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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 4 mai 2015

Comment mieux dépister un cancer en cas de handicap mental ?

Résumé :Comment dépister un cancer chez les personnes avec une déficience mentale ? Pour mieux informer ce public, la Ligue contre le cancer lance un projet de site internet dédié en faisant appel au financement participatif. 

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Comment dépister un cancer chez une personne avec une déficience mentale ? "Le problème, c'est qu'elles n'expriment pas ce qu'elles ressentent" explique Mme Péridier Cano, une maman. La question se pose plus globalement pour toute maladie. Il y a quelques mois déjà, l'Unapei tirait la sonnette d'alarme (lire article en lien ci-dessous). Parce que l'accès aux soins reste, selon elle, un « parcours du combattant » pour les personnes avec un handicap mental, alors que l'allongement de leur espérance de vie accroît leurs besoins, l'association publie un livre blanc « Pour une santé accessible aux personnes handicapées mentales », qui leur propose de nombreuses pistes en facile à lire et à comprendre. En octobre 2014, Trisomie 21 France se jette dans la bataille avec la publication d'un « Guide santé » et d'un « Carnet de suivi médical » en écriture simplifiée, accessibles particulièrement aux personnes avec une trisomie 21.

SANTÉ MENTALE Un orchestre où l’on peut être soi-même

1 mai 2015 |Caroline Montpetit

QUEBEC



Le chef d’orchestre de renom Ronald Braunstein a vu sa carrière chamboulée après son diagnostic de bipolarité.
Photo: John Siddle/Me2Le chef d’orchestre de renom Ronald Braunstein a vu sa carrière chamboulée après son diagnostic de bipolarité.
Ronald Braunstein a fréquenté Juilliard, l’une des plus grandes écoles de musique au monde. Il a été un chef d’orchestre acclamé, avant de recevoir un diagnostic de maladie bipolaire et de voir sa carrière interrompue.
 
« Je savais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, raconte-t-il. Mais je n’avais jamais eu de diagnostic, je n’avais jamais vu un psychiatre. Ma vie était en montagnes russes, entre les phases maniaques et la dépression. À un moment donné, je croyais que je pouvais voler. Durant mes phases dépressives, j’étais obligé d’annuler des concerts. »
 
Un jour, alors qu’il venait de passer une heure à faire répéter excessivement une note à l’orchestre qu’il dirigeait, Braunstein se fait dire qu’il est « trop malade » pour travailler. « Ils m’ont conduit à l’hôpital et ont engagé un autre chef d’orchestre. Ils se sont en quelque sorte débarrassés de moi, sans qu’il y ait de discussions pour envisager d’autres options, d’autres alternatives. »
 
À une autre occasion, alors qu’il dirigeait un orchestre néerlandais, Braunstein annonce à son gérant qu’il a reçu un diagnostic de trouble bipolaire et qu’il est très content parce qu’il pourra désormais se faire traiter pour cette maladie. « Son visage est devenu de glace, et il n’a pas renouvelé mon contrat », se souvient-il.
 
C’est pour toutes ces raisons que Braunstein a finalement décidé de fonder l’orchestre Me2, qui recrute des musiciens souffrant de problèmes de santé mentale. L’orchestre Me2 donnera un concert à Montréal samedi, au théâtre DB Clarke de l’Université Concordia. « Présentement, 50 % des musiciens de Me2 souffrent de problèmes de santé mentale, et 50 % sont des musiciens qui les soutiennent », dit-il. Le trompettiste soliste de l’Orchestre symphonique de Montréal, Paul Merkelo, accompagnera Me2.


Roubaix : bipolaire, une vie en dents de scie

PAR MAXIME MASCOLI  

Ce jeudi sera lancé le premier groupe de parole pour les personnes bipolaires à Roubaix à la Maison des associations. Une maladie mentale encore méconnue et redoutée qui touche pourtant 2 % de la population française. Portrait de Pierre Coubelle, derrière l’initiative, diagnostiqué bipolaire à 45 ans.


