L’incidence, vie entière, des désordres dépressifs majeurs (MDD) est de l’ordre de 10 à 15 %. L’option thérapeutique commune réside en une approche pharmacologique et/ou psychologique. De nombreux essais cliniques randomisés ont, de fait, établi l’efficacité des anti dépresseurs mais, en pratique, leur action reste limitée, tant à court qu’à long terme. De plus, environ un tiers des patients va développer une résistance au traitement administré. Des approches thérapeutiques nouvelles sont donc indispensables. Dans une livraison récente du JAMA, O. Köhler-Forsberg s’est penchée plus particulièrement sur l’impact de l’exercice physique, de la nutrition et de la kétamine dans les dépressions profondes.
Faire du sport pour ne pas déprimer ?
L’exercice pourrait se révéler une option thérapeutique utile dans la prévention et le traitement des MDD, hypothèse faite qu’il existe un lien entre activité physique et facteur neurotrophique cérébral, donc avec la neuroprotection. Cependant, à ce jour, l’utilité et l’efficacité de l’exercice dans la prise en charge des MDD sont mitigées. Une méta analyse de 33 essais cliniques randomisés (n = 1 877) a révélé que les entrainements contre résistance, vs l’inactivité étaient associés à une réduction significative des symptômes dépressifs. Ceci indépendamment de l’état de santé du patient, du volume d’exercice et de l’amélioration constatée de la force physique. Toutefois, on doit signaler que vingt des essais n’avaient concerné que des individus présentant une simple symptomatologie dépressive, et seulement quatre, des patients chez qui le diagnostic d’authentique MDD avait été posé. De plus, il existait un large effet de taille suivant les travaux.