Hasard du calendrier, on apprend le jour d'une mobilisation pour la défense de l'hôpital public que le service de psychiatrie de l'enfant à Château-Gontier-sur-Mayenne doit provisoirement fermer ses portes, faute d'effectifs selon la direction de l'hôpital de Laval qui gère la structure.
Trois psychiatres partagent leur temps sur plusieurs sites dans le département dont le CMP de Château-Gontier-sur-Mayenne. Trois psys pour 2.000 enfants et ados dont il faut s'occuper. Insuffisant estime le directeur de l'hôpital de Laval dans un courrier que nous avons pu consulter : "Cet effectif ne permet pas d'organiser toutes les consultations médicales nécessaires et de superviser des soins de qualité", écrit André-Gwenaël Pors.
Les protocoles s’assouplissent, peu à peu, à mesure qu’évolue la crise sanitaire du Covid-19. Avec la baisse de patients hospitalisés, l’hôpital de Cholet et la polyclinique du Parc vont autoriser à nouveau les visites.
À la polyclinique, « les visites sont autorisées à raison d’une personne par patient et un jour sur deux, indique la direction dans un communiqué. Le visiteur doit rester avec son proche dans la chambre et tous deux doivent porter un masque. »
La pandémie du COVID-19 a semé les graines d’une crise de la santé mentale dans le monde entier ; en Palestine, elle met en évidence les défis qui déjà existaient dans le domaine de la santé mentale.
Bien que les Palestiniens aient survécu à des épisodes antérieurs d’anxiété collective, de restriction des libertés, d’incertitude et de deuils, la pandémie dévoile au grand jour un système de santé mentale de tout temps négligé et qui est actuellement confronté à une double épreuve : celle du COVID-19 et celle de l’occupation israélienne. Pourtant, cette crise peut être exploitée comme une opportunité pour corriger les erreurs faites et plaider pour un renforcement du système de santé mentale en Palestine.
Il a été dit que, parmi les pays de l’Est de la Méditerranée, le pays présentant la plus grande charge de morbidité due à la maladie mentale est la Palestine.[1] La maladie mentale est l’un des défis de santé publique les plus importants en Palestine en raison du contexte chronique d’occupation chronique et de l’exposition à la violence (OMS, 2019). [2] Les angoisses et les craintes de faire face à une pandémie s’ajoutent maintenant aux vulnérabilités préexistantes. Le besoin de services de santé mentale devrait augmenter car les facteurs de stress, tels que l’isolement social, les appréhensions liées à la santé et la perte de son emploi et de revenus, exercent une pression de plus sur les personnes, aggravant parfois la violence domestique.
Les personnes atteintes de maladies chroniques, en particulier les patients psychiatriques, sont confrontées à des défis supplémentaires. Parmi les premiers patients touchés, on trouve des toxicomanes qui cherchent à se réadapter au Centre National de Réhabilitation Palestinien de Bethléem. Leur traitement a été interrompu afin de pouvoir convertir l’établissement en centre de traitement des malades atteints du coronavirus. Nous savons déjà que certains d’entre eux ont rechuté, d’autres ont tenté de se suicider et d’autres encore ont été emprisonnés pendant la pandémie.
Des services gouvernementaux externes [type ambulatoire] sont offerts dans chaque district de Cisjordanie par quatorze centres de santé mentale communautaires. Les statistiques de 2019 indiquent qu’environ 3000 nouveaux patients et 92 000 interventions ont été observés l’année dernière. Pourtant, moins de 2% des employés et 2% du budget sont investis dans la santé mentale dans le secteur gouvernemental. Les organisations non-gouvernementales, omniprésentes dans le domaine de la santé mentale, offrent des services psychosociaux et de conseil.
Dans l'Ehpad, à Livry-Gargan, près de Paris, le 22 avril.Photo Benoît Tessier. Reuters
Face à la crise du Covid-19, l’exécutif relance le chantier de l’aide à la dépendance, mais le projet est déjà critiqué par les syndicats et l’opposition.