Paul Coubelle est bipolaire depuis l’âge de 15 ans mais n’a été diagnostiqué qu’à 45 ans. «
En moyenne, il faut attendre dix ans pour avoir un diagnostique
».
Le terme fait peur. Et dernièrement, il a été associé à une véritable tragédie : le crash volontaire de la Germanwings, qui a tué 150 personnes. Le pilote, Andreas Lubitz, était atteint de ce syndrome où alternent phases d’euphories et dépressions sévères selon plusieurs médias. Quand il a vu ça, Pierre Coubelle était catastrophé. « Ce n’est pas parce qu’il était bipolaire qu’il a tué tous ces gens, il avait bien d’autres problèmes (notamment un problème de vue, ndlr) », souffle ce bipolaire qui lance ce jeudi un groupe de parole à Roubaix avec l’association Argos 2001. Pierre Coubelle le sait, cette maladie mentale effraie beaucoup et « il y a une espèce de mode où l’on désigne tout le monde comme étant bipolaire comme dans les années 80 où on était tous dépressifs ». Résultat, tout le monde en a peur sans vraiment savoir ce que c’est.

Etats-Unis : Holmes accusé d’avoir méticuleusement planifié la tuerie d’Aurora

AFP 




Le tueur présumé du cinéma d’Aurora, James Holmes, avait méticuleusement préparé le massacre qui a coûté la vie à 12 personnes en 2012, selon l’accusation, qui a donné des détails poignants sur la scène du crime.
Lors de ses propos liminaires au procès de James Holmes, entré lundi dans sa phase principale, le procureur George Brauchler a donné une description détaillée de la tuerie, où 70 personnes ont également été blessées.
«Lors d’une nuit fraîche de juillet, 400 personnes ont fait la queue pour se distraire» devant un film de Batman «The dark knight rises», «et une personne est venue pour les massacrer», a déclaré M. Brauchler, désignant du doigt Holmes, qui risque la peine de mort, devant une salle d’audience bondée.
Le bilan de la tuerie aurait pu être encore plus élevé si l’une des armes de l’accusé ne s’était enrayée, a souligné le procureur, notant aussi que les explosifs avec lesquels il avait piégé son appartement n’avaient pas non plus explosé lorsque les policiers sont venus fouiller son domicile.
M. Brauchler a également montré aux douze jurés une photo d’une des sorties du cinéma.
«De l’autre côté de cette porte se trouve l’horreur. Des balles, du sang, des cervelles et des corps», a-t-il lancé.

Christophe Verduzier à la tête de l'hôpital Laborit

Vienne 04/05/2015
Un peu plus de trois mois après son arrivée, le nouveau directeur du centre hospitalier Henri-Laborit, à Poitiers, présente sa feuille de route.
C'est un peu un retour aux sources pour Christophe Verduzier. Le nouveau directeur du centre hospitalier Henri-Laborit a fait une partie de ses études à quelques centaines de mètres de son actuel bureau, sur le campus de l'université de Poitiers. Originaire de Châtellerault, il a poursuivi son cursus en droit à Paris avant d'intégrer l'École des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes.

Atelier de « criminologie lacanienne » ACF-IdF /Envers de Paris,

« Ce qui revient du traumatisme »

atelier crimino 2014-15


La vie soviétique de la plus célèbre patiente de Carl Jung

  

dimanche 3 mai 2015

Quoi de neuf sur l’écrit ?

LE MONDE DES LIVRES  | Par 

Les mutations du texte, considérées à la lumière du passé, sont au cœur des beaux essais de Roger Chartier (photo) et d’Anthony Grafton.


« Naviguer » sur l’écran d’un ordinateur : une telle métaphore ne traduit pas uniquement la convergence de toutes les œuvres disponibles sur un même support, elle révèle également ce que la lecture numérique a de profondément discontinu, puisque les textes, coupés de leur inscription matérielle dans un livre et juxtaposés les uns aux autres, y sont recomposables à l’infini. Dans son bel essai La Page, de l’Antiquité à l’ère du numérique, l’historien américain Anthony Grafton – auteur d’une précédente « histoire de la note en bas de page » intitulée Les Origines tragiques de l’érudition (Seuil, 1998) – commence son parcours des métamorphoses qu’a connues la page, du rouleau jusqu’à l’écran, par ce simple constat : certes, la lecture numérique multiplie les stimuli, et favorise de ce fait l’attention. Mais, par contrecoup, elle pousse au butinage d’informations, là où l’organisation savante de la page imprimée visait autrefois à entretenir la mémoire à long terme. S’agit-il dès lors d’une révolution, et devons-nous la craindre ?

