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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 26 mars 2022

Bientôt des infirmiers « spécialistes » en santé sexuelle

Tours, le jeudi 24 mars 2022 – Le protocole de coopération « Consultation de santé sexuelle par l’infirmière », dont le déploiement sur l’ensemble du territoire national a été autorisé par le ministère des Solidarités et de la Santé le 29 octobre dernier va permettre, pour la première fois en France, au CHRU de Tours, la mise en place d’une formation sur la santé sexuelle à destination des infirmiers. Elle est réservée à ceux qui exercent dans les Centres Gratuits d’Information, de Dépistage, de Diagnostic du VIH et des IST (CeGIDD), les Centres de Planification et d’Éducation Familiale (CPEF) et les Centres de Santé Sexuelle.

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jeudi 24 mars 2022

D'un château l'autre - Un film court de Emmanuel Marre - Fiction - Film Complet en Français






Printemps 2017. Pierre, 25 ans, étudiant boursier dans une grand école parisienne loge chez Francine, 75 ans, clouée par le handicap dans un fauteuil roulant. Ils assistent perplexes à la kermesse électorale de l’entre-deux tours qui bat son plein, dehors.

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mercredi 23 mars 2022

Sortie du film "En Nous" de Régis Sauder

Film d'ouverture du festival Cinéma du Réel 2022.

Synopsis

Il y a dix ans, Emmanuelle, professeure de français d’un lycée des quartiers Nord de Marseille, participait à un film avec ses élèves. A partir de l’étude de La Princesse de Clèves, Abou, Morgane, Laura, Cadiatou et les autres énonçaient leurs rêves, leurs désirs et leurs peurs. Tous se retrouvent aujourd’hui, les souvenirs se mélangent aux récits de leur vie et des obstacles à surmonter.
Que reste-t-il de leurs espoirs de liberté, d’égalité et de fraternité ? « Je sais bien qu’il n’y a rien de plus difficile que ce que j’entreprends », cette phrase du roman trouve plus que jamais écho en eux. En nous.

En Nous
En Nous Crédits :  Radio France

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Juan Sebastian Carbonell : « Les ouvriers n’ont pas disparu ; mais au lieu de fabriquer des objets, ils les déplacent »

Propos recueillis par   Publié le 22 mars 2022

Le sociologue pourfend les mythes de la fin du salariat et du remplacement des travailleurs par les machines, montrant la continuité entre capitalisme « à l’ancienne » et « nouvelle économie » du numérique.

Le sociologue Juan Sebastian Carbonell.

Juan Sebastian Carbonell est chercheur en sociologie du travail à l’ENS Paris-Saclay, où il participe à un projet du Groupe d’études et de recherche permanent sur l’industrie et les salariés de l’automobile (Gerpisa), réseau international interdisciplinaire de recherche sur l’industrie automobile, constitué au début des années 1990 à l’initiative de l’économiste Robert Boyer, du sociologue Michel Freyssenet et de l’historien Patrick Fridenson.

Sa thèse, réalisée entre 2012 et 2018 sous la direction de Stéphane Beaud et Henri Eckert, portait sur les « accords de compétitivité » signés entre patrons et syndicats du secteur automobile à la suite de la crise de 2008, portant sur l’organisation du travail, les rémunérations et le maintien de l’emploi. Il vient de publier un essai, Le Futur du travail (éd. Amsterdam, 192 pages).

En Afghanistan, les talibans ordonnent la fermeture des collèges et lycées aux filles

Le Monde avec AFP  Publié le 23 mars 2022

Les jeunes Afghanes venaient tout juste de retrouver les bancs des établissements scolaires, qui rouvraient mercredi pour la première fois depuis la prise de pouvoir des talibans, en août.

Des jeunes filles afghanes assistent à un cours à Kaboul, le 23 mars 2022.

Les talibans ont ordonné, mercredi 23 mars, la fermeture des collèges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture, a confirmé un responsable taliban.

