Les robots : technologie sociale ?
12/04/11Que veut dire d’avoir des robots personnels ? Quelles sont les conséquences pour nous, en tant qu’être humain ? Allons-nous tomber amoureux d’eux ?… Retour sur nos relations aux robots à l’occasion de la première édition d’InnoRobo et des conférences RoboLift qui lui étaient associé.
Dans un article de 2007 qui est resté une référence (Dawn of the Age of Robots – “A l’aube de l’ère des robots”), Bill Gates comparait l’évolution de la robotique à celle des ordinateurs et prédisait qu’un jour nous aurions tous un robot chez nous, comme nous avons tous fini par avoir un ordinateur dans nos maisons. Mais force est de reconnaître qu’ils n’ont pas encore vraiment franchi la porte de nos foyers, estime Cynthia Breazeal du Personal Robots Group du Media Lab du Massachusetts Institute of Technology. Et cela est certainement dû au fait que, contrairement à ce qu’on pense, ils ne sont pas comme les ordinateurs.
L’impact de l’expressivité des robots sur notre perception est primordial
Les robots savent pénétrer notre “cerveau social”, explique la chercheuse lors de sa présentation (.pdf) en faisant référence aux travaux des psychologues Fritz Heider et Marianne Simmel sur la perception de l’animéité, c’est-à-dire, dans le domaine de la cognition, le fait de pouvoir distinguer un être animé d’un être inanimé. Quand on regarde un robot bouger, ses expressions, nous regardons un être plutôt qu’une chose. La manière dont les formes du robot bougent est d’abord ressentie comme des intentions ou des buts, avant que d’être des angles ou des accélérations. Nous interprétons les mouvements du robot en terme psychologique, comme nous interprétons les mouvements d’autres êtres humains. Nous véhiculons nos propres perceptions psychologiques dans ce que l’on regarde et cela affecte notre jugement social, c’est-à-dire que la manière dont nous percevons quelqu’un a une influence sur notre jugement. Et pour Cynthia Breazeal cette perspective ouvre de nouvelles applications pour les robots.
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