samedi 2 mai 2015

Drame d’Orthez : un rapport établit l’alcoolisme chronique de l’anesthésiste

05.05.2015


Deux rapports d'expertises confirment l'alcoolisme et la responsabilité pénale d'Helga Wauters, médecin anesthésiste belge mise en examen après le décès d'une patiente dont elle avait la charge à la maternité d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques) fin septembre. "Un premier rapport psychiatrique, fin 2014, considère qu'elle est responsable pénalement et un second rapport en toxicologie livré début 2015 révèle qu'elle est une consommatrice excessive et chronique d'alcool", résume Me Philippe Courtois.

Autisme : vous avez dit « épidémie » ?

04/05/2015


Peut-être avez-vous déjà été interpellé par un article évoquant une « épidémie d’autisme ». De nombreux travaux révèlent en effet une augmentation régulière des diagnostics d’autisme depuis 1994, les plus récents donnant une prévalence de 2 à 2,5 % chez les enfants d’âge scolaire. Cela ne constitue toutefois pas une preuve formelle de l’augmentation de l’autisme. Plusieurs autres facteurs pourraient l’expliquer. L’augmentation de la prévalence est en effet constatée pendant une période où les critères de diagnostics ont été eux-mêmes l’objet de plusieurs modifications. De plus, l’attention particulière accordée aux troubles du spectre autistique a sans doute entraîné une reclassification de certains autres troubles considérés auparavant comme des troubles de l’acquisition ou encore des retards mentaux. Enfin, la prévalence des diagnostics peut être sensible au développement des centres de référence. Tout cela fait qu’il est difficile d’interpréter cette croissance du nombre des diagnostics. Il s’agit pourtant d’un sujet particulièrement important, ne serait-ce que pour fournir des éléments pourla recherche des causes de la maladie.

vendredi 1 mai 2015

Soyez vigilants

ROBERT MAGGIORI 


Il faut faire attention à l’attention. Elle n’a l’air de rien, on ne l’aperçoit guère, la confondant avec la vie normale de l’esprit et de l’activité humaine, la «basse continue» qui l’accompagne. Ou bien n’apparaît que sur demande, quand on fait «appel à la vigilance». Souvent elle s’endort, en effet, à l’instar d’élèves qu’un cours ennuie et que vient secouer - vous écoutez, oui ?- l’injonction du professeur(«on les voit alors, notait Simone Weil, froncer les sourcils, retenir leur respiration, contracter les muscles»), comme si «être attentif» n’était pas «naturel» mais exigeait un effort. Elle ne peut être ni totale ni totalement absente, car on ne saurait agir ni entreprendre quoi que ce soit si on était attentif à tout ou si on ne faisait attention à rien. Sa caractéristique, c’est la «variabilité», sa capacité d’aller à la vitesse du son de la détente à la concentration, de la distraction à la vigilance, justement. L’attention fait «être aux aguets», comme l’instinct le fait chez les animaux, et sans doute, en lui permettant de fuir à temps les dangers, d’observer, de prévoir, a-t-elle permis la survie et le développement même de l’humanité. En tant que disposition individuelle, elle donne relief au monde physique et social que chacun habite. «Les objets qui nous entourent, les événements de notre vie, les situations auxquelles nous sommes confrontés, les personnes que nous côtoyons changeront de statut ontologique en relation avec le degré d’attention que nous leur accorderons.» Aussi n’est-il pas étonnant qu’elle ait fait l’objet de tant de recherches, anthropologiques, philosophiques, scientifiques ou, quand elle se trouble («attention deficit disorder»), psychopathologiques.

Robert de Traz, « Visite à Freud », Les nouvelles littéraires artistiques et scientifiques, mars-avril 1923, p. 1-2.

OLIVIER DOUVILLE 

Dans la Revue de Genève
son directeur Robert de Traz (1884-1951), esprit cultivé et cosmopolite, relate son entrevue avec Freud à Vienne


Au cours de son éphémère publication -elle a disparu après dix ans- cette revue se fit le chantre d’un « idéal européiste » inspiré du génie genevois et elle œuvra au rapprochement des élites françaises et allemandes en organisant de larges débats sur les problèmes qui divisaient la communauté internationale. Cette capacité particulière à renouer le contact avec les adversaires d’hier en leur fournissant l’occasion de rencontres qui ne se produisaient pas ailleurs.

