"Tout le monde de la santé mentale est d'accord pour parler de risques psycho-traumatiques" en raison de l’épidémie de coronavirus, a expliqué sur franceinfo mercredi 6 mai le docteur Maryline Baranes, psychologue clinicienne à l’hôpital de La Pitié Salpêtrière à Paris. "Les gens qui vont être plus vulnérables à la question traumatique, c'est évidemment les gens qui ont subi un décès de façon totalement inattendue et violente", a prévenu la psychologue. Elle a aussi indiqué que les patients qui sont sortis de réanimation sont susceptibles de développer ces syndromes post-traumatiques.
franceinfo : Est-ce que le terme de stress post-traumatique pourrait s'appliquer aujourd'hui aux Français ou en tout cas à certains Français?
Maryline Baranes : Qu'est-ce que c'est qu'un traumatisme ? C’est quelque chose que notre cerveau n'a pas pu imaginer. Quand quelque chose survient dans notre vie, quelle que soit la personne, et que notre cerveau n'a pas pu l'imaginer ni l'anticiper, alors il peut ne pas l’accepter. À ce moment-là, il y a un risque de traumatisme. Dans la situation actuelle, les psychiatres, les psychologues, les docteurs en psychologie, bref tout le monde de la santé mentale est d'accord pour parler de risques psycho-traumatiques.
Est-ce qu'il y a des gens qui sont plus exposés ?
Alors oui, il y a des gens qui sont plus exposés. D’abord, il faut voir que tout le monde peut être sujet aux traumatismes. Tout dépend de la construction psychique de chacun et de l'environnement dans lequel il s'est épanoui. Ce qui peut faire traumatisme pour une personne peut ne pas l’être pour quelqu'un d'autre. On ne peut pas parler en général de traumatisme imposé à toute une catégorie de personnes. Mais effectivement, il y a des catégories plus sensibles que d'autres.