PSYUn nouveau service proposera à partir du 6 novembre des consultations en visioconférence avec des psychiatres. Une solution intéressante pour les déserts médicaux…
La ministre de la Santé veut miser sur la télémédecine dans certaines spécialités, notamment la psychiatrie.
La première plateforme à proposer des visioconsultation dans ce domaine ouvre ce lundi.
Comment ça se passe une séance chez le psy devant l’écran ? « 20 Minutes » a posé la question à la psychiatre à l’origine du site et à une patiente qui l’a testé.
Vous avez rendez-vous avec votre psychiatre… et votre écran. A partir du 6 novembre, la plateforme Doctoconsult, qui propose des téléconsultations en psychiatrie, sera accessible à tous.
Une petite révolution pour toutes les personnes qui sont freinées dans leur démarche d’aller consulter à cause de déplacements réguliers, de handicap, de délais interminables ou d’éloignement. Justement, selon une interview au Figaro la ministre de la Santé veut miser que la télémédecine en psychiatrie pour lutter contre les déserts médicaux.
Après 54 ans de mariage, Hubert O. a tué en l’étouffant son épouse atteinte de la maladie d’Alzheimer, avant de tenter de se suicider. La cour d’assises de l’Isère l’a condamné, vendredi, à cinq ans de prison avec sursis.
Quand Hubert est rentré à la maison, le 28 octobre 2015, Nicole était hors d’elle. Il lui a expliqué doucement que s’il était en retard, c’était à cause du rendez-vous chez l’assistante sociale, qui avait pris plus de temps que prévu. Mais il avait quand même une bonne nouvelle, lui a-t-il annoncé. Bientôt, ils auraient de l’aide à domicile. Pour le ménage, pour la toilette et même pour les repas. Nicole lui a crié : « T’es un bon à rien ! Tu peux même pas faire le repas ! » Hubert n’a rien dit. Il a préparé le dîner, aidé sa femme à marcher du fauteuil du salon à la chaise de la cuisine et lui a donné à manger. Puis il l’a raccompagnée de la chaise de la cuisine au fauteuil du salon.
Elle a répété, comme chaque jour à la même heure : « Il y a le petit chat qui passe. » Il a rangé, fait la vaisselle, et il a rejoint Nicole devant la télé. A un moment, il lui a dit : « Qu’est-ce que tu m’as encore passé tout à l’heure ! Tu n’as pas été gentille… » Nicole s’est étonnée, elle ne voyait pas du tout de quoi il parlait. Elle avait déjà tout oublié.
L’ethnologue et anthropologue n’a cessé de déconstruire les idées reçues sur le masculin et le féminin.
LE MONDE| | Propos recueillis par Annick Cojean
Je ne serais pas arrivée là si…
Si je n’avais pas éprouvé une curiosité intense en entendant des camarades étudiants en philosophie me parler d’un séminaire absolument « exceptionnel » fait par un professeur dont je n’avais jamais entendu le nom et qui s’appelait Claude Lévi-Strauss. J’avais 20 ans, j’étudiais l’histoire-géographie, et leur enthousiasme était tel qu’il fallait que j’entende, de mes propres oreilles, ce qui se passait dans ce cours de l’Ecole pratique donné à la Sorbonne. Ce fut une révélation.
De quoi traitait donc ce séminaire ?
De la « parenté à plaisanterie » à Fidji. Et je vous assure que, pour une jeune fille qui sortait de sa province et qui faisait alors des études très classiques, c’était stupéfiant. Découvrir qu’il existait des sociétés où des beaux-frères pouvaient se saluer différemment et utiliser tel ou tel type de plaisanteries selon qu’ils avaient épousé la sœur aînée ou la sœur cadette de l’autre ouvrait des perspectives sur des mondes, des idées, des usages que je n’avais jamais soupçonnés. C’était d’une ouverture et d’une fraîcheur fabuleuses !
J’ai suivi la première année de cours avec passion. Totalement conquise. L’année suivante, c’était encore plus fort ! Le séminaire portait sur la chasse rituelle aux aigles chez les Hidatsas, des Indiens d’Amérique du Nord. Vous n’imaginez pas combien, dans une époque sans télévision, ce sujet pouvait se révéler fascinant. C’était tellement mieux que mes cours d’histoire !
De nature à vous faire changer d’orientation ?
Oh oui ! D’un coup, j’avais la tête ailleurs, alors qu’il fallait que je termine mon diplôme en histoire du Moyen Age. Lorsque Claude Lévi-Strauss a annoncé un jour qu’un nouvel institut de sciences humaines appliquées recherchait pour partir en mission en Afrique un ethnologue et un géographe, j’ai tout de suite postulé au poste de géographe.
Mais on n’a pas voulu de moi parce que j’étais une fille. Entendez : trop fragile, incapable de survivre à la chaleur, à l’eau sale, aux moustiques, aux serpents, aux scorpions, aux animaux féroces… Bref, le poste est resté vacant quelques mois. Et ce n’est que faute de candidature masculine qu’on a fini par agréer la mienne. Il fallait bien faire contre mauvaise fortune bon cœur ! En 1957, je suis donc partie en mission en Haute-Volta. Et ma vie s’en est trouvée bouleversée.
