Loi sans consentement et sans moyens !
Force est de constater, trois mois après la mise en place de la réforme des soins psychiatriques, que les moyens en personnel et matériel n’y sont pas. Cette loi pose (n’en doutez pas) de nombreux problèmes à l’hôpital. D’ailleurs, je me permets, à travers ce courrier, d’alerter la directrice de l’ARS sur les conséquences actuelles de cette loi, alors qu’un bilan d’étape doit être réalisé en ce mois de novembre.
Je peux ici décliner mes craintes sur la dégradation de la qualité de soins qui apparaît, la souffrance et le mal-être du personnel soignant, mais aussi des administratifs au bureau des entrées très sollicités dans la constitution des dossiers, comptes rendus, contacts téléphoniques, etc. Un surcroît important de travail, de par cette réforme.
Je peux aussi vous confirmer, que si on enlève deux personnels pour accompagner un patient chez le juge au tribunal deSaint-Denis, ce sera au détriment des soins des autres patients. Car le transport au tribunal et l’accompagnement par deux soignants posent les problèmes de moyens dans cette loi.
Ma démarche vise à vous alerter des conséquences sur les soins et la qualité des soins en psychiatrie au moment de cette évaluation.
Déjà en mars 1999, la mission nationale d’appui a dépeint dans son rapport de l’époque « une psychiatrie insuffisamment respectée et maltraitée » et cela peut continuer, si les moyens ne sont pas attribués en urgence au service. D’ailleurs, ceci ne fait que confirmer une dégradation « insidieuse » sur les conditions de travail de l’ensemble du personnel.
Actuellement, les « connaissances cliniques commencent à déserter les services », les soignants sont accaparés par des tâches qui n’ont rien à voir avec le soin.
Tout professionnel de la psychiatrie sait que c’est le relationnel qui est au cœur de ce beau métier. A ce jour, tous les facteurs de création du lien sont dégradés, les temps de rencontres avec les patients et leurs familles sont parfois sacrifiés par ce manque de moyens.
Enfin, en forme de conclusion, je dirais que si les médecins, les soignants, les administratifs, les cadres, les directions, les partenaires sociaux, si nous sommes tous sur la même barque, maintenant il faut savoir tous pagayer dans le même sens, pour obtenir les moyens pour sauver ce soin de qualité en psychiatrie.
Folie, politique et psychiatrie, le
moment révolutionnaire 1789-1840