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jeudi 16 avril 2020
Confinement : "Cela va conduire à une augmentation des passages à l'acte suicidaire", alertent des psychiatres
franceinfo: Gaële Joly publié le
Coronavirus - confinement, troubles et angoisses : les réponses de Cyrille Guillaumont, psychiatre à Amiens
Par Elise Ramirez Publié le 15/04/2020
Le centre hospitalier Philippe Pinel, à Amiens, assure la prise en charge des maladies mentales dans son secteur. / © FTV
C'est maintenant officiel : le confinement est prolongé jusqu'au 11 mai. Une période où le stress, le manque d'interaction sociale ou d'activité peuvent entraîner troubles et angoisses. Quels sont-ils ? Comment les apaiser ? Les réponses du Dr Guillaumont, psychiatre à l'hôpital Pinel à Amiens.
Quels troubles peuvent apparaître pendant le confinement ?
"Nous pourrions distinguer deux types de troubles observés depuis le confinement.
D'abord, ceux propres à la situation de confinement, nous pouvons même considérer différentes périodes. Celle où le confinement a été vécu comme un moment pour se poser dans un contexte source d'anxiété et de peur, les personnes y voyaient plutôt quelque chose d'agréable. Puis une période où il a fallu trouver un autre mode de vie, des occupations, surtout pour les enfants, établir des contacts avec les proches d'une autre manière, retrouver un nouvel équilibre.
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"Cette crise nous montre qu'un autre accompagnement médico-social est possible"
Publié le 15/04/20
Établissement public, l'Epnak négocie sa feuille de route avec le secrétariat d'État en charge des Personnes handicapées. Engagé dans la transformation de l'offre médico-sociale, Emmanuel Ronot estime que la crise sanitaire va rebattre les cartes.
Hospimedia : "Comment l'Établissement public national Antoine-Koenigswarter (Epnak) s'est organisé pour assurer la continuité du suivi pendant le confinement ?
Emmanuel Ronot : Nous avons démarré notre cellule de crise le 10 mars au niveau national puis nous l'avons déclinée dans nos territoires. Au national, notre rôle consiste à balayer toutes les instructions, les digérer pour faciliter le travail des unités de crise des établissements gestionnaires. Les premières semaines nous nous sommes focalisés sur les moyens : création de numéros d'appel, transferts de moyens humains de certains services vers les internats maintenus et gestions des stocks des équipements de protection individuels... Pour le suivi à distance, nous travaillons par échanges téléphoniques, mails, visioconférences, chats, Whatsapp et autres systèmes d'échanges que les équipes ont développés. Nous avons également fait le choix, dès le départ, de maintenir voire de mettre en place pour les enfants qui sont habituellement scolarisés en institut médico-éducatif (IME) des interventions à domicile. Nous pratiquons des relayages de quelques heures pour permettre aux familles de souffler. Nous avons également organisé très vite des accueils collectifs pour une vingtaine d'enfants aux problématiques complexes dans l'Yonne et l'Essonne. Certains y resteront jusque la fin du confinement, pour d'autres il s'agit d'un accueil temporaire ou à temps partiel. À la demande du conseil départemental de l'Yonne, nous allons également rouvrir un IME pour y accueillir, avec des personnels des deux structures, une unité de vie du foyer de l'enfance.
L’« inconscient à ciel ouvert », ou le retour du refoulé en temps de confinement
Plus que la maladie elle-même, c’est souvent l’isolement qui afflige, comme en témoignent psychologues, psychiatres et écoutants de centres d’appel.
Par Véronique Cauhapé Publié le 16 avril 2020
Les deux mots sont venus la cueillir un soir, au fond de son canapé : « A bras. » Oubliée depuis plus de trente ans, l’expression dont elle usait, toute petite, pour réclamer un câlin, a soudain resurgi, au terme d’une deuxième semaine passée entre les murs de son appartement.
« Le manque de contact humain commençait à peser plus lourd et a probablement contribué à faire remonter des choses profondes », se hasarde cette femme de 40 ans, troublée autant que bouleversée par l’épisode. Lequel n’a rien d’étonnant, selon les médecins et les thérapeutes qui, en ces temps perturbés, sont en première ligne pour constater le phénomène. « Le confinement met notre inconscient à ciel ouvert », résume ainsi joliment Frédéric Tordo, psychologue clinicien et cofondateur, avec Serge Tisseron, d’un diplôme en cyberpsychologie à l’université de Paris.
Inédite, la situation du confinement dont on sait désormais qu’elle durera jusqu’au lundi 11 mai, favorise à des degrés divers, selon les individus, le retour du refoulé.
« En brouillant notre rapport au temps, en nous isolant, même à plusieurs, le confinement interroge l’extrême solitude de l’être humain. Il exacerbe le mal-être, réactive les traumatismes, met à nu les manques et déficits que la vie a installés, ébranle certaines de nos valeurs, interroge nos priorités et pousse aux remises en question », souligne la psychologue et psychanalyste Cécile Acket qui, comme nombre de ses collègues, parvient à maintenir le lien avec ses patients grâce à la téléconsultation.