L’autonomie, grande cause de la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron ? Jusqu’à présent, la création d’une branche de la Sécurité sociale spécifiquement consacrée à la protection des personnes dépendantes en raison de leur âge ou d’un handicap appartenait à la grande famille des promesses que l’on se refile de président de la République en président de la République. Dès l’année de son élection, en 2007, Nicolas Sarkozy fut le premier à la formuler, tout en laissant planer ensuite le doute sur ses intentions réelles. A sa suite, François Hollande reprenait l’idée, sans la concrétiser davantage. Quant à Emmanuel Macron, il a longtemps promis une vaste réforme «grand âge et autonomie», qui n’a jamais vu le jour. Mais voilà que tout s’accélère à la faveur de la crise du nouveau coronavirus, qui a remis en lumière les faiblesses du système de protection des personnes les plus fragiles, qu’elles soient prises en charge à domicile ou en établissement spécialisé.
ENQUÊTE C’est une tradition largement répandue dans la communauté afro-américaine : éduquer ses enfants aux risques encourus par le simple fait d’être noir. Une « conversation » relancée par le mouvement Black Lives Matter.
Joseph K. West n’aurait jamais imaginé que son rôle de parent l’amènerait un jour à visionner, avec ses trois adolescents, les images de l’agonie de George Floyd sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis. Il y a une quinzaine de jours, cet avocat de Washington s’y est pourtant résolu, tristement convaincu qu’il devait, une fois encore, mener avec ses enfants « the talk », cette discussion rituelle qu’ont toutes les familles afro-américaines sur les dangers encourus par le simple fait d’être noir aux Etats-Unis.
« “The talk”, c’est ce que nous faisons depuis des générations pour garder nos jeunes en vie, résume le quinquagénaire. Nous informons nos fils que même la plus banale interaction, notamment avec des fonctionnaires chargés de les protéger et de les servir, peut se révéler fatale. » Un euphémisme pour prévenir la jeunesse noire américaine des effets toujours vivaces du racisme au sein d’une partie de la société et dans les forces de l’ordre.
En ces temps de protestations massives contre les violences policières, cette « conversation » a pris un écho particulier. Une succession d’affaires tragiques, ces dernières semaines, l’a rendue plus urgente encore qu’à l’accoutumée. Le meurtre, en Georgie, d’un joggeur noir pris en chasse par des citoyens blancs, la vidéo d’un homme noir venu observer les oiseaux et pris à partie par une femme blanche à Central Park, le jugeant « menaçant », puis la mort en direct de George Floyd, le 25 mai, ont forcé Joseph K. West à aborder frontalement le sujet « plusieurs fois en quelques semaines ».
« Je voulais que mes enfants, qui vivent dans un milieu multiracial, comprennent que, pour certains Blancs, la vie des Noirs n’a pas de valeur, même lorsque l’on s’efforce de désamorcer la situation. On l’a bien vu dans le cas de George Floyd : il est resté poli jusqu’au moment de sa mort. » Depuis le meurtre du joggeur, deux des enfants West, férus d’athlétisme, hésitent à courir dans la rue.
L' « enfant terrible » (1) de la psychanalyse (2), c'est Otto Gross. Né dans une famille riche qui l'a surprotégé et a désiré « le bien placer dans la vie », Otto Gross est quelque part materné par son père dépresseur et adulé jusqu'à l'éploration par sa mère dépresseuse (parce que mise sur la touche alors, dans l'ambiance patriarcale attaquée par son fils – ambiance pourtant transgenrée déjà au début du XXème siècle) (3) …
Ce climat d'enfance le poursuivit jusqu'à sa jeune mort en 1920, à l'âge de 43 ans : c'était ce qu'on nommerait aujourd'hui un junkie, qui contracta une pneumonie irréversible, vue la qualité des soins d'époque certes, mais aussi de sa précarisation et de sa fragilisation toxicomaniaque.
