Par Guillaume Jacquot
Auditionné au Sénat, le délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, nommé il y a 6 mois, a fait le point sur les changements à introduire dans un secteur en pleine souffrance. Malgré la volonté affichée par le gouvernement, les sénateurs redoutent une faible augmentation du budget.
Il y a une constante lorsqu’on parle d’une politique publique, et notamment d’une politique de santé. Inévitablement, la discussion finit par porter sur la question des moyens financiers. Les attentes sont particulièrement fortes pour le secteur de psychiatrie, « notoirement sous-doté », selon les mots d’Alain Milon, le président (LR) de la commission des Affaires sociales du Sénat. La semaine dernière encore, un rapport de deux députés faisait état d’une situation « catastrophique » dans la prise en charge des patients.
C’est peu dire que l’audition du professeur Frank Bellivier, nommé au mois d’avril délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, était attendue au Sénat. Ce psychiatre de l’AP-HP est chargé de préparer la mise en œuvre de la feuille de route annoncée en juin 2018 par le ministère de la Santé. « Sur la psychiatrie, l’heure n’est plus aux constats », a prévenu d’emblée le sénateur Alain Milon. Frank Bellivier lui a assuré que la prise de conscience était réelle et partagée par tous les acteurs. « Les conditions commencent à être réunies pour que les choses changent », a-t-il estimé. Il a notamment affirmé que « la défense et la promotion des droits des patients » seraient un élément « structurant » de la réforme.