Dans une tribune au « Monde », le psychiatre Daniel Zagury dénonce l’état de délabrement des soins psychiatriques. Il appelle à remettre les professionnels au centre du jeu.
LE MONDE | | Par Daniel Zagury (psychiatre et psychanalyste, chef de service dans un hôpital psychiatrique de Seine-Saint-Denis)
![CHARLY TRIBALLEAU / AFP A l’hôpital psychiatrique du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), le 29 mai 2018, pendant la grève de la faim d’une partie du personnel hospitalier.](https://img.lemde.fr/2018/06/06/0/0/4490/2993/534/0/60/0/fbe3b03_5701182-01-06.jpg)
Tribune. A force d’être annoncé, le désastre de la psychiatrie publique se déroule sous nos yeux. Les pouvoirs publics seraient bien avisés d’en prendre la mesure, car ce n’est probablement que le premier soubresaut d’une lente agonie par asphyxie économique, mais aussi par abandon, car la dimension budgétaire n’est pas seule en cause.
Au regard de l’histoire de la psychiatrie française, comme au regard de la force de la vocation de ceux qui choisissent de venir en aide aux plus vulnérables, qui sont souvent les plus démunis, on peut gager que les soignants en psychiatrie ne quitteront pas silencieusement le navire en perdition et qu’ils feront connaître, par tous les moyens, l’état de délabrement honteux du soin en psychiatrie publique.