Le professeur Sigismond Freud habite, à Vienne, au bout d’une rue en pente, dans un appartement simple d’aspect, où il vous reçoit rapidement, entre deux consultations. Le plus simple, pour bien l’interroger, serait de prétexter une névrose : en faisant « psychanalyser », à l’instar des Anglais et des Américains, qui y recourent en masse, on apprendrait beaucoup de choses sur le freudisme. Mais trop honnête pour simuler un trouble que je n’aurais d’ailleurs pas avoué, j’eus avec lui un entretien court et gai.

Car cet homme qu’on imaginerait, d’après certains de ses commentateurs, bizarre et prophétique, témoigne au contraire d’une charmante bonhomie. Teint mat, œil vif, barbiche grise et dure, il rit tout à coup ou soudain s’impatiente. Je n’ai pas le loisir de rapporter ici l’ensemble de ce qu’il a bien voulu m’expliquer, mais j’en voudrais au moins citer deux traits. Par exemple, je lui raconte que des écrivains français, en nombre grandissant, s’intéressent à ses découvertes. Il s’en amuse tout d’abord :

– Vraiment ? Mais je suis si peu traduit en français ! Alors vous dites, les milieux littéraires…

L’idée lui plaît. Puis comme je lui signale que cet engouement provoque certains malentendus, très vite il ajoute :

– À propos de la « libido », bien sûr. Naturellement. Eh bien ! je ne veux pas qu’on voie dans ma doctrine une obsession sexuelle. C’est  faux ! À mes yeux, la « libido » n’explique pas tout l’homme qui comporte bien d’autres ressources psychologiques. D’ailleurs, dans mon système, la « libido » ne signifie pas le seul désir génital, mais le désir en général. Elle a été définie à l’avance par Platon, monsieur, lorsqu’il a défini Eros, et aussi par l’apôtre Paul. C’est un principe d’attraction. Voilà tout.

« Précarités, pauvreté, exclusion : enjeux cliniques et politiques ? »

Les journées de L’Aleph
L’équipe de l’Aleph 65 est heureuse de vous annoncer que les journées de l’Aleph se tiendront cette année
vendredi 29 et samedi 30 Mai, à Tarbes – site de STAPS.
AfficheAleph
Il s’agit d’un temps de travail, d’échange et de réflexion autour du thème suivant :« Précarités, pauvreté, exclusion : enjeux cliniques et politiques ? »
Psychologues, psychanalystes, médecin, économiste, historien, travailleurs sociaux, artistes… tenteront de témoigner de la manière dont ils peuvent attraper cette question et dont celle-ci met à l’épreuve leurs pratiques, leurs cliniques.
Avec en toile de fond, une volonté de comprendre un peu mieux le lien social que nous habitons et ses conséquences sur les subjectivités contemporaines.

