Ils sont rincés. Ce mardi, 500 à 600 personnels ont manifesté leur colère sur le rond-point de Girac, à quelques pas du centre hospitalier d’Angoulême. Techniciens de labo, employées d’Ehpad, psychiatrie… les professionnels n’ont pas hésité à se mouiller pour réclamer des moyens humains et des revalorisations salariales. Parce que les applaudissements c’est bien mais ça ne nourrit pas le budget des établissements.
Comme dans de nombreuses villes de France, des soignants se sont rassemblés à Redon, ce mardi 16 juin. Place de Bretagne, ils ont demandé plus de reconnaissance salariale, une amélioration des conditions de travail mais aussi le recrutement de personnels formés.
17 h, place de Bretagne. À Redon, les averses ont laissé place au soleil. Un temps idéal pour cette première manifestation depuis le début du confinement. Le lieu n’a pas été choisi au hasard par les organisateurs : Après nous avoir applaudis sur vos balcons, on vient sous les balcons de la sous-préfecture , a expliqué Patrick Boulo, secrétaire de la CGT de l’hôpital.
Rapidement, la place se remplit. Les manifestants annoncent 320 personnes, les gendarmes 200. Dans la foule, on croise des soignants, armés de drapeaux syndicaux ou bien vêtus de blouses sur lesquelles on peut parfois lire leurs revendications. Mais pas que. Des habitants, jeunes, actifs ou retraités, sont également venus montrer leur soutien.
650 personnes ont manifesté à Bourges pour la défense de l'hôpital. Elles se sont rassemblées en début d'après-midi devant le centre hospitalier Jacques Coeur avant de partir en cortège jusqu'à la rocade toute proche.
Parmi les personnes mobilisées, des personnels de l'hôpital psychiatrique George Sand. La psychiatrie qui se considère comme le parent pauvre de la santé en France. Elle espère ne pas être oubliée dans le Ségur de la santé.
Sébastien est infirmier à George Sand : il va percevoir une prime de 500 euros, pour l'épisode du Covid, tout à fait méritée, selon lui : " Cette prime est évidemment la bienvenue. les mesures sanitaires ont beaucoup alourdi notre travail. Il était également très difficile de faire comprendre les gestes barrières à des personnes en crise ou souffrant de pathologie psychiatrique. Ca n'a pas toujours été facile."
Mais Sébastien ne se fait pas d'illusion pour la suite. Ce qu'il souhaite, c'est tout simplement qu'on sorte d'une vision comptable de l'hôpital en France : " Il faudrait remettre de l'humanité. Il faut sortir de cette logique marchande des soins. On a besoin de temps, de personnels dans les services. Dans mon pavillon, il nous manquait trois infirmiers. Depuis quelques jours, on les a, mais c'est parce qu'on a fermé le pavillon d'à côté."
À l’hôpital de jour de psychiatrie, à Ploërmel (Morbihan), mardi 16 juin 2020, près d’une vingtaine de professionnels a voulu alerter sur le manque de médecins et signifier que l’offre de soins reste limitée.
Partout en France, syndicats et collectifs de soignants ont appelé à se mobiliser mardi 16 juin 2020. À chaque fois, médecins, infirmiers et aides-soignants réclament davantage de moyens pour leur profession. À l’hôpital de jour de psychiatrie, à Ploërmel(Morbihan), près d’une vingtaine de professionnels a voulu alerter sur le manque de médecins et signifier que l’offre de soins reste limitée.
De 10 à 16h, ce mardi 16 juin, une centaine de personnels hospitaliers et leurs soutiens s'est mobilisée devant le centre hospitalier psychiatrique Mas Careiron, à Uzès, suite à l'appel de l'intersyndicale CGT-Sud-FO dans le cadre du mouvement de grève nationale.
Outre les revendications partagées par les syndicats à échelle de la France, les personnels ont souhaité "dénoncer la gestion de crise inadaptée de la part de la direction". Une vision pas du tout partagée par le directeur, Roman Cencic.
Augmentation des salaires de 300 €, augmentation des effectifs, prime de 1 500 € pour tous (même en psychiatrie), davantage de moyens pour l'hôpital public, etc. figuraient parmi les principales revendications de l'intersyndicale CGT-Sud-FO. "Cette crise a mis en lumière des dysfonctionnements déjà existants", estime Leïla Tribes, secrétaire CGT au Mas Careiron. Les syndicats reprochent à la direction une "mauvaise gestion des masques" qui sont arrivés en retard et... périmés.
Que s'est-il passé avec les masques ? Aurait-on pu sauver des vies dans les Ehpad ? Le confinement a-t-il été trop tardif ? La commission d'enquête qui s'ouvre mardi devant l'Assemblée nationale entend disséquer d'éventuelles « défaillances » dans la gestion de la crise du coronavirus.
Ministres, dirigeants d'agences sanitaires et d'administrations aux manettes ces derniers mois, mais aussi ces dernières années, se succéderont à partir de mardi après-midi devant les députés pour « établir la généalogie et la chronologie de cette crise », a indiqué à l'AFP la présidente de la commission des Affaires sociales Brigitte Bourguignon (LREM), qui préside cette commission d'enquête.
Tout le personnel politique, du président de la République aux membres de l'opposition, s'accordent à dire qu'il faut « tirer les leçons » de cet épisode inédit, qui a conduit à un confinement généralisé de huit semaines et plongé le pays dans une profonde crise économique et sociale.
Médecins, aides-soignants et infirmiers ont manifesté dans toute la France pour rappeler le gouvernement à ses promesses sur l’hôpital, en plein « Ségur de la santé ». A Paris, des heurts ont eu lieu avec la police.
