Le nombre d'enfants, d'adolescents et de jeunes adultes qui entament une psychothérapie a augmenté de près de 50% en cinq ans, ressort-il des données de la Mutualité Chrétienne.
L’écriture comme thérapeutique, comme clinique du monde social, ou comme instrument de développement personnel, la littérature contemporaine se veut désormais non une fin en soi, mais un dispositif destiné à opérer sur les consciences et les cœurs.
L’idée d’une fonction réparatrice de l’écriture et de la lecture, la promesse d’une littérature qui guérirait, qui soignerait, qui aiderait, qui sauverait, ou du moins, qui "ferait du bien" a fait retour dans une littérature française contemporaine. Celle-ci a l’ambition de prendre soin du moi, mais aussi des individus fragiles, des oubliés de la grande histoire, des communautés ravagées, de nos démocraties inquiètes, en offrant à chacun la possibilité d’inventer sa propre forme de vie. C’est sur cette transformation de la littérature au XXIe siècle que nous voudrions réfléchir.
Le philosophe Wittgenstein a remis en question le langage : pour lui, les sens d'un mot sont multiples, en rapport à leur usage dans le langage. Si la...
Le 28 août 2018, Nicolas Hulot alors ministre de la Transition écologique et solitaire, démissionne : « Je ne veux plus me mentir ». Devant l’impuissance...
Dans la psychanalyse pensée par Freud, l'inconscient se libère au moyen de la parole. Lacan, à sa suite, définit pleinement la fonction de la parole en...
Le mensonge n’est pas seulement une parole professée, c'est aussi une série de gestes, d’attitudes, de comportements. Si le mensonge peut demeurer imperceptible...
Monsieur Duclos vient de donner son accord pour entrer dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, autrement dit un Ehpad. Il a enfin signé son contrat de séjour. Obtenir son adhésion n'a pas été une mince affaire. À la fin de son hospitalisation dans un service de psychiatrie, il voulait en effet rentrer chez lui, mais entre-temps son appartement a été vendu avec l'aide de ses enfants. Il a fini par accepter la solution qui lui était proposée, les personnels soignants ayant usé de quelques artifices.
Ils l'ont accompagné chez lui, comme il le souhaitait, mais en évitant de préciser que son chez-lui était désormais l'Ehpad. Pour faciliter les choses, ils ont soutenu ce pieux mensonge par une petite mise en scène. Avec l'aide des proches et du personnel de l'Ehpad, ils ont pris soin de placer dans sa future chambre quelques-uns de ses meubles et de tapisser les murs de photos de sa femme et de ses enfants. Monsieur Duclos s'est tout de suite senti chez lui.
Rassuré, il a signé sans protester le précieux contrat de séjour. Il semble même retrouver ses habitudes. À table, il aime accompagner son repas de quelques verres de vin. Certes, il aurait préféré avoir sa propre bouteille. Mais non, cela ne se passe pas ainsi dans l'Ehpad. Le directeur explique:
«Monsieur Duclos est un peu porté sur l'alcool. Il faut faire attention. Dans ce genre de cas, on utilise de petits verres. Comme cela, on lui sert du vin quand il demande... mais en faibles quantités. On répond à ses attentes, mais pas trop, et tout le monde est content.»
Cet exemple fictif illustre bien les difficultés de mise en application des principes de la démocratie sanitaire, en particulier en ce qui concerne la notion de consentement, dont les frontières sont parfois pour le moins incertaines.
C’est la question que nous posent les réformes successives de la santé et l’ensemble du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2020. Mobilisation générale ce jeudi 14 novembre.
Ce jeudi 14 novembre, l’ensemble du monde de la santé se mobilise contre l’achèvement brutal du système public de santé et consécutivement contre la mise en danger des vies des patients qui s’y soignent et des professionnels qui y travaillent.
Face à cette politique de destruction, un front large se construit : front pluri-professionnel, syndical, associatif, militant et de collectifs.
Pour être réellement soignant, le système de santé doit se soigner et doit être soigné: c’est l’un des apports majeurs de la psychothérapie institutionnelle qui peut s’étendre à l’ensemble des spécialités de l’hôpital et des structures de soins ambulatoires. Le système de santé doit être soigné politiquement et socialement pour qu’une ambiance favorable aux soins se recrée.