La société du "care" selon Cynthia Fleury
Le coup de gueule du philosophe André Comte-Sponville sur l'après-confinement
par France Inter publié le
Le célèbre philosophe, auteur du "Petit traité des grandes vertus" (Seuil), André Comte-Sponville a publié une vingtaine d’ouvrages et a partagé dans "Grand Bien Vous Fasse" son sentiment quelque peu alarmiste quant à la société de l'après-confinement.
"La mort fait partie de la vie"
André Comte-Sponville : "Il faut d'abord se rappeler que l'énorme majorité d'entre nous ne mourra pas du coronavirus. J'ai été très frappé par cette espèce d'affolement collectif qui a saisi les médias d'abord, mais aussi la population, comme si tout d'un coup, on découvrait que nous sommes mortels. Ce n'est pas vraiment un scoop. Nous étions mortels avant le coronavirus, nous le serons après.
Montaigne, dans Les Essais, écrivait :
Tu ne meurs pas de ce que tu es malade, tu meurs de ce que tu es vivant.
Autrement dit, la mort fait partie de la vie, et si nous pensions plus souvent que nous sommes mortels, nous aimerions davantage encore la vie parce que, justement, nous estimerions que la vie est fragile, brève, limitée dans le temps et qu'elle est d'autant plus précieuse. C'est pourquoi l'épidémie doit, au contraire, nous pousser à aimer encore davantage la vie.
Le Covid-19, une maladie de pauvres
Par Natacha Tatu Publié le 16 avril 2020
Que ce soit aux Etats-Unis ou en Seine-Saint-Denis, les premières victimes de la pandémie de coronavirus sont les plus démunies. Agissant tel un révélateur, le virus s’est introduit dans les failles de notre société… et les a soulignées.
Soudain devenus essentiels, ces « premiers
de corvée » sont aussi les plus exposés.
Ici, le 3 avril 2020, à Toulouse. (Frédéric Scheiber /
Hans Lucas via AFP)
On le pressentait depuis le début, c’est désormais une évidence. Cette pandémie, qui s’est abattue en Chine puis sur les pays les plus riches de la planète, est d’abord et surtout une maladie de pauvres. Après le personnel soignant, en première ligne, ce sont en effet les sans-grade, les caissières, les éboueurs, les aides à domicile, les femmes de ménage, les livreurs, tous les invisibles, les précaires, ceux dont les conditions de vie sont les plus difficiles, qui vont payer le plus lourd tribut au virus. Dans son allocution lundi, Emmanuel Macron a semblé en avoir pris la mesure :
« Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. »
Les « premiers de corvée »
Soudain devenus essentiels, ces « premiers de corvée » sont aussi les plus exposés. A plusieurs titres. D’abord parce que les métiers qu’ils exercent, en contact direct avec les autres, les mettent forcément en risque. Pour eux, pas de télétravail possible. Entre la peur d’être infectés et celle de se retrouver sans revenu, entre le Covid et la misère, le choix est vite fait… Actifs ou non, ils sont pour la plupart contraints de s’entasser dans des logements exigus, où la promiscuité favorise la contagion.
A Paris, l’infortune des « confinés dehors »
Par Simon Piel et Joan Tilouine Publié le 15 avril 2020
REPORTAGE Dans les quartiers du nord et de l’est de la capitale, sans-abri et toxicomanes errants sont les dernières âmes qui vivent dans les rues désertes. Le secteur associatif tente de leur venir en aide, alors qu’ils sont surexposés à la maladie.
Nul ne veut mourir seul sur le boulevard de la Chapelle. Allongé sur le bitume crasseux, le corps comme désarticulé, appuyé sur le grillage qui surplombe les trains de la gare du Nord, un homme d’une cinquantaine d’années quitte doucement ce monde à l’arrêt. Hagard et désorienté, il ne prête même plus attention à Barbès et à ses rues vides où, ce vendredi 10 avril vers 17 heures, ne grouillent plus que des petits dealeurs et des toxicomanes aguerris à toutes les combines de la survie dans Paris.
Même les rayons de soleil de ce printemps qui démarre paraissent l’accabler un peu plus. Il n’a ni toit ni d’autres habits que cette tenue d’hôpital trop large pour son corps fluet. Il ne parle plus. Des pompiers ont été alertés par des policiers écumant les 10e et 18e arrondissements, qui suspectent une infection au coronavirus.
Depuis la mise en place du confinement, il n’est plus possible de regarder ailleurs. Les ombres qui errent en quête de survie ont investi le nord-est de Paris. « On ne fait quasiment plus que du Covid-19 », dit l’un des policiers, inquiet de la dégradation rapide de l’état de santé de l’homme sans nom. Un pompier en combinaison intégrale tente de le soulager en lui apportant de l’oxygène médical. Il faut le transporter à l’hôpital Lariboisière, tout proche. Il est bientôt 18 heures. Il ne mourra pas sur le boulevard de la Chapelle.
Les géniales créations de Marcel, inventeur passionné de défis techniques
"Marcel, un homme au fil du temps" ou les créations géniales de montres et d’horloges d’un inventeur philosophe.
Marcel Bétrisey , un créateur, un inventeur ou un artiste, peut-être ni l’un ni l’autre. Parcours de vie plein de méandres pour ce personnage de la capitale Valaisanne. En visitant son atelier de la vielle ville de Sion on découvre un monde ou le temps est suspendu, ou les défis techniques rencontrent l’humour et l’amour, ou les changements de cap ne sont pas forcément conscients.
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