L'institut Oak Ridge de Penetanguishine dans les années 1970 Photo: Radio-Canada
L'un des deux psychiatres poursuivis au civil par d'anciens patients du défunt institut de Penetnaguishene a reconnu mercredi qu'il agissait presque toujours contre leur volonté, même s'ils le suppliaient de mettre fin à ses traitements controversés. Un juge ontarien a autorisé, il y a deux ans, une poursuite de 25 millions de dollars que 28 pensionnaires de l'asile avaient déposée, il y a près de 20 ans, contre la province et les Drs Gary Maier et Elliott Barker.
REMARQUE: Ce texte contient des informations qui pourraient troubler certains lecteurs.
Dans ce procès, les plaignants ont affirmé qu'ils avaient été torturés, drogués et humiliés au cours de leur internement à l'ancien asile Oak Ridge de 1965 à 1983. Le juge qui a autorisé leur recours avait comparé les traitements qu'ils y avaient reçus à des actes de torture.
Fort du succès du podcast Les Couilles sur la table (500 000 écoutes par mois), un livre tiré de l'émission édité par Binge Audio sort en octobre 2019. Rendez ce projet possible en pré-commandant le vôtre dès maintenant !
C’est le livre qui résume et complète tous les épisodes du podcastLes Couilles sur la table, dans lequel depuis deux ans, avec mes invité·es, je dissèque, examine, questionne la virilité, les hommes et les masculinités. Parce qu’il faut parler des hommes d’un point de vue féministe, en étant ni hostile ni dogmatique, mais en considérant que la masculinité n’a rien de “naturel”, que c’est un construit social, et qu’il faut la remettre en question si on veut une véritable égalité entre les femmes et les hommes.
Si la participation des parents aux soins s’est développée en néonatologie, leur implication dans la recherche se limite habituellement à autoriser ou non l’enrôlement de leurs enfants dans des essais cliniques. Pour des chercheurs de l’hôpital Sainte-Justine de Montréal (Canada), les parents d’anciens patients hospitalisés en Unité de Soins Intensifs Néonatale [USIN], devraient être intégrés à la recherche en néonatalogie en tant que « parents-ressources ».
Bien qu’ils soient les premiers intéressés, les parents sont peu consultés pour fixer les priorités de la recherche chez les enfants. L’initiative de la James Lind Alliance a abouti à créer une liste de priorités pour la recherche sur la prématurité avec des parents parmi les parties prenantes.
Exposition 100 ans de psychiatrie dans l’Orne + diaporama.
Documents mis à disposition du public (plaquettes).
Construit par le Baron Jullien intendant de la Généralité d’Alençon, le dépôt de mendicité devenu Asile départemental d’aliénés puis Hôpital Psychiatrique date de la fin du XVIIIème siècle
Plongez dans l’Histoire de la psychiatrie avec cette visite guidée « L’Histoire de la psychiatrie dans l’architecture ».
Visite du site de la partie Saint Yon du Centre Hospitalier du Rouvray : son origine, les destructions (guerre, bâtiments abandonnés) et les réorganisations (reconstruction et sectorisation).
Le cannabis médical est une problématique qui fait couler beaucoup d'encre, notamment en France. Nous sommes souvent interpellés par nos patients sur ce sujet et nous manquons de données pour répondre précisément. Leur interrogation est légitime car les Neurosciences ont montré que ces dérivés agissaient sur des cibles cérébrales spécifiques suggérant des potentialités thérapeutiques. Il existe deux types de récepteurs au cannabis dans le cerveau : les récepteurs CB1 dans l'hippocampe, le cortex, les ganglions de la base et le cervelet, et les récepteurs CB2 plutôt dans la substance noire et la microglie. À Philadelphie, plus d'une dizaine de communications ont porté sur ce thème. En effet, le cannabis médical est très largement utilisé aux États-Unis puisqu'on estime que 2,1 millions d'Américains en consomment. Cette pratique varie beaucoup selon les États en fonction de la législation. Les communications ont porté sur l'intérêt du cannabis dans la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, l'épilepsie de l'enfant, les douleurs chroniques, la migraine chronique et la névralgie trigéminale.