« Oui c’est vrai », a déclaré sans autre commentaire à l’Agence France-Presse (AFP), Inamullah Samangani, porte-parole des talibans, confirmant des informations selon lesquelles les filles avaient été priées de retourner chez elles. Aucun responsable taliban n’était immédiatement joignable pour expliquer la raison de cette décision.

Des appartements pour apprendre l'autonomie à l'hôpital psychiatrique de Dinan

Par Pierre-Yves Gaudart   Publié le 

L'hôpital psychiatrique des Saint-Jean de Dieu a créé six appartements pour permettre à des patients d'apprendre les gestes de la vie quotidienne et de vivre dans la société. 

Carole Pilard infirmière au centre de réhabilitation thérapeutique des Saint-Jean de Dieu, Dinan

Carole Pilard, infirmière au centre de réhabilitation thérapeutique des Saint-Jean de Dieu, dans un des appartements de transition.  ©Le Petit Bleu des Côtes d'Armor

On appelle cela des appartements thérapeutiques. Ils permettent à des personnes souffrant de troubles psychiatriques d’acquérir une certaine autonomie avant de pouvoir vivre dans la société. L’hôpital des Saint-Jean de Dieuen a ouvert six dans le cadre de son nouveau centre de réhabilitation thérapeutique où sont suivies actuellement 70 personnes.

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JEAN DUBUFFET : ARDENTE CÉLÉBRATION


Une jeune maman se fait interdire d'allaiter au Centre Eaton

Des dizaines de femmes iront allaiter leur bébé publiquement au Centre Eaton ce weekend afin de soutenir la jeune mère qui s’est fait interdire par une agente de sécurité de nourrir son bébé de 4 mois au sein samedi.  

La médecin Isabelle Côté allaitait le petit Léopold, quatre mois, dans une allée du Centre Eaton samedi lorsqu’une agente de sécurité lui a demandé de se rendre au salon d’allaitement pour nourrir son bébé.

« Ça s’est fait très intuitivement, lance Valérie LaFramboise, une mère de deux enfants à l’origine du rassemblement lancé sur Facebook. Le but est de normaliser l’allaitement et d’éviter que les femmes sentent qu’elles doivent se cacher. »    

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Les pharmaciens et infirmiers pourraient bientôt rédiger vos ordonnances

France LIVE

 Alexandre CHAUVEL Publié le 21/03/2022

Emmanuel Macron veut faire de la santé son chantier prioritaire en cas de second mandat. L'une de ses propositions vise à faciliter la vie des patients vivant dans un désert médical, en laissant la possibilité aux infirmiers ou aux pharmaciens de rédiger les ordonnances.

En campagne, le candidat Emmanuel Macron dévoile les grandes lignes de son programme. Lors de son grand oral du jeudi 17 mars face à la presse, le président a dévoilé plusieurs mesures dans le domaine de la la santé.

Selon le dernier Observatoire de la Mutualité française, 7,4 millions de Français vivent dans une commune où l'accès à un médecin généraliste est limité. En clair, 11,1% de la population habitent dans un désert médical.

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La résilience s’invite dans les discours de l’exécutif

Octave Larmagnac-Matheron publié le 

Adaptation, absorption d’un choc, dépassement d’un traumatisme…Depuis quelques années, le concept de « résilience » a envahi l’espace public – qu’il s’agisse de résilience psychologique, économique ou écologique.

Suppression du diplôme d'ISP, trente ans apprès quelle transmission ?

