Assujetties à des journées de 12 heures durant lesquelles elles n’avaient pas le droit de s’asseoir ou même de s’appuyer contre un mur, des vendeuses indiennes ont monté un syndicat pour protester contre leurs conditions de travail indignes.
Des travailleuses du Kerala, un Etat du sud de l’Inde, lors de la Journée internationale
des femmes, en 2018. AMTU KERALA
C’est la fin d’un long calvaire pour les employées des magasins du Kerala, un Etat du sud de l’Inde. La profession, presque exclusivement féminine, vient d’obtenir, en juillet, un « droit de s’asseoir » sur les lieux de travail. Les employeurs interdisaient aux vendeuses de se reposer sur un tabouret, de s’appuyer sur un mur ou même de s’absenter quelques minutes pour aller aux toilettes. Dans les centres commerciaux construits au cours des dernières décennies, elles ont aussi été priées de ne pas utiliser les ascenseurs : certains clients se plaignaient d’être obligés de prendre les escaliers, faute de place.
En Inde, le client est roi, et la vendeuse doit se tenir debout pour le servir, si possible en sari, pour donner à l’enseigne une image respectable. Et ce n’est pas après le travail qu’elle peut espérer s’asseoir : les employées continuent de travailler chez elles, debout dans la cuisine.
Premier combat : « le droit à uriner »
Malgré les problèmes de santé de ces nombreuses femmes, les grands syndicats de cet Etat, où le parti communiste est pourtant puissant, ne se sont pas souciés de leur sort. Ce sont les travailleuses elles-mêmes qui se sont pris en main.