Les mouvements de soignants qui s’amplifient depuis avril témoignent de la crise profonde affectant l’hôpital.
Depuis plus de vingt ans, les inégalités sociales et territoriales d’accès à des soins de qualité s’accroissent et se conjuguent, avec des déserts médicaux et des dépassements d’honoraires. Les personnes défavorisées et les plus fragiles en sont les premières victimes. Les services d’urgence, souvent le seul lieu d’accueil possible pour ces publics, ont vu doubler le nombre de leurs prises en charge, passées de dix à vingt millions par an en vingt ans sans que les dotations suivent.
Pour mieux coller à la réalité des consommations, les gendarmes intervenant en classe ne se contentent plus de rappeler la loi. Reportage dans un collège de Loire-Atlantique.
Substances et dépendances. « Cocaïne », « ecstasy », « herbe »… les mots fusent dans la salle de classe. Certains adolescents ricanent. La situation a quelque chose de cocasse : ils sont invités à citer toutes les drogues qu’ils connaissent devant une gendarme de la brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ).
« Qui sait ce que c’est la drogue ? », demande la maréchale des logis-chef Sonia Verrier, vendredi 24 mai, lors d’une intervention dans cette classe de quatrième du collège Saint-Joseph à Savenay (Loire-Atlantique). Plusieurs mains se lèvent. « C’est illégal, certains en prennent pour faire la fête », croit savoir un ado du premier rang, balançant ses Sneaker toutes blanches sous sa chaise. « Mais il y a des médicaments auxquels on peut être addict aussi », lui répond un élève du fond, bien renseigné. « C’est vrai », admet la gendarme, enchaînant sur un rapide sondage : « Qui pense que l’alcool est une drogue ? » Quasiment tous les index sont brandis, plus d’une vingtaine. « C’est en effet une drogue, mais elle reste légale », explique la professeure du jour, avant de développer une définition complète :
« La drogue est un produit naturel ou synthétique, légal ou illégal, qui change le comportement et qui peut entraîner une dépendance. »
Des interventions comme celle-ci, la maréchale des logis-chef Verrier en fera trois dans la même journée. Ce collège propret de la banlieue lointaine de Nantes n’est pourtant pas connu pour ses problèmes de délinquance. Mais, comme chaque année, Pascal Guesdon tenait à inviter les gendarmes nantais dans son collège. En tant que chef d’établissement, seul lui peut prendre la décision de libérer du temps pour la prévention des drogues. Il pense « qu’il n’est jamais inutile aux élèves de se faire rappeler la dangerosité de ces produits ».
EXCLUSIF. Dénonçant la faillite de la politique de répression, 70 personnalités – Glucksmann, Jadot, Kouchner… – appellent à la légalisation du cannabis.
En matière de cannabis, le tout-répressif ne marche pas. Alors sortons de cette politique coûteuse et inefficace. « L’Obs » lance avec plus de 70 économistes, médecins, politiques un appel à une légalisation encadrée. Objectifs prioritaires : la protection des mineurs, la sécurité et la santé publique.
L’appel de « l’Obs »
Il faut en finir avec le statu quo. La France doit légaliser le cannabis, qu’il soit utilisé à des fins thérapeutiques comme récréatives, pour les consommateurs de plus de 18 ans. Alors que ses voisins (Belgique, Allemagne, Espagne, Portugal, Pays-Bas…) ont tous assoupli leur législation, que le Canada, l’Uruguay et plusieurs Etats américains ont légalisé la substance, la France est à la traîne. Elle s’arc-boute sur une loi répressive datant de 1970, totalement inefficace puisque nous sommes le pays de l’Union européenne où la consommation est la plus élevée. De 18 à 64 ans, un Français sur deux a déjà expérimenté le cannabis, et un adulte sur neuf est un usager régulier. A 17 ans, 48 % des jeunes en ont déjà pris. Au même âge, presque un sur dix en est un usager régulier et un sur douze est estimé dépendant ou souffrant d’un usage problématique (1).