Avec l’affaire Weinstein et le phénomène #balancetonporc, des garçons de 25 ans confient avoir pris conscience de l’ampleur du problème sexiste et s’interrogent sur leur propre conduite.
LE MONDE| |Par Lorraine de Foucher
Ils ont d’abord agité nerveusement la carte du restaurant. Hésité trois fois entre la pizza et les pâtes – « les pâtes, c’est facile à faire à la maison » –, balancé une blague sur la serveuse – « attention, ça peut être du harcèlement, ça ». Une autre vanne encore, et Amine, Fabrice, Ghislain, Jules et Valentin se sont lancés. Ils ont raconté ce que pensent des hommes de 25 ans, ni trop pauvres ni trop riches, ni trop à gauche ni trop à droite, ni mâles alpha ni queer, plutôt garçons ordinaires et ouverts sur le monde, du phénomène #balancetonporc.
Ghislain, c’est mon petit frère, biberonné par ses deux sœurs à nos prises de conscience féministes successives, à ma révolte de l’avoir vu se faire offrir par mon père un canif à l’âge de 6 ans alors que j’en avais été interdite jusqu’à 10. Des années qu’il m’entend me plaindre des mecs qui se collent à moi dans les transports en commun, de cette sensation d’être un grand gâteau très appétissant à la station de métro Barbès, de l’injustice qui veut qu’une fille qui se fâche a toujours l’air d’une mégère, et celle qui couche, d’une salope.
L’affaire Harvey Weinstein a contribué à libérer la parole des femmes victimes de violences sexistes. Va-t-elle encourager les hommes à s’emparer réellement de la question de l’égalité ?
LE MONDE IDEES| |Par Nabil Wakim
« Tout ce que je peux dire maintenant pour me justifier ressemble à une excuse pourrie. » Le réalisateur Quentin Tarantino, ami et collaborateur de longue date d’Harvey Weinstein, a admis, dans leNew York Times, qu’il avait connaissance de certaines des agressions commises par le producteur américain – y compris contre la comédienne Mira Sorvino, son ex-compagne. « J’aimerais avoir pris mes responsabilités à l’époque », explique le réalisateur de Pulp Fiction, qui reconnaît avoir « minimisé ces incidents ». « J’ai mis ça sur le compte d’une vision des années 1950, celle du patron qui poursuit sa secrétaire autour du bureau. Comme si c’était OK. C’est dire si je me sens honteux aujourd’hui. »
S’il y a toujours eu des réponses sociales à la folie, la psychiatrie ne se constitue véritablement comme «?médecine spéciale?» qu’au début du XIXe siècle. En retraçant l’histoire de la psychiatrie en France depuis Philippe Pinel jusqu’à nos jours, cet ouvrage explore les changements de la pratique et les différentes théories de cette discipline. Il montre comment celle-ci n’a cessé d’évoluer, partagée entre la volonté d’isoler les causes de la folie et la réalité de la prise en charge des patients, entre les apports psychanalytiques et l’apparition de médicaments, entre une clinique quotidienne et les critiques de la société sur son fonctionnement.
C’est aux frontières de l’art que l’on trouve parmi les plus belles représentations de mondes intérieurs. Komorebi, la passionnante exposition du Lieu Unique à Nantes sur l'art brut japonais le démontre admirablement. Elle est visible jusqu'au 18 Janvier 2018.
En arrêt maladie et sans aucun revenu, le Dr Stéphanie Moinet accumule les difficultés depuis le 1er octobre 2017. Ce jour-là, cette psychiatre est de passage à la gare Saint-Charles, à Marseille, quelques minutes seulement après l’attentat qui a coûté la vie à une étudiante en médecine et à sa cousine infirmière.
Très affectée par cet évènement, le Dr Moinet accuse le coup. Depuis 2015 déjà, elle est concernée par les attentats terroristes, notamment à travers son activité de consultante auprès de l’Institut de victimologie de Paris, qui l’a amenée à prendre en charge des victimes de la tuerie du Bataclan.
Au lendemain de l'attentat de Marseille, après un retour très difficile à son domicile en région parisienne, elle ne se sent pas en état d’assurer ses consultations. « J’avais tous les symptômes de stress aigu, raconte le médecin au "Quotidien". Je n’arrivais pas à dormir, j’avais des troubles digestifs. » Le généraliste qu’elle consulte lui prescrit un premier arrêt de travail, qui sera renouvelé.
L'association Soins aux professionnels de santé (SPS) lance pour la troisième année consécutive son enquête annuelle sur la souffrance des soignants. Tous les professionnels de santé libéraux, hospitaliers, médico-sociaux peuvent y participer jusqu'au 21 novembre, en cliquant sur ce lien.
Olivia Gregoire, 39 ans, spécialiste du marketing et de la communication, est l'une des députées LREM (La République en marche) à avoir contribué à l'élaboration de l'article sur la prise en charge de la télémédecine, voté mardi dernier en première lecture à l'Assemblée nationale dans le cadre du budget de la Sécurité sociale (PLFSS).