Seule une faible part des mineurs étrangers qui arrivent seuls sur le territoire français bénéficient d’un accueil en famille.
LE MONDE | | Par Léa Sanchez
Assise dans la véranda de la longère où elle habite depuis deux ans, Maya feuillette l’album photo réalisé par sa famille d’accueil. On la voit ici devant la mer, là souffler les bougies de son gâteau d’anniversaire… « Au début, le plus dur, c’était de ne pas du tout comprendre le français », se souvient l’adolescente.
Elle fait partie des « mineurs isolés étrangers », désormais appelés « mineurs non accompagnés », ces migrants de moins de 18 ans entrés ou laissés seuls en France, sans leur famille. Majoritairement originaires d’Afrique, ils sont nombreux à venir y chercher refuge. Selon un rapport du Sénat de juin, leur nombre pourrait atteindre « 25 000 d’ici à la fin de l’année, soit une multiplication par deux en un an ». Une hausse que les départements ont des difficultés à prendre en charge. A l’occasion du congrès annuel de l’Assemblée des départements de France, fin octobre, plusieurs présidents de département ont exprimé leur inquiétude face au manque de moyens et de places dont ils disposent pour accueillir ces jeunes.
Manque de places
Arrivée de Mongolie avec une cousine éloignée en 2015, Maya (le prénom par lequel elle se fait appeler en France) vit chez Céline Lauer, une assistante familiale professionnelle qui habite près de Caen et qui accueille depuis quatre ans des mineurs aux situations familiales compliquées.