Entendre des voix ou voir des fées n'est plus, de nos jours, de très bon augure. Le phénomène, connu depuis l'Antiquité, évoque davantage un symptôme de la schizophrénie que les oracles divins des anciens sanctuaires. Mais depuis une trentaine d'années, la psychiatrie revoit ses positions : dans la majorité des cas, les premiers concernés par ces hallucinations se révèlent en effet être des gens... parfaitement normaux. Mais qui n'osent guère en parler, stress de l'expérience et stigmatisation n'aidant pas à se confier.
"Ce n'est que très récemment qu'on a commencé à considérer les hallucinations dans toute leur complexité et à les étudier, constate Renaud Jardri, psychiatre de l'enfant et de l'adolescent à la faculté de médecine de Lille. Elles peuvent être auditives - de loin les plus nombreuses -, visuelles, tactiles ou multisensorielles."
Lors d'hallucinations auditives, les lobes pariétaux, l'hippocampe et l'aire de Broca (en vert) sont activés. Preuve que les organes sensoriels ne sont pas impliqués.
Pour comprendre l'origine de cette expérience peu banale, l'imagerie cérébrale a été d'une aide considérable dès les années 1990. Plusieurs études (par tomographie, etc.) ont ainsi montré que l'aire de Broca (impliquée dans la production du langage), l'aire de Wernicke (impliquée dans sa perception et sa compréhension) et le cortex auditif s'activent lorsque des "voix" se font entendre, comme quand on écoute un vrai dialogue. Lors d'"apparitions", c'est le cortex visuel qui se trouve activé.
Quelle que soit leur nature, pour ceux qui les subissent, ces expériences sont donc bien réelles. À la différence de l'illusion, qui est la perception déformée d'objets réels, l'hallucination est définie comme une "perception sans objet".
Agir humainement, est-ce contre nature ? L’altruisme désintéressé nous semble aller de soi, mais contredit apparemment les principes de la théorie de l’évolution.
Pourquoi tant de gens font-ils l’aumône ? Par empathie, pitié, sentiments auxquels se mêlent parfois le souci de se donner bonne conscience ou de se faire bien voir du bon Dieu. Jusque-là rien de surprenant. On peut aussi inverser la question. Pourquoi tant de gens ne font-ils pas l’aumône, ou rarement ? Par manque d’empathie ou de pitié ; par égoïsme ou avarice ; par cynisme, parce qu’on ne voit pas ce que ce geste nous rapporte ; par lucidité, si l’on perçoit le racketteur sous le mendiant ; par mépris, si l’on pense que le geste de mendier est dégradant ; par conviction, si l’on croit que donner incite le clochard à demeurer dans son état au lieu de chercher à s’en sortir. Nous avons donc d’excellentes raisons de donner ou de ne pas donner. Là où les choses deviennent surprenantes, c’est quand on replace la première question, « pourquoi tant de gens font-ils l’aumône ? », dans le contexte plus général de l’évolution de l’homme.
Pourquoi avez-vous choisi le métier que vous exercez ? Pourquoi avez-vous donné un peu d’argent au sans-abri assis à la porte de la boulangerie ? Pourquoi avez-vous décidé de partir en vacances à Capri ?
Dans toutes ces situations, vous avez agi en fonction de ce que vous pensiez être vos envies, vos besoins, vos devoirs, mais aussi inconsciemment en fonction de ce que pensiez pouvoir retirer de votre action. Nous estimons par nos choix participer à la vie de la communauté, mais la plupart sont en fait liés à la compétition primale pour acquérir statut social et partenaires sexuels,soutiennent l’essayiste Kevin Simler et le professeur d’économie Robin Hanson dans The Elephant in the Brain.
