« La patience de Mauricette » : le premier vrai roman de Lucien Suel
jeudi 3 septembre 2009 - 22:22
http://www.echo62.com/actu.asp?id=2460&cat=divers
« Un patient m’a demandé qui j’étais et j’ai dit : ‘je suis écrivain’. Il a éclaté de rire. » La frontière est mince entre les gens en bonne santé et les gens qui ne sont pas en bonne santé… mentale. Lucien Suel, poète et écrivain, a passé six mois sur le site de l’Établissement public de santé mentale Lille-Métropole à Armentières. Une « résidence » soutenue par la Direction régionale des affaires culturelles et l’Agence régionale de l’hospitalisation, dans le cadre d’un projet « Culture à l’hôpital », initié par le docteur Christian Muller. Isolé, acceptant d’être « en osmose » avec « les braves gens de la santé mentale », Lucien a vécu une « histoire extraordinaire ».
S’il ne savait pas au départ ce qu’il allait écrire, il a vite retrouvé dans un coin de sa tête un personnage, Mauricette Beaussart, qu’il avait naguère côtoyé dans une étonnante anthologie des fous et des crétins du nord de la France, et l’a plongé dans l’univers psychiatrique. Écoutant, regardant autour de lui, en totale empathie, sans voyeurisme et tout en pudeur, il a écrit en temps réel. Mauricette la patiente qui disparaît de l’hôpital, son ami Christophe et le secteur G18 de l’EPSM. L’écrivain ignorait tout de la psychiatrie ; il a découvert un monde où les portes sont ouvertes, où l’attention est constante. Et sa parfaite intégration a enfanté un émouvant roman « La patience de Mauricette » : 236 pages qui sont des papiers que l’on peut dignement montrer à la frontière entre la bonne et la mauvaise santé mentale.
Du jardinier à l'EPSM
« La fiction c’est ce qu’il y a de plus proche de la réalité », soulignait ce jeudi 3 septembre 2009 le docteur Muller lors du « lancement national » de ce roman, dans une grande salle de l’EPSM transformée en luxuriant jardin. Oui, un lancement national en présence de Françoise de Maulde, directrice éditoriale de La Table Ronde. Emballée par « Mort d’un jardinier », le précédent ouvrage de Lucien, La Table Ronde a foncé sur « La patience de Mauricette ». « Le premier vrai roman de Lucien Suel le poète, a estimé F. de Maulde. ‘Mort d’un jardinier’ était un livre frontalier. »
Le roman est à la fois une description très dense de la vie de l’EPSM et une exploration des souvenirs chaotiques de Mauricette. Souvenirs lointains ou proches. Une écriture obsédante, tendue, rythmée. « Je vais faire le tri sélectif. Vider mon cabas. Mon cœur mis à nu. » L’auteur brosse en outre un portrait sensible des infirmières, docteurs, psychologues, de la psychiatrie qui s’est « rapprochée des gens ». Comme le rappelait le directeur de l’EPSM Lille-Métropole : « nous devons faire évoluer l’image de la psychiatrie avec d’autres mots, d’autres regards. » Le verbe et la précision de Lucien Suel nous emmènent à la frontière. Sur le fil. Nous frôlons la grâce, la liberté, le bonheur. Et Mauricette ne nous quitte plus : « Ils sont vivants pour me soigner. »
Légende : Lucien Suel est le Seul Unique Écrivain de La Tiremande.
« La patience de Mauricette », La Table Ronde, 18 euros.
jeudi 3 septembre 2009 - 22:22
http://www.echo62.com/actu.asp?id=2460&cat=divers
« Un patient m’a demandé qui j’étais et j’ai dit : ‘je suis écrivain’. Il a éclaté de rire. » La frontière est mince entre les gens en bonne santé et les gens qui ne sont pas en bonne santé… mentale. Lucien Suel, poète et écrivain, a passé six mois sur le site de l’Établissement public de santé mentale Lille-Métropole à Armentières. Une « résidence » soutenue par la Direction régionale des affaires culturelles et l’Agence régionale de l’hospitalisation, dans le cadre d’un projet « Culture à l’hôpital », initié par le docteur Christian Muller. Isolé, acceptant d’être « en osmose » avec « les braves gens de la santé mentale », Lucien a vécu une « histoire extraordinaire ».
S’il ne savait pas au départ ce qu’il allait écrire, il a vite retrouvé dans un coin de sa tête un personnage, Mauricette Beaussart, qu’il avait naguère côtoyé dans une étonnante anthologie des fous et des crétins du nord de la France, et l’a plongé dans l’univers psychiatrique. Écoutant, regardant autour de lui, en totale empathie, sans voyeurisme et tout en pudeur, il a écrit en temps réel. Mauricette la patiente qui disparaît de l’hôpital, son ami Christophe et le secteur G18 de l’EPSM. L’écrivain ignorait tout de la psychiatrie ; il a découvert un monde où les portes sont ouvertes, où l’attention est constante. Et sa parfaite intégration a enfanté un émouvant roman « La patience de Mauricette » : 236 pages qui sont des papiers que l’on peut dignement montrer à la frontière entre la bonne et la mauvaise santé mentale.
Du jardinier à l'EPSM
« La fiction c’est ce qu’il y a de plus proche de la réalité », soulignait ce jeudi 3 septembre 2009 le docteur Muller lors du « lancement national » de ce roman, dans une grande salle de l’EPSM transformée en luxuriant jardin. Oui, un lancement national en présence de Françoise de Maulde, directrice éditoriale de La Table Ronde. Emballée par « Mort d’un jardinier », le précédent ouvrage de Lucien, La Table Ronde a foncé sur « La patience de Mauricette ». « Le premier vrai roman de Lucien Suel le poète, a estimé F. de Maulde. ‘Mort d’un jardinier’ était un livre frontalier. »
Le roman est à la fois une description très dense de la vie de l’EPSM et une exploration des souvenirs chaotiques de Mauricette. Souvenirs lointains ou proches. Une écriture obsédante, tendue, rythmée. « Je vais faire le tri sélectif. Vider mon cabas. Mon cœur mis à nu. » L’auteur brosse en outre un portrait sensible des infirmières, docteurs, psychologues, de la psychiatrie qui s’est « rapprochée des gens ». Comme le rappelait le directeur de l’EPSM Lille-Métropole : « nous devons faire évoluer l’image de la psychiatrie avec d’autres mots, d’autres regards. » Le verbe et la précision de Lucien Suel nous emmènent à la frontière. Sur le fil. Nous frôlons la grâce, la liberté, le bonheur. Et Mauricette ne nous quitte plus : « Ils sont vivants pour me soigner. »
Légende : Lucien Suel est le Seul Unique Écrivain de La Tiremande.
« La patience de Mauricette », La Table Ronde, 18 euros.
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