Un bout de l'EPSM des Flandres rattaché à l'hôpital de Dunkerque ?
lundi 31.10.2011
Les inquiétudes sont vives à l'EPSM des Flandres, comme l'exprime Michel Delannoy.
| SANTÉ |
Les salariés mais aussi la direction de l'Établissement public de santé mentale (EPSM) des Flandres s'interrogent... En cause, une proposition émise lors d'une « conférence de territoire » : que les infrastructures de l'EPSM installées dans le Dunkerquois passent dans le giron du centre hospitalier de Dunkerque. Une lettre ouverte de la CGT a été envoyée, ce week-end, à Michel Delebarre, maire de Dunkerque.
PAR RAPHAËLLE REMANDE
1. Que s'est-il passé exactement ? La scène s'est déroulée au cours d'une « conférence de territoire » début octobre. Cette conférence est une réunion qui regroupe tous les professionnels d'un secteur géographique pour traiter des grandes questions de santé et pour y faire des propositions. Dans la salle, un seul représentant de la direction de l'EPSM, Éric Salomé, président de la Commission médicale d'établissement. Voici sa version des faits : « Le président de la conférence médicale d'établissement du centre hospitalier de Dunkerque (CHD), le rapporteur de la conférence, a fait plusieurs propositions dont celle-là : le rattachement des secteurs de psychiatrie du littoral au CHD. » La direction de l'EPSM des Flandres affirme qu'elle n'avait pas été sollicitée au préalable et s'indigne, de la forme, comme du fond.
Quant à la direction du CHD, contactée vendredi, elle n'a pas encore pu répondre à nos sollicitations.
2. Pourquoi des inquiétudes ? Il ne s'agit pour l'heure que d'une proposition - rien de concret - mais la nouvelle a semble-t-il fait l'effet d'une bombe à l'EPSM. Elle déclenche en tout cas suffisamment d'inquiétudes pour provoquer la tenue d'une Commission médicale d'établissement exceptionnelle, le 22 novembre. Ce week-end, le syndicat CGT a publié une lettre ouverte à Michel Delebarre, maire de Dunkerque (et président du comité d'administration du CHD) pour exprimer ses angoisses. « L'Agence régionale de santé pourrait se saisir de cette proposition », craint Éric Salomé.
Ajoutons que le contexte est particulier à l'EPSM des Flandres puisque le directeur doit partir en retraite à la fin de l'année.
3. Le devenir de la psychiatrie en question. Pour la CGT (comme pour la direction de l'EPSM d'ailleurs), difficile de faire de la bonne psychiatrie en étant rattaché à un hôpital général. « En psychiatrie et dans un hôpital général, on n'est pas dans la même vision du monde, s'alarme Michel Delannoy, secrétaire de la CGT. N'oublions pas qu'il y a une guerre économique entre les hôpitaux. Là, ce serait une manne de personnel qui arriverait au CHD. » « Un hôpital général a des contraintes budgétaires, ajoute Éric Salomé. Un gestionnaire, même sensible aux questions de santé mentale, est amené à puiser là où il peut. » Par exemple en psychiatrie, secteur pas « rentable » où il y a beaucoup de personnels... C'est en tout cas, en substance, ce que redoute l'EPSM. •
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