Il refuse l'expertise psychiatrique : 2 ans ferme
Échappé de l'hôpital spécialisé de Poitiers, un homme a agressé sexuellement une infirmière d'Etoc-Demazy. Après avoir exhibé son sexe devant deux autres. Audience tendue hier au Mans.
Paupières lourdes, le prévenu, athlétique, dégaine des mots en guise de phrases. Passant sans cesse sa langue sur sa mâchoire en ruine. Une démarche à la caïd, l'homme fait nonchalamment craquer ses épaules tandis que la juge dresse la liste de ses nombreuses condamnations depuis 1992. Pour violences essentiellement.
Son comportement, hier, dans une petite salle du palais de justice du Mans, a plongé le tribunal - constitué de femmes - dans une ambiance peu sereine. Électrique. Il est reproché à cet homme de 39 ans d'être l'auteur d'une agression sexuelle commise au Mans le 15 avril sur une infirmière de l'hôpital spécialisé Etoc-Demazy. Et pour exhibition sexuelle à l'encontre de deux autres.
« Pourquoi avez-vous refusé de vous soumettre à une expertise psychiatrique demandée le 18 avril lors de votre présentation en comparution immédiate », demande au prévenu la présidente Savary. « Pas envie de parler de ça ! », riposte l'homme aux muscles tendus. « C'était dans votre intérêt vu votre personnalité complexe », poursuit la juge.
Placé sous curatelle renforcée, l'homme s'est échappé de l'hôpital spécialisé de Poitiers le 18 mars. Il y avait été placé à la demande d'un tiers. « C'est quelqu'un de fuyant avec qui on ne peut rien mettre en oeuvre », témoigne à l'audience sa responsable de tutelle venue de Poitiers. À toutes les questions posées par la juge, le prévenu place sa mère au centre des débats.
Et sur les faits ? « Difficile pour lui de se concentrer plus de trois secondes », avouera son avocate. Pourtant les trois infirmières sont unanimes. Sa présence, le 15 avril, avait été repérée dans l'hôpital psychiatrique manceau. Puis l'homme est entré dans un pavillon, « le sexe sorti du pantalon. Et en érection. » Trois infirmières lui demandent de se rhabiller. Il refuse, se dirige vers la sortie. C'est au moment où une des soignantes regagne la porte de son bureau que l'homme tourne les talons, se jette sur elle, la plaque contre le mur. Et se frotte à elle. Elle sera blessée au bras. Puis l'homme s'enfuit. Avant de jeter des pierres qu'il tenait dans ses poches.
« Étiez-vous en érection ? » fait préciser la présidente. « Non, je sortais des toilettes, Madame. Je venais ici pour voir un ami », se défend-il.
« Ce cas est très inquiétant. Il agit comme un prédateur », pointe la procureure Jousserand qui requiert deux ans de prison ferme et un suivi socio-judiciaire de cinq ans, « faute d'autres solutions pour protéger la société ».
La défense plaide l'irresponsabilité pénale : « Il n'a pas conscience d'être malade. Il ne peut être qu'irresponsable des faits qui lui sont reprochés. » Son avocate indique même qu'il a déjà été hospitalisé dans une unité spécialisée pour malades difficiles, « présentant ainsi un danger pour autrui ».
Après délibération et par décision contradictoire, le tribunal condamne Mohamed Ahmed Ali, né à Djibouti, à trois ans de prison dont un avec sursis. Avec l'obligation de soins.
Une audience qui met une fois de plus le doigt sur la charnière fragile séparant la psychiatrie du monde judiciaire.
Son comportement, hier, dans une petite salle du palais de justice du Mans, a plongé le tribunal - constitué de femmes - dans une ambiance peu sereine. Électrique. Il est reproché à cet homme de 39 ans d'être l'auteur d'une agression sexuelle commise au Mans le 15 avril sur une infirmière de l'hôpital spécialisé Etoc-Demazy. Et pour exhibition sexuelle à l'encontre de deux autres.
« Pourquoi avez-vous refusé de vous soumettre à une expertise psychiatrique demandée le 18 avril lors de votre présentation en comparution immédiate », demande au prévenu la présidente Savary. « Pas envie de parler de ça ! », riposte l'homme aux muscles tendus. « C'était dans votre intérêt vu votre personnalité complexe », poursuit la juge.
Placé sous curatelle renforcée, l'homme s'est échappé de l'hôpital spécialisé de Poitiers le 18 mars. Il y avait été placé à la demande d'un tiers. « C'est quelqu'un de fuyant avec qui on ne peut rien mettre en oeuvre », témoigne à l'audience sa responsable de tutelle venue de Poitiers. À toutes les questions posées par la juge, le prévenu place sa mère au centre des débats.
Et sur les faits ? « Difficile pour lui de se concentrer plus de trois secondes », avouera son avocate. Pourtant les trois infirmières sont unanimes. Sa présence, le 15 avril, avait été repérée dans l'hôpital psychiatrique manceau. Puis l'homme est entré dans un pavillon, « le sexe sorti du pantalon. Et en érection. » Trois infirmières lui demandent de se rhabiller. Il refuse, se dirige vers la sortie. C'est au moment où une des soignantes regagne la porte de son bureau que l'homme tourne les talons, se jette sur elle, la plaque contre le mur. Et se frotte à elle. Elle sera blessée au bras. Puis l'homme s'enfuit. Avant de jeter des pierres qu'il tenait dans ses poches.
« Étiez-vous en érection ? » fait préciser la présidente. « Non, je sortais des toilettes, Madame. Je venais ici pour voir un ami », se défend-il.
« Ce cas est très inquiétant. Il agit comme un prédateur », pointe la procureure Jousserand qui requiert deux ans de prison ferme et un suivi socio-judiciaire de cinq ans, « faute d'autres solutions pour protéger la société ».
La défense plaide l'irresponsabilité pénale : « Il n'a pas conscience d'être malade. Il ne peut être qu'irresponsable des faits qui lui sont reprochés. » Son avocate indique même qu'il a déjà été hospitalisé dans une unité spécialisée pour malades difficiles, « présentant ainsi un danger pour autrui ».
Après délibération et par décision contradictoire, le tribunal condamne Mohamed Ahmed Ali, né à Djibouti, à trois ans de prison dont un avec sursis. Avec l'obligation de soins.
Une audience qui met une fois de plus le doigt sur la charnière fragile séparant la psychiatrie du monde judiciaire.
Thierry SOUFFLARD.