 Soins Etudes et Recherches en PSYchiatrie

  • Par serpsy1
  •  
  •  Le 13/03/2022    

colloque


Programme de la  journée 


8 h 30 Accueil des participants


Mots de bienvenue : Thierry AcquierDirecteur du Centre Hospitalier Edouard Toulouse


9 h : Introduction : André Péri, ISP, Responsable de l’Astronef, Edouard-Toulouse


Cette journée est basée sur le principe de la lecture de textes écrits par des infirmiers qui travaillent en psychiatrie par les comédiens associés à l’Astronef. Il s’agit tout autant de les écouter, de les entendre et de rebondir pour nourrir nos réflexions d’aujourd’hui. Choisir des textes fut difficile. Nous avons fait le choix de proposer aux comédiens des textes qu’ils auraient plaisir à lire, des textes à se mettre en bouche et à partager de vive voix, des textes à incarner. Bien d’autres textes auraient pu être choisis tant est grande la richesse de la littérature infirmière en psychiatrie.


9 h 15 Avant-hier- Naissance d’une profession


  • Témoignage de Marius Bonnet, dans la revue Esprit (1953). Infirmier à Saint-Alban, il fut avec son compère Louis Gauzy, le premier infirmier à intervenir à un congrès de psychothérapie. C’était à Barcelone en 1958. Leur intervention portait sur le Rorschach. A lire : La fête votive de 1957 à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban [1] Marius Bonnet, Louis Gauzy, Roger Gentis, Vie Sociale et Traitement, n° 142, pp. 113-117. « Ce texte décrit, du point de vue de trois professionnels, la manière dont étaient organisées les fêtes à l’hôpital de Saint-Alban dans les années 1950. À travers l’exemple de la fête votive, il expose le déroulement des différents temps et leur préparation. Il montre aussi l’objectif de ces fêtes : créer une ambiance spécifique et engager les malades dans une activité sociale extraordinaire, facteur de mouvement. »


  • Déclaration des infirmiers de l’Aerlip au congrès d’Auxerre (1974). Pendant deux ans, les infirmiers psychiatriques de toute la France travaillent en liaison avec les psychiatres responsables du 72ème Congrès de Psychiatrie et Neurologie de langue française qui doit se dérouler à Auxerre en septembre 1974. Ils rédigent un rapport sur le rôle et la formation du personnel (sic) psychiatrique mais ne sont pas autorisés à participer à la discussion qui doit se dérouler entre psychiatres. Près de 400 d’entre eux font irruption au Congrès. La profession naît véritablement ce jour-là. On retrouve les noms de Jean-Pierre Vérot, Hubert Bieser, André Roumieux et de bien d’autres, aujourd’hui oubliés. Des infirmiers psychiatriques prennent la parole (serpsy1.com)


  • Premières visites à domicile, André Roumieux, extrait de « La tisane et la camisole » (1981). André Roumieux (1932-2020) a été infirmier psychiatrique à l'Hôpital psychiatrique de Ville-Évrard pendant trente-six ans. Il était surtout connu pour avoir publié, en 1974, « Je travaille à l’asile d’aliénés »4 , une description vivante et fouillée du soin et du travail infirmier en psychiatrie à Ville-Evrard, dans les années 50-70. Le premier « best-seller » écrit par un infirmier psychiatrique. Il avait poursuivi avec « La tisane et la camisole » en 19815. Il y racontait les premières visites à domicile des années 70 et faisait retour à son village pour y montrer comme on pouvait y être accueillant avec les « fous ».  Savoir qui lui a beaucoup servi dans sa pratique d’infirmier puis de cadre.


Discutants : Benjamin Villeneuve, IDE, Formateur, Chercheur associé au laboratoire IHM (Institut des Humanités en Médecine) actuellement en thèse de doctorat auprès de Prof. Marie-Claude Thifault de l'Université d'Ottawa et de Aude Fauvel à l'IHM, vient de recevoir le Prix Marion McGee de l'Université d'Ottawa pour "le savoir exceptionnel et l’application de concepts théoriques innovateurs dans la pratique et la recherche», Dominique Friard, ISP, Formateur, épistémologue, il vient de publier un nouvel ouvrage : « Raisonnement clinique en psychiatrie », chez Seli Arslan. 