L’hôpital public est en feu, et la ministre de la Santé regarde vers le privé. Elle choisit de laisser pourrir la grève des services d’urgence, inédite par son ampleur et sa durée. Le tout dernier plan de financement voté par les députés étrangle un peu plus la santé publique. Les chefs de service déclarent ne plus avoir les moyens de faire leur travail, 360 services de l’AP-HP font la grève du codage des actes, et le Collectif inter-hôpitaux demande en vain un rendez-vous à Bercy : il est en train de se passer pour l’hôpital général ce qui s’est passé pour la psychiatrie publique. Une mort par étouffement, une privatisation en marche. Vous trouvez que j’exagère ? Et pourtant, c’est en cours : LNA Santé, un groupe privé, est en lice pour racheter un établissement public, en l’occurrence l’hôpital de Longué-Jumelles (Maine-et-Loire), au bord de la faillite. Voilà ce qu’Agnès Buzyn organise.
Quel rapport avec la psychanalyse ? me direz-vous. En France, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la psychiatrie en était encore à des pratiques asilaires. Une transformation radicale de l’accueil et des soins a été initiée par un psychiatre et psychanalyste catalan, condamné à mort par Franco pour avoir œuvré au sein de l’armée républicaine. Après avoir passé neuf mois dans le camp de Septfonds (Tarn-et-Garonne), François Tosquelles est arrivé en janvier 1940 à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban (Lozère), où il a révolutionné la relation entre les soignants et les patients. Il a mis la camisole au placard, il a institué des activités thérapeutiques et des sorties de l’hôpital, et des réunions de parole entre soignants et patients. C’est ce qu’on a appelé plus tard la psychothérapie institutionnelle, fondée sur l’idée qu’il est nécessaire de soigner une institution qui se donne pour tâche de soigner. Tosquelles parlait d’un indispensable « tissuhumain » : l’humanité et la disponibilité de l’équipe qui accueille un patient en psychiatrie sont fondamentales, mais elles ne sont pas évidentes, elles supposent une formation spécifique des personnels.
Soixante-dix directeurs médicaux des départements médico-universitaires signent une tribune collective dans « Le Monde » pour alerter sur le dépérissement de l’hôpital public. Ils formulent trois revendications pour freiner ce mouvement.
Manifestation pour protester contre les conditions de travail du personnel médical dans les hôpitaux publics, à Paris, le 26 septembre. SAMEER AL-DOUMY / AFP
Tribune. Nous, directeurs médicaux des départements médico-universitaires (DMU), nouvelles structures au sein de l’AP-HP, chargés de coordonner les services hospitaliers et piloter les projets hospitalo-universitaires, souhaitons vous informer des difficultés croissantes au sein de l’hôpital public, qui font craindre un point de rupture irréversible.
L’hôpital public français a acquis depuis des décennies une réputation d’excellence et une renommée internationale assurant des missions de soins les plus modernes, pour les enfants et les adultes, accessibles pour tous, ainsi que les missions de recherche et de formation. Nous vous alertons car ce système s’écroule et nous ne sommes plus en mesure d’assurer nos missions dans de bonnes conditions de qualité et de sécurité des soins.
Des centaines de lits d’hospitalisation de médecine et de chirurgie, des dizaines de salles d’opération à l’hôpital public fermés, et chaque semaine des unités de soin ferment. Les conséquences : des conditions d’accès aux soins dégradées, la qualité et la sécurité des soins sérieusement menacées.
De nombreux soignants ont répondu à un appel à témoignages du « Monde.fr ». Ils décrivent tous des conditions de travail à l’hôpital dégradées, qui pèsent aussi sur les patients.
A 28 ans, Marlène (tous les prénoms ont été modifiés) est une infirmière « exténuée » par son rythme de travail. En cinq ans, l’effectif du service d’hémato-oncologie où elle travaille a fondu de moitié. Face aux demandes régulières de la cadre de son service de revenir travailler lors d’un jour de repos pour boucher un « trou » de planning, elle a récemment pris une décision radicale : elle ne répond plus aux appels venant de l’hôpital et a même débranché sa boîte vocale afin de ne plus« culpabiliser » et « stresser » de refuser ces demandes.