Ses collègues psychanalystes et psychiatres (Freud, Jung … ) ont vu en lui un psychotique ordinaire, pourtant prodige dans ses essais. Malheureusement, leurs velléités d'internement (commanditées par ses parents et escomptées par eux aussi) n'eurent pour effet que de l'affoler toujours plus, et de le confirmer dans sa rébellion, car c'était un aspirant révolutionnaire bohème (4). Il s'échappa des milieux institutionnels comme il fuit la surprotection familiale.
On ne peut pas dire que ce fut malin de la part des responsables, et que cela tend à donner raison à l'antipsychiatrie (alors que la psychiatrie a ses raisons). Mais Freud le psychanalyste fut très perplexe à l'égard des méthodes de Jung le psychiatre, qui eut la charge d'Otto Gross dans ses services hospitaliers ; pragmatique toutefois, Freud préférait garder Gross dans le giron psychanalytique, hélas … Et au fond, Jung aura été jaloux et zélateur à l'égard du prodige freudien, à s'avérer salement bourgeois comme les parents Gross. De quoi rendre « parano », en effet …
Macao, 2018. Image issue de la série The Pearl River, du photographe suisse Christian Lutz. L’effet d’un supplément de richesse sur le bonheur s’estompe au-delà d’un seuil étonnamment bas.
Que nous disent vraiment les enquêtes menées régulièrement, dans presque tous les pays, sur le degré de satisfaction ou de bonheur éprouvé au cours de la journée précédente ou dans la vie en général ? Faut-il accorder crédit aux nombreux palmarès du bonheur ? C’est l’objet de l’article du juriste américain Cass Sunstein. Comment expliquer que le bonheur ne progresse pas avec le niveau de vie? Faut-il être d’accord avec Audrey Hepburn, qui disait : « La chose la plus importante est de profiter de la vie. Être heureux, c’est tout ce qui compte » ? Et « profiter de la vie », est-ce la même chose qu’« être heureux » ?
Le deuxième article pose une autre question : si des frères siamois peuvent se dire heureux, alors en quoi consiste le bonheur ? Faut-il admettre que nous bénéficions d’un système immunitaire psychologique ?
Le troisième article se penche sur l’histoire de la notion de bonheur, sur son étymologie (le bonheur est lié à la chance), sur ce que nous disent les neurosciences, la psychologie évolutionniste, la génétique et la psychologie dite positive. Chacun d’entre nous possède-t-il son point d’équilibre, plus ou moins immuable ? Et pourquoi sommes-nous obsédés par la recherche du bonheur, alors que toutes les études semblent prouver que cette quête est vaine ?
Nous terminons par un florilège d’extraits de textes classiques et moins classiques, d’Hérodote au dalaïlama en passant par Zhuangzi, Montaigne, Tolstoï et Nietzsche.
Voir Hors normes d'Olivier Nakache et Éric Toledano m'a rappelé les 3 vinyles de La belle Brute reçus récemment. Ce label est un collectif d’amis aux parcours personnels convergents, entre musique, psychiatrie et art brut. Orgues limonaires répétitifs pour Puce Moment, Alex Barbier "chanteuse réaliste" accompagné par Pascal Comelade, Jean-Marie Massou artiste en forêt ...
Après un séjour au bord de la mer j'oublie un peu les articles que j'avais sur le feu, mais la projection du film Hors normes d'Olivier Nakache et Éric Toledano m'a rappelé que j'avais reçu du label La Belle Brute trois vinyles intéressants dans le même paquet que Cosmic Brain de Fantazio et les Turbulents.
"La Belle Brute c’est un collectif d’amis aux parcours personnels convergents, entre musique, psychiatrie et art brut : d’abord comme collection spécifique du label Vert Pituite La Belle autour des Pratiques Brutes de la Musique, mais aussi comme organisateur d’événements, concerts, performances ou tables rondes, avec des structures amies et même en tant que collectif sonore. Côté édition, à ce jour, deux double Vinyls et un CD de Jean-Marie Massou, un 10inch de Peür coproduit avec Les Potagers Natures et ce dernier 10inch d’Alex Barbier et Pascal Comelade ainsi que plein de projets à venir ! Côté concerts, des artistes tels que Space Lady, Jean-Louis Costes, Les Harry’s, Astéréotypie, Humming Dogs, Pierre Bastien, Frédéric Le Junter, André Robillard, Harry Merry ou Choolers Divisions ont été invité par le collectif à jouer sur Lille. Côté création enfin, le collectif joue régulièrement avec la jeune artiste autiste Lucile Notin-Bourdeau (résidence en Fonderie - Le Mans en 2017, au LaM de Villeneuve d’Ascq en 2019)."
