Crise des urgences : l'Ordre appelle le gouvernement à agir au plus vite
By Stéphane Lancelot
BURGER/PHANIE
Alors que s'ouvrait ce mercredi à Paris le Congrès des urgences dans un climat social tendu, le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) a tenu à apporter son soutien aux services et médecins concernés par ces difficultés.
Considérant que la crise des urgences est l'un « des symptômes les plus aigus de l'extrême difficulté dans laquelle se trouve l'hôpital public », l'Ordre appelle l'État à organiser au plus vite une concertation avec tous les acteurs afin d'apporter « une réponse durable aux revendications des professionnels de santé ». « Leur souffrance face aux conditions de travail actuelles doit être entendue », appuie-t-il.
Ce mouvement de grève aux urgences dure depuis plus de deux mois et ne faiblit pas, signe d'un profond malaise. Entamée mi-mars dans un hôpital parisien, après une agression, la grève des services d'urgence a essaimé dans des dizaines d'établissements partout en France.
Depuis cinq ans, Emmanuel Martin travaille comme infirmier aux urgences du Centre hospitalier Henri Duffaut, à Avignon. Ces conditions de travail ont changé ces dernières années. Une surpopulation se crée notamment dans les couloirs de l’hôpital. Mais malgré la grève, le personnel assure les soins.
La poussée printanière a pris racine: entamée mi-mars dans un hôpital parisien, la grève des services d’urgence a essaimé dans des dizaines d’établissements partout en France. Au départ, il y a eu l’agression de trop, qui a poussé les infirmiers et les aides-soignants de Saint-Antoine, dans l’est de la capitale, à se mobiliser. L’initiative a fait tache d’huile, d’abord au sein des Hôpitaux de Paris (AP-HP), où les soignants ont créé le collectif Inter-Urgences, qui n’a cessé de s’étendre depuis. «On en est à 80 services», a déclaré mardi Candice Lafarge, aide-soignante à Saint-Antoine et membre de ce collectif.
La pause de midi était plus animée qu’à l’accoutumée à l’hôpital de Tubize ce mardi.
Durant une bonne demi-heure, tout le personnel siégeait dehors dans le but de faire entendre son ras-le-bol envers les dégradations de travail du personnel infirmier. Suivi à Bruxelles et dans toute la Wallonie, le mouvement du "mardi des blouses blanches" en était à sa première édition. "On le fera tous les mardis du mois de juin et plus si c’est nécessaire. Le mouvement est national et les actions vont devenir de plus en plus dures. Il faut savoir que des services ferment. Aujourd’hui, les infirmières et infirmiers se croisent les bras et disent stop. La pression monte. On n’est pas d’accord de sacrifier l’humain au service du financier", lance Nathalie Bouchez, infirmière en radiologie à l’hôpital de Tubize.
Le mouvement de grève aux urgences dans les hôpitaux parisiens ne faiblit pas. Une manifestation est prévue ce jeudi à Paris, en plein congrès des urgentistes, où la ministre Agnès Buzyn n'a pas encore confirmé sa venue. Témoignage d'une gréviste de l'hôpital Lariboisière à Paris.
Pour dénoncer des "conditions de travail devenues insupportables", une grève illimitée a été lancée il y a deux mois dans plusieurs services d'urgence de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris à l'appel de la CGT, SUD et FO.
Inès, 28 ans, est infirmière depuis quatre ans au service des urgences de l'hôpital Lariboisière à Paris. Comme ses collègues grévistes, elle est en arrêt maladie depuis la nuit de lundi à mardi pour protester contre la surcharge de travail devenue ingérable.
Après les jeudis pour le climat, voici les mardis des blouses blanches. Le personnel infirmier de Wallonie et de Bruxelles voit ses conditions de travail se dégrader de plus en plus et il compte bien le faire savoir chaque mardi, avec des actions organisées dans les hôpitaux. Avec l'appui des syndicats, il dénonce la surcharge de travail, la déshumanisation des soins et des normes trop contraignantes. Le premier mardi des blouses blanches avait lieu aujourd'hui.
D’après une étude effectuée dans 16 hôpitaux de Fédération Wallonie-Bruxelles, les infirmiers des unités de soins intensifs subissent une charge de travail deux fois supérieure à la norme prévue pour le personnel. "La charge de travail est telle qu’un infirmier ne sait s’occuper que d’1,5 patients, alors que la norme prévoit un infirmier pour trois patients", explique Arnaud Bruyneel, l’un des auteurs de l’étude et président de l’association francophone des infirmiers de soins intensifs SIZ Nursing.
Berlin (AFP) - En mal de gloire, l'infirmier Niels Högel a tué ses patients en masse et sans état d'âme pour devenir le criminel en série le plus prolifique de l'après-guerre en Allemagne.
"Je dois dire que l'empathie ne jouait pas un grand rôle pour moi à cette époque", a-t-il admis lors de son procès dont le verdict est attendu jeudi.
Il répond de la mort d'une centaine personnes. Lui a systématiquement employé le terme "manipulations" pour qualifier ces meurtres de patients par injection de médicaments.
Depuis 2015, ce père d'une adolescente est déjà condamné à perpétuité, après avoir été reconnu responsable du décès de six patients.