Ce manque permanent et quasi structurel de personnel, qui oblige à des journées de travail à flux tendu et à annuler à la dernière minute des jours de congé, est le premier problème pointé par les quelque 200 soignants – principalement infirmiers et aides-soignants – du secteur public qui ont répondu à un appel à témoignages lancé sur Lemonde.fr, le 25 octobre.
Certains se disent « en colère », d’autres « désabusés ». Tous évoquent l’épuisement dû à une « déshumanisation progressive des soins » ces dernières années. « Chaque jour, j’ai des infirmières qui craquent et qui pleurent à cause de ce rythme “à la chaîne” que je leur impose malgré moi. Chaque jour, je ne sais pas comment la journée va se finir », témoigne une cadre de santé d’un centre de lutte contre le cancer. « Ça fait deux ou trois ans que c’est vraiment raide, à se dire “je vais aller faire caissière” », assure une infirmière.
La psychiatrie de l’enfant est en crise, à l’hôpital de Vichy. Et le dialogue reste difficile entre la chef de service d’un côté, et la direction et le maire de Vichy de l’autre.
Un premier cri de colère, en octobre 2018. Et un an plus tard, des voyants toujours au rouge foncé pour Anne Hamel, chef du service de psychiatrie de l’enfant à l’hôpital de Vichy.
« Les choses ne se sont pas arrangées, elles se sont même aggravées, à cause de la politique nationale déclinée au niveau local. Mes deux collègues présents sur les postes de pédopsy sont partis. » Alors aujourd’hui, Anne Hamel reste la seule médecin en poste dans ce service. Avec ce constat, accablé : « Si je m’en vais, il n’y a plus de service. »
Paris (AFP) - Après huit mois de convulsions, la crise des urgences a contaminé un hôpital public arrivé à saturation, dont les personnels sont appelés à manifester jeudi à Paris, tandis que le gouvernement prépare un "plan de soutien" de la dernière chance.
"Quand l'hôpital sort de son lit, c'est difficile de l'y remettre" : ce n'est pas une bravade mais la mise en garde d'un pilier de la majorité, le député LREM Olivier Véran.
Un avertissement parmi tant d'autres sur la fébrilité du système de santé. Mais le diagnostic a beau être posé depuis longtemps, l'exécutif semble à chaque fois pris de court par les symptômes.
Après les Ehpad et la psychiatrie l'an dernier, la grève des urgences débutée en mars à Paris s'est enlisée et étendue à tout le pays.
Ni la prime mensuelle de 100 euros versée depuis juillet, ni le plan de "refondation" annoncé en septembre n'ont suffi à résoudre ce conflit, qui touchait encore 268 établissements lundi, selon le collectif Inter-Urgences qui en est à l'origine.
Augmentation des salaires, hausse des effectifs et réouverture des lits fermés : les revendications n'ont pas changé et sont désormais reprises à tous les étages de l'hôpital, des aides-soignantes aux chefs de service, jusqu'à la direction.
Lancé il y a un mois par le nouveau collectif Inter-Hôpitaux, l'appel à la "grande manifestation" de jeudi a même réussi l'exploit de rallier la CGT, FO et la CFDT, dont les centrales peinent tant à s'accorder sur d'autres sujets.
Les membres du service psychiatrie de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail, qui amènent de plus en souvent à de la violence.
Plusieurs infirmières du service psychiatrie, accompagnées de représentants syndicaux, avant leur rencontre jeudi 7 novembre avec le directeur de l’hôpital
« On n’est pas payé pour se faire taper dessus ». Au service psychiatrie de l’hôpital de Saint-Nazaire (Saint-Nazaire), l’heure n’est plus à la résignation, mais bien à la colère.
" On n’a plus les moyens ni la sécurité pour exercer correctement notre métier.
Ce sont les infirmiers qui le disent.
Le malaise ne date pas d’hier dans un service qui se considère souvent comme « le parent pauvre » de l’hôpital. Mais aujourd’hui, le vase déborde. La goutte d’eau a eu lieu le 22 octobre dernier. Ce jour-là, un homme de 25 ans a frappé 6 personnes, dont 5 soignantes, en s’enfuyant.