Il ne s’agit pas ici de simplement rendre hommage à des combats, à des ancêtres mais de se demander aussi comment naît (et meurt) une profession, comment elle manifeste son utilité sociale, comment elle occupe son propre espace. Cette question vaut aussi pour nos collègues spécialistes cliniques et IPA.  


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Schizo-analyse du cas R.A. Quentin Vergriete

« Monographie sur R.A. » est un texte de jeunesse, qui fait partie des premiers textes de Psychanalyse et Transversalité. Resituons-le dans son contexte. Il est daté de 1956, Guattari n’a alors que 26 ans. Une dizaine d’années plus tôt, en 1945, il avait rencontré Jean Oury, via le frère de ce dernier, Fernand Oury, qui était alors à l’initiative du mouvement des Auberges de jeunesses. Mais c’est surtout en 1950, qu’à nouveau par l’entremise de Fernand, Guattari rejoint Jean Oury à la clinique qu’il dirige alors, la clinique de Saumery dans le Loir-et-Cher. Rencontre décisive pour Guattari qui traversait un moment de désarroi profond concernant son avenir. Il le suivra ensuite dans l’aventure de la clinique de La Borde, dont il sera en quelque sorte cofondateur.
Oury lui conseille de lire Lacan, ce à quoi s’appliquera de manière serrée Guattari.
Il comptera ainsi parmi les premiers disciples de Lacan, dont les théories trouveront chez lui une telle adhésion qu’on le considérera à la Sorbonne, qu’il fréquente en parallèle à La Borde, comme un spécialiste. Durant cette période des années 1950, il fait circuler des textes inédits du grand psychanalyste. En 1954, Lacan l’invite à assister à son séminaire. Et dans la foulée Guattari rentre en analyse avec lui.
Ce texte de 1956 est donc totalement imprégné des premiers enseignements de Lacan. Guattari avait participé au second séminaire sur le Moi alors que le traitement dont il rend compte se déroulait. Et tandis qu’il écrivait l’article, il suivait le troisième séminaire sur les psychoses…


Le deuil prolongé, une nouvelle pathologie contestée

Par   Publié le 20 mars 2022

La version révisée du DSM-5, l’ouvrage de référence américain qui décrit et classifie les troubles mentaux, a ajouté à sa liste des signes de dépression qui perdurent un an après la mort d’un proche. Certains psychiatres dénoncent une pathologisation d’un chagrin « normal ». 

 Selon le psychiatre Patrick Landman, ici en 2013, « faire du deuil prolongé une pathologie va dans le sens de la psychiatrisation et de la médicalisation de la vie quotidienne ».

Selon le psychiatre Patrick Landman, ici en 2013, « faire du deuil prolongé une pathologie va dans le sens de la psychiatrisation et de la médicalisation de la vie quotidienne ».  

Un nouveau trouble psychiatrique est né. Une version révisée du DSM-5, le célèbre manuel des diagnostics et troubles mentaux de l’Association américaine de psychiatrie (APA), sortie le 18 mars, comporte une nouvelle pathologie parmi les 265 répertoriées : le « trouble du deuil prolongé ».

« Les circonstances dans lesquelles nous vivons, avec plus de 675 000 décès dus au Covid aux Etats-Unis, peuvent accentuer le risque de faire face à un trouble du deuil prolongé, a déclaré la présidente de l’APA, Vivian B. Pender, dans un communiqué du 23 septembre. Si vous avez récemment perdu un proche, il est très important de faire le point. Le chagrin dans ces circonstances est normal, mais pas à certains niveaux et pas la majeure partie de la journée, presque tous les jours, pendant des mois. » Qu’est-ce qu’un chagrin « normal » pour une personne endeuillée ? Ce dernier ajout au DSM pose à nouveau la question de la frontière entre le normal et le pathologique.

