Un meilleur accompagnement des professionnels et des patients
L’hôpital est par nature un lieu où l’angoisse, la tension, l’émotion sont toujours très présentes et aboutissent, parfois, à des actes violents. Ces actes génèrent bien souvent une grande incompréhension et parfois de vraies difficultés professionnelles chez les personnels hospitaliers, dont la mission consiste précisément à venir en aide aux patients et à leurs proches. Les actes violents y apparaissent donc d’autant plus intolérables : c’est avant tout ce message que tiennent à faire passer les établissements volontaires qui développent une politique de signalement et renseignent la plateforme de signalement de l’observatoire.
Au cours des cinq dernières années, la mise en application du Plan d’action en santé mentale 2005-2010 (PASM) qui s’élabore sur la base d’une reconfiguration majeure de notre système de santé et de services sociaux au Québec a eu des impacts majeurs sur le développement des différentes modalités de suivi des personnes aux prises avec des troubles mentaux graves dans leur milieu de vie. Ainsi, les nouvelles appellations de « suivi intensif » et de « soutien d’intensité variable », diffusées sous les acronymes SI et SIV, sont maintenant largement utilisées pour désigner les approches de suivi intensif dans le milieu, de case management et de suivi communautaire au sens large qui se sont déployées progressivement au Québec depuis une trentaine d'années [2] .
Les autistes représentent 75 % des malades de wilayas de l'Ouest du pays admis en 2017 au service de psychiatrie infantile d’Oran, a-t-on appris samedi de sa responsable.
Dans une déclaration à la presse, Pr Sandra Mouffok a souligné, en marge d’une rencontre de formation régionale sur le dépistage de l’autisme, ouverte à l’Institut national supérieur de formation paramédicale, que les cas d’autisme représentent un taux de 75 % de malades pris en charge au niveau du service. Lire la suite ...
A celles et ceux qui pourraient penser que le sexe est obligatoirement synonyme de plaisir et d’extase, une étude allemande vient d’apporter un démenti cinglant. Elle montre que l’activité sexuelle peut entraîner le décès d’individus porteurs d’une pathologie cardiovasculaire. Le sexe provoque alors une mort subite, première et dernière manifestation de la maladie en question.
De nombreuses études cliniques ont montré que l’activité sexuelle peut être comparée à la pratique d’un exercice physique d’intensité modérée, comme faire du vélo.
Publiée le 12 septembre 2017 dans The Journal of Sexual Medicine, cette étude a identifié les causes des morts naturelles liées à l’activité sexuelle à partir de données autopsiques collectées entre 1972 et 2016. Environ 38 000 décès ont ainsi été analysés sur une période de 45 ans par le Dr Lena Lange et ses collègues de l’Institut de médecine légale de Francfort (Hôpital de l’Université Goethe). Les données autopsiques ont été recueillies de manière rétrospective jusqu’en 2000 puis de façon prospective.
Au total, 99 décès liés à la pratique sexuelle ont été identifiés, ce qui représente 0,26 % des 38 000 autopsies pratiquées. Ces décès étaient survenus juste avant, pendant et peu de temps après l’activité sexuelle. Ils ne concernaient que 8 femmes dont l’âge moyen était de 45 ans. Les hommes étaient âgés, eux, de 57 ans en moyenne. La femme la plus jeune avait 22 ans, l’homme le plus âgé 92 ans. L’âge de la plupart des individus décédés était compris entre 40 et 69 ans, mais environ 10 % d’entre eux avaient plus de 70 ans.
Iris Brey analyse les représentations de la sexualité féminine dans les séries américaines.
LE MONDE | 30.09.2017 |Propos recueillis par Martine Delahaye
Auteure du livre Sex and the Series, publié en 2016 (Soap Editions), Iris Brey poursuit son travail sur la représentation des sexualités féminines dans les séries américaines avec un documentaire en cinq volets, que le bouquet OCS diffusera à compter du 5 octobre. A partir d’entretiens et d’extraits, elle y analyse cinq séries : Masters of Sex, Girls, Fleabag, Transparent et The L Word.