Le Monde avec AFPPublié le 16 juin 2020
« Fini les applaudissements, place aux rassemblements » : après trois mois de crise sanitaire, médecins, aides-soignants et infirmiers ont manifesté, mardi 16 juin, un peu partout en France pour rappeler le gouvernement à ses promesses sur l’hôpital, en plein « Ségur de la santé ».
Plus de 220 rassemblements étaient prévus dans le pays dans le cadre de cette journée d’action nationale, organisée par une dizaine de syndicats et collectifs de soignants (CGT, FO, UNSA, SUD, Collectif inter-hôpitaux…). Objectif : mettre à profit le soutien engrangé auprès de la population pendant la crise sanitaire afin d’obtenir des avancées pour les salariés des hôpitaux et des Ehpad, salués comme des « héros en blouse blanche » par le chef de l’Etat au début de l’épidémie.
« Fini les applaudissements, place aux rassemblements » : après trois mois de crise sanitaire, médecins, aides-soignants et infirmiers ont manifesté, mardi 16 juin, un peu partout en France pour rappeler le gouvernement à ses promesses sur l’hôpital, en plein « Ségur de la santé ».
Plus de 220 rassemblements étaient prévus dans le pays dans le cadre de cette journée d’action nationale, organisée par une dizaine de syndicats et collectifs de soignants (CGT, FO, UNSA, SUD, Collectif inter-hôpitaux…). Objectif : mettre à profit le soutien engrangé auprès de la population pendant la crise sanitaire afin d’obtenir des avancées pour les salariés des hôpitaux et des Ehpad, salués comme des « héros en blouse blanche » par le chef de l’Etat au début de l’épidémie.
« Un retour à “l’anormal” est inenvisageable »
« On ne veut pas de médaille ou de petite prime à la sauvette, on veut un salaire à la hauteur de ce que nos métiers apportent à la société », explique Clara Grémont, aide-soignante près de Montpellier, où plusieurs milliers de manifestants ont défilé à partir de 10 heures entre les principaux sites du CHU. Dans cette foule, Jacques, retraité, raconte qu’après avoir « applaudi pendant des soirs et des soirs à 20 heures pour soutenir les soignants », il est venu « le faire en direct parce qu’[il a] été effrayé par l’état de l’hôpital public mis en évidence par la crise du Covid-19 ».
A Marseille, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en fin de matinée près de la gare Saint-Charles, en musique et en fanfare, infirmières en tête. Parmi elles, Aurore Le Huerou, salariée d’un hôpital privé, déplore n’avoir « pas eu de primes ni rien, alors qu’on a donné comme les autres, on est épuisés, on manque de tout et nos salaires n’évoluent pas ».
Comment prendre en charge l'impact psychologique de la crise du Covid-1919 ? L'EPSM Georges Daumezon a mis en place un dispositif d'accueil et de soutien psychologique dédié, le DASP Covid-19.
Notre objectif, avec ce dispositif (actuellement toujours en place), était de proposer un espace d’accueil, de soutien, de verbalisation dans un contexte chaotique lié à l'épidémie de Covid -19. Nous avons souhaité repenser le lien social, que ce soit par téléphone ou dans des espaces de convivialité dédiés en respectant scrupuleusement les recommandations sanitaires : prendre un café, échanger en présence, percevoir un sourire à travers le masque… Mettre en mot permet ainjsi de limiter le ressenti de stress qui fragilise les défenses psychiques et peut entrainer potentiellement des troubles psychiques comme les états de stress aigu ou de stress post-traumatiques. D’autres troubles peuvent également témoigner du combat de notre appareil à penser face à ce bouleversement environnemental : troubles du sommeil, consommations de substances psychoactives, baisse de la motivation, abolie, crises d’angoisses, impulsivité…
Une prise en charge adaptée au contexte sanitaire
Le DASP Covid-19 a donc été mis en place et proposé à l’ensemble de la population du Loiret dès le lundi 6 avril 2020.
Il est géré et coordonné par l’équipe de Psychotraumatisme de l’EPSM G. Daumézon et est constitué d’une permanence de psychologues, de psychiatre, de secrétariat et d’ASH.
Le premier lien se fait par le biais de la secrétaire, qui propose directement à l’appelant un entretien téléphonique avec un psychologue de permanence. Il s’agit ainsi, d’un premier contact et d’un espace de "dépose émotionnelle" avec une contenance et une écoute bienveillante. Après évaluation clinique, plusieurs propositions sont faites aux personnes :
Ce décret du ministère des Solidarités et de la Santé paru au Journalofficiel du 14 juin confirme l'instauration de l'entretien professionnel en lieu et place de l'historique notation pour apprécier chaque année la valeur professionnelle des agents de la fonction publique hospitalière (FPH). Ces dispositions entreront en vigueur le 1er janvier 2021 dans les établissements publics de santé, sociaux et médico-sociaux et s'appliqueront aux entretiens conduits au titre de 2020.
L'entretien professionnel annuel vise à analyser en commun le bilan des actions menées pendant l'année écoulée et à fixer les objectifs prioritaires pour l'année à venir. Il permet également à l'agent de s'exprimer sur l'exercice de ses fonctions et son environnement professionnel ainsi que le cas échéant d'exprimer ses souhaits d'évolution de carrière.
Le texte précise aux directions des ressources humaines les modalités et les conditions de cet entretien, qui doit aborder sept points : – l'atteinte des objectifs fixés au précédent entretien ou lors de l'embauche ; – la "manière de servir" ; – les acquis de l'expérience ; – les perspectives d'évolution (missions, affectation, mobilité ou promotion) ; – "le cas échéant" les capacités et l'intérêt pour les fonctions d'encadrement ; – les objectifs à venir ; – les besoins en formation face aux évolutions des techniques et des modes de prise en charge.