Le contenu du DSM fait débat depuis des années. Publié pour la première fois en 1952, avec une liste de moins de 100 psychopathologies, le DSM est devenu au fil des ans le manuel de référence des psychiatres. Il est utilisé dans les tribunaux, les prisons ou les écoles, et permet l’accès aux soins et aux remboursements. Toujours plus épais, il est jugé responsable de l’extension du domaine du pathologique. Le psychiatre parisien Patrick Landman a même fondé le collectif Stop DSM, en 2010.

« Faire du deuil prolongé une pathologie va dans le sens de la psychiatrisation et de la médicalisation de la vie quotidienne, juge Patrick Landman. Dans le DSM, les variations de la norme sont très restreintes. » S’il admet que des deuils peuvent devenir pathologiques, il met en garde contre un « diagnostic de circonstance », opportuniste en période de pandémie. « La structure psychique des gens n’a pas changé parce que les circonstances sociales changent. Le deuil fait partie de la condition humaine. »

« Diagnostic stupide »

Les DSM-III et IV considéraient que les personnes en deuil échappaient au diagnostic de trouble majeur dépressif : il était considéré comme normal de présenter des signes de dépression après la perte d’un être cher. En 2013, le DSM-5 fait sauter cette « clause » d’exception : il reconnaît que le deuil n’immunise pas le patient contre la dépression et qu’il la précipite souvent. Cette décision a fait suite à de longues et vives critiques, dont celle d’Allen Frances, professeur émérite à Duke et directeur de l’équipe du DSM-IV (1994).

« Il n’y a pas de consensus entre les scientifiques sur la manière de classer les maladies mentales. Sur la schizophrénie, par exemple, certains médecins disent qu’elle n’existe pas, d’autres qu’il y a vingt-six sortes de schizophrénies. » Hervé Guillemain, historien de la santé

« La médicalisation du deuil normal stigmatise et réduit la normalité et la dignité de la douleur, court-circuite le traitement existentiel de la perte, réduit la confiance dans les nombreux rituels culturels bien établis de consolation du deuil, et soumettrait de nombreuses personnes à un traitement médicamenteux inutile et potentiellement dangereux », écrivait-il, en mai 2010, dans Psychiatric Times.

Dans la version remaniée en 2022, le deuil prolongé fait désormais l’objet d’un trouble à part, qui peut être diagnostiqué au plus tôt un an après le décès d’un proche – six mois pour les enfants. Un « diagnostic stupide », s’insurge Allen Frances, le 5 mars, sur Twitter. « Aucun critère scientifique ne permet de dire quand un deuil est suffisamment long pour être pathologique », analyse Steeves Demazeux, philosophe et historien des sciences et auteur de Qu’est-ce que le DSM ? (Ithaque, 2013).

« Il n’y a pas de consensus entre les scientifiques sur la manière de classer les maladies mentales, rappelle Hervé Guillemain, historien de la santé, auteur notamment d’Extension du domaine psy (PUF, 2014). Tout cela est très fragile, contingent, contextuel. Sur la schizophrénie, par exemple, les médecins ne sont pas d’accord, certains disent qu’elle n’existe pas, d’autres qu’il y a vingt-six sortes de schizophrénies. »

Un immense besoin d’écoute

« Ce qui est à la mode dans la psychiatrie, poursuit Steeves Demazeux, c’est de dire que les maladies ne sont pas catégorielles, mais “dimensionnelles”. Que le modèle à prendre n’est pas le cancer ou une maladie infectieuse comme le Covid, que l’on a ou pas, mais plutôt le cholestérol, pour lequel il n’y a pas de limite claire entre normal et pathologique. » Ainsi du modèle HiTOP, pour « taxonomie hiérarchique de la psychopathologie », qui repose sur l’idée que la psychopathologie existe dans un continuum avec le fonctionnement normal.

Pour leur part, les instituts nationaux de santé américains (les institutions gouvernementales de recherche médicale) se sont désolidarisés du DSM-5, jugé trop faible sur le plan scientifique, et financent une autre classification : le Research Domain Criteria (RDoC). Celle-ci vise à intégrer à la compréhension des maladies mentales les recherches modernes en génétique, en neurosciences et en science du comportement.