Mais à priori, le nombre réel de ses victimes pourrait être bien plus élevé. La police évoque plus de 200 morts. Selon des codétenus, Niels Högel s'est lui-même sacré "plus grand tueur en série de l'histoire de l'après-guerre".
Direction la Bretagne aujourd'hui où des personnes âgées résidant dans un Ehpad ont la possibilité de suivre des cours de... surf !
Il n’y a pas d’âge pour découvrir de nouvelles choses. C’est ce que doivent se dire les pensionnaires de l’Ehpad de la Résidence, situé à Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine).
COMMUNIQUÉ | 04 JUIN 2019| PAR INSERM (SALLE DE PRESSE)
Dormir nous rendrait-il plus créatif ? L’étude des personnes narcoleptiques, qui bénéficient d’un accès privilégié au sommeil paradoxal, pourrait apporter des informations clés pour comprendre ce phénomène. Une équipe associant des médecins de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP et des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de Sorbonne Université au sein de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, en collaboration avec une équipe de l’université de Bologne en Italie, a mis en évidence l’existence d’une plus grande créativité chez les patients atteints de narcolepsie. Les résultats de l’étude suggèrent un lien entre une phase du sommeil particulière, le sommeil paradoxal, et les capacités créatives. Cette avancée importante, publiée dans la revue Brain le 29 mai 2019, ouvre de nouvelles pistes quant à la compréhension des fonctions cognitives du sommeil et des mécanismes de la pensée créative.
La narcolepsie est un trouble rare du sommeil qui touche environ 0.02% de la population générale. Il est caractérisé par des phases de sommeil incontrôlables. Ces endormissements ont la particularité de débuter souvent immédiatement par une phase de sommeil particulière, le sommeil paradoxal, une situation impossible à rencontrer en temps normal.
L’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu a accueilli les équipes voisines de Rennes et de Saint-Malo pour une journée de travail sur la « réhabilitation psychosociale » des patients. Un domaine où Rennes, qui fait référence, inspire les établissements des pays de Rance.
Pour la première fois, les hôpitaux psychiatriques de Dinan, Saint-Malo et Guillaume-Régnier à Rennes ont uni leurs forces lors d’une journée de travail en commun, lundi, aux Saint-Jean-de-Dieu à Dinan. Une journée d’échanges consacrée à la « réhabilitation psychosociale » des patients, c’est-à-dire aux actions favorisant l’autonomie et l’indépendance des personnes atteintes de troubles psychiques. Environ 70 personnes y ont pris part, des médecins aux assistants sociaux en passant par les infirmières et aides médico-psychologiques.
« Rennes est un centre de référence en ce domaine, Saint-Malo et Dinan ont souhaité s’en inspirer », expliquent les docteurs Bénédicte Campos, psychiatre à Dinan, et Loredana Buftea, de Saint-Malo. « De plus, la stratégie gouvernementale Ma Santé 2022 place ce travail sur la réhabilitation comme un axe majeur sur la santé mentale », ajoute le Dr David Levoyer, de Rennes. Celui-ci indique que la collaboration des deux hôpitaux psys du pays de Rance avec Rennes est d’une ampleur plus importante qu’avec d’autres villes d’Ille-et-Vilaine.
Le 21 mars 2019, ils étaient près de trois cents soignants, psychiatres, pédopsychiatres, psychologues et usagers à se rendre devant l’hôpital de la Salpêtrière à Paris. Répondant à l’appel des organisations syndicales (CGT & SUD), d’associations d’usagers et de collectifs professionnels (collectif des 39), les manifestants s’étaient rassemblés autour de la statue de l’aliéniste Philippe Pinel pour dénoncer la « gestion managériale » des établissements psychiatriques.
Le lieu du rassemblement ne fut pas choisi au hasard. Philippe Pinel, médecin français de la fin du XVIIIème siècle, considéré comme l’un des pères fondateurs de l’aliénisme, est aussi désigné dans l’historiographie médicale comme le libérateur mythique des fous et des folles enchaînés. Nommé médecin chef de l’hospice de Bicêtre le 25 août 1793, puis médecin de la Salpêtrière le 4 mars 1795, Pinel se serait engagé avec le surveillant de Bicêtre, Jean-Baptiste Poussin, à rompre les fers des internés et à les placer sous la surveillance du regard médical. De prisonniers, les internés de cet hospice étaient devenus des malades qu’il était désormais possible de soigner grâce à un « traitement moral » administré dans un espace séparé du reste de la population.
Bien qu’inventé a posteriori par les aliénistes du XIXème siècle[1], ce geste libérateur de Pinel est encore encore aujourd’hui considéré comme l’acte fondateur de la psychiatrie française. Après avoir rendu hommage à cette figure « humaniste » en déposant quelques bouquets de fleurs aux pieds de la statue, les organisateurs de la manifestation réitérèrent le geste symbolique du médecin. Ils s’enchaînèrent, rompirent l’entrave qui les maintenait, puis appelèrent avec vigueur à un « renouveau des soins psychiques ». Le cortège partit du 13ème arrondissement en début d’après-midi pour se rendre à la place de la République. À sa tête, un froid constat écrit sur l’une des banderoles : « Paradis fiscal, enfer à l’hôpital ».