Dans les séries américaines, dites-vous dans votre livre, les femmes commencent à devenir des êtres sexués à partir des années 2000. Mais « Girls » (2012), « Masters of Sex » (2013) ou « Transparent » (2014), par exemple, n’apparaissent que plus de dix ans plus tard…
Pour moi, le début, c’est quand même Sex and the City, qui commence en 1998. C’est la première fois que l’on a une parole un peu libérée et libératrice. On parle de ça à chaque épisode. Cela dit, c’est vrai, la représentation de sexualités féminines qui innovent et nous questionnent n’apparaît guère avant 2010.
Auparavant, le plus gros de la production se révèle particulièrement stéréotypé et quasiment archaïque. Alors qu’avec Girls la créatrice et comédienne Lena Dunham révolutionne l’idée du désir : elle dévoile très souvent son corps en surpoids en tant que corps qui désire et qui est désiré. Et, dans les dernières saisons, elle montre son sexe dans des moments qui ne sont pas sexualisés, par exemple lorsqu’elle se met sur sa terrasse pour bronzer. C’est nouveau et intéressant parce qu’elle utilise son sexe pour transformer notre vision de ce qui est beau et désirable.
Lorsque Desnos quitte les surréalistes, avec pertes et fracas, il lance une mise en garde : «Croire au surréel, c’est repaver le chemin de Dieu." La pensée de Breton, dit-il, fait le lit du catholicisme car elle assimile l'amour à une quête mystique.
Saviez-vous que Breton avait rencontré Freud ? Ce fut un bide. Dans un ouvrage collectif (André Breton ou Le surréalisme, même) Sarane Alexandrian raconte l’entrevue avec humour : «Ayant épousé le 15 septembre 1921 Simone Kahn, leur voyage de noces les mena en Autriche où il demanda par lettre une entrevue à Freud (dont il n’avait encore lu aucun livre). A Vienne, tandis que Breton se rendit chez Freud le lundi 10 novembre 1921, à trois heures de l’après-midi, sa femme l’attendit dans un café à côté. Elle m’a raconté que lorsqu’il sortit de la maison du 19 de la Bergasse, Breton était blême et défait tant cette rencontre l’avait désappointé. Il s’imaginait, lui qui aspirait à une conciliation suprême de la science et de la poésie, qu’elle allait s’accomplir instantanément en leurs deux personnes. Au lieu de cela, Freud l’avait laissé se morfondre dans son antichambre, parmi une douzaine des malades, et l’avait éconduit après quelques banalités polies. »
Lettre adressée par Gérard Pommier au Président de l’université PARIS NANTERRE au nom de l'Association pour la psychanalyse
Monsieur le président,
Cher collègue,
Je vous écris au titre de professeur honoraire en psychopathologie clinique. Je suis toujours membre du Laboratoire UFR d’Études Psychanalytiques de Paris VII. Je suis également psychiatre, psychanalyste, professeur honoraire de l’université de Rosario (Argentine) et président de l’A.P.L.P. Je m’adresse à vous aujourd’hui à titre d’initiateur d’une pétition qui a été signée par 5400 professionnels de la santé mentale, avec le soutien de quinze Associations.
Nous sommes très préoccupés par l’extension de diagnostics comportementaux promus par le DSM 5, qui recouvrent à la fois des problèmes graves – comme ceux de la psychose - et d’autres qui ne le sont pas – comme ceux de la névrose. Ce sont des diagnostics dangereux qui entrainent des médicamentations indues, avec des molécules qui contiennent des stupéfiants, tels qu’ils sont définis par la classification française. Je précise que nous n’avons rien contre le comportementalisme, car nous sommes pour une approche pluridisciplinaire.
Alors que son film “Le Jeune Karl Marx” sort au cinéma, le réalisateur haïtien Raoul Peck revient sur sa découverte du marxisme et du concept d’aliénation. Pour lui, le philosophe allemand est moins porteur d’une théorie que d’une humanité, véritable promesse pour chacun de transformer sa propre existence et le monde.