En France, « les critiques émanent surtout des courants psychanalytiques, opposés à cette psychiatrie qui favorise à leurs yeux la médicalisation de l’existence, et pas l’écoute, la parole », explique Patrick Landman. Plutôt qu’une épidémie de deuils pathologiques, il constate que le Covid-19 a surtout généré un immense besoin d’écoute. « Je suis débordé de gens qui veulent parler. L’être parlant prend sa revanche sur l’homme neuronal. »




Qu’est-ce que le trouble du deuil prolongé ?

DIFFUSÉ LE 22/03/2022

À retrouver dans l'émission

LA QUESTION DU JOUR

par Guillaume Erner

Que recouvre la notion de "trouble du deuil prolongé" qui vient d'intégrer les pathologies référencées dans le DSM5, manuel américain de classification des maladies mentales, régulièrement contesté ? 

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/ Crédits :  Sofia Bagdasarian / EyeEm / Collection : EyeEm - Getty

[...] Guillaume Erner reçoit Patrick Landman, psychiatre, pédopsychiatre, psychanalyste et président de l’association stop DSM.

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Trouble du déficit de l’attention chez l’adulte, le grand oublié des troubles du neurodéveloppement

Par   Publié le 21 mars 2022

Méconnu du grand public, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) toucherait 2,5 % des adultes. Anxiété, dépression, addiction, délinquance, précarité financière : le TDAH et ses comorbidités affectent pourtant toutes les sphères de l’existence. Faute de formation des professionnels de santé et de moyens, le parcours diagnostic et la prise en charge se révèlent totalement insuffisants.

En février 2021, Rachel apprend qu’elle souffre d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). C’est un soulagement pour l’employée de Pôle emploi. « Je n’étais pas dingue », affirme-t-elle dans un sourire pendant que sa main gauche malaxe un accessoire antistress. « J’ai vécu trente-cinq ans avec la sensation que quelque chose ne tournait pas rond chez moi, ça me torturait, confie-t-elle. Le diagnostic a changé ma vie et ma perception de moi-même. » 

mardi 22 mars 2022

« Il va falloir qu’on cesse de se fouetter, là ! » : comment Orpea prépare la riposte face au rapport sur les dysfonctionnements dans ses Ehpad

Par   Publié le 21 mars 2022

Dans un article écrit pour « Le Monde », le journaliste Victor Castanet, à l’origine des révélations sur les maltraitances dans les Ehpad gérés par le groupe Orpea avec son livre « Les Fossoyeurs » (Fayard), dévoile la stratégie de défense de la direction, très virulente quand il s’agit d’évoquer les critiques dont elle fait l’objet.

Philippe Charrier (à gauche), le PDG d’Orpea, et Jean-Christophe Romersi (à droite), directeur général France d’Orpea, à Paris, le 1er février 2022.

Jeudi 17 mars, en plein cœur de Saint-Quentin (Aisne), une vingtaine de directeurs d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) attendent nerveusement, dans une salle d’activité d’une résidence Orpea, l’arrivée de Stéphane Cohen. Après les e-mails, les communiqués et les visioconférences, le directeur des opérations médico-sociales France du groupe commence une tournée nationale à la rencontre de ses 226 directeurs afin de déminer le terrain.

L’heure est grave : le rapport définitif de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’inspection générale des finances (IGF) sur ce groupe mis en cause, ces dernières semaines, pour sa gestion des établissements pour personnes âgées est sur le point d’être remis au gouvernement. Son contenu est encore confidentiel, mais les dirigeants d’Orpea ont eu accès à un prérapport afin de pouvoir présenter leur « défense ». Tout indique que les points soulevés sont explosifs, et le risque d’hémorragie interne important. D’où l’intervention de M. Cohen.