« Mon fils est inscrit dans cet établissement, c’est un droit fondamental d’être scolarisé, vous n’avez pas le droit de le refuser ! », tempête une mère devant les grilles du collège de la Tourette de Lyon (1er arrondissement), tandis que le proviseur, devant elle, affirme qu’il ne peut pas faire entrer l'adolescent. La scène, filmée par Maryna Zholud, la mère de Timothée, 15 ans, se déroule mercredi 3 septembre, jour de la rentrée en 4e de son fils autiste. Postée le lendemain sur Youtube, la vidéo comptabilisait plus de 175 000 vues jeudi 11 septembre. Et suscitait de vives réactions sur les réseaux sociaux. « C’est indigne », « scandaleux », « une honte », « ras le bol de ces injustices », peut-on ainsi lire sur la page Facebook créée par une amie de la mère de Timothée, qui avait récolté près de 3 000 soutiens le 11 septembre.
Derrière le buzz et l’émotion, l’histoire complexe. Depuis 2011, Timothée est scolarisé au collège public de la Tourette, en milieu ordinaire, alors que la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) chargée d’émettre des recommandations sur son orientation préconise pour lui un établissement spécialisé. « La mère de Timothée veut que son fils vive en société, qu’il ne soit pas marginalisé ou parqué dans une garderie », justifie l’avocate de Mme Zholud, Sophie Janois. D’ailleurs, il n’y a aucune classe réellement adaptée aux besoins spécifiques des autistes dans l’académie [de Lyon] », assure-t-elle.
Selon cette avocate spécialiste de l’autisme, la loi de 2005 impose à l’établissement de la Tourette d'ouvrir ses portes au plus vite à Timothée. Mais son cas est complexe : le jeune garçon a besoin de l’accompagnement d’un assistant de vie scolaire (AVS), que le collège ne peut pas obtenir car la MDPH n’en a pas fait la demande, puisqu’elle préconise une scolarisation en milieu spécialisé.