Réflexions sur l’isolement thérapeutique

(Le problème des "cellules" et des chambres à l'hôpital psychiatrique)
par Lucien BONNAFE
Cet article de 1949 retrouve une actualité en particulier depuis que la Loi de Santé de 2015 et L'article 13 relatif à la psychiatrie qui concerne la contention et l'isolement.
(Information psychiatrique - VI 49 - p. 172)
"...L'irascibilité extrême qui tient à l'aliénation, et qui ne fait que s'aigrir par la réclusion et la contrainte" PINEL
"Il est indéniable que la cellule comporte pour les psychopathes de graves dangers, non pas tant en raison de la possibilité d'accidents ou de suicides par le fait d'une surveillance forcément insuffisante, que par des conséquences de l'isolement moral du malade. C'est dans les cellules que les malades deviennent généralement insociables, gâteux, violents, négativistes. C'est là qu'ils perdent tout contact avec la réalité et qu'ils se réfugient dans un autisme si profond que rien ne peut plus les en sortir".
Ce texte de Lauzier nous a servi dans un travail collectif encore inédit (*)
(* Depuis la rédaction de cet article, le travail cité ici a paru : Information Psychiatrique I - 1949 - page 18),
à introduire le problème de l'isolement à l'H.P. moderne. Je désirerais, dans le cadre de ces préoccupations, amorcer quelques considérations sur le sens de l'isolement thérapeutique et sa technique. Je souhaiterais à cette occasion, conformément à un voeu qui a été émis en plusieurs occasions par nos assemblées, que des essais du genre de celui-ci, et des échanges de vues sur des problèmes de ce type, prennent dans "l'Information" une plus large place.
La condamnation de la cellule en tant que telle appartient chez nous aux idées reçues. Cependant, pour qui a pu visiter un grand nombre de services d'H.P., on doit se rendre à l'évidence : il en est bien peu qui ne comportent un "quartier cellulaire" en activité et ces institutions anachroniques ne sont souvent pas loin d'égaler en horreur les "cabanons" des hôpitaux non spécialisés, ou l'infirmerie spéciale du dépôt. Cette persistance tenace d'appareils carcéraux en dépit de leur condamnation pose un problème qui me paraît d'une complexité méconnue.
Le développement de la culture psychanalytique et plus tard des réflexions méthodologiques comme celles dont j'ai fait état dans "le Personnage du Psychiatre" (Evolution Psychiatrique 1948,III), ont pu conduire certains, s'interrogeant sur les motifs profonds de leurs conduites professionnelles, de leurs hésitations, de leurs omissions, à expliquer le caractère timoré de leur lutte contre les aspects carcéraux de leurs services par une fixation de leurs propres tendances agressives sur ces objets. Dans la psychologie du personnel infirmier, des interprétations de cet ordre sont plus aisées. Sans doute n'est-ce pas seulement parce que les faits y sont moins subtils, mais aussi parce que le psychiatre lui-même les juge avec plus de liberté. Quoi qu'il en soit, un fait établi, à savoir que les conduites répressives sont favorisées par la vie conventuelle, montre que des considérations de cet ordre ne peuvent être tenues pour vaines. Un ressentiment contre le malade, alimenté par le confinement de l'existence asilaire, ne saurait être nié à priori. Quand on en connaît certaines manifestations simples, tout nous invite à en rechercher des expressions plus nuancées.
Pour m'en tenir ici à un plan plus superficiel, une donnée m'apparaît certaine : Si les appareils carcéraux subsistent dans les H.P. au-delà de ce qu'il serait raisonnable de tolérer, c'est qu'on ne sait pas par quoi les remplacer.

Les philosophes parlent d’amour / Revue Long Cours

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 Long Cours, N°1, une nouvelle revue trimestrielle (éditions Express Roularta) 
C’est le sentiment le plus communément partagé, celui qui s’énonce et s’entend avec la plus forte évidence – on ne discute pas les motifs, on ne raisonne pas celui qui affirme être amoureux – et pourtant, quelle mystérieuse alchimie, quelle énigmatique surrection, quel élan paradoxal qui ne présuppose pas même la réciprocité pour imposer ses perspectives inouïes et, comme disait Breton dans L’Amour fou, « son cortège de clartés ». C’est sans doute pourquoi, de Platon à Badiou ou Comte-Sponville, les philosophes n’ont cessé d’interroger le sentiment amoureux, trouvant d’ailleurs le plus souvent en eux-mêmes la matière de leurs réflexions. Et c’est Nietzsche qui définit le mieux la nature singulière et remarquable de ce sentiment, qu’il nomme sans ambages « sensation sexuelle », et qui aurait – je cite – « ceci de commun avec les sensations de pitié ou d’adoration que grâce à elles, un être humain fait du bien à un autre tout en éprouvant du plaisir – on ne rencontre pas si souvent dans la nature dispositions aussi bienveillantes ! », ajoute-t-il.