Le CHU de Reims a averti la famille de Vincent Lambert, hospitalisé dans un état végétatif depuis 2008, de l'engagement prochain d'une quatrième procédure collégiale pouvant mener, ou non, à un arrêt des soins. "Une nouvelle procédure collégiale va être engagée au sujet de Vincent Lambert", a écrit le Dr Vincent Sanchez -troisième praticien à prendre en charge ce patient après la démission des deux précédents- à la famille du patient, dans un courrier daté du 22 septembre.
Cette procédure, la quatrième depuis 2013, sera enclenchée "à la demande de François Lambert", le neveu de Vincent Lambert, favorable à un arrêt des traitements, a-t-il ajouté, sans préciser le calendrier et le protocole choisis pour réaliser de nouveaux examens.
Une série de dialogues par Geoffroy de Lagasnerie. Un nouveau rendez-vous pour penser notre présent, avec pour première invitée Assa Traoré.
Cette année, le Carreau du Temple vous propose une série de dialogues afin de saisir ce qui se passe aujourd'hui. Un format inédit : un mercredi par mois avec le sociologue et philosophe Geoffroy de Lagasnerie en compagnie d'un invité qui contribue à faire le présent de la pensée ou de la pratique.
Qu'est-ce qui fait notre présent ? Qu'est-ce qui à la fois le constitue et le crée ? Quelles sont les lignes de fracture, les transformations en cours ? Qu'est-ce qui s'invente et qu'est-ce qui disparaît? Le Carreau du Temple décide de rompre avec les formats de conférence habituels à la faveur d'un format innovant en confiant à Geoffroy de Lagasnerie une carte blanche pour cette série de dialogues 2017/2018. Ce cycle se propose ainsi d'élaborer une sorte de diagnostic du présent et de la pensée, qui doit aussi servir à forger des instruments pour résister et agir autrement.
Pour plus d'infos sur les travaux A. Giordan on clique ici
Il y a sûrement une interaction constante entre le psychique et le biologique, sans qu’on puisse les réduire l’un à l’autre. L’enthousiasme de l'imagerie cérébrale à révéler le contenu de nos comportements ou de nos pensées ou à présenter la physiologie cérébrale comme étant le niveau d'explication le plus pertinent n’est pas fondée et peu pertinent pour expliquer les situations qui favorisent l’apprendre. Le neuro-polémiste Raymond Tallis – qui avait lancé en 2011 sa propre offensive contre la vulgarisation neuroscientifique, va plus loin avec ses critiques dans les colonnes de The Observer[8]. Il affirme que les « études qui isolent des phénomènes irréductiblement sociaux (…) dans les fonctions ou les dysfonctions de bouts de nos cerveaux sont conceptuellement fausses».
Ce qui conduit les neuro-psychologues Evelyne Clément, Fabrice Guillaume, Guy Tiberghien et Bruno Vivicorsi[9] a conclure un article dans le Monde diplomatique ainsi :
«(..) le cerveau est le substrat matériel de notre activité mentale, mais il ne pense pas ; seule la personne pense. Et le contenu de ses pensées trouve son origine à l’extérieur du cerveau, dans son environnement interne et externe. L’image ne donne pas à voir des pensées, mais des corrélats biologiques de ce que fait un être humain quand nous disons qu’il pense : activité électrique, variation du flux sanguin, etc. Le cerveau est la condition objective de la réalité mentale, mais c’est cette réalité mentale qui le façonne. Oublier ces deux faits relève de la neuromythologie scientiste. » Conclusion provisoire
A l'appel de la coordination nationale de psychiatrie CGT, les secteurs concernés de l'hôpital de Niort et de l'hôpital Nord-Deux-Sèvres ont été le théâtre d'une grève hier matin. « Depuis les mouvements de la fin de l'année dernière, rien n'a changé, regrette amèrement Sandrine Fournier, secrétaire générale CGT du centre hospitalier de Niort. Nous sommes face à un projet médical qui va détruire nos services ».
Mobilisés contre la baisse de moyens qui entraînent des fermetures de lit. Photo V. M.
