur 31 cm
Lieu de Conservation : Musée d'Orsay (Paris)
Contact copyright : Agence photographique de la Réunion des musées nationaux. 10 rue de l'Abbaye. 75006 Paris. Courriel : photo@rmn.fr
Référence de l'image : 00-018633 / RF35822
Contexte historique
L’invention de la photographie par Jacques Daguerre (1787-1851), en 1839, eut, entre autres, des conséquences non négligeables sur la recherche médicale. En psychiatrie notamment, des aliénistes comme Jean Martin Charcot (1825-1893), Guillaume Benjamin Duchenne de Boulogne (1806-1875), Jules Bernard Luys (1828-1897), Désiré Magloire Bourneville (1840-1909) ou Paul Régnard (1850-1927) y voient le moyen privilégié de fixer sur la pellicule des patients en état de crise passagère. En 1878, Charcot crée le service photo de l’hôpital de la Salpêtrière et observe chez les femmes internées les différentes phases de l’hystérie. Il catégorise chez elles des attitudes passionnelles telles que la mélancolie, l’extase ou l’érotisme. Il convient en effet de remarquer que la photographie psychiatrique du XIXe siècle se concentre presque exclusivement sur les manifestations de la « folie » féminine. Les aliénistes de cette époque pensent le corps comme « symptôme » de l’âme, comme un écran sur lequel se projettent les conflits intérieur de l’être humain. La photographie constitue ainsi un précieux auxiliaire pour décrire, nommer et classer les différentes maladies « mentales », dans la mesure où le corps livre ses profondeurs et ses replis intimes à l’œil inquisiteur de l’objectif.Sur le plan esthétique, l’approche de la folie dépasse largement la simple évidence du cliché photographique pour interpréter tout ce qui se cache derrière les apparences et suggérer l’invisible. A la fin du XIXe siècle, le courant symboliste - auquel on peut rattacher Odilon Redon - explore les tréfonds de l’âme. Ces artistes voient dans la folie une distanciation de la conscience face au matérialisme désenchanté du monde contemporain dans lequel ils évoluent et dont le réalisme n’a rien à voir avec l’univers idéal qu’ils se sont forgé. Il s’agit pour eux de peindre le secret des choses, l’expérience intime des êtres, le mysticisme transcendant. Les Symbolistes ne représentent que des émotions. Leur onirisme nie la réalité sordide et simplifie les figures à l’extrême pour atteindre une merveilleuse abstraction. Ils annoncent à leur manière l’art du XXe siècle.
L’invention de la photographie par Jacques Daguerre (1787-1851), en 1839, eut, entre autres, des conséquences non négligeables sur la recherche médicale. En psychiatrie notamment, des aliénistes comme Jean Martin Charcot (1825-1893), Guillaume Benjamin Duchenne de Boulogne (1806-1875), Jules Bernard Luys (1828-1897), Désiré Magloire Bourneville (1840-1909) ou Paul Régnard (1850-1927) y voient le moyen privilégié de fixer sur la pellicule des patients en état de crise passagère. En 1878, Charcot crée le service photo de l’hôpital de la Salpêtrière et observe chez les femmes internées les différentes phases de l’hystérie. Il catégorise chez elles des attitudes passionnelles telles que la mélancolie, l’extase ou l’érotisme. Il convient en effet de remarquer que la photographie psychiatrique du XIXe siècle se concentre presque exclusivement sur les manifestations de la « folie » féminine. Les aliénistes de cette époque pensent le corps comme « symptôme » de l’âme, comme un écran sur lequel se projettent les conflits intérieur de l’être humain. La photographie constitue ainsi un précieux auxiliaire pour décrire, nommer et classer les différentes maladies « mentales », dans la mesure où le corps livre ses profondeurs et ses replis intimes à l’œil inquisiteur de l’objectif.Sur le plan esthétique, l’approche de la folie dépasse largement la simple évidence du cliché photographique pour interpréter tout ce qui se cache derrière les apparences et suggérer l’invisible. A la fin du XIXe siècle, le courant symboliste - auquel on peut rattacher Odilon Redon - explore les tréfonds de l’âme. Ces artistes voient dans la folie une distanciation de la conscience face au matérialisme désenchanté du monde contemporain dans lequel ils évoluent et dont le réalisme n’a rien à voir avec l’univers idéal qu’ils se sont forgé. Il s’agit pour eux de peindre le secret des choses, l’expérience intime des êtres, le mysticisme transcendant. Les Symbolistes ne représentent que des émotions. Leur onirisme nie la réalité sordide et simplifie les figures à l’extrême pour atteindre une merveilleuse abstraction. Ils annoncent à leur manière l’art du XXe siècle.
Auteur : Alain GALOIN
Bibliographie
* Marie-Noëlle DANJOU, Raison et folie, L’Harmattan, Collection « Psychanalyse et Civilisation », Paris, 2001.
* Michel FOUCAULT, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Plon, 1961.
* Jean GILLIBERT, Folie et création, Editions du Champ Vallon, 1990.
* Jean THUILLIER, La folie. Histoire et dictionnaire, Paris, Robert Laffont, Collection « Bouquins », 1996
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