Chronique d’une panique morale autour des images violentes

Psy et Geek ;-) 19 avril 2015


Aux USA, le débat sur les effets des images violentes sur les comportements est particulièrement vif. Je donne ici une traduction faite par Eric Primault et moi même d’un article publié dans leHuffPo. Il m’a paru particulièrement important parce qu’il donne une idée de la violence des débats qui ont lieu aux USA dans le domaine de la recherche sur les effets des images violentes. Le billet est signé par Christopher Ferguson, un professeur de psychologie qui a publié de nombreux articles scientifiques dans le domaine des jeux vidéo et de la santé mentale. Il met en évidence de façon convainquante que des chercheurs n’hésitent à avancer des positions sans preuve et ensuite à affirmer qu’ils n’ont jamais fait de telles affirmations. Ferguson démontre le mécanisme et explique en quoi il est problématique. Le texte donne un bon aperçu des ingrédients de la panique morale autour des images violentes.

Les vénéneuses. Figures d’empoisonneuses de l’Antiquité à nos jours (Lydie Bodiou, Frédéric Chauvaud et Myriam Soria)

Criminocorpus       2 mai 2015
Carnet de l'histoire de la justice, des crimes et des peines

Vénéneuses

Parution de Lydie Bodiou, Frédéric Chauvaud et Myriam Soria (dir.), Les vénéneuses. Figures d’empoisonneuses de l’Antiquité à nos jours, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, 432 p.

4e de couverture
L’empoisonneuse, sinistre et redoutable, femme de l’ombre, sournoise et habile, hante l’imaginaire des sociétés depuis l’Antiquité. Chaque époque invente des personnages dont les gestes sèment l’effroi et prennent place dans la mémoire collective. Mais la figure de l’empoisonneuse, à la croisée des récits historiques et littéraires, des documents judiciaires et de la fiction, du passé et du présent, apparaît à la fois immobile et différente et surtout beaucoup plus complexe que ce que l’on pouvait supposer. Pour en dresser le portrait et saisir la place qu’elle occupe, comprendre la production des images et leur circulation, il convenait, dans le présent ouvrage, de mobiliser des études portant sur le corps, la criminalité, le genre et leurs représentations. Les empoisonneuses nécessitent de faire appel à des disciplines diverses dans le temps long, de l’Antiquité à nos jours, afin de se demander comment et pourquoi des stéréotypes, qui tendent à faire du poison une arme du féminin et de l’empoisonneuse un poncif de l’imaginaire de la femme coupable, ont été construits, transmis, adaptés et amplifiés jusqu’au XXIe siècle.


Le lien dépression sérotonine, mythe ou réalité ?

par Dr Alain Trébucq le 30-04-2015

David HealySerotonin and depression. BMJ 2015;350:h1771, éditorial publié le 21 avril 2015
Professeur de psychiatrie au Pays de Galles (Hergest unit, Bangor), David Healy lance un pavé dans la mare en publiant dans le British Medical Journal un éditorial dans lequel il remet en cause le lien entre la dépression et de faibles taux de sérotonine au niveau cérébral, mettant ainsi à mal la justification neurobiologique des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine pourtant largement prescrits, souvent jusqu’à l’excès, comme antidépresseurs.

7èmes rencontres : 5 et 6 juin 2015 CHUT ! C’est un secret…

Site Internet du
Centre Hospitalier

7èmes RENCONTRES DE VALVERT: CHUT ! C'EST UN SECRET



Ces congés qui rendent fou l'hôpital psychiatrique d'Uzès

Le Figaro économie Publié 
L'hôpital psychiatrique du Mas Careiron à Uzès (Gard).
L'hôpital psychiatrique du Mas Careiron à Uzès (Gard). Crédits photo : dr
Dans cet établissement, les 700 salariés bénéficient de 11 jours de congés supplémentaires à ce que prévoit la réglementation, au grand dam du nouveau directeur.
À l'hôpital psychiatrique du Mas Careiron à Uzès (Gard), la folie n'a pas seulement gagné les patients. Depuis l'arrivée d'un nouveau directeur en juillet 2014, le personnel est également pris d'une poussée de fièvre. Il a déposé 10 préavis de grève. Pomme de discorde: les 700 salariés de l'hôpital (hors médecins) bénéficient historiquement de 11 jours de congés supplémentaires à ce que prévoit la réglementation. «Ce sont 11 jours de congés dont on n'a pas trouvé la signification», reconnaît Jean-Yves Le Quellec, directeur de l'offre de soins à l'Agence régionale de santé (ARS). «Il y avait avec la direction précédente une forme de cogestion avec le personnel», pointe un membre du conseil de surveillance.