Dénoncer le manque de places dans les différents services psychiatriques. C'est l'objectif de la journée de lutte organisée à l'initiative de la CGT ce mardi à Nice.
Une dizaine de personnels de ces services (exerçant à Sainte-Marie, au CHU de Nice, à l'hôpital d'Antibes, aux urgences psychiatriques...) se sont réunis vers 10h30 dans le centre de Nice, à l'arrêt de tramway "Gare Thiers".
Auteur(s) : Baptiste Godrie, sociologue, chercheur, Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations
L’expérience vécue de la maladie mentale recouvre une nébuleuse d’expériences que l’on peut regrouper en six dimensions qui témoignent de la richesse et de la complexité du savoir expérientiel.
L’expérience de la maladie mentale recouvre en réalité une nébuleuse d’expériences de diverses dimensions : expérience de la maladie elle-même, confrontation avec l’institution psychiatrique, services de soin, rencontre avec des associations de secours ou d’entraide, expérience de troubles associés, expérience avec les services sociaux. Les sensations corporelles et les émotions liées aux situations et aux relations sociales vécues par les pairs ne sont pas directement convertibles en savoir expérientiel.
A l’occasion de la journée mondiale de la contraception, Cécile Ventola, chercheuse à l’INED et spécialiste du sujet, a répondu à vos questions.
LE MONDE|
En cette journée mondiale de la contraception, et au lendemain de la publication du baromètre santé de Santé publique France qui confirme une évolution du modèle contraceptif français, Cécile Ventola, docteure en santé publique et sociologue à l’Institut national d’étude démographique (INED), répond à vos questions sur la contraception, son histoire en France, ses particularités, ses évolutions.
Papillon : J’ai 40 ans et je fais partie de ces femmes qui ont renoncé à prendre la pilule, depuis déjà plusieurs années. Je l’ai prise durant cinq années au cours desquelles aucune gynécologue ne m’a fait passer d’examen particulier avant de me la prescrire… Comment cela se fait-il ?
Cécile Ventola : La prescription d’une pilule contraceptive ne nécessite pas d’examen approfondi de la part de votre médecin ou de votre sage-femme. Après s’être assuré que cette méthode de contraception est bien celle désirée, il suffit de vérifier l’absence de contre-indications comme les migraines avec aura ou les troubles de la circulation sanguine.
Ornis : J’ai 31 ans, je suis mariée depuis six ans et je ne veux pas d’enfants. Ma décision est prise depuis plusieurs années, mon conjoint est en accord avec mon choix. Cependant ma gynéco me refuse la contraception définitive à laquelle la loi me donne droit. Quelles sont mes possibilités pour obtenir la contraception définitive ?
C’est effectivement votre droit, et votre gynécologue n’a pas à vous la refuser. Vous pouvez essayer de trouver un(e) praticien (ne) acceptant votre choix, par le bouche-à-oreille, ou en vous référant à des sites sur Internet comme la liste gyn & co qui répertorient les soignants ou les médecins favorables aux choix des femmes.
Previously |La pilule contraceptive fait aujourd'hui l'objet d'une méfiance de plus en plus grande de la part des femmes. Une plongée dans les archives radiophoniques montre que le débat est en réalité bien ancien. La méfiance coïncide même avec l'apparition de la pilule il y a 50 ans.
A l'occasion de cette journée mondiale de la contraception, ce 26 septembre, une récente enquête (issue du baromètre santé de Santé publique France) confirme la désaffection pour la pilule : plus de 40 % des femmes la prenaient en 2010, elles ne sont plus que 33,2 % en 2016.
En autorisant la contraception, la loi Neuwirth du 27 décembre 1967 installait la pilule comme moyen d'émancipation pour les femmes. Pourtant, dès sa légalisation, les inquiétudes vis-à-vis de la pilule n'avaient pas tardé à émerger. Au débat d'ordre social, au moment de la loi, en 1967, avait succédé, très vite, une considérable polémique d'ordre médical. Et ce, dès le tout début des années 1970. C'est ce qu'on découvre en documentant l'histoire de la contraception à travers les archives radiophoniques.