Cinq millions de personnes gagnent plus du double du niveau de vie médian, soit 3 470 euros pour une personne seule. Environ dix millions de personnes vivent au sein de ménages qui possèdent plus du triple du patrimoine médian, soit une fortune d’au moins 490 000 euros. En vingt ans, le niveau de vie et le patrimoine des 10 % les plus riches se sont accrus. Synthèse et chiffres-clés du Rapport sur les riches en France de l’Observatoire des inégalités.
Selon nos estimations, un peu plus de 5 millions de personnes vivent au-dessus du seuil de richesse, seuil que nous proposons de situer au double du niveau de vie médian, soit 3 470 euros par mois après impôts, pour l’équivalent d’une personne seule. Elles représentent 8,2 % de la population. En France, les riches sont aussi nombreux que les pauvres (8 % de la population vit avec moins de 867 euros [1]), coïncidence étonnante. C’est en tous cas l’une des conclusions inédites de nos estimations qui permettent d’avoir une vision globale de la distribution des revenus dans notre pays.
Après la vague de mobilisation contre les discriminations, il faut changer le système économique, avec pour fondement la réduction des inégalités, plaide l’économiste dans sa chronique.
Chronique. La vague de mobilisation contre le racisme et les discriminations pose une question cruciale : celle des réparations face à un passé colonial et esclavagiste qui décidément ne passe pas. Quelle que soit sa complexité, la question ne peut être éludée éternellement, ni aux Etats-Unis ni en Europe.
A la fin de la guerre civile, en 1865, le républicain Lincoln promit aux esclaves émancipés qu’ils obtiendraient après la victoire « une mule et 40 acres de terre » (environ 16 hectares). L’idée était à la fois de les dédommager pour les décennies de mauvais traitement et de travail non rémunéré et de leur permettre de se tourner vers l’avenir en tant que travailleurs libres. S’il avait été adopté, ce programme aurait représenté une redistribution agraire de grande ampleur, aux dépens notamment des grands propriétaires esclavagistes.
Mais sitôt les combats terminés la promesse fut oubliée : aucun texte de compensation ne fut jamais adopté, et les 40 acres et la mule devinrent le symbole de la tromperie et de l’hypocrisie des Nordistes – à tel point que le réalisateur Spike Lee en fit ironiquement le nom de sa société de production. Les démocrates reprirent le contrôle du Sud et y imposèrent la ségrégation raciale et les discriminations pendant un siècle de plus, jusqu’aux années 1960. Là encore, aucune compensation ne fut appliquée.
Etrangement, d’autres épisodes historiques ont pourtant donné lieu à un traitement différent. En 1988, le Congrès adopta une loi accordant 20 000 dollars aux Japonais-Américains internés pendant la seconde guerre mondiale. L’indemnisation s’appliqua aux personnes encore en vie en 1988 (soit environ 80 000 personnes sur 120 000 Japonais-Américains internés de 1942 à 1946), pour un coût de 1,6 milliard de dollars. Une indemnisation du même type versée aux Afro-Américains victimes de la ségrégation aurait une valeur symbolique forte.
L’hôpital de Laval (en Mayenne) reste très prudent dans sa réglementation des visites. Les Ehpad, les soins de suite et la santé mentale ont toutefois un régime plus souple.
Colloque communautés thérapeutiques / Bruxelles 2014. "Devenir des Communautés Thérapeutique dans la psychiatrie à venir" Marcel Sassolas (Séance pleinière 6)