par Lola Lafon, écrivaine publié le 2 juin 2023
Elle traverse l’histoire, indéboulonnable, on en trouve des traces jusqu’en Grèce antique, la Convention l’inscrit à son calendrier républicain, Napoléon eut pour projet de l’instaurer officiellement, Pétain en fit le cœur de son idéologie : ce dimanche, qu’on la conspue, qu’on l’ignore ou qu’on s’en émeuve, c’est la fête des mères.
Que fête-t-on, lorsqu’on célèbre les mères ? Une fonction biologique ? Une fonction sociale ? Est-ce un savoir-faire qu’on leur reconnaît ? Un encouragement à procréer tout à fait politique ? La reconnaissance d’un service rendu à un Etat soucieux de sa natalité ? Un Etat pour lequel toutes les mères ne se valent pas : à Mayotte, les jeunes Comoriennes venues accoucher se voient «conseiller» une ligature des trompes quand, en métropole, celles qui la souhaitent doivent se justifier de leur décision auprès du corps médical, sous prétexte qu’elles pourraient le regretter…