Sous le titre « Le Trauma colonial », paru aux éditions de La Découverte en septembre 2018, la psychanalyste Karima Lazali publie les résultats de son enquête consacrée aux conséquences de la colonisation française sur la société algérienne. Plus d'un demi-siècle après l'indépendance de l'Algérie, le « trauma colonial » est encore à l'œuvre…
Alger, 1957. D.R.
Sous le titre Le Trauma colonial, paru chez La Découverte en septembre 2018, la psychanalyste Karima Lazali publie les singuliers résultats de son enquête consacrée aux conséquences de la colonisation française sur la société algérienne.
De singuliers résultats, car Karima Lazali a constaté chez ses patients des troubles dont la théorie psychanalytique rend mal compte, et que seuls les effets profonds du « trauma colonial » permettent de comprendre : plus d’un demi-siècle après l’indépendance, les subjectivités continuent à se débattre dans des blancs de mémoire et de parole, en Algérie et en France. La psychanaliste montre ce que ces « blancs » doivent à l’extrême violence et à la durée de la colonisation : exterminations de masse dont la mémoire enfouie n’a jamais disparu, falsification des généalogies à la fin du XIXe siècle, sentiment massif que les individus sont réduits à des corps sans nom… La « colonialité » fut une machine à produire des effacements mémoriels allant jusqu’à falsifier le sens de l’histoire. Et en cherchant à détruire l’univers symbolique de l’« indigène », elle a notamment mis à mal la fonction paternelle : « Leurs colonisateurs ont changé les Algériens en fils de personne »(Mohammed Dib).
Avec :
Karima Lazali, psychologue clinicienne et psychanalyste exerçant à Paris et à Alger. Outre Le Trauma colonial, elle est l’auteure de nombreux articles et de La Parole oubliée (Érès, 2015) ;
Dans son édition du 6 mai, le «Quotidien du Médecin» a publié un article de M. Franck Ramus, au titre polémique : « La psychanalyse a-t-elle une place dans la psychiatrie du XXIème siècle ? ». La situation est la suivante : la souffrance psychique est la première pathologie française, alors que la psychiatrie va au plus mal. M. Ramus veut-il soigner la psychiatrie ? Il n’est ni psychiatre, ni médecin, ni psychologue : c’est un psycholinguiste. Il n’a jamais suivi de cures difficiles d’enfants, ou de psychotiques en situation dramatique - ce dont j’ai l’expérience. Mais admettons qu’un chercheur peut expertiser une pratique sans l’avoir exercée.
M. Ramus condamne la psychanalyse en quelques lignes en faisant une comparaison improbable entre l’homéopathie et la technique freudienne. Il énumère ensuite ce que seraient ses échecs, en affirmant qu’elle refuserait l’évaluation de ses résultats. En effet, nos patients ne sont pas des souris que l’on peut ranger en cohortes, avec des résultats numérisés. Nos propres méthodes d’évaluation sont les témoignages de milliers de cas particuliers.
La maltraitance de personnes âgées et handicapées se produirait dans 75% des cas à domicile et dans près de la moitié des cas l'entourage familial (fils, fille, conjoint) est concerné, selon une étude publiée l'an dernier par le site Silvereco
En France, 5 à 6 % des personnes de plus de 60 ans seraient maltraitées voire exploitées. La maltraitance de personnes âgées et handicapées se produirait dans 75% des cas à domicile et dans près de la moitié des cas l'entourage familial (fils, fille, conjoint) est concerné, selon une étude publiée l'an dernier par le site Silvereco. Dans son rapport, il pointe également l'indélicatesse des professionnels de la santé, impliqués dans 32 % des cas.
Dans près de la moitié des cas, ce sont les conjoints ou les enfants qui sont responsables de la